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Bulletin d’Information de l’IGN no 67, « Recherche 97, » 1998, Saint-Mandé pp. 33-42.
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B.5 Généralisation Adaptative du Linéaire Basée sur la
Détection d’Empâtement, application au routier.
Sébastien Mustière
Résumé
Cet article présente un processus de généralisation indépendante d’une ligne ayant pour but de garantir sa
lisibilité tout en respectant au mieux la précision planimétrique et les formes. Cette approche a été appliquée à la
généralisation des arcs routiers de la BDCarto pour la création d’une carte routière au 1/250.000.
A l’heure actuelle aucun algorithme ne permet de traiter de manière satisfaisante tous les arcs d’une base de
données. Par ailleurs, les principaux problèmes qui apparaissent lors d’un changement d’échelle sont ceux dus à la non
lisibilité des lignes lorsqu’on leur applique une symbolisation à l’échelle finale. Notre approche consiste à détecter ces
conflits de lisibilité, puis à découper la ligne en fonction de ce critère. Un mécanisme adaptatif permet ensuite de
déterminer automatiquement le ou les algorithmes appropriés sur chaque portion de ligne en fonction du type de conflit
rencontré.
Cet article décrit à la fois les outils mis en place pour la détection des conflits d’empâtement et le processus
global qui met en relation le type de conflit et les traitements effectués. Enfin les résultats de cette approche
implémentés sur la plate-forme PlaGe du laboratoire COGIT sont présentés.
Introduction
Ces travaux se situent dans le cadre de l’automatisation de la généralisation des objets linéaires d’une base de
données pour créer une carte, et plus précisément dans le cadre de la généralisation indépendante du réseau routier.
C’est à dire la généralisation de chaque arc routier sans tenir compte ni des autres arcs ni des autres objets de la carte.
De nombreux et variés algorithmes de généralisation indépendante du linéaire existent, chacun a sa spécificité et
est utile pour effectuer un type d’opération (lissage, diminution du nombre de points, déplacement…) dans un type de
géométrie (ligne lisse, sinueuse…) mais aucun d’entre eux ne permet de traiter n’importe quel arc avec un résultat
cartographique correct.
Afin de tester la portée et l’efficacité de ces algorithmes de généralisation existants et de mettre en évidence une
procédure permettant leur utilisation de manière automatique, le COGIT a organisé un test de généralisation de
données réelles en collaboration avec différents organismes européens (ICC – Espagne, Laser-Scan – Royaume-Uni,
Univ. de Hanovre – Allemagne, Univ. de Munich – Allemagne, Univ. de Glamorgan – Royaume-Uni, Univ. d’Edimbourgh
– Royaume-Uni, Univ. de Lund – Suède) dans le cadre de l’OEEPE (Organisation Européenne des Etudes en
Photogrammètrie Expérimentale) [Ruas, 98]. Ce test consistait à choisir interactivement le ou les algorithmes à
appliquer sur les objets d’une base de données pour les généraliser tout en remplissant une grille où étaient notés pour
chaque traitement effectué : le type de conflit qui a conduit au besoin de traitement (trop de points, objets trop
proches…), le type d’opération effectuée (lissage, caricature…), l’algorithme utilisé, et une estimation de la qualité du
résultat. Une partie de ce test était consacrée à la généralisation du linéaire routier de la BDCartoâ vers une carte au
1/250.000. Les principaux enseignements de ce test sont les suivants :
- toutes les lignes n’ont pas été généralisées avec le même algorithme : pour un test réalisé par une même personne
six algorithmes différents sont utilisés en moyenne et quatorze au maximum. Ceci s’explique par le fait que les
traitements sont différents suivant les conflits et les géométries rencontrées : par exemple une ligne trop détaillée
est lissée, une série de virages est écartée s’il y a assez de place sinon un virage est éliminé, un virage de taille
moyenne et isolé est élargi pour le mettre en valeur, etc. Aucun algorithme ne répond de manière satisfaisante à
tous ces cas de figure à la fois.
- beaucoup de lignes sont traitées par plusieurs algorithmes successivement : en moyenne 30% seulement des arcs
ne sont traités que par un seul algorithme. En effet dans une même ligne plusieurs types de conflits différents
apparaissent et beaucoup d’algorithmes n’en résolvent qu’un seul. Par ailleurs le traitement d’un conflit peut
entraîner l’apparition de nouveaux conflits qui devront être à leur tour traités.
- les lignes de géométrie complexe sont découpées avant d’être traitées. En effet beaucoup d’algorithmes ne
peuvent s’appliquer efficacement que sur des lignes avec une géométrie homogène alors que le découpage des
lignes dans un SIG ne se fait pas sur ce critère.
- certains cas ne peuvent être traités en raison de l’absence d’algorithmes adaptés.
Une bonne utilisation des algorithmes de généralisation nécessite donc de focaliser au niveau d’analyse requis
pour un algorithme (la ligne entière, une série de virages, un virage) et de bien déterminer quel algorithme appliquer
dans chaque cas de figure rencontré.
Cet article décrit comment avancer dans l’automatisation du processus semi-interactif du test OEEPE. Pour cela
il est nécessaire de :
- créer un outil de découpage automatique des lignes pertinent pour que chaque partie découpée puisse être traitée
de manière indépendante par un ou plusieurs algorithmes (cf. chapitre « Détection et caractérisation
d’empâtements »).
- créer de nouveaux algorithmes de traitement locaux des virages (cf. chapitre « Algorithmes de traitement locaux »).