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Paul n’est pas le seul exemple du combat d’intercession. Comme nous
l’avons aussi lu dans notre texte, Col 4.12, Épaphras « combatte » lui aussi
(c’est le même mot qu’en Rom 15.30), dans ses prières, pour les chrétiens de
Colosses : Col 4.12 : « Épaphras, votre compatriote, vous salue : serviteur du
Christ-Jésus, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que,
parfaits et pleinement convaincus de la volonté de Dieu, vous teniez ferme ».
Épaphras avait été l’évangéliste de Colosses, probablement l’un des
fondateurs de cette Église (selon Col 1.7), et peut-être aussi des Églises
voisines (selon Col 4.13) ; de plus, il était lui-même originaire de Colosses (des
vôtres). Voilà des raisons qui expliquent son combat d’intercession, pour que
ses compatriotes et ses frères, convertis par son moyen à Jésus-Christ, ne
soient pas séduits par les faux docteurs, mais restent fermes au milieu des
séductions et des dangers, parfaits par le développement de la vie chrétienne,
et pleinement persuadés (vrai texte, au lieu de « accomplis »). Et il a donc
continué à intercéder pour eux, même quand il se trouvait ailleurs, et avec ses
propres difficultés. De là le témoignage que l’apôtre rend à Épaphras (Col
4.13). Paul souligne que même quand Épaphras se trouve prisonnier comme
Paul, qu’il continue, sans cesse, à « combattre », à lutter pour les Colossiens
dans ses prières. On peut constater qu’Épaphras n’a pas seulement prié quand
les conditions étaient agréables, ni quand il en avait envie, mais il priait en
permanence ! Pour Épaphras, comme pour Paul, la prière était quelque chose de
très sérieux – puisqu’il s’impliquait si pleinement dans la prière. Épaphras,
comme Paul, priait très concrètement. Il ne demandait pas simplement
« Seigneur, béni mes frères et sœurs à Colosses ». Comme Paul le souligne,
Épaphras demandait qu’ils deviennent « accomplis » (parfaits), et pleinement
convaincus de la volonté de Dieu, qu’ils « tiennent ferme » ! Imaginons ce que
Dieu accomplirait, si nous tous, nous mettions autant d’effort et de force dans la
prière, que ce que nous mettons à nos loisirs, notre travail, etc. !
Mais, pour conclure, il y a une raison plus importante que toutes les
autres pour combattre dans la prière. C’est Dieu qui est souverain, c’est Dieu
qui agit, c’est Dieu qui amène les âmes à la foi, qui nous protège, qui nous fait
persévérer. Considérons juste quelques affirmations dans ce sens que nous
avons vu dans notre étude de l’Évangile de Jean. Nous lisons en Jean 6.37 :
« Tous ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne jetterai point dehors
celui qui vient à moi ». Jean 6.39-40 : « Or, voici la volonté de celui qui m’a
envoyé : que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le
ressuscite au dernier jour. Voici, en effet, la volonté de mon Père : que
quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au
dernier jour ». Jean 6.44 : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé
ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour… ». Rien que ces quelques
versets soulignent combien le salut est l’œuvre de Dieu – et si nous voulons voir
d’autres personnes venir à Christ, le moyen principal que nous avons pour
répondre à ce désir, c’est la lutte dans la prière d’intercession, jusqu’à ce que
Dieu les appelle !
Un exemple très clair et pratique de cette vérité vient de la vie de G.
Müller, au sujet de la conversion de plusieurs personnes pour lesquelles il a
prié : « En 1880, Müller écrit dans son journal : En novembre 1844, j’ai
commencé à prier pour cinq jeunes gens. J’ai prié pour eux chaque jour, sans
une seule interruption, que je sois malade ou en bonne santé, sur mer comme
sur terre et quel que soit le poids de tous les engagements auxquels je devais