
INTRODUCTION 9
sociaux, les consommateurs, jusque-là anonymes, ont acquis
les potentialités technologiques d’une audience de masse ou
tout du moins d’une audience amplifiée. Citons l’exemple de
Maxime Brunet, un jeune homme de 20 ans, dont le blog
Modissimo accueille plus de 60 000 visiteurs uniques par mois
tandis que bon nombre de marques de référence, parfois éta-
blies depuis des dizaines d’années, n’en accueillent que
quelques centaines ou quelques milliers sur leur site internet.
Les consommateurs peuvent désormais aisément créer une
page sur Facebook en l’honneur d’une marque ou au contraire
pour la critiquer. Il existe ainsi de nombreuses « pages fans »
non officielles de marques, créées par des particuliers, comp-
tant parfois beaucoup plus de membres que les pages offi-
cielles de ces mêmes marques2.
Le grand mythe du « client roi », qui n’était jusqu’ici guère
plus qu’une vue de l’esprit évoquant « LE client » en toute
abstraction, se voit désormais confronté à une nouvelle réalité
où les clients, bien concrets et très conscients de leur pouvoir,
n’hésitent pas à s’adresser directement à la marque sur sa page
Facebook ou son compte Twitter. La posture rhétorique de la
marque s’en voit bouleversée. Auparavant, la marque était
bien souvent dans la posture d’une grande experte délivrant
sa sainte parole à l’ensemble des consommateurs qui devaient
l’écouter religieusement. Dorénavant, elle est contrainte de
dialoguer avec eux, de répondre à leurs interrogations et leurs
remises en cause, tout en se voyant encensée ou critiquée en
public. La marque se retrouve presque dans une position
d’égal à égal avec ses consommateurs, comme l’encourage
2. Exemple : jusqu’en juin 2011, la page non officielle de Malabar sur Face-
book comptait plus de 70 000 fans, quand la page officielle n’en comptait
qu’à peine 4 000.
© 2012 Pearson France – Facebook Marketing – Arnaud Auger