De nouveaux territoires participent aux flux touristiques et connaissent une
croissance importante.
Ainsi la carte indique par des carrés verts les pôles émetteurs de touristes récents.
Deux d’entre eux appartiennent au groupe des pays du Sud : la Chine et le Moyen
Orient. La Russie peut-être considérée comme un pays du Nord, bien qu’elle fasse
partie des pays émergents. Ces nouveaux foyers réalisent des dépenses importantes.
Par exemple, les touristes Chinois ou du Moyen orient dépensent plus que les touristes
japonais. Cette évolution s'explique par le développement rapide de ces pays, qui
permet la constitution d’une catégorie de population ayant les moyens de voyager
et de découvrir d’autres pays.
Les destinations touristiques se diversifient également. L’Afrique, le Moyen-
Orient, l’Asie et le Pacifique accueillent de plus en plus de touristes, 21,9% des
touristes mondiaux en 1995, 28,7% en 2010 et 36% d’ici 2020. La Chine par exemple
est non seulement un marché émetteur très actif, mais également une destination
extrêmement populaire. En quelques années, elle est devenue un des grands foyers
d’accueil de touristes à l’échelle planétaire. Selon l’OMT la Chine a accueilli 57
millions de touristes en 2011 et se classe en 3ème position derrière la France et les
Etats-Unis. Beaucoup de pays misent sur le tourisme et ses retombés économiques.
Des Etats qui étaient traditionnellement relativement fermés aux étrangers ont
une politique d’ouverture des frontières et d’accueil des visiteurs étrangers. Leur
attractivité est renforcée par l’organisation de manifestations avec un
rayonnement planétaire et qui favorisent l’activité touristique. C’est le cas de
l’exposition universelle de Shanghai et de la coupe du Monde de football en Afrique du
Sud en 2010 ou des prochains jeux Olympiques de Rio au Brésil en 2016. Ces
destinations plus lointaines, par rapports aux aires de départ des pays du Nord,
profitent également de moyens de transports plus efficaces et surtout meilleurs
marchés, notamment le transport aérien. Actuellement, l’Asie et l’Afrique
connaissent une croissance de 6% par an du nombre de touristes.
Face à la diversification des destinations touristiques la part des touristes qui
fréquentent les pays du Nord se réduit. Europe et Amérique représentaient 79,1% des
touristes mondiaux en 1995 cette part ne sera plus que de 64% en 2020. Cette baisse
relative ne se traduit pas par une baisse du nombre total de touristes car la
fréquentation continue d’augmenter mais un rythme moins important que dans
les pays émergents. Le classement des destinations a beaucoup changé au cours
des dernières années et la répartition des touristes se fait maintenant entre un très
grand nombre de pays. Les 5 premiers pays accueillant le plus de visiteurs
représentaient 71% des arrivées en 1950, seulement 31% en 2010.
Cependant, certains territoires restent en marge de l’activité touristique. Sur la
carte seuls les Etats dans lesquels le nombre d’arrivées est supérieur à 3 millions en
2009 ont été représentés par un point rouge proportionnel. Leur nombre est
relativement limité dans certaines régions. Par exemple en Amérique du Sud seuls le
Brésil et l’Argentine sont indiqués. En Afrique, excepté l’Afrique du Sud et l’Afrique du
Nord peu de pays ont une activité touristique significative. D’autres territoires sont
qualifiés de « zone noire du tourisme international » car ils présentent un risque pour
la sécurité des visiteurs. C’est le cas de plusieurs Etats africains du Mali à la Somalie
et de pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale : Syrie, Irak, Iran, Afghanistan Yémen...
Cet espace correspond à « l’arc de crise » dans lequel l’instabilité politique est
importante et les conflits les plus nombreux.