Chapitre 8 – La formation des chaînes de montagnes

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Chapitre 8 – La formation des chaînes de montagnes
Comment se forme une chaîne de montagnes comme les Alpes franco-italiennes ?
I. Les traces d'une marge continentale passive
1. Comment se présente une marge continentale passive actuelle ?
Une marge passive, c'est une bordure d'un continent au niveau de laquelle aucune activité
sismique, volcanique ou tectonique particulière n'est détectable.
C'est par exemple la marge armoricaine, bordure du continent européen au large de la Bretagne.
Voir doc. 1 p.170. On y observe des blocs basculés de "socle" recouverts de sédiments marins.
C'est la trace de l'extension qui a conduit à la déchirure du continent (rifting), ici lors de l'ouverture
du golfe de Gascogne et de l'océan Atlantique nord au Crétacé supérieur. Puis toute activité
tectonique a cessé dans cette zone : c'est devenu une marge passive.
2. Les traces d'une marge passive dans les Alpes
A l'aide du document 2 p. 171, notamment de la
coupe, indiquer de quand datent
les sédiments anté-rift : …………………………
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les sédiments syn-rift : …………………………
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les sédiments post-rift : …………………………
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En déduire sur quelle période donc quelle
durée s'est étalée l'ouverture de l'océan alpin :
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II. Les traces d'un océan disparu
1. Des ophiolites
Comparer la photo 2.c p. 169 avec celle du doc. 1 p. 168 : ………………………………………………
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Dans plusieurs régions des
Alpes, p.ex. dans le massif du
Chenaillet (près de Mongenèvre,
à l'est de Briançon, doc. 2
p. 169),
on
trouve
des
ophiolites :
basaltes
en
coussins, gabbros (transformés
en métagabbros du faciès
schistes verts) et péridotites
(transformées, par hydratation,
en serpentinites). A proximité, on
trouve
également
des
radiolarites, sédiments déposés
à grande profondeur sur les
basaltes (doc. ci-contre).
2. Des sédiments marins
Dans les Alpes, on trouve :
- des roches datées du trias
comportant
des
dépôts
carbonatés (calcaires) intercalés
avec des dépôts d'évaporites
formés par évaporation d'eau de
mer dans une lagune (gypse) ;
- au jurassique et au crétacé, des sédiments franchement marins, calcaires plus ou moins mêlés
d'argile (marnes), certains déposés en eau profonde. Les fossiles trouvés dans ces sédiments
confirment leur origine marine (voir document ci-dessous).
En déduire l'évolution de la région des Alpes au Mésozoïque (du Trias au Crétacé) : ………………
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3. Des sédiments détritiques
Les roches datées des périodes éocène à miocène sont des molasses (sables et graviers consolidés
formant des grès grossiers), sédiments détritiques déposés près d'un relief en cours d'érosion.
En déduire l'évolution de la région des Alpes au Cénozoïque (à partir de l'éocène) : ………………
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(radiolarites)
III. Les traces d'une subduction
Dans le massif du Queyras, on observe des métagabbros du faciès schistes bleus, dont la teinte
provient d'une amphibole bleue, la glaucophane. A quelle profondeur, au minimum, ces anciens
gabbros ont-ils été entraînés lors de la subduction ? ………………………………………
On trouve également dans le Queyras des roches contenant grenat et glaucophane.
Un peu plus loin vers l'est, au Mont Viso, on trouve des éclogites, roches contenant du pyroxène
jadéite vert vif et des grenats roses (photo 2.b. p. 173). A quelle profondeur, au minimum, ces
anciens gabbros ont-ils donc été entraînés ? …………………………………………
Sur le graphique ci-dessus, tracer le trajet PTt parcouru par un gabbro formé au niveau d'une dorsale
océanique, refroidi et hydraté progressivement, puis entraîné en profondeur par la subduction, jusque
dans le faciès éclogites, et enfin ramené à la surface.
grenat
coésite
Grenat à coésite en lumière
polarisée non analysée
quartz banal
Grenat à coésite en lumière
polarisée analysée
coésite
Détail de cristaux de coésite (en
partie retransformée en quartz
banal lors de la remontée)
Un peu plus à l'est encore, dans le sud du massif de Dora Maira, on trouve d'anciens granites
transformés en éclogites. A l'intérieur de certains grenats, on trouve des cristaux de coésite, forme
de haute pression de la silice. D'après le doc. 3 p. 173, jusqu'à quelle profondeur ces roches ontelles été entraînées lors de la subduction ?
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A retenir : D'ouest en est,
dans les Alpes, on
observe les traces d'un
métamorphisme de plus
intense, caractérisé par
des conditions de haute
pression
et
basse
température
typiques
d'une
zone
de
subduction.
IV. Reconstitution de l'histoire de la chaîne alpine
1.Au trias, une mer "épicontinentale"
Au trias, Europe et Afrique forment encore, avec les
Amériques, un supercontinent : la Pangée. Sur ce
continent, une mer peu profonde, du genre de la Mer
Morte, dépose quelques sédiments dont du gypse.
2. Déchirure continentale (rifting)
Au jurassique inférieur et moyen (-200 à
-160 Ma), la Pangée se déchire, c'est le
stade du rifting.
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3. Océanisation
A partir du jurassique sup. jusqu'au crétacé inférieur (-160 à -100 Ma), un véritable océan sépare
l'Europe et l'Afrique (promontoire adriatique = actuelle Italie), puis s'élargit progressivement.
Sud-est
Nord-ouest
océan alpin
promontoire
adriatique
Nord-ouest
Europe
Sud-est
4. Subduction
Au crétacé supérieur et au paléocène (-100 à -55 Ma), l'atlantique
sud s'ouvre et l'Afrique effectue une rotation par rapport à l'Europe.
Au niveau de l'océan alpin, une compression succède à l'extension
et l'océan alpin disparaît progressivement par subduction
(subduction en direction du sud-est).
Nord-ouest
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Sud-est
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5. "Subduction continentale" puis collision
A partir de l'éocène (55 Ma), c'est
finalement la marge continentale
européenne qui commence à être
entraînée dans la subduction*, puis
la collision a lieu entre l'Europe
et le promontoire adriatique. Elle
produit un empilement d'unités
tectoniques séparées par de
grands
chevauchements.
Résultats :
- des reliefs élevés;
- une importante racine crustale
(doc. 1 p. 176).
Sur le terrain, la compression est
matérialisée par de nombreux plis
(doc. 1 p. 148), failles inverses,
chevauchements et charriages
(doc 1 & 3 pp. 148-149, 3 p. 177,
ex.8 p.161, et chap. 7.III. 1).
*Dans l'Himalaya, la "subduction
continentale" se poursuit : le manteau
lithosphérique de l'Inde se détache de la croûte et coule dans l'asthénosphère (doc. 3 p. 177).
Dès la formation des premiers reliefs, l'érosion emporte des matériaux qui se déposent dans des
bassins autour de la chaîne, formant des molasses. De plus, les reliefs ont tendance à s'étaler sous
leur propre poids (effondrement gravitaire) : voir chap. 9.
Conclusion du chapitre :
Une chaîne de montagnes est un ensemble de reliefs élevés et alignés dans une direction privilégiée
formant l'axe de la chaîne. Les Alpes et l'Himalaya, par ex., sont des chaînes de montagnes. Elles
résultent d'un phénomène de convergence lithosphérique ayant abouti, après disparition par
subduction de l'océan séparant deux continents, à la collision de deux lithosphères
continentales.
Chronologie de la formation des Alpes
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