Surveillance alternée des cancers du sein en Aquitaine Août 2015
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1. Contexte
La surveillance alternée des patientes atteintes d’un cancer du sein correspond à une surveillance post-
thérapeutique alternant rendez-vous avec le cancérologue d’établissement et avec le médecin de ville
(gynécologue ou médecin généraliste).
Plusieurs expériences ont pu montrer : d’une part la volonté des médecins traitants de participer au suivi
de leurs patientes (1), d’autre part l’accueil favorable des patientes à une telle proposition (2,3), enfin et
surtout l’efficacité de la surveillance assurée par les médecins traitants, aussi bien en terme de détection
des récidives qu’en terme de survie et de qualité de vie (4–9). Par ailleurs, il a été montré que l’implication
des médecins traitants n’entraînait pas, pour eux, de surcharge de travail (10). En revanche, deux
conditions s’avéraient nécessaires à un bon fonctionnement : une communication efficace entre la ville et
l’hôpital, ainsi que la garantie d’un accès facilité aux médecins spécialistes en cas de besoin.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mesure 33 du premier plan cancer : « Faciliter la prise en charge et le
suivi de proximité des patients atteints de cancer par une meilleure insertion des médecins généralistes
dans les réseaux de soins en cancérologie. ». Il se poursuit dans les deux plans cancer suivants dans le cadre
du lien ville-hôpital.
En Aquitaine, le projet de surveillance alternée des patientes atteintes d’un cancer du sein a débuté en
2006.
2. Objectifs
Les objectifs d’un tel projet sont en faveur à la fois des patientes, des médecins et du système de santé :
Pour les patientes : assurer une prise en charge de proximité et garantir une meilleure coordination
et continuité des soins ;
Pour les médecins de ville (généralistes ou gynécologues) : les replacer au centre du dispositif de
soins et satisfaire leur souhait d’être plus impliqués dans la prise en charge de leurs patients une fois
les traitements réalisés ;
Pour les cancérologues : récupérer du temps de consultation pour la prise en charge de nouveaux
patients et contribuer à une réduction des délais de prise en charge.
Enfin, on peut espérer réaliser des économies sur les dépenses de santé en rationalisant les pratiques
(examens redondants) et en diminuant les coûts liés aux transports des patients.
La mise en place du dispositif de surveillance alternée du cancer du sein en Aquitaine s’est déroulée en
deux étapes : une étape de construction du dispositif (2006-2007) puis une étape d’expérimentation (2008-
2012). Ce dispositif est maintenant généralisé depuis 2013.
3. Mise en place du dispositif de surveillance alternée (2006-2007)
3.1. Construction du projet
En mai 2006, un groupe de travail composé de cancérologues et de gynécologues a été constitué afin
d’élaborer les modalités de la surveillance : population concernée, recommandations de surveillance et
documents du projet (carnets de surveillance, fiche de consultation). Puis les Groupes Thématiques
Régionaux (GTR) Sein et Oncologie médicale du RCA ont été informés de la mise en place de ce projet et
leur accord de participation a été recueilli.
Un Comité de pilotage a été créé en mai 2007 avec des membres du Collège de Gynécologie, de l’URPS, des
sénologues, une radiologue, un médecin coordonnateur 3C et une représentante de la Ligue contre le