
Face au constat d’artificialisation
du territoire français et de perte
de biodiversité, le Grenelle de
l’environnement, renforcé par la
future loi-cadre sur la biodiversité
créée à la suite de la conférence
environnementale de septembre
2012, demande aux collectivités
territoriales d’agir pour freiner la
dégradation et la disparition des
milieux naturels et de les relier
entre eux pour maintenir la
connectivité entre les espèces et
les milieux.
La trame verte et bleue instaurée
par le Grenelle de l’environnement
est un outil d’aménagement dura-
ble du territoire qui vise à mainte-
nir et à reconstituer un réseau
d’espaces et d’échanges sur le
territoire national pour que les
milieux naturels puissent fonction-
ner entre eux et pour que les es-
pèces animales et végétales puis-
sent comme l’homme, communi-
quer, circuler, s’alimenter, se re-
produire, se reposer…
Ainsi la trame verte et bleue per-
met d’apporter une réponse à la
fragmentation des habitats et à la
perte de biodiversité et permet de
faciliter l’adaptation des espèces
aux changements climatiques. Elle
tient compte des activités humai-
nes et intègre les enjeux socio-
économiques du territoire.
Qu’est ce que la trame verte et bleue ?
La trame verte et bleue comprend
(pour la définition voir
Lexique dernière page)
:
les réservoirs de biodiversité,
les corridors écologiques (terrestres mais
aussi humides),
les cours d’eau.
Les corridors peuvent différer, selon les besoins
des espèces. Ils peuvent :
- être continus et linéaires (les corridors au
sens strict), comme dans le cas des cours d’eau
(poissons) ou des haies,
- être discontinus, ou en pas japonais (séries de bosquets, de mares ou d’îlots), pour des espèces sus-
ceptibles de voler ou de traverser des espaces inhospitaliers mais non rédhibitoires, tels que des courtes sur-
faces minéralisées pour des petits mammifères ou des reptiles,
- prendre la forme d’une trame générale ou mosaïque paysagère, comme dans le cas du cerf, suscep-
tible de traverser une trame agricole pour passer d’un bois à un autre.
Ainsi, aujourd’hui à travers leur PLU, les collectivités doivent préserver la biodiversité, notam-
ment par la conservation, la restauration et la création de continuités écologiques.
Cette préservation de la biodiversité est une volonté du législateur qui l’a retranscrite dans le code de
l’urbanisme dans ses articles généraux ( L110 et L121.1 : articles de fondement pour la réalisation des docu-
ments d’urbanisme).
De plus, le préfet peut conditionner le caractère exécutoire du PLU, en absence de SCoT opposable, à une
prise en compte suffisante des enjeux de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques
(article L.123-12-b du code de l’urbanisme).
La biodiversité au sens large peut apporter de
nombreux services :
services d’approvisionnement : fourniture d’eau
potable, de bois, de nourriture (espaces agricoles,
jardins, cultures d’arbres fruitiers, de jardins, gi-
biers, produits de cueillettes, vignes), carrières,
gravières, médicaments …
services de régulation : végétalisation améliorant
la qualité de l’air et permettant de réduire les ef-
fets des îlots de chaleur urbains, puits « car-
bone », dépollution des eaux par les zones humi-
des, gestion des eaux pluviales en noues ou bas-
sins d’orage végétalisés…
services liés à la culture attrait des paysages, ca-
dre de vie, éducation à l’environnement, loisirs et
aménités, land art…
services favorables à la vie sur terre : production
de biomasse, d’oxygène, formation des sols, épu-
ration de l’eau, pollinisation des plantes,…