environnementales, mais celles qui vivent dans
d’autres écozones occupent souvent des niches
écologiques relativement restreintes. Par exemple,
plusieurs espèces d’arbres comme l’épinette de
Sitka, le sapin gracieux, le chamaecyparis jaune
et l’aulne rouge ne se rencontrent que dans
l’écozone Maritime du Pacifique.
Une fraction importante des espèces végétales
forestières menacées ou en danger de disparition au
Canada se rencontrent dans l’écozone des Plaines
à forêts mixtes. On y retrouve le frêne anguleux, le
chêne de Shumard, le magnolia acuminé et le chicot
févier, dont l’aire de répartition atteint à peine la
forêt carolinienne, dans l’extrême-sud de l’Ontario,
et qui ne se rencontrent que dans des milieux bien
particuliers dans l’ensemble de leur aire. Plusieurs
douzaines d’espèces d’arbres plus communes de
l’est de l’Amérique du Nord atteignent la limite
nord de leur aire de répartition dans l’écozone
des Plaines à forêts mixtes et l’écozone Maritime
de l’Atlantique. Bon nombre de ces espèces sont
pollinisées par des agents biologiques et, dans
bien des cas, elles affichent un profil de diversité
génétique complexe et mal compris.
Des représentants de l’industrie et des
gouvernements provinciaux et fédéral se sont
rencontrés en novembre 1993 dans le cadre d’un
atelier afin d’élaborer un plan d’ensemble pour une
stratégie nationale de conservation et de gestion des
ressources génétiques. Certains éléments de cette
stratégie sont déjà en place, mais beaucoup de
travail reste à faire.
Bien que la majorité des provinces n’aient
pas encore adopté leur propre stratégie de
conservation des ressources génétiques, toutes
appliquent certains des éléments d’une telle
stratégie (par exemple parcs et autres zones
protégées, aires de conservation des ressources
génétiques, peuplements réservés, vergers à
graines, banques de semences d’arbres ou tests de
provenance). Par exemple, en Colombie-Britannique,
on a étudié la composition spécifique des zones
protégées de la province afin de déterminer si
ces dernières peuvent contribuer à préserver les
ressources génétiques des conifères et de cerner
les lacunes en matière de conservation.
La création à Terre-Neuve d’aires visant à
assurer la survie des derniers peuplements de pins
rouges constitue un excellent exemple de zones
aménagées à des fins de conservation génétique
au Canada. Idéalement, de telles zones devraient
être réparties sur l’ensemble de l’aire de répartition
des espèces que l’on souhaite protéger. On pourrait
y autoriser certaines activités d’aménagement (par
exemple brûlage dirigé et coupe sélective) afin de
favoriser la régénération naturelle des espèces
présentant un intérêt particulier.
L’écozone des Plaines à forêts mixtes
constitue une priorité en matière de conservation
des ressources génétiques forestières. Cette écozone
a moins de 20 % de son couvert forestier d’origine,
dû en grande partie à la conversion des forêts en
terres agricoles et en zones urbaines, et les aires
hautement protégées représentent moins de
1 % de sa superficie totale. La mise en œuvre de
programmes de gérance de l’environnement sur les
terres privées constitue une solution de rechange à
l’aménagement de zones protégées et contribue à la
protection d’un grand nombre d’espèces végétales
de la forêt carolinienne.
Toutes les provinces disposent d’installations
ex situ (par exemple vergers à graines et banques
de semences d’arbres) qui servent avant tout à la
production d’arbres génétiquement supérieurs et
des semences nécessaires à la production de semis
à croissance rapide et résistant aux maladies
(figure 1.3a). Les arbres des vergers à graines
peuvent eux-mêmes provenir de semences ou
de matériel ayant fait l’objet d’une multiplication
asexuée (par exemple vergers à graines composés
de clones issus de greffes).
Les tests de provenance jouent un rôle spécial
dans les programmes de conservation des ressources
Diversité génétique
Conservation de la diversité biologique
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