LA RÉVOLUTION FRANÇAISE III - L’ORGANISATION DE LA NOUVELLE FRANCE - N°9
LA CHUTE DE LA MONARCHIE, LE 10 AOÛT 1792
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
N’oubliez pas, sire, que c’est la faiblesse qui
a mis la tête de Charles 1er sur un billot.
Jacques Turgot
Mise en garde à Louis XVI, 1776
I LA SITUATION DE CET ÉPISODE DANS LE CADRE DE LA RÉVOLUTION
1 - Un aspect largement mécompris de la Révolution, alors même qu’il en est emblématique
2 - Une floraison d’images d’Épinal et de simplifications
3 - La chute de la monarchie interviendra fin 1792, soit 4 ans après le début de la Révolution !
4 - Non pas un événement, mais une série d’événements progressifs dont aucun n’est en soi décisif
5 - Le résultat des différentes “révolutions” : parlementaire, populaire, parisienne, provinciale
6 - Un événement d’autant plus étonnant que la Révolution paraissait finie
II LE DÉROULEMENT DES ÉVÉNEMENTS
ACTE I
1 - Le temps de l’impuissance volontaire, 1788-1789
ACTE II
2 - Le 6 octobre 1789, le roi est amené de force à Paris, ce qui le prive de pouvoir effectif
3 - Les différentes mesures adoptées par l’Assemblée limitent progressivement les pouvoirs
du roi
ACTE III
4 - La fuite du roi, arrêté à Varennes le 21 juin 1791
5 - L’Assemblée avance la fiction de l’enlèvement du roi pour sauver les apparences
6 - À son retour, le roi et sa famille sont assignés à résidence aux Tuileries
7 - Le discrédit du roi et de la reine est général dans l’opinion publique
8 - Provoquant la montée des violences entre radicaux, modérés et monarchistes
durant l’été 1791
9 - La suspension du roi le 15 juillet 1791
10 - Le 16 juillet, la scission du club des jacobins, la majorité “monarchique constitutionnelle” va
former le club des Feuillants
11 - Le 17 juillet, la fusillade du Champs-de-Mars entre radicaux et les autorités
12 - La situation est aggravée par le début de la coalition des rois à Pillnitz le 27 août 1791
13 - Les émigrés s’organisent et commencent à se faire menaçant
14 - L’entrée en vigueur de la constitution le 1er octobre 1791 et de la Législative
ACTE IV
15 - Le roi mène une politique de double jeu et de veto quasi systématique (“M. Veto”)
16 - La montée des tensions de guerre, l’injonction aux princes étrangers le 14 décembre 1791
17 - Le 20 avril 1792, l’Assemblée déclare la guerre au “roi de Bohême et de Hongrie”
18 - Une guerre désastreuse qui fait craindre le pire, qui s’accompagne d’une instabilité politique
19 - Le 29 mai un décret entraîne le licenciement de la Garde constitutionnelle
20 - Le 12 juin, Louis XVI renvoie les ministres girondins, partisans de la guerre
21 - La guerre modifie l’équilibre politique, l’entrée en scène des fédérés et du “peuple en arme”
ACTE V
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22 - Le 20 juin 1792, les sans-culottes soupçonnent le roi de connivence et tentent un coup de force
à l’assemblée et contre le roi
23 - Le 28 juin, la proposition de La Fayette de rétablir l’ordre et d’éliminer les jacobins est
repoussée par la cour, qui le dénonce à l’Assemblée !
24 - Début juillet, les radicaux réclament la déchéance du roi, rendu responsable des défaites
25 - Le 5 juillet 1792, la patrie est décrétée en danger, la peur de l’invasion
26 - Le 7 juillet le roi suspend Pétion, que l’assemblée rétablit le 13 juillet sous la pression de la
rue
27 - L’arrivée croissante de fédérés à Paris, qui réclament la déchéance du roi
28 - Le 14 juillet 1792, lors de la fête de la fédération, le roi est insulté
29 - Le 29 juillet, les jacobins mobilisent les sections de Paris pour la déchéance du roi
30 - Le manifeste de Brunswick du 25 juillet est connu à Paris début août
ACTE VI
31 - Le 10 août au matin, la création d’une “commune insurrectionnelle” à Paris
32 - La journée sanglante du 10 août, la prise des Tuileries
33 - Au terme de la journée, l’Assemblée ordonne la suspension du roi et son enfermement
34 - La victoire politique de Danton, qui prend la tête d’un conseil exécutif à la place du roi
35 - La chute de la monarchie constitutionnelle oblige la convocation d’une Convention nationale
36 - La proclamation de la République le 21 septembre 1792, appuyée sur la “victoire” de Valmy
ACTE VII - la mise à mort d’une monarchie déjà déchue
37 - La découverte de l’armoire de fer, rendue publique par le ministre de l’intérieur Roland le 20
novembre 1792
38 - Le début du procès de Louis XVI le 11 décembre 1792
39 - L’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution
40 - Le 16 octobre 1793, l’exécution de Marie-Antoinette, puis en 1795 de Louis XVII
III PARTICULARITÉS DE CET ÉPISODE DANS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
1 - Un aboutissement imprévu, le dépassement du projet révolutionnaire de 1789
2 - Une spirale événementielle, qui a emporté les acteurs politiques plus qu’ils ne l’ont dirigé
3 - Le rôle du hasard et de la micro-histoire dans les embranchements historiques
4 - Une chute provoquée par les tensions intérieures autant qu’extérieures
5 - Autant le résultat de l’action des révolutionnaires que du roi lui-même
6 - La distinction entre l’affaiblissement de la monarchie et le renversement de la monarchie
7 - Une monarchie qui n’a jamais vraiment été défaite, puisqu’elle n’a jamais résisté !
8 - Louis XVI n’a jamais voulu user de force, et il sera trop tard lorsqu’il le voudra
9 - Une chute due plus à la faiblesse du roi qu’à la force de la révolution
10 - Louis XVI, un chêne qui s’est fait roseau et qui s’est retrouvé à terre à force de vouloir plier
11 - En 1792, ce n’est pas la chute d’une monarchie, mais de l’exécutif royal
12 - Une chute finale de la monarchie qui est en réalité l’échec de la monarchie constitutionnelle
13 - Ce fut un coup d’état et non pas une révolution, le résultat des factions armées parisiennes
14 - Le résultat d’une guerre entre deux factions révolutionnaires, dont le roi est victime
15 - La monarchie était déjà défaite lors des événements du 10 août 1792
16 - La Révolution française, cause ou conséquence de la chute de la monarchie ?
IV SES CONSÉQUENCES ET SES RÉPERCUSSIONS
1 - La fin d’une monarchie millénaire, la fin d’un monde
2 - La fin définitive de la première révolution, du premier régime révolutionnaire
3 - Ce sera le début d’une deuxième “révolution” française, mais qui n’aura plus grand chose de
révolutionnaire
4 - La confrontation à un devenir totalement inconnu et imprévisible
5 - Désormais, l’an IV de la liberté sera remplacé par l’an I de la République
6 - La fin de la monarchie constitutionnelle entraînera la radicalisation du conflit au niveau européen
7 - Autant que la radicalisation du conflit intérieur, un déchaînement de violence et une dictature
révolutionnaire
8 - Désormais, ce ne sera plus l’Assemblée qui fera la loi, mais la force et la terreur
9 - En raison de l’élimination de la dynastie, la restauration aidera paradoxalement le retour de
révolutions
ORA ET LABORA
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Document 1 : Attention, image trompeuse ! Ce tableau était destiné à magnifier la monarchie
constitutionnelle que le roi accepta le 14 septembre 1791, en jurant fidélité à la nation. Dans les faits, cette
constitution l’a dépouillé de presque tous ses pouvoirs et de sa légitimité millénaire de droit divin, il n’est plus
désormais que le roi des Français. Ce tableau de Jean-Baptiste-François Carteaux est une idéalisation du
souverain représenté ici en citoyen garant de la Loi. Louis XVI est représenté sur ce portrait à la prussienne
(en 1787 Carteaux avait réalisé le portait du roi de Prusse à Berlin) en tant que Roi officier de la Cavalerie
parisienne, comme un roi militaire sur un cheval cabré, alors qu’il n’a jamais mené de guerre (si ce n’est la
guerre d’Amérique). Il porte un habit rouge sur lequel on aperçoit les ordres du Saint-Esprit et de la Toison
d’or. À son chapeau figure la cocarde tricolore, insigne unissant le blanc de la monarchie au bleu et au rouge
de la ville de Paris, que le roi, dans un geste de prudente conciliation, avait accepté d’arborer, dès le 17
juillet 1789, à l’Hôtel de Ville. De la main droite, il tient une épée sur laquelle on lit : La Loi.
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Document 2 : Prisonnier de la capitale et de la révolution depuis les journées d’octobre 1789, il tenta
vainement de s’opposer à l’inéluctable transformation de la Révolution et de la Constituante. Comme
l’illustra sa fuite manquée en juin 1791 autant que la découverte des papiers de l’armoire de fer, il n’accepta
cette constitution que forcé et contraint. Il n’a d’ailleurs jamais accepté la Constitution civile du clergé. Son
arrestation à Varennes lui fait perdre définitivement la confiance du peuple comme le montre cette caricature
le représentant sous la forme de Janus aux deux visages. Qui d'un côté prête serment aux représentants de
la nation "Je soutiendrai la Constitution" et de l'autre affirme aux représentants de l'Église "Je détruirai la
Constitution". Cette attitude dans une France en paix était déjà problématique, dans une situation de guerre
elle était inacceptable.
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Document 3 : La journée du 20 juin 1792 fut une répétition mineure de celle du 10 août, autant qu’elle
reprend la logique de celles d’octobre 1789.
Journée du 20 juin 1792 aux Tuileries : Louis XVI et Marie-Antoinette voient arriver
les sans-culottes en armes aux Tuileries. Pétion, maire de Paris est à la tête des manifestants.
La presse ironisera sur cette journée avec de nombreuses caricatures, comme celle la
présentant comme un “Nouveau pacte de Louis XVI avec son peuple”, coif du bonnet
phrygien, Louis XVI boit du vin à la santé de la Nation.
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