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La mysrieuse maladie des fuchsias.
Présent sur terre depuis des millions
d’années, ramené d’Amérique il y a
plus de 300 ans par le botaniste
Plumier, le fuchsia a donné naissance
depuis à de nombreux hybrides.
Les plus grands sont des arbustes
vivaces ornés d’une multitude de
petites clochettes le plus souvent
bicolores (rouge et violet).
Les variétés gélives, de petite taille,
se parent de grosses fleurs jouant
avec une palette de blancs, de roses,
de mauves, et de pourpres.
Leur ancêtre sud-américain, buissonnant, porte des fleurs tubulaires
orange.
Ils aiment plutôt la mi-ombre, le terreau et la terre de bruyère, mais
fleurissent jusqu’aux gelées, et se bouturent facilement.
La première fois que je vis des feuilles
rougies et déformées sur des fuchsias
magellanica, je crus à un coup de
froid, dû au gel ou au vent marin.
Mais, après suppression des parties
touchées, les mêmes anomalies
revenaient, me faisant penser à la
’’cloque du pêcher’’ (qui, elle, est due à
un champignon).
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Des recherches acharnées sur internet me firent découvrir avec effroi
l’existence d’un acarien, une sorte de petite mite, l’Aculops Fuchsiae,
responsable d’un mal mortel pour les fuchsias, en particulier pour
l’espèce arbustive en question.
Ce parasite apprécie particulièrement notre climat océanique.
Cette maladie est venue d’Amérique du Sud, s’est propagée en France
à partir de la Bretagne, et se transmet par le bouturage et le matériel
contaminé, mais aussi par le vent, les insectes butineurs et les oiseaux.
Aucun traitement ne semble pouvoir sauver les plantes atteintes, dont
toutes les extrémités se boursouflent, formant les ’’galles’’
caractéristiques (vivent et se multiplient ces petits acariens), avant
qu’elles ne dépérissent et meurent.
Seul le gel prolongé, l’asphyxie, et/ou une forte chaleur viennent à bout
de ces bestioles.
Les plants malades, coupes et souches, doivent être détruits par le feu.
Les outils doivent être désinfectés avec soin { l’alcool.
Curieusement, nul n’en parlait, ni jardinerie, ni organisme officiel,
alors que la maladie était déjà bien répandue, comme on pouvait le
voir en promenant un œil attentif le long des jardins...
À ce jour, même les articles sur les fuchsias n’évoquent toujours pas
tous cette épidémie.
J’ai sacrifié mes haies, le cœur lourd (comme la terre qui collait à mes
sabots et à la bêche...), après avoir essayé, en vain, la taille à ras de
terre avec arrosage des pieds au vinaigre blanc dilué (ça marche bien
sur les mites alimentaires).
D’autres espèces, basses, qu’on dit moins sensibles { ce fléau, ont
montré des signes de contamination.
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Le désespoir ma envahie, n’imaginant pas devoir me passer { tout
jamais de ces gracieuses fleurs, puis, me ressaisissant, j’ai osé une
ultime tentative.
Puisqu’il s’agit d’un acarien, j’ai essayé un
traitement acaricide pour arbres fruitiers
({ base d’huile de colza, il est utilisable en
agriculture biologique).
L’hiver venu, le fuchsia étant coupé court,
le produit fut pulvérisé sur les extrémités
des tiges ; un petit sac-poubelle en
plastique recyclé noir enveloppant le tout,
les mites devaient doublement étouffer,
entre pellicule huileuse et sac étanche
(lequel sera retiré 1 à 2 semaines plus
tard).
Au printemps suivant, les rescapés repousseront indemnes et
refleuriront normalement.
Maintenant, au moindre signe, je renouvelle l’opération.
Les fuchsias magellanica à fleurs rosées et { feuillage panaché n’ont
pas été touchés par la maladie, ni les buissonnants à fleurs tubulaires
orangées.
La grande famille des fuchsias n’est peut-être plus en voie
d’extinction… mais la vigilance est de mise !
M L
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