duire des métabolites neuroprotecteurs. Il agirait comme
une « plaque tournante » du métabolisme des acides
gras pour la rétine et pourrait constituer une cible à privi-
légier dans le cadre d’une prévention nutritionnelle desti-
née à prévenir les pathologies oculaires liées au
vieillissement.
–(2) Les photorécepteurs (ou cellules visuelles) : ils servent
à décomposer les informations lumineuses en signaux
électriques, qui seront envoyés au nerf optique.
Il existe deux types de photorécepteurs : les cônes et les
bâtonnets (figure 5).
–Les cônes : environ 6 millions de cellules dans la rétine,
la plus grande concentration est dans la macula. Il existe
3 types différents de cônes servant à décomposer la lu-
mière en couleurs. On parle de 3 pigments rétiniens : io-
dopsine S pour le bleu, iodopsine M pour le vert et iodo-
psine L pour le rouge. Ils permettent une vision centrale
détaillée et la perception de la couleur.
–Les bâtonnets : environ 125 millions de cellules dans la
rétine. Ils sont responsables de la vision périphérique et de
la vision nocturne. Ils sont constitués d’un unique pigment
rétinien : la rhodopsine.
Les photorécepteurs requièrent une quantité importante
d’oxygène afin de transmettre les signaux au cerveau. En
métabolisant l’oxygène, les cellules produisent beaucoup
de déchets qui doivent être rejetés de manière efficace afin
que les cellules puissent fonctionner normalement. La livrai-
son d’oxygène et le rejet des déchets sont le travail de
l’épithélium pigmentaire rétinien, de la membrane de
Bruch et de la choroïde qui fonctionnent ensemble
comme une « unité sanitaire ».
–(4) La couche des grains externes : elle correspond aux
noyaux des cellules visuelles.
–(6) La couche des grains internes : elle est formée par les
corps cellulaires des cellules bipolaires, amacrines, hori-
zontales et de Müller.
–(5 et 7) Les couches plexiformes : constituent des synap-
ses entre les différentes cellules.
Vascularisation de la rétine
Cette vascularisation, artérielle et veineuse, est située dans
la couche des fibres ganglionnaires sous la limitante
interne.
Au niveau de la macula, il y existe une zone avasculaire
(la fovéa). Cette zone est entourée par un capillaire
continu ; par conséquent, dans cette partie avasculaire,
les échanges se font par l’intermédiaire de la choriocapil-
laire.
La région maculaire [5]
Dans cette région les cellules pigmentées sont les plus hau-
tes et les plus denses.
–La macula, située dans la rétine centrale est respon-
sable de la vision fine, nous permettant de lire, écrire, et
réaliser toutes les activités manuelles de détail. En effet,
elle est uniquement composée de cônes, assurant une mo-
tilité visuelle maximale. Par conséquent, dans la DMLA
seule la vision centrale est altérée ; la vision périphérique
étant conservée, du fait que les bâtonnets ne sont pas at-
teints.Les berges sont plus épaisses car elles comprennent,
en plus de la structure rétinienne normale, les éléments
d’association et de transmission qui manquent à la fovéa.
La plexiforme externe des berges est étirée oblique, nom-
mée « couche de Henlé ». C’est dans cette couche que se
collectent les œdèmes maculaires.
La lutéine est un pigment caroténoïde qui est concentré
dans la macula, donnant ainsi sa couleur jaune.
–La fovea, le centre de la macula, est constituée unique-
ment de cônes, et l’acuité visuelle y est donc maximale.
De
´ge
´ne
´rescence maculaire lie
´ea
`l’a
ˆge :
La physiopathologie
De
´finition [6-8]
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une
maladie dégénérative de la rétine d’évolution chronique
qui débute après l’âge de 50 ans (son diagnostic est sou-
vent fait 10 à 15 ans plus tard). Cette maladie correspond
à des lésions de la macula. Ces lésions sont : dégénérati-
ves, non inflammatoires, acquises, survenant sur un œil
auparavant normal, entraînant une altération de la vision
centrale. La vision périphérique ou latérale ne sont pas
atteintes.
Les de
´faillances physiopathologiques
a
`l’origine d’une DMLA [5, 9]
Avec le vieillissement, les cellules de l’épithélium pigmen-
taire rétinien se détériorent, causant un maillon faible dans
le processus « sanitaire rétinien ». Les cellules photorécep-
trices sont en manque d’oxygène, et ne peuvent plus
envoyer de signaux visuels au cerveau. Il y aura une dimi-
nution de la destruction des déchets qui vont s’accumuler
au niveau de l’œil. Cette accumulation de déchets
entraîne le dépôt de Drusen, précurseurs de la DMLA.
Une autre théorie suggère que les vaisseaux sanguins
sous-jacents, qui fournissent les nutriments et rejettent les
déchets de l’épithélium pigmentaire rétinien et des photo-
récepteurs, ne fonctionnent pas correctement. Par consé-
quent, il y aura un manque d’oxygène et accumulation
des déchets. Ce manque d’oxygène entraîne une hypoxie,
qui va induire la libération du VEGF (vascular endothelial
growth factor). Ce facteur de croissance vasculaire va
quant à lui induire la mise en place d’un mécanisme de
compensation par la formation de nouveaux vaisseaux
sanguins anormaux, on parle de néovascularisation cho-
roïdienne.
Aujourd’hui les mécanismes expliquant la formation de
ces néovaisseaux ne sont pas encore tous connus. En
A
Disques
Espace cytoplasmique
Segment
externe
Segment
externe Membrane
plasmique
Segment
interne
Segment
interne
Terminaison
synaptique
Terminaison
synaptique
Cône
Noyaux
Mitochondrie
Cils
Bâtonnet
Figure 5. Les photorécepteurs. Source : http://www.physio.
chups.jussieu.fr/vision1.pdf.
D. Couasnon, et al.
J Pharm Clin, vol. 29, n
o
2, avril-mai-juin 2010
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