Vandenbulcke Pierre Licence 3 environnementaliste Plante étudiée : Viola Odorata La violette odorante I. Classification : La violette odorante ou « viola odorata » en latin appartient à la famille des violacées. Cette famille comprend 950 espèces. D’après la classification des angiospermes (APG II), la violette est comprit dans le genre Malpighiales et dans la sous classe des Eudicotylédones rosidées hypogynes, gamocarpellées. La famille des violacées est située dans divers classifications évolutives tels que les systèmes de Engler, de Cronquist, de Thorne, de Dahlen et de Takhtahlen comme le dévoile le tableau suivant. Position de la famille dans les systèmes de classifications évolutives Engler Cronquist Thorne Dahlgren Takhtajan Super- Tricolpées classe (Eudicots) ? Classe Sousclasse Dicotyledonae Archichlamydeae Magnoliopsida Magnoliopsida Magnoliopsida Magnoliopsida Dilleniidae Sousordre Famille évoluées Magnoliidae Dilleniidae Violanae Violanae Violanae Violales Violales Violales Violales Malpighiales Violaceae Violaceae Violaceae Violaceae Violaceae ordre Violales Tricolpées Magnoliidae Super- Ordre APG II Rosidae Eurosidées I Flacourtiineae Violaceae Sousfamille La classification classique de la violette odorante est la suivante. Elle appartient au genre Viola, de la famille des Violaceae, de l’ordre des Violales, à la classe des Magnoliopsida et au règne des Plantae. Le genre Viola comprend environ 500 espèces : V. odorata 'Alba'; V. odorata 'Queen Charlotte'; V. odorata 'Royal Robe'; V. odorata 'White Cezar'; V. tricolor (pensée); V. striata; V. diffusa; V. inconspicua; V. patrinii; V. canadensis (violette du Canada); V. labradorica (violette du Labrador); V. sororia (violette parente). II. Description : Histoire et localisation : La violette odorante est originaire de l’Europe, de l’Asie et du nord de l’Afrique. Elle est maintenant naturalisée dans les régions tempérées. Il y a 91 espèces de violettes en Europe, dont 19 en France, 22 en Suisse et 15 en Belgique, et c'est la seule à être odorante. Elle a longtemps été cultivée pour son parfum et sa couleur ainsi que pour l’ajouter à divers cosmétiques, breuvages, gelées et sirops. Les anciens grecs l’avaient adopté comme symbole de fertilité tandis que les Romains l’employaient dans un vin. Pour Napoléon, c’était l’emblème de son groupement politique. On les retrouve dans les haies, les buissons, les bords de chemins creux, les pelouses, les sites légèrement rudéralisés, les talus et les bois. Ils se développent de façon optimale dans les endroits d’ombre partielle, sur un sol riche et humide et avec un espacement d’au moins 10cm. Autres appellations : Violier commun, Violette de mars, Fleur de mars, Viole de carême. La violette est une plante herbacée, hermaphrodite, acaule, pubescente dont la hauteur est de 10-15 cm. Il s’agit d’une plante vivace rarement annuelle. Elle présente une Souche épaisse, rameuse émettant des stolons radicants, aériens ou souterrains. Les feuilles : sont simples et entières. Ce sont des feuilles alternes dont la nervure est pennée. Ces Feuilles ont des rosettes basales, longuement pétiolées, à limbe orbiculaire-réniforme, arrondi au sommet, profondément cordé. Les stipules ovales sont 1 à 4 fois plus longues que larges. Fleurs : solitaires latérales, très odorantes, portées par des pédoncule naissant à l’aisselle des feuilles de rosettes terminant un rhizome ; calice à divisions ovales-obtuses ; corolle longue de 13 à 15 mm, violet foncé à éperon long de 5-7 mm, dépassant les appendices du calice, violet, recourbé vers le haut ; stigmate en crocher aigu. Les Fleurs présentent 5 sépales verts, 5 pétales violets ou blanchâtres, odoriférants, les 2 pétales postérieurs sont dressés, le pétale antérieur est prolongé par un éperon ; 5 étamines dont 2 présentent un appendice qui s'enfonce dans l'éperon; l'ovaire est à 3 carpelles uniloculaires surmontés d'un stigmate crochu. Sa formule florale est donc la suivante : 5S+5P+5E+3C La couleur des fleurs peuvent être : mauve violet – blanc. Inflorescence : indéterminée, parfois réduite à une seule fleur. Section de la tige : cylindrique Fruit : capsule subglobuleuse à 3 valves contenant de nombreuses graines. La floraison s’échelonne de mars à mai. La couleur des fruits est verte. Les violettes sont composées d’ionine qui leur donne leur odeur si caractéristique. III. Usage en pharmacopée : Depuis plusieurs années, l'ionine est fabriqué synthétiquement ce qui a fait décliner la culture de la violette pour l'industrie de la parfumerie. Les violettes étaient utilisées pour leurs propriétés antiseptiques. Les feuilles sont pratiques pour soulager et guérir les blessures. Le liquide extrait des fleurs et des racines a des propriétés expectorantes et émollientes. Les fleurs quant à elles sont riches en vitamine C et sont délicieuses lorsque confites ou ajoutées aux salades. Une consommation importante de feuilles de violettes peut causer des vomissements dus à l'effet irritant des saponines, que conti-ent la plante, sur le système digestif. Les feuilles et fleurs sont comestibles et délicieuses crues ou cuites. Elles sont riches en vitamine C et provitamine A. Le liquide extrait des fleurs et des rhizomes a des propriétés expectorantes, émollientes et laxatives. Les feuilles en décoction sont antirhumatismales, si elles sont consommées en grandes quantités elles peuvent causer des vomissements dus à l’effet irritant des saponines sur le système digestif. Les feuilles contiennent quatre fois plus de vitamine C que les oranges (qui en sont habituellement considérées comme l'une des meilleures sources) et les fleurs trois fois plus. Quant à la vitamine A, les feuilles de violette en sont plus riches que les épinards (soit neuf fois plus que les tomates environ). Elles renferment également des sels minéraux et, de même que les fleurs, une importante proportion de mucilage. La racine est émétique du fait de la présence de violine. Feuilles et fleurs de violette sont adoucissantes, tant pour la peau que pour les muqueuses, et expectorantes. Elles sont excellentes contre la toux et les problèmes pulmonaires. Une couronne de violettes odorantes est censée éloigner la migraine. La violette est un fluidifiant des secrétions. Elle est diurétique et elle trouve aussi son application dans le traitement du rhumatisme. La décoction de feuilles s’emploie en compresses contre les inflammations de la peau et en bains sur les blessures suppurantes, les enflures, les boutons et autres éruptions cutanées. En infusion, elle entre dans les mélanges pectoraux. Elle fluidifie et facilite l’évacuation des sécrétions bronchiques, en même temps qu’elle calme les toux opiniâtres. Au Maroc et en Tunisie, infusée et placée en compresse sur le front, elle est connue pour soulager les migraines et chasser la fièvre. A Rome, les couronnes de feuilles passaient pour être préventives de l’ébriété des fameux banquets antiques. Toutes les violettes ont des propriétés émollientes et expectorantes, et ont été employées dans le traitement de maladies respiratoires telles que la bronchite et la coqueluche, encore de nos jours sous forme de pastilles à sucer. La violette odorante a une longue histoire d'utilisation en herboristerie. On lui a attribuée, sans aucune preuve, des vertus contre l'épilepsie, l'asthme, les maladies de peau et l'eczéma. Ce serait également un laxatif doux, un dépuratif, un diurétique, un émollient... Aujourd’hui, on prépare un excellent et luxueux sirop, ou liqueur avec les fleurs. Sirop de violette : 1 litre d’eau, 100 gr de fleurs fraîches, 1 200 gr de sucre. Verser l’eau bouillante sur les fleurs, laisser infuser 6 heures au minimum, filtrer, ajouter le sucre et cuire jusqu’à consistance d’un sirop (environ 3 mn), embouteiller et boucher à chaud. Liqueur : 1 l d’eau de vie à 45 °C, 200 gr de fleurs fraîches, 500 gr de sucre, 30 cl d’eau. Faire infuser les fleurs dans l’alcool pendant 1 heure, filtrer et ajouter le sirop préparé avec le sucre et l’eau. Mettre en bouteilles et laisser vieillir 1 mois au minimum.