JE. 4 OCT. 20H00 SA. 6 OCT. 18H00 SYMPHONIQUE ONL PierreLaurent Aimard, Benjamin et Beethoven Orchestre national de Lyon Pierre-Laurent Aimard, piano Martyn Brabbins, direction Benjamin Britten (1913-1976) «Quatre Interludes marins» extraits de Peter Grimes, op. 33a I. Dawn [Aube] / II. Sunday Morning [Dimanche matin] III. Moonlight [Clair de lune] / IV. Storm [Tempête] Ludwig van Beethoven (1770-1827) Concerto pour piano n° 2, en si bémol majeur, op. 19 I. Allegro con brio / II. Adagio / III. Molto Allegro Entracte George Benjamin (né en 1960) Duet, pour piano et orchestre Albert Roussel (1869-1937) Bacchus et Ariane, op. 43, suite n° 2 -À l’entracte des concerts, Pierre-Laurent Aimard dédicacera ses disques à la librairie-boutique. /Retrouvez les biographies des artistes sur notre site Internet www.auditorium-lyon.com. «Chaque œuvre nouvelle doit être une découverte», aime à rappeler George Benjamin quand il rencontre des étudiants. Et grande est sa satisfaction quand il a l’impression d’avoir écrit quelque chose qu’il n’avait encore jamais réussi à écrire. De ce point de vue, il ne fait aucun doute que Duet a comblé ses attentes. Mais en se maintenant à la lisière du genre concertant, cette œuvre pour piano et orchestre rappelle aussi que toute découverte dépend de la capacité du compositeur à tracer sa propre route, en s’isolant tout en s’imprégnant régulièrement de ce qui l’entoure. Parmi les compositeurs qui ont nourri son propre cheminement : Beethoven, compositeur «aimé à l’âge de huit-neuf ans – j’ai senti chez lui l’expression d’une vérité», et son compatriote Britten, chez qui il a admiré «l’homme de théâtre, le sens du temps dramatique, l’écriture vocale, la clarté formelle, surtout dans Peter Grimes et Billy Budd». Benjamin Britten «Quatre Interludes marins» extraits de Peter Grimes, op. 33a ses éditeurs pour une petite dizaine de ducats, précisant qu’il ne le donnait pas «pour un de [ses] meilleurs ouvrages». Sans doute joué dès mars 1795 à Vienne, il aurait été achevé dans l’urgence, puis présenté au public sans que la partie du soliste fût couchée sur le papier, dès lors improvisée ou plus sûrement guidée par le discours de l’orchestre. Certes, ce n’était pas la première fois que Beethoven s’essayait au genre. Dès 1784, il avait proposé à la Cour un petit concerto en mi bémol, puis il avait cherché dans un autre ouvrage comment insérer une partie lente dans un finale, suivant l’exemple offert par le Vingt-deuxième Concerto de Mozart. Le Deuxième Concerto renoue avec des modèles moins étranges, sinon dans la conclusion éthérée de son Adagio, ou dans sa façon de réinventer les équilibres habituels de la double exposition thématique dans la forme sonate. Repris semble-t-il à Prague en 1798, et soumis à de nouvelles modifications, il trouve une forme définitive en 1801, si l’on excepte l’adjonction plus tardive d’une cadence. Si le compositeur a compris l’intérêt de se réserver de telles œuvres, il est enfin venu le temps de penser à une publication. Beethoven prévient ses éditeurs : «La partie de piano, selon mon habitude, n’était pas écrite dans la partition, je viens seulement de l’écrire ; aussi, en raison de cette hâte, la recevez-vous de ma propre écriture qui n’est pas trop belle.» Composition : 1941-1945. Création : 13 juin 1945, Festival de Cheltenham, sous la direction du compositeur. George Benjamin «Parmi les grandes impasses», constatait George Benjamin il y a une dizaine d’années, «il faut surtout citer l’opéra : comment écrire un opéra dans un idiome post-tonal, intégrer la voix dans un environnement harmonique post-tonal ? Ce sont des questions qui restent irrésolues à ce jour. Bien entendu, les grands opéras de Britten fonctionnent, mais ils sont écrits de manière traditionnelle.» Depuis lors, le public de l’Opéra-Bastille a assisté à la création d’une première œuvre scénique de Benjamin avec Into the Little Hill. Mais nous ne bouderons pas pour autant le plaisir de réentendre ce Peter Grimes qu’il disait traditionnel… Exilé aux États-Unis, Britten en avait trouvé le sujet dans un recueil du poète George Crabbe. Parce qu’il n’avait pu achever l’œuvre comme prévu pour l’été 1944, il avait alors proposé à son commanditaire, le chef Serge Koussevitzky, une sorte de suite symphonique. Est-ce là l’origine de ces Quatre Interludes, finalement créés en Angleterre six jours après l’opéra, lui-même entendu à Londres sous la direction de Reginald Goodall ? Regroupant quatre des six interludes de Peter Grimes, cette sélection ne respecte pas l’ordre original et fait de la tempête du premier acte l’issue naturelle d’un long crescendo dramatique. La mer et ses couleurs changeantes, un petit village côtier et la vie quotidienne de ses habitants en disent long sur l’évolution et les troubles psychologiques du personnage principal. La personnalité du pêcheur imprégnant ces marines successives, les contradictions de Grimes transparaissent à travers l’agitation des cordes et les brèves accalmies. Et parce que la conclusion préfère les hurlements du vent à une mer tranquillisée, mer dans laquelle Grimes rejoindra ces enfants dont on ne sait de qui ils ont été les victimes, le dernier interlude est encore plein de la colère, de la révolte naïve du marin, pion inadapté et pitoyable perdu sur l’échiquier d’une société aux certitudes inébranlables. Composition : 2008. Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 2, en si bémol majeur, op. 19 Composition : 1794-1795, 1798-1801. Création : vraisemblablement le 29 mars 1795, au Burgtheater de Vienne, dans le cadre de la Tonkünstler-Societät, avec l’auteur au piano. Deuxième dans l’ordre de publication mais premier à avoir été composé, le Concerto pour piano en si bémol majeur n’était pas tenu par Beethoven en haute estime ; le compositeur le céda à Duet, pour piano et orchestre Création : 30 août 2008, Festival de Lucerne, par Pierre-Laurent Aimard et l’Orchestre de Cleveland sous la direction de Franz Welser-Möst. Commande : «Roche for Lucerne Festival». Dédicace : à Pierre-Laurent Aimard. Ancien élève du Conservatoire de Paris et du Collège royal de Cambridge, désormais professeur à l’École royale de musique de Londres, Benjamin a étudié le piano avec Peter Gelhorn et Yvonne Loriod, la composition avec Olivier Messiaen et Alexander Goehr. Et c’est d’ailleurs à Paris qu’il a rencontré le pianiste Pierre-Laurent Aimard, avec lequel il a entamé une collaboration particulièrement fertile. En insistant sur la rencontre de deux personnages, Duet flirte avec le genre concertant tout en réfléchissant sur de nouveaux rapports entre le soliste et l’ensemble. Craignant autant la virtuosité que «la disparité inhérente aux qualités sonores du piano et des instruments de l’orchestre», George Benjamin leur cherche des caractères acoustiques communs, délaisse les violons au profit des cuivres et des autres cordes, privilégie les modes de jeu les moins éloignés des couleurs du piano. Ainsi les contrebasses pizzicato, plus proches du timbre percussif et résonant du piano dans les graves, ou les combinaisons instrumentales enrichies des templeblocks ; jouant avec les tessitures pour créer des effets de reflet, Benjamin guide alors son instrument principal dans les méandres du «paysage orchestral», le laissant tantôt s’y fondre, tantôt s’en extraire pour l’inviter à suivre son propre chemin. Albert Roussel Bacchus et Ariane, op. 43, suite n° 2 Composition : 1930-1933. Création : 22 mai 1931 à l’Opéra de Paris sous la direction de Philippe Gaubert (ballet), 2 février 1934 à Paris sous la direction de Pierre Monteux (suite n° 2). Après l’Allemand Beethoven et l’Anglais Britten, voici le Français Roussel, peut-être parce que George Benjamin a poursuivi ses études à Paris après avoir été nourri de musique britannique, a eu «Berlioz pour deuxième amour musical de sa vie après Beethoven», et n’a jamais cessé d’aimer cette musique française incarnée par Debussy. Deuxième ballet du lieutenant de marine après Le Festin de l’araignée (1913), Bacchus et Ariane a été créé dès 1931 sur une chorégraphie de Serge Lifar, mais n’a dû finalement sa renommée qu’à deux suites que le compositeur en a tirées peu après. La seconde est une sorte de résumé du second acte. Sur l’île de Naxos, Ariane s’éveille abandonnée par Thésée. Décidée à périr dans les flots, elle est sauvée par Bacchus qui d’un baiser la rend immortelle, lui fait boire de son vin, engage une danse avec elle et, à l’issue d’une folle bacchanale, la couronne d’étoiles. Soyons sûrs que la robe de la Méditerranée se fera moins sombre pour la fille de Minos que ne l’a été celle de la mer du Nord pour Grimes… François-Gildas Tual PROCHAINS CONCERTS Me. 17 19h30 Ciné-concert symphonique Oct. L. Brooks © Coll. I. Lumière LOULOU Di. 7 16h00 Orgue Joute d’improvisation Paul Goussot, Samuel Liégeon* et Baptiste-Florian Marie-Ouvrard*, orgue à six, quatre et deux mains, piano et clavecin / Pierre-Alain Braye-Weppe, présentation Georg Wilhelm Pabst Loulou (La Boîte de Pandore) [Die Büchse der Pandora] / Allemagne, 1929, 2h32, N&B / Avec Louise Brooks, Fritz Kortner, Francis Lederer, Carl Goetz Orchestre national de Lyon / Timothy Brock, direction © D. Duchon-Doris Dans le cadre du Festival Lumière 2012 Je. 11 20h00 / Sa. 13 18h00 Sa. 20 15h00 Concert Jeune public LAC DES CYGNES EN LUMIÈRE Orchestre national de Lyon / Hélène Bouchez, direction di. 21 11h00 Symphonique ONL MUSIQUE DE CHAMBRE REQUIEM DE DVORÁK LUEURS DU CRÉPUSCULE Orchestre national de Lyon / Chœur philharm. slovaque / Tomás Netopil, dir. Musiciens de l’ONL Lu. 22 20h00 Ve. 12 15h00 Orchestres invités Expresso Chœur slovaque Chœur philharmonique slovaque / François Castang, présentation La Chambre philharmonique Bertrand Chamayou, piano / Emmanuel Krivine, direction CONFÉRENCES LE VENDREDI À 12H30 AU CAFÉ-COMPTOIR VE. 5 OCT. VE. 12 OCT. G ratuit VE. 19 OCT. CLEFS D’ÉCOUTE LE MUSICIEN ET L’INSTRUMENT Ravel À propos du Requiem de Dvorák / Avec F.-G. Tual Avec Édouard SapeyTriomphe, violoncelle solo de l’ONL et Geoffroy-Pierre Mercier, luthier Avec Philippe Cathé ez touteion v u o r t e r rammat la progitoriumsur aud m lyon.co