Corrigé étude critique de document en géographie, les flux touristiques Remarque : Afin de bien distinguer ce qui relève des connaissances personnelles de ce qui relève des idées extraites des documents, deux styles différents sont utilisés dans la correction : - en gras, vous trouverez les éléments tirés des connaissances personnelles. - en italique, vous trouverez les éléments tirés du document. Introduction Amorce Présentation des documents et de la consigne Problématique Annonce du plan Développement I. Des flux avant tout polarisés par les pays du Nord... 1. Les principales aires de départ 2. Les principales aires d’accueil 3. Des atouts importants D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), plus d'un milliard de touristes internationaux ont voyagé dans le monde en 2013, ce qui représente une croissance de 5% par rapport à 2012. Un touriste international est une personne qui a franchi une frontière et qui passe au moins une nuit dans le lieu qu’il visite. Le tourisme génère des flux importants qui mettent en relation des territoires variés. La carte proposée présente les flux touristiques internationaux à l'échelle du monde et précise les régions qui participent aux flux soit comme foyer émetteur, soit comme foyer récepteur. Ce document a été élaboré avec des données, relativement récentes (2010-2011), fournies par deux organismes officiels, fiables et faisant autorité dans la matière : l’Organisation Mondiale du Tourisme et le ministère des Affaires étrangères et européennes français. Toutefois, ce document permet-il de comprendre la répartition des flux touristiques dans le monde et les dynamiques en cours? La répartition des déplacements de touristes dans le monde témoigne de l’importance des pays du Nord. Cependant, les dynamiques actuelles modifient cette répartition et favorisent une mondialisation des flux touristiques. Malgré une extension quasi planétaire de l’activité touristique, l’analyse de la carte indique que les flux restent fortement polarisés par les pays du Nord. Bien que la carte ne comporte pas le tracé de la limite Nord/Sud, on constate que les pays les plus développés, essentiellement situés dans l’hémisphère nord sont souvent à l’origine des flux. En effet, les trois principales aires de départ indiquées par des carrés bleus sur la carte correspondent aux membres de la Triade : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et le Japon. Cela s'explique avant tout par le niveau de vie élevé de ces populations. La carte précise le montant des dépenses des touristes par aire de départ. L’Europe occidentale arrive en tête avec 324 milliards de dollars en 2009, suivie par l’Amérique du Nord (105 milliards de dollars). L’autre explication est l’ancienneté de l’activité touristique dans ces territoires. Elle est née au cours du XIXe siècle en Europe (Royaume-Uni) et s’est considérablement développée durant les « Trente glorieuses » (1945-1975) dans les pays développés. De plus, les pays du Nord sont également les principales aires d’arrivée des touristes internationaux. En 2010, l’Amérique du Nord et l’Europe accueillent 71,3% des touristes mondiaux. A elle seule, l'Europe accueille plus de 50% des touristes mondiaux. Parmi les principaux pays récepteurs, la France est 1ère avec 74 millions d’arrivées de touristes en 2009, suivie par les Etats-Unis, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni. Les principaux bassins touristiques indiqués sur la carte : la Caraïbe, la Méditerranée et l’Asie du Sud-Est sont à proximité des pays du Nord. Le poids des pays du Nord dans l’accueil des touristes internationaux a plusieurs explications. D’une part, Les pays du Nord sont très accessibles. Les moyens de transports sont diversifiés et efficaces (aéroports internationaux, liaisons ferroviaires et maritimes, réseaux routiers). De plus, les pays développés ont une politique qui consiste à favoriser l’activité touristique. Des investissements importants sont réalisés pour créer des infrastructures et des équipements. Par exemple l’aménagement du littoral méditerranéen en Espagne ou du massif alpin en France permet d’accueillir des millions de touristes chaque année. Ces pays ont mis en valeur leur patrimoine naturel et culturel, les Chutes du Niagara font partie des sites qui sont fréquentés par plus de 10 millions de touristes. Paris, Londres, San Francisco, Washington, New-York, Tokyo sont les principales villes touristiques de la planète. D’autre part, ils ont une situation géopolitique stable qui est très favorable à l’activité touristique. Enfin, Les touristes des pays du Nord privilégient le plus souvent la proximité, ainsi, les touristes européens voyagent, dans leur grande majorité, dans un pays voisin ou proche. Les Européens du Nord fréquentent Transition II. …Qui connaissent une extension dans le cas de la mondialisation. 1. De nouveaux pôles émetteurs 2. De nouvelles destinations 3.Perte de vitesse des pays du Nord 4. Cependant des territoires toujours en marge Conclusion l’Europe du Sud en période estivale. Une des critiques qui peut être faite à la carte est l’absence de flux, il aurait été intéressant de connaître par exemple les destinations privilégiées par les touristes nord-américains. Cependant la mondialisation et le développement rapide de nouveaux territoires modifient les flux touristiques. De nouveaux territoires participent aux flux touristiques et connaissent une croissance importante. Ainsi la carte indique par des carrés verts les pôles émetteurs de touristes récents. Deux d’entre eux appartiennent au groupe des pays du Sud : la Chine et le Moyen Orient. La Russie peut-être considérée comme un pays du Nord, bien qu’elle fasse partie des pays émergents. Ces nouveaux foyers réalisent des dépenses importantes. Par exemple, les touristes Chinois ou du Moyen orient dépensent plus que les touristes japonais. Cette évolution s'explique par le développement rapide de ces pays, qui permet la constitution d’une catégorie de population ayant les moyens de voyager et de découvrir d’autres pays. Les destinations touristiques se diversifient également. L’Afrique, le MoyenOrient, l’Asie et le Pacifique accueillent de plus en plus de touristes, 21,9% des touristes mondiaux en 1995, 28,7% en 2010 et 36% d’ici 2020. La Chine par exemple est non seulement un marché émetteur très actif, mais également une destination extrêmement populaire. En quelques années, elle est devenue un des grands foyers d’accueil de touristes à l’échelle planétaire. Selon l’OMT la Chine a accueilli 57 millions de touristes en 2011 et se classe en 3ème position derrière la France et les Etats-Unis. Beaucoup de pays misent sur le tourisme et ses retombés économiques. Des Etats qui étaient traditionnellement relativement fermés aux étrangers ont une politique d’ouverture des frontières et d’accueil des visiteurs étrangers. Leur attractivité est renforcée par l’organisation de manifestations avec un rayonnement planétaire et qui favorisent l’activité touristique. C’est le cas de l’exposition universelle de Shanghai et de la coupe du Monde de football en Afrique du Sud en 2010 ou des prochains jeux Olympiques de Rio au Brésil en 2016. Ces destinations plus lointaines, par rapports aux aires de départ des pays du Nord, profitent également de moyens de transports plus efficaces et surtout meilleurs marchés, notamment le transport aérien. Actuellement, l’Asie et l’Afrique connaissent une croissance de 6% par an du nombre de touristes. Face à la diversification des destinations touristiques la part des touristes qui fréquentent les pays du Nord se réduit. Europe et Amérique représentaient 79,1% des touristes mondiaux en 1995 cette part ne sera plus que de 64% en 2020. Cette baisse relative ne se traduit pas par une baisse du nombre total de touristes car la fréquentation continue d’augmenter mais un rythme moins important que dans les pays émergents. Le classement des destinations a beaucoup changé au cours des dernières années et la répartition des touristes se fait maintenant entre un très grand nombre de pays. Les 5 premiers pays accueillant le plus de visiteurs représentaient 71% des arrivées en 1950, seulement 31% en 2010. Cependant, certains territoires restent en marge de l’activité touristique. Sur la carte seuls les Etats dans lesquels le nombre d’arrivées est supérieur à 3 millions en 2009 ont été représentés par un point rouge proportionnel. Leur nombre est relativement limité dans certaines régions. Par exemple en Amérique du Sud seuls le Brésil et l’Argentine sont indiqués. En Afrique, excepté l’Afrique du Sud et l’Afrique du Nord peu de pays ont une activité touristique significative. D’autres territoires sont qualifiés de « zone noire du tourisme international » car ils présentent un risque pour la sécurité des visiteurs. C’est le cas de plusieurs Etats africains du Mali à la Somalie et de pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale : Syrie, Irak, Iran, Afghanistan Yémen... Cet espace correspond à « l’arc de crise » dans lequel l’instabilité politique est importante et les conflits les plus nombreux. Le document proposé permet d’observer la répartition des foyers touristiques dans le monde, les flux sont plus difficiles à appréhender puisqu’ils ne sont pas mentionnés. La géographie du tourisme met en évidence l’importance des pays du Nord. Cependant, l’activité touristique connaît un essor important dans de nombreuses régions du monde et les foyers de départ ou d’accueil se multiplient notamment dans les pays émergents.