bac3 – cours de calcul des structures actions du vent sur les

Actions vent sur les struct. - Deh 2007 32
BAC3 COURS DE CALCUL DES
STRUCTURES
ACTIONS DU VENT SUR LES
STRUCTURES
INSTITUT HEMES GRAMME
Ir. Jacques Dehard
Professeur
Actions vent sur les struct. - Deh 2007 33
1. Généralités
L’objectif de cette troisième partie de cours est de présenter les principes du calcul des actions « caractéristiques » du
vent sur les bâtiments classiques, conformément à la partie 1-4 de l’EC1, complétée par l’Annexe nationale belge.
Les actions du vent sur les constructions ou éléments de celles-ci, sont dues à l’écoulement entravé de l’air autour et aux
abords. Ces actions sont considérées comme actions fixes, variables en fonction du temps. Elles s’appliquent directement
aux éléments ou sur les parois extérieures des constructions fermées, et, du fait de la porosité de celles-ci, elles agissent
indirectement sur la face intérieure de ces parois. Elles peuvent également agir directement sur les parements internes des
constructions ouvertes.
Des forces de frottement non négligeables peuvent aussi se développer tangentiellement aux parois de grande surface
balayées par un vent longitudinal.
L’effet du vent sur une construction (à savoir la réponse de la structure), dépend de sa taille, de sa forme et de ses
propriétés dynamiques. La réponse globale des structures et de leurs éléments, aux actions du vent, peut être considérée
comme la superposition d’une composante non résonnante et de composantes résonnantes provoquées par une
excitation proche des fréquences propres.
L’EN1991-1-4 couvre la réponse dynamique due à la turbulence longitudinale (dans la direction du vent) en résonance
avec les vibrations également dans la direction du vent dun mode fondamental de flexion dont la déformée garde le même
signe en tous points.
Dans ce cas, les actions du vent se calculeront sous forme de forces globales (agissant sur l’ensemble de la structure ou
d’un élément) et sous forme de pressions et dépressions locales (agissant sur les parois de la construction) à partir de la
pression dynamique moyenne du vent augmentée de la contribution des fluctuations rapides de pression et en tenant
compte du coefficient dynamique du bâtiment.
Cette méthode s’applique aux bâtiments et ponts de hauteurs et portées maximales de 200m.
Pour les structures souples et élancées, tels que les câbles, cheminées, mâts haubanés, pylônes, certains ponts et
bâtiments de grande hauteur, les effets dynamiques du vent, sous forme d’oscillations de tout ou partie de la
construction doivent être pris en compte à l’aide d’une méthode plus détaillées (réponse aéroélastique).
Pour rappel, les oscillations dues au vent peuvent être de natures différentes :
- les oscillations longitudinales, parallèles à la direction du vent, dues à la succession cadencées des rafales de vent
(risque de résonance) ;
- les oscillations transversales, perpendiculaires à la direction du vent, dues aux détachements alternés de tourbillons
(dits « de von Karman ») aux limites latérales de l’ouvrage côté opposé à l’action du vent (risque de résonance) ;
- des oscillations de formes diverses appelées « flottement », dues à une instabilité aérodynamique de l’ouvrage
(risque de résonance).
Dans les présentes notes, on considère donc les actions statiques équivalentes aux effets extrêmes du vent turbulent
dans sa direction, calculées sous forme de forces ou de pressions aérodynamiques (extérieures et intérieures), supposées
s’exercer perpendiculairement aux parois du bâtiment (sauf les forces de frottement).
2. Vitesses du vent
2.1 Vitesse de référence du vent
Le vent est un mouvement de l’air qui tend à équilibrer les zones de pression différentes créées par le réchauffement
inégal de l’air suivant la latitude ou la nature du sol. Il est influencé par la rotation de la terre, la gravité et le frottement de
l’air à la surface de la terre. Le frottement agit surtout à proximité du sol et provoque, en hauteur, des échanges turbulents
entre couches d’air d’autant plus importants que la rugosité de la surface du sol est grande.
La valeur de base de la vitesse de référence du vent , v
b,0 est la vitesse moyenne du vent observée sur 10 minutes,
indépendamment de la direction du vent et de la période de l’année, mesurée à 10m de hauteur, en terrain dégagé à
végétation basse (site plat et peu rugueux de catégorie II), avec une probabilité annuelle de dépassement de 0,02.
Les actions du vent, calculées sur cette base, seront considérées « caractéristiques ». Il s’agira pratiquement, des
circonstances d’une tempête de période de retour moyenne de 50 ans.
L’intervalle de 10 minutes choisi, permet de séparer nettement les variations lentes de la vitesse du vent, à l’échelle de la
journée, de ses fluctuations turbulentes, à l’échelle de la minute, en exprimant la vitesse sous forme de deux
composantes : la vitesse moyenne sur une période de 10 minutes et la fluctuation de la vitesse autour de sa valeur
moyenne due à la turbulence.
Actions vent sur les struct. - Deh 2007 34
La vitesse de référence est donnée par la formule : vb = cdir.cseason.vb,0
: - vb,0 est la valeur de base de la vitesse de référence, données pour chaque pays dans les Annexe s nationales. Des
valeurs indicatives figurent sur la carte de l’Europe ci-après ;
- cdir est un coefficient qui permet de moduler la vitesse de référence en fonction de la direction du vent (les vents
dominants ont souvent des directions privilégiées) ;
- cseason est un coefficient de réduction pour les constructions temporaires ou celles dont les conditions d’exposition
au vent sont temporaires ;
La vitesse de référence correspondant à une période de retour moyenne de 50 ans, sa valeur pour une autre probabilité
annuelle p de dépassement que 0,02 peut être estimée par la formule :
[ ]
0,5
ln0,98)0,2ln(1
p)ln(10,2ln1
b
v(p)
b
v
= ( p pouvant varier de 0,5 à 0,005)
22
20
20
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23
30
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32
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36
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23
Règlement particulier
En Belgique, la vitesse de référence de base vb,0 = 26,2 m/s et cdir et cseason sont pris égaux à 1,
donc la vitesse de réfrence vb = 26,2 m/s.
2.2 Vitesse moyenne du vent à la hauteur z
La vitesse moyenne du vent vm(z) à une hauteur z au-dessus du sol, dépend de la rugosité du terrain, de l’orographie,
ainsi que de la vitesse de référence du vent selon la formule : vm(z) = cr(z).c0(z).vb
: - cr(z) est le coefficient de rugosité ;
- c0(z) est le coefficient orographique.
Actions vent sur les struct. - Deh 2007 35
2.2.1 Rugosité du terrain
Au-dessus de la surface de la mer, il n’y a aucun obstacle qui puisse s’opposer au vent tandis qu’à l’intérieur des terres,
les immeubles, les arbres, etc… lui font obstacle. Celui-ci va donc être freiné, l’empêchant de souffler de toute son
ampleur. La vitesse du vent va donc dépendre, notamment, de l’environnement qui entoure la structure étudiée, donc de
la rugosité du terrain. Pour faciliter les calculs, l’EC1 a déterminé cinq catégories de terrains qui sont reprises plus loin. A
chacune d’elles correspondront des caractéristiques de rugosité, sous forme d’un coefficient de rugosité.
Le coefficient de rugosité cr(z) tient compte de la variabilité de la vitesse moyenne du vent due à la hauteur z au-dessus
du sol et dépend de la rugosité du terrain en amont du site, dans la direction du vent considérée. Le coefficient de
rugosité à la hauteur z est donné par la formule empirique suivante, basée sur un profil d’augmentation logarithmique
de la vitesse avec la hauteur :
=
0
rr z
z
.lnk(z)c pour zmin z zmax et )(zc(z)cminrr = pour z < zmin
: - z0 est la longueur de rugosité , elle dépend de la catégorie de terrain et figure au tableau ci-dessous ;
- zmin est la hauteur minimale définie dans le même tableau. Elle s’explique par la hauteur de pose des appareils de
mesures expérimentales. En effet, pour que celles-ci correctes, les appareils doivent se trouver à une hauteur
minimum supérieure aux obstacles qui se trouvent autour de ceux-ci. En effet, les obstacles freinent le vent ce
qui fausse les mesures. La hauteur des obstacles augmentant avec la catégorie de terrain, la hauteur « zmin »
dépend de ces catégories et est plus faible pour la catégorie I que pour la catégorie IV;
- zmax doit être considérée comme étant égale à 200m (au-delà, la vitesse ne dépend plus de la rugosité) ;
- kr est le facteur de terrain dépendant de la longueur de rugosité z0 (donc de la catégorie de terrain), calculé à l’aide
de la formule suivante :
070
190
,
II0,
0
rz
z
,k
= z0,II = 0,05m ;
Les valeurs de kr pour les cinq catégories de terrains sont données ci-dessous.
Les expressions précédentes sont valables lorsque la rugosité uniforme de terrain s’étend sur une distance au vent en
amont de la construction suffisamment grande pour stabiliser le profil de vitesse de manière suffisante. La rugosité du
terrain à utiliser pour une direction du vent donnée dépend de la rugosité du sol et de la distance sur laquelle s’étend
cette rugosité, supposée uniforme, dans un secteur angulaire de 30° ± 15° par rapport à la direction du vent.
L’Annexe A2 de l’EC1-1-4 fournit des indications sur ces distances et donne une procédure s’il y a des variations de
rugosités de terrain en amont de l’ouvrage à étudier.
Dans le cas particulier où il y a un changement de rugosité sur une partie de la surface du terrain considéré inférieure à 10
% de la surface totale du terrain, on peut négliger ce changement de rugosité.
Il peut également y avoir un changement de terrain à l’endroit où se trouve la structure à étudier (par exemple, une forêt
d’un côté et un terrain dégagé, comme des prairies de l’autre). Il est clair que d’un côté, le vent va être, en partie, freiné
par les arbres et que de l’autre côté, rien ne s’opposera à son action. L’utilisation de deux catégories différentes de
terrains correspondant à chacune des directions du vent permettra de tenir compte de cette différence (les catégories III
et I par exemple).
Lorsqu’il subsiste un doute quant au choix entre deux catégories de terrain, il convient de choisir la plus défavorable.
Actions vent sur les struct. - Deh 2007 36
Catégories et paramètres de terrain
2.2.2 Orographie du terrain
Les effets de lorographie peuvent être négligés lorsque la pente moyenne du terrain au vent est inférieure à 3°. On
considère alors que l’on est en présence d’un terrain plat et le coefficient orographique c0(z) est pris égal à 1
Lorsque l’orographie (par exemple colline isolée, falaise, escarpement, etc ...) augmente les vitesses du vent de plus de
5%, il est recommandé den prendre en compte les effets, en utilisant un coefficient c0(z) supérieur à 1. Dans ces cas, le
coefficient orographique représente le rapport entre la vitesse moyenne augmentée du vent franchissant l’obstacle (vm)
et la vitesse moyenne à la base de la colline ou de l’escarpement en terrain plat (vmf). L’augmentation la plus importante
des vitesses se produit à proximité du sommet du versant comme le suggère de croquis suivant.
La procédure détaillée à utiliser dans ces cas se trouve dans l’Annexe A3 de l’EC1.
2.2.3 Situations particulières
Constructions avoisinantes de grandes dimensions et de hauteur bien plus élevée :
Lorsque la construction doit se situer à proximité d’une autre construction dont la hauteur est au moins égale à deux fois
la hauteur moyenne des constructions avoisinantes, elle pourrait alors être exposée à des vitesses augmentées pour
certaines directions de vent. Il convient de tenir compte de ce type de cas (cf. A4).
Bâtiments et obstacles rapprochés :
L’effet de bâtiments et autres obstacles rapprochés peut devoir être pris en compte. Sur un terrain rugueux de catégorie
IV, les bâtiments rapprochés modifient l’écoulement moyen du vent à proximité du sol, comme si le niveau du sol était
élevé à une hauteur appelée hauteur de déplacement (cf. A5).
Vallée :
Le vent soufflant dans la direction longitudinale d’une vallée peut être accéléré par un effet « entonnoir » (c0 = 1,3).
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