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LE TRAVAIL SEQUENTIEL
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Figure 2,
Chacune des décisions concerne plusieurs
métiers. Or dans une structure métier, les
arbitrages ne peuvent être rendus que par
la Direction Générale (qui est le « PPCD »,
plus petit commun décideur). Celle-ci se
trouve dans l'impossibilité de le faire.
Identifier les causalités
premières
L'identification des dysfonctionnements et
de leurs causalités premières met en évi-
dence en général 4 natures de dysfonction-
nements primaires, par exemple :
1) Processus décisionnel médiocre :
Décisions non prises, remises en cause, dé-
cisions tardives, qualité médiocre des dé-
cisions. Décideur trop loin du client et des
problèmes. Décisions ne prenant pas
suf-
fisamment en compte les spécificités du
projet. Pouvoir de décision dilué.
2) Processus d'optimisation du projet mé-
diocre :
La somme des optimisations successives
faite par les métiers ne conduit pas à l'op-
timisation globale. Les sous-traitants et les
personnes chargées de la réalisation ne par-
ticipent pas à l'optimisation du projet (in-
tervention trop tardive).
3) Le processus de travail sont trop rigides
et trop figés :
Les procédures métier (souvent stan-
dardisées) ne permettent pas de travailler
avec souplesse et efficacité. Elles imposent
le travail en séquence. Ces procédures ne per-
mettent pas de s'adapter aux exigences du
client, du projet et à son évolution.
4) L'environnement évolue pendant la vie
du projet sans que les conséquences soient
prises en compte correctement :
Le client apporte des modifications, la ré-
glementation évolue, les concurrents réa-
gissent.
D'autres natures de dysfonctionnements
peuvent être identifiées, par exemple :
- des objectifs de projet irréalistes,
- la confusion des rôles et manque de
confiance entre les multiples interve-
nants au projet (investisseurs, prêteurs,
exploitants, concepteurs et réalisateurs).
La majorité des dysfonctionnements in-
ternes à l'entreprise proviennent de
l'or-
ganisation même de l'entreprise et du frac-
tionnement du travail qui vise à regrouper
les tâches identiques par métier.
Si l'on regarde objectivement le
fonctionnement d'une entreprise
on s'aperçoit que les prétendues
économies d'échelle générées par
un regroupement des tâches
identiques sont ridiculement
petites par rapport aux surcoûts
et retards générés par les
dysfonctionnements dûs à
l'absence d'intégration des tâches
par projet Dès lors qu'on aborde
des projets complexes et
nouveaux pour l'entreprise, les
nouvelles formes d'organisation
peuvent conduire à des gains de
productivité de l'ordre de 30 à
50 %.
Attention aux effets de
mode
Le management par projet n'est plus dé-
sormais l'exclusivité de certains secteurs
d'activité tels que l'aéronautique, la
construction, le spatial.
Déjà beaucoup d'autres industriels ressen-
tent la nécessité d'un fonctionnement
« transversal » de leur entreprise. Le ma-
nagement de projet, sous ses différentes
formes va devenir à la fois une nécessité
et une mode.
Beaucoup d'entreprises vont essuyer des
échecs en voulant se lancer dans des so-
lutions ou en adoptant des outils sans avoir
identifié et compris l'origine des dysfonc-
tionnements.
Le thermomètre ne guérit
pas le malade
Beaucoup de chefs d'entreprise croient que
la mise en place de la planification et du
contrôle budgétaire par projet vont résou-
dre les problèmes, or tout le monde sait
que « le thermomètre ne guérit pas le ma-
lade ! ».
Ponce Pilate
a fait son temps
D'autres entreprises vont avoir recours à
une organisation matricielle « à consen-
sus ». Dans cette forme d'organisation, on
garde une structuration de l'entreprise par
métier, mais les décisions doivent être
prises en commun entre les directions mé-
tier et la direction de projet.
Le fonctionnement d'une telle organisation
est désormais assez bien connu ; il est sa-
tisfaisant dans des entreprises à taille hu-
maine (où la direction générale peut inter-
venir fréquemment).
Par contre, pour les grands projets l'orga-
nisation matricielle conduit à un processus
décisionnel très médiocre amplifié par les
conflits de pouvoir entrte métier et projet,
conflits résultant d'une double ligne déci-
sionnelle. Le PPCD (plus petit commun dé-
cideur) reste la Direction Générale.
Un contrat de mariage est
fait pour gérer le divorce
Dans certaines entreprises apparaît une au-
tre forme de relations métier/projet : la no-
tion de client-fournisseur. Les métiers doi-
vent fournir un service à leur client :
l'équipe de Projet.
Sur le plan des principes, cela paraît inté-
PCM — LE PONT — MAI 1993
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