La
Violette
La violette est connue et utilisée depuis la
plus haute Antiquité mais c’est seulement
vers 1755 grâce à la violette dite de
Parme qu’elle a pris de l’importance sur
la Côte d’Azur. C’est une Viola suavis
à "fleurs très double" dans le langage
des horticulteurs, c'est-à-dire riche en
pétales, qui sera sans cesse améliorée.
Elle est d’abord cultivée à Grasse et
dans sa région où elle est utilisée par
l’industrie de la parfumerie.
Dans la deuxième moitié du XIXesiècle
la région d’Hyères dont fait partie
La Valette-du-Var consacre un millier
d’hectares à cette fleurette. Il faut
dire que le développement du chemin
de fer et de la fameuse ligne Paris-Lyon-
Méditerranée (P.L.M.) ouvre le chemin
du nord de la France et de l’Europe à
toutes les fleurs de la Côte d’Azur.
La petite violette est vendue jusqu’en
Angleterre. Le Jardin remarquable de
Baudouvin tourné vers notre patrimoine
cultural et culturel ne pouvait pas faire
moins que de lui rendre hommage en
plantant les variétés autrefois cultivées
et vous les faire admirer.
sur la Côte d’Azur
La
Violette
Les plantations importantes vont pros-
pérer jusqu’en 1875 dans la région de
Hyères. Indifféremment on cultive les
variétés à fleurs simples ou à fleurs dou-
bles. Les fleurs à longue tige, comme la
Victoria, s’imposent pour la confection des
bouquets. À Hyères et à La Valette-du-Var
les fleurs composent des bouquets ronds
de 50, 100, 150 et 200 fleurs, qu’on
appelle boulots. Ils sont emballés dans des
paniers d’osiers, ceux-là même qui ont par
ailleurs favorisé la culture de la canne de
Provence dans notre région, et expédiés
par le chemin de fer. C’est alors une des
plus importantes productions florales
hivernales avec le mimosa.
La région de Grasse se consacre davan-
tage à la parfumerie, mais le coût de la
main d’œuvre (il faut récolter 4 000
corolles pour obtenir 1 kg de fleurs
fraîches) et la chimie qui utilise les feuilles
et les rhizomes d’iris pour élaborer des
ersatz meilleur marché vont entraîner
le ralentissement de cette culture.
Après la seconde guerre mondiale le
déclin est amorcé, la violette se fait
discrète, aujourd’hui la commune de
Tourrette-sur-Loup a relancé cette
production de notre patrimoine fleuri.
dans le Var
La
V
iolette
La violette était utilisée pour soigner les
maux de tête, les insomnies et la mélan-
colie. On lui a prêté aussi des propriétés
aphrodisiaques, comme à beaucoup de
plantes, surtout pour son parfum suave.
Mais c’est la parfumerie qui a donné
ses lettres de noblesse à la fleurette.
En cuisine ses fleurs comestibles sont
mises à profit pour agrémenter les plats
cuisinés mais ce sont surtout les violettes
cristallisées, enrobées de sucre, qui
régalent les gourmands, une spécialité
de Toulouse. Enfin, de tout temps, les
petits bouquets de violettes ont été un
commerce florissant. À Paris, pendant la
Révolution, les petites vendeuses des rues
devaient même s’acquitter d’une taxe.
Les usages de
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