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1.1 LA DELIMITATION DU PERIMETRE DE L'ETAT
La principale difficulté pour bien interpréter un TOFE est de savoir comment est
délimité l'Etat. En effet, autour de l'Etat gravitent des entités totalement ou partiellement
dotées d’une autonomie budgétaire, qui peuvent ou non être intégrées. Le tracé de la
frontière peut avoir d'importantes conséquences, notamment en matière d'analyse du
financement. Lorsqu’on étudie l’évolution des postes du TOFE sur une certaine période,
il faut commencer par vérifier que le périmètre pris en compte n’a pas varié. Dans la
pratique, de telles variations ne sont pas rares, parce qu’au cours du processus
d’ajustement structurel, de nombreuses entités changent habituellement de statut. Des
établissements publics souvent étroitement intégrés à la gestion publique, comme les
hôpitaux, peuvent ainsi devenir des établissements publics à caractère industriel ou
commercial (EPIC), pour leur donner plus d’autonomie de gestion. Leurs comptes ne
sont alors plus repris dans le TOFE (seuls les prélèvements et les transferts restent
inscrits).
Le TOFE "minimal" comprend uniquement l'Administration Centrale et les
Etablissements Publics à caractère administratif (EPA) (sous la réserve que certains
Établissements publics à caractère industriel ou commercial (EPIC) peuvent en fait ne
jouir en pratique d'aucune autonomie et peuvent être intégrés aux EPA). Pourtant, les
comptes de certains EPA ne sont pas retracés par le TOFE, notamment lorsqu'ils ont
une activité commerciale importante (c'est souvent le cas de la Poste). Dans ce dernier
cas, le TOFE ne retrace que les relations financières entre l'Etat central et ces
institutions (subventions/ prélèvements).
Dans la suite de ce documents, nous utiliserons le terme de "gouvernement" pour
désigner l'ensemble des entités dont les comptes sont repris dans le TOFE.
En pratique, l'information est déjà suffisamment complexe et difficile à mettre en
cohérence pour qu'on ne cherche pas à rendre les choses encore plus malaisées : le
TOFE a tendance à s'aligner sur les données budgétaires, de manière à éviter les
difficultés d'interprétation. Pour achever la construction du TOFE, il « suffit » d’ajouter
les dépenses financées par l'extérieur et les ressources procurées par l’extérieur (dons et
prêts) (lorsque ces montants ne figurent pas dans le budget). Pour simplifier encore, on
regroupe généralement toutes les dépenses des projets financées par l’extérieur (« dons-
projets » et « prêts-projets ») sous une rubrique unique, souvent une rubrique
d'investissements. Cette manière de faire n'a que la vertu de la simplicité. Elle rend plus
difficile une analyse véritable des dépenses, car en réalité tous les financements
extérieurs ne sont pas des dépenses en capital. Souvent, une partie non négligeable des
dépenses courantes est financée par l'extérieur.
Note : En principe, les comptes des Entreprises Publiques, même si le
capital est détenu à 100 % par l'État, ne sont pas intégrées au TOFE (même
règle qu'en Comptabilité Nationale). On ne trouvera donc dans le TOFE
que les sommes qui leur sont versées par l'État (subventions, un des postes
de la rubrique "transferts", ou prêts, dans le poste "prêts nets") ou qu'elles
versent à l'Etat (dividendes, dans les "recettes non fiscales").