Chapitre 2. L`équilibre macroéconomique de court terme : le

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Chapitre 2. L’équilibre macroéconomique de court terme : le modèle IS/LM
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Fortes fluctuations de l’activité économique à court terme
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1. Le marché des biens
2. Le marché de la monnaie
3. L’équilibre macroéconomique et les politiques de soutien de la demande 4. Le modèle IS/LM et les faits
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• On considère une économie fermée à 4 biens (le bien à tout faire, le travail, les titres, la monnaie) et donc 4 marchés et 3 catégories d’agents (les ménages, les entreprises, l’Etat).
• Les ménages sont supposés tous identiques
• De même, toutes les entreprises sont supposées identiques  on pourra raisonner en termes d’agents représentatifs. 6
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1. Le marché des biens
1.1. Les hypothèses
Un certain nombre d’hypothèses seront communes aux différents modèles étudiés dans les différents chapitres 
Hypothèses générales (HG)
 Concurrence imparfaite (monopolistique) sur le marché des biens
 Hypothèses relatives aux comportements de consommation, d’investissement, de demande et d’offre de monnaie.
Les différences entre les différents modèles proposés porteront sur le degré de rigidité des prix et des anticipations dans l’économie et l’ouverture aux échanges extérieurs  Hypothèses spécifiques (HS)
7
1.1.1. Economie fermée (HS)
On suppose que NX= 0  l’économie considérée, dont on veut représenter le fonctionnement, est une économie « fermée », i.e. une économie qui n’échange pas avec le reste du monde (ni biens, ni travail, ni titres, ni monnaie). Ainsi dans un premier temps, pour simplifier l’analyse, on « ferme » l’économie, on l’isole du reste du monde.
Simplification utile même si la globalisation rend cette hypothèse de plus en plus problématique, en particulier pour l’économie française qui est très ouverte.
8
1.1.2. Le court terme (HS)
Les entreprises disposent d’une technologie de production F qui leur permet de produire le bien en quantité Q en combinant du travail (en quantité N) et du capital (en quantité K) : F(N,K)
On se situe à un horizon court, celui des cycles économiques. A cet horizon, on peut supposer que le stock de capital (de machines) est fixe le seul facteur de production variable à court terme est le travail : K  K  Q  F (N, K )  f (N )
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 A court terme, un seul facteur variable. On supposera pour simplifier une fonction de production linéaire : QN
dQ
1
dN
 La productivité marginale du travail est constante et égale à 1.
Q
45°
N
 A court terme, lorsque les entreprises font varier leur production en fonction de la demande, elles ajustent nécessairement l’emploi. 1.1.3. Concurrence monopolistique sur le marché des biens (HG)
 Cette hypothèse implique un comportement d’offre particulier des entreprises.
Comme les entreprises sont toutes identiques, on raisonnera en termes « d’entreprise représentative ».
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La concurrence monopolistique





Atomicité
Différenciation de produits
Entrée libre sur le marché
Information parfaite
Parfaite mobilité des facteurs de production
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La différenciation des produits
• Le degré de concurrence dépend de la nature des biens offerts sur un marché. • En situation de concurrence monopolistique, les firmes produisent des biens proches mais imparfaitement substituables.
• Différenciation des produits = Stratégie active des entreprises qui leur permet de se créer un pouvoir de marché, c’est‐à‐dire de faire face à une demande imparfaitement élastique.
• Cette différentiation peut être artificielle : l’important est de convaincre le consommateur.
• La concurrence monopolistique est un régime de concurrence hybride, entre le monopole et la concurrence pure et parfaite. • Chaque entreprise propose un produit différent de ceux de ses concurrents (taille, forme, couleur, caractéristiques) mais de qualité et de prix comparables. • Comme chaque entreprise produit un bien légèrement différent, elle détient un certain pouvoir de marché car
dispose de sa propre clientèle.
• Aucune firme ne peut capter l'intégralité de la clientèle de ses concurrentes, en raison de la différenciation des biens régnant sur le marché l’élasticité‐prix de la demande n’est pas infinie. La courbe de demande est donc décroissante.
Le pouvoir de marché
• La différenciation des produits donne aux firmes la capacité d’influencer le prix du produit qu’elles vendent.
• On dit que les firmes sont faiseuses de prix (price makers) par opposition au marché de CPP où les firmes sont preneuses de prix (price takers)
• Quand la firme est faiseuse de prix, elle sait que si elle augmente son prix, la demande qui s’adresse à elle diminuera : elle connaît la fonction de demande et en tient compte quand elle prend ses décisions de production.
• Quand les firmes ont un pouvoir de marché, elles élèvent le prix au dessus du prix de CPP. Autrement dit:
P > Cm (coût marginal)
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Le programme de la firme
• Une entreprise en concurrence monopolistique opère en une combinaison de prix et d’output située sur sa courbe de demande .
• Pour un salaire nominal W donné, l’entreprise fixe sa production Q et son prix P de manière à maximiser son profit, étant donné la demande qui s’adresse à elle et sa fonction de production :
Max   PQ  WN
P ,Q
sc. Q  Z ( P) et Q  f(N)
 Max   PZ ( P )  WZ ( P)
P
Elle fixe le prix qui lui assure un profit maximum et sert la demande à ce prix.
16
• Le profit Πest maximum quand Π/ P=0, soit :
0
⟺
′ 1
⟺1
• Si on note , l’élasticité de la demande par rapport au
prix (variation en pourcentage de la quantité
demandée divisée par la variation en pourcentage du
prix) :
1 car les biens sont de proches substituts), la condition d’optimalité de la firme se réécrit :
1
1
17
• On obtient la règle de fixation des prix suivante :
1
0
• Le prix est d’autant plus élevé par rapport au coût marginal (ici le salaire) que l’élasticité de la demande est faible en valeur absolue (la demande baisse peu suite à une hausse des prix car le bien produit par chaque entreprise est très différencié). • Cet écart peut s’écrire sous la forme d’un taux de marge ,définit comme la différence entre le prix et le coût marginal de production, exprimée en pourcentage du coût marginal :
1
avec 0
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• On obtient donc la règle de fixation suivante :
1
avec 0
• Une firme en concurrence monopolistique fixe un prix supérieur à son coût marginal, et ce d’autant plus que la demande qui s’adresse à elle est captive (i.e. faiblement élastique par rapport au prix) du fait d’une forte différenciation de son produit.
Le firme fixe un prix supérieur au coût marginal et produit moins qu’en concurrence pure et parfaite. Le pouvoir de monopole permet aux entreprises de faire du profit et ce d’autant plus que le degré de différenciation du bien qu’elles produisent est grand. Remarque :
• Une firme en concurrence pure et parfaite, qui considère le prix comme une don née exogène, fixe sa production de manière à maximiser son profit sous sa seule contrainte technologique : Max   PQ  WN
N
sc. Q  f(N)

d
 0  P W
dN
• Une firme en concurrence pure et parfaite fixe un prix égal à son coût marginal de production  taux de marge nul.
20
En résumé L’ entreprise, en concurrence monopolistique, fixe le prix ∗ qui maximise son profit et « sert » la demande qui s’adresse à elle à ce prix et donc : ∗
∗
= comportement d’offre optimal d’une entreprise en concurrence monopolistique.
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1.1.4. Prix et salaire nominal rigides (HS)
Autre hypothèse centrale et cruciale du court terme : les entreprises n’ajustent pas leur prix lorsque la demande qui leur est adressée se modifie.
Pourquoi ? Il peut être optimal du point de vue d’une firme rationnelle qui cherche à maximiser son profit de ne pas modifier trop souvent son prix de vente, alors même que la demande qui s’adresse à elle varie, dès lors qu’il existe des coûts d’ajustement sur les prix. Modifier son prix, c’est réimprimer des étiquettes, etc… = « menu costs » ou coûts de catalogue. Si les fluctuations de la demande sont transitoires, il n’est pas nécessairement optimal pour la firme, en termes de profit, de modifier son prix. 22
De façon sous‐jacente, on suppose que les coûts de production restent relativement inchangés à court terme.
Les entreprises fixent leur prix en fonction de leur coût marginal de production, qui dépend lui‐même du coût des facteurs. Or à court terme, le seul facteur variable est le travail, donc seul le salaire est susceptible de faire varier le coût marginal de production.
On suppose donc que le salaire bouge « peu » lorsque la production et l’emploi varient (nous reviendrons en profondeur sur ce point dans le chapitre suivant). Ainsi globalement, nous venons de supposer qu’à court terme, les salaires et les prix sont fixes, rigides.
23
Nous avons supposé que :
 Les firmes sont en concurrence monopolistique 
Elles fixent leur prix de manière à maximiser leur profit et servent la demande
 Elles servent la demande à prix fixe car :
 Il existe des coûts d’ajustement sur les prix  les salaires sont fixes.
Mais lorsque les entreprises font varier leur production en fonction de la demande, elles ajustent nécessairement l’emploi. Supposer que les entreprises sont toujours à même de servir la demande, c’est supposer implicitement qu’il existe des capacités productives inemployées, i.e. qu’il y a du chômage sur le marché du travail.
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En résumé, nous avons supposé que :
 Les firmes sont en concurrence monopolistique
 Elles fixent leur prix de manière à maximiser leur profit et servent la demande à ce prix
 Elles servent la demande à prix fixe car :
 Il existe des coûts d’ajustement sur les prix  les salaires sont fixes.
Il y a du chômage sur le marché du travail
Dans l’économie considérée, les prix et les salaires sont fixes et les entreprises, en concurrence monopolistique, produisent au niveau de la demande qui s’adressent à elles :
P  P, W  W
et Q  Z
avec P le niveau général des prix, W le salaire nominal, Q la production de biens et services et Z la demande globale de biens et services.
Les entreprises embauchent la quantité de travail N=Q=Z
nécessaire pour produire la demande de biens Z. Sur le marché du travail il y a du chômage. Au prix du marché, individus veulent travailler, les entreprises n’en chômeurs embauchent que , il y a donc involontaires. C’est la demande de biens et services qui détermine la production des entreprises et le niveau de l’emploi.
Le comportement des entreprises
Demande de biens :
Z
En concurrence monopolistique, les
entreprises produisent la demande, donc :
QZ
Z
45°
Q
Q
45°
N
Chômage
N
Niveau d’emploi :
N
Fonction de production :
QN
Pour produire Q = Z, les entreprises
doivent embaucher N travailleurs.
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1.1.5. Les comportements de demande (HG) A. La consommation des ménages, C
B. L’investissement des entreprises, I
C. Les dépenses publiques de l’Etat, G , et les impôts T
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A. La consommation (agrégée), C
 Composante la plus importante de la demande globale (≈ 60%). Quels sont ses déterminants potentiels ?
 Le revenu disponible, i.e. le revenu après impôts :
Yd  Y  T  Revenu  Impôts
Le revenu est ici le revenu macroéconomique comprenant à la fois les revenus du travail (salaires ) et les revenus du capital (patrimoine mobilier et immobilier)
 La consommation dépend également des possibilités d’emprunt et du coût du crédit (à la consommation), donc du taux d’intérêt i.  Les consommateurs sont sujets également à des vagues d’optimisme et de pessimisme sur leur avenir qui pèsent sur leur consommation : être optimiste sur l’avenir pousse leur consommation à la hausse. 29
la fonction de consommation keynésienne
« la loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois a priori, en raison de notre connaissance de la nature humaine, et a posteriori, en raison des renseignements détaillés de l’expérience, est qu’en moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu. » […]
« lorsque le revenu augmente, la communauté ne désire consommer qu’une proportion graduellement décroissante de son revenu. » (Keynes, Théorie Générale, Chap. VIII, 1936)
On peut représenter cette relation fonctionnelle entre la consommation et le revenu par une fonction affine :
C  c1Yd  c0 où Yd  Y  T
On considère finalement comme hypothèse de base que la consommation ne dépend pas du taux d’intérêt.
c0 permet de prendre en compte les autres déterminants de la consommation (contraintes de crédit, confiance) = dimension exogène de la consommation.
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La fonction de consommation
C
C  c1Yd  c0
c0
c1
45°
Yd
Propension marginale à consommer :
dC
C
 lim
 c1 ]0,1[
dYd YD 0 Yd
Propension marginale à consommer
= variation de la consommation induite par une variation marginale du revenu disponible = dérivée de la fonction de consommation par rapport au revenu disponible (cf. Annexe math).
Yd la Supposons que le revenu disponible varie de ,
variation induite de la consommation est :
C 
Sachant que dC
Yd
dYd
C  c1YD  c0 , on a
dC
 c1
dYd
et donc :
C  c1Y
La consommation augmente mais moins que le revenu disponible car par hypothèse 0  c1  1.
32
Exemple
• On considère une économie dans laquelle le comportement de consommation des ménages est représenté par l’équation suivante :
C  0 ,8(Y  T )  5
• Si le revenu Y diminue de 10, les impôts étant constants au niveau T=2, de combien varie le revenu disponible des ménage et leur consommation ? d (Y  T )  dY  dT  10  0  10
dC
dC 
d (Y  T )  0,8  (10)  8
d (Y  T )
Le revenu disponible des ménages diminue de 10 et leur consommation de 8.
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• Supposons maintenant que les impôts soient donnés par : T = 0,3 Y
• De combien diminue le revenu disponible des ménages et leur consommation quand le revenu Y
augmente de 10 ?
d (Y  T )  dY  dT
dT
dY  0,3dY
dY
 d (Y  T )  dY  0,3dY  (1  0,3)dY
or dT 
 0,7dY  0,7  (10)  7
et dC 
dC
 0,8d (Y  T )  0,8  (7)  5,6
d (Y  T )
• Loi psychologique fondamentale :
0  c1  1
• Empiriquement, la propension marginale à consommer est estimée entre [0,3 ; 0,5]. Mais grande disparité selon le niveau de richesse des agents. Cette propension marginale à consommer est proche de l’unité pour les ménages pauvres et rationnés sur le marché du crédit. 35
B. L’investissement (agrégé), I
 L’investissement privé en biens et services
représente environ 20% de la demande globale.
 C’est la composante la plus volatile de la
demande globale  l’investissement joue un rôle
important dans les fluctuations conjoncturelles.
 Investissement = dépenses brutes des
entreprises en biens d’équipement pour accroître
le stock de capital productif.
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Déterminants potentiels de l’investissement :
 Niveau des ventes courantes et anticipées : effet positif
Rôle essentiel des anticipations des entrepreneurs, l’investissement accroît les capacités de production dans l’avenir et dépend donc des débouchés courants et anticipés.
 Niveau du taux d’intérêt : effet négatif
 Si l’entreprise ne dispose pas de fonds propres pour acheter un bien d’équipement, elle doit s’endetter au taux d’intérêt qui représente le coût de l’emprunt.
 Si l’entreprise dispose de fonds propres, elle peut préférer les placer sur le marché financier plutôt que d’investir dans du capital physique  taux d’intérêt = coût d’opportunité de l’investissement.  Le taux d’intérêt est une composante du coût du capital, plus il est élevé, plus les biens capitaux sont chers, moins les 37
entreprises investissent.
 Au‐delà du coût du crédit, le taux d’intérêt, les banques peuvent limiter leur octroi de crédit (= rationnement du crédit), l’offre de crédit détermine alors l’investissement.  Pour décrire le comportement de demande d’investissement des entreprises, on supposera pour simplifier une fonction d’investissement linéaire :
I  b1Y  b2 i  b0
avec b0 , b1 , b2  0
La facilité plus ou moins grande à obtenir un crédit est capté par le terme b0 . 38
Exemple
• On considère une économie dans laquelle le comportement d’investissement est décrit par l’équation suivante :
I  0,5Y 0,2i  5
• Dans l’économie, le revenu diminue de 20% et le taux d’intérêt augmente de 5%. De combien varie l’investissement ?
dI  0,5dY 0,2di  5
11
 20 
 5 
 dI  0,5 
  0,2 

100
 100 
 100 
 L’investissement diminue de 11%.
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C. Les dépenses publiques, G, et les impôts, T
 Les dépenses publiques représentent près de
20% de la demande globale (investissements en
infrastructures, rémunération des fonctionnaires,…).
 Les dépenses publiques G et les impôts T sont
des instruments de politique économique par
lesquels l’Etat pourra stimuler la demande et
l’activité économique.
 On les supposera exogènes, i.e. fixés par l’Etat à
un niveau donné : G  G et T  T
 pas de comportements explicites de l’Etat.
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1.2. L’équilibre sur le marché des biens : la courbe IS
Rappel des identités comptables fondamentales :
 La production vendue, Q, est nécessairement égale à la demande, Z, car dans l’échange il y a un vendeur et un acheteur :
QZ
 La production totale Q est égale au revenu global Y = rémunération des facteurs de production et de l’Etat :
Q Y
On en déduit : ≡
Cette relation est une identité comptable, toujours vraie ex post (i.e. sur les grandeurs réalisées), mais elle ne dit rien sur la manière dont se réalise l’ajustement, est‐ce la demande qui s’ajuste à l’offre, l’offre à la demande ou les deux ?
41
Dans ce chapitre, nous avons fait des hypothèses particulières, l’hypothèse de concurrence imparfaite sur le marché des biens, de capacités de production inemployées et de prix et salaires fixes. Ces hypothèses se traduisent par un comportement d’offre particulier des entreprises qui adaptent leur production à la demande, à prix fixe : Q* = Z . C’est donc l’offre des entreprises qui s’adapte à la demande et qui permet d’assurer l’équilibre du marché des biens, i.e. de rendre compatible les décisions d’offres et de demande des agents (qui n’ont aucune raison de l’être a priori).
Attention, l’égalité écrite ici n’est pas une identité comptable, puisqu’elle traduit l’égalité ex ante entre production des entreprises et demande globale de biens.
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• Dans l’économie que nous avons décrite, où la production se fixe au niveau de la demande, déterminer la production (et donc le revenu), c’est déterminer la demande globale de biens et services. • Or la demande globale est la somme de la consommation des ménages, de l’investissement des entreprises et des dépenses de l’Etat, elle peut donc s’écrire : Z  C  I G
• Or on a supposé les comportements suivants :
C  C (Y , T ) ; I  I (Y , i ) ; G  G
+
–
+
–
; T T
+
• La demande globale de biens s’écrit donc :
Z  C (Y , T )  I (Y , i )  G
+
–
+ –
C’est une fonction croissante du revenu et des dépenses publiques, décroissante des impôts et du taux d’intérêt.
• Etant donné les spécifications linéaires retenues, la demande globale s’écrit :
Z  c1 (Y  T )  c0  b1Y  b2i  b0  G
 Z  (c1  b1 )Y  b2i  c0  b0  G  c1T
• Dans le repère (Z,Y), la demande globale est (c1  b1 )
représentée par une droite de pente et d’ordonnée à l’origine .
 b2i  c0  b0  G  c1T
• On supposera (conformément aux évidences c1  b1
empiriques) que 0< <1
L’équilibre du marché des biens
45
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Le diagramme de Hansen ou diagramme à 45°
La production s’ajuste à la demande globale, mais cette dernière dépend en retour de ce niveau de production. On voit graphiquement, que dans l’économie que nous avons décrite, il n’existe qu’un seul niveau de production Y qui égalise la production et la demande sur le marché des biens.
Z=Y
Demande Z
Z  (c1  b1 )Y  b2 i  c0  b0  G  c1T
Z=Y
 b2 i  c0  b0  G  c1T
ZZ
avec 0  c1  b1  1
c1+b1
1
Revenu Y
Y
Si i, b0, c0, G ou T varient, l’ordonnée à l’origine se modifie, la courbe de demande globale se déplace. Si par exemple le taux d’intérêt augmente de i à i’, elle se déplace vers le bas  le revenu d’équilibre sur le marché des biens diminue de Y à Y’.
Demande Z
Z=Y
ZZ[i] (pour un taux d’intérêt i)
A
ZZ[i’] (pour un taux d’intérêt i’>i)
Z=Y
 b2 i  c0  b0  G  c1T
Z’=Y’
A’
 b2 i 'c0  b0  G  c1T
45°
Y’
Y
Revenu Y
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Construction de la courbe IS
ZZ [ i ]
Z=Y
Demande Z
A
di>0
Z= Y
ZZ [ i’ ] avec i’ > i
 b2i  c0  b0  G  c1T
Z’= Y’
A’
 b2i ' c0  b0  G  c1T
1
Taux d’intérêt i
i’
Revenu Y
Y’
Y
A’
A
i
Y’
Y
La courbe IS décrit une relation décroissante entre la production et le taux d’intérêt
IS
Revenu Y
49
1.3. Le principe du multiplicateur
Quel est l’impact d’une hausse de la demande sur la production d’équilibre?
La demande détermine la production à court terme. Quel est l’effet d’une variation d’une des composantes autonomes (i.e. indépendante du revenu) de la demande, comme par exemple une variation de G ou de T ?
 Considérons une baisse des impôts. Les ménages disposent d’un revenu disponible plus élevé. Leur consommation va augmenter, ce qui provoque une hausse de la demande globale et donc une hausse de la production globale et des revenus distribués.  En retour, la consommation et l’investissement vont augmenter, ce qui élève encore la demande, et ainsi la production….
 Effet de multiplication de l’impact initial de la baisse des impôts.
 Cet effet multiplicateur serait de même nature pour les dépenses publiques.
50
1.3.1. Variation des dépenses publiques (à i donné)
Y
 b2 i c1T  c0  b0  G
1  c1  b1
 dY  
1
b2
c1
dG  dc0  db0 
di 
dT 
1  c1  b1
1  c1  b1
1  c1  b1
Pour di  dT  dc0  db0  0 :
dY 
1
1
dY

 1 car 0  c1  b1  1
dG 
1  c1  b1
dG 1  c1  b1
Pour donnés, une hausse (resp. une baisse) des i , c0 , b0 et T
dépenses publiques conduit à une hausse (resp. une baisse) plus que proportionnelle de la production.
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Interprétation
• Etape 1 : Hausse des dépenses publiques de 1 unité de biens, les entreprises produisent 1 unité de biens supplémentaire et distribuent 1 unité de revenu supplémentaire. • Etape 2 : Les ménages consomment c1 unité de biens supplémentaire et les entreprises augmentent leur investissement de b1. La demande s’accroît de (c1+b1). Les entreprises répondent à la hausse de la demande en augmentant leur production d’autant et distribuent donc (c1+b1) unités de biens supplémentaires. • Etape 3 : Les ménages augmentent donc leur consommation de c1 (c1+b1) unité de biens, et les entreprises leur investissement de b1(c1+b1). La demande s’accroît donc encore, de(c1+b1)(c1+b1) et les entreprises produisent (c1+b1)2 unités de biens supplémentaires et distribuent autant de revenu supplémentaire. • Etape 4 : Les ménages augmentent leur consommation de c1(c1+b1)2 et les entreprises leur investissement de b1(c1+b1)2, provoquant un accroissement de la demande de biens de (c1+b1)3 unités de biens.
• A l’étape j, la production aura augmenté au total de :
1+ (c1+b1) +(c1+b1)2 +(c1+b1)3+...+ (c1+b1)j‐1
 Somme d’une suite géométrique de raison q= c1+b1 et de premier terme 1
 Au total, le revenu augmentera de :

dY
1
1

0
dY   (c1  b1 ) j 1 dG 
dG 
dG 1  c1  b1
1  c1  b1
j 1
Effet d’une hausse des dépenses publiques sur la courbe IS
Z=Y
Demande Z
ZZ [ G ' ] avec G '  G
dG > 0
Z= Y
ZZ [ G ]
A’
 b2i  c0  b0  G ' c1T
Z’= Y’
A
 b2i  c0  b0  G  c1T
1
Taux d’intérêt i
i
Revenu Y
Y
A
Y’
A’
dG > 0
La courbe IS décrit une relation croissante entre les dépenses publiques et la production.
i’
Y
Y’
IS [ G ']
IS [ G ]
Revenu Y
53
1.3.2. Hausse des impôts (à i donné)
Y
 b2i c1T  c0  b0  G
1  c1  b1
 dY  
b2
c1
1
dG  dc0  db0 
di 
dT 
1  c1  b1
1  c1  b1
1  c1  b1
Pour di  dG  dc0  db0  0 :
dY 
dY
 c1
 c1
dT 

0
dT 1  c1  b1
1  c1  b1
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Effet d’une hausse des impôts sur la courbe IS
ZZ [ T ]
Z=Y
Demande Z
dT > 0
Z= Y
ZZ [ T ' ] avec T '  T
A
 b2i  c0  b0  G  c1T
Z’= Y’
A’
 b2i  c0  b0  G  c1T '
1
Taux d’intérêt i
i
Revenu Y
Y’
Y
A’
A
Y’
Y
La courbe IS décrit une relation croissante entre les dépenses publiques et la production.
dT > 0
IS [ T ]
IS [ T ' ]
Revenu Y
55
56
2. Le marché de la monnaie
2.1. Les hypothèses
Les hypothèses sur le marché de la monnaie concernent les comportements d’offre et de demande de monnaie et l’ajustement à l’équilibre du marché de la monnaie.
Elles seront communes à l’ensemble des chapitres du cours (HG)
57
19
16/10/2012
2.1.1. La demande de monnaie
• Dans une économie monétaire, les biens ne s’échangent pas contre des biens mais contre de la monnaie.
• Les ménages doivent détenir de la monnaie pour réaliser leurs transactions.
• Dans leur demande de monnaie, ce qui intéresse les agents c’est la quantité de biens qu’ils pourront acheter avec cette monnaie, i.e. le pouvoir d’achat de la monnaie (absence d’illusion nominale)= demande d’encaisses réelles, que l’on note L.
MD
• La demande nominale de monnaie, que l’on note D
est donc donnée par : , avec P
la niveau M  PL
général des prix.
58
• Les agents demanderont d’autant plus de monnaie en termes réels que le volume des transactions qu’ils souhaitent effectuer est élevé  la demande d’encaisses réelles dépend positivement du revenu (motif de transactions).
• Seule l’existence d’un intérêt versé sur les titres modère cette préférence pour la liquidité: un taux d’intérêt élevé pousse à détenir des titres et donc moins de monnaie (motif de spéculation)  la demande d’encaisses réelles dépend négativement du taux d’intérêt nominal i (motif de spéculation).
• On supposera : L  Y  i avec   0
• La demande nominale de s’écrit : M D  PY  i 
59
60
20
16/10/2012
La demande d’encaisses réelles
Taux d’intérêt,
i
Y1

Y0

L  Y  i avec   0
dY  0
i
Y0
L0
Y1
L1
Demande de
monnaie réelle,
L
Pour un taux d’intérêt donné, une hausse du revenu entraîne une hausse de la demande d’encaisses réelles.
61
• On supposera que dans l’économie, seuls les ménages demandent de la monnaie. • Les firmes ne conservant pas de marge d’auto‐
financement, financent leurs investissements en empruntant sur le marché financier. • L’Etat quant à lui finance ses dépenses par l’impôt, en empruntant sur le marché financier ou à travers son pouvoir de création monétaire.
La fraction de l’épargne des ménages conservée par les ménages sous forme de titres permettra le financement des entreprises et de l’Etat.
62
2.1.2. L’offre de monnaie
La Banque Centrale a la charge de créer la monnaie. Le mode traditionnel de création monétaire : la Banque Centrale achète des titres (bons du trésor) contre de la monnaie: opérations « d’open‐market ».
L’ offre nominale de monnaie sera supposée exogène :
Ms  M
L’offre réelle de monnaie est donnée par : . M P
Dans un contexte où les prix sont exogènes et fixés au niveau , l’offre réelle de monnaie est donc elle aussi P
exogène au niveau :
m
M
P
63
21
16/10/2012
 On peut faire apparaître le rôle des banques privées.  En général, la Banque Centrale leur achète des titres en échange de monnaie (Centrale) selon le mécanisme déjà décrit : achat de bons du trésor.
 Les banques de second rang vont alors utiliser cette monnaie centrale pour distribuer des crédits aux agents non financiers (ménages et entreprises).
 Ces crédits deviennent des dépôts et la création de monnaie s’élargit à la monnaie scripturale.
 Mais le point important reste la création de la monnaie centrale qui pousse à la baisse le taux d’intérêt. 64
• En effet, le taux d’intérêt qui représente le coût d’opportunité de la monnaie et donc son « prix » est supposé parfaitement flexible et il va s’ajuster de manière à égaliser offre et demande de monnaie.
• Si l’offre de monnaie augmente, le taux d’intérêt va baisser de manière à susciter la hausse de la demande de monnaie nécessaire au rétablissement de l’équilibre.
65
2.1.3. L’équilibre du marché de la monnaie :
l’ajustement par le taux d’intérêt
Taux d’intérêt
i
Y

i0
m S  m0
m S  m1
dm  0
E0
E1
i1
L  Y  i
m0
m1
Y
Encaisses réelles
m
La flexibilité du taux d’intérêt assure l’équilibre entre offre et demande de monnaie. Suite à une hausse de l’offre d’encaisses réelles, la baisse du taux d’intérêt incite les agents à détenir plus de monnaie et permet ainsi de rétablir 66
l’équilibre. 22
16/10/2012
Impact d’une hausse du revenu Y
Taux d’intérêt
i
mS  m
i1
E1
i0
E0
L1  Y1  i
L0  Y0  i
Encaisses réelles
m
m
A offre de monnaie constante, une hausse du revenu suscite une hausse de la demande de monnaie pour motif de transaction. La monnaie devient relativement plus rare, son « prix » − le taux d’intérêt − augmente.
67
 Sur le marché de la monnaie, le taux d’intérêt s’ajuste
instantanément pour assurer à chaque instant l’équilibre, i.e.
égaliser l’offre et la demande de monnaie.
 L’équilibre sur le marché de la monnaie s’écrit donc comme
l’égalité de l’offre et de la demande de monnaie, soit :
 en termes nominaux :
M  P  L  M  PY  i 
 ou en termes réels :
M
M
L
 Y  i
P
P
L’équilibre sur le marché de la monnaie décrit une relation
croissante entre le revenu et le taux d’intérêt, et une
relation croissante entre le revenu et le niveau des
encaisses réelles.
La courbe LM est le graphe de cette relation dans le
repère (Y , i).
68
2.2. L’équilibre sur marché de la monnaie : la courbe LM
i
i1
i0
mS
dY  0
i
LM[m ]
E1
E1
L  Y  i
E0
E0
m
Y0
Y1
m
Y0
Y1
Y
69
23
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Augmentation de l’offre de monnaie provoque une diminution du taux d’intérêt pour un même niveau de revenu  déplacement de la courbe LM vers le bas.
i
LM[m0 ]
i
mS
LM[m1 ]
dm  0
i0
E0
E0
E1
E1
i1
L  Y  i
m0
m1
m
Y
Y0
70
3. L’équilibre macroéconomique
3.1. Définition
A l’équilibre global, tous les marchés sont équilibrés. Ici, nous sommes
dans une économie à 4 marchés : le marchés des biens et services, le
marche de la monnaie, le marché du travail et le marché des titres.
L’équilibre global est défini par l’équilibre simultané de ces 4 marchés.
• Sur le marché des biens, l’équilibre est réalisé grâce aux variation de la
production qui s’ajuste au niveau de la demande de biens. L’équilibre sur le
marché des biens définit une relation décroissante entre le revenu et les taux
d’intérêt (courbe IS), qui, dans le cadre des hypothèses posées s’écrit:
Y
c  b  G  c1T
 b2
i 0 0
(1  c1  b1 )
(1  c1  b1 )
• Sur le marché de la monnaie, le taux d’intérêt s’ajuste de manière à égaliser
l’offre et la demande de monnaie. L’équilibre sur le marché de la monnaie définit
une relation croissante entre le revenu et le taux d’intérêt (courbe LM), qui, dans
le cadre des hypothèses posées s’écrit :
Y  m  i
.
On voit que l’équilibre simultané des marchés des biens et de la monnaie, i.e. le
système des 2 équations (IS) et (LM), suffit à déterminer le revenu et le taux
d’intérêt d’équilibre (2 équations, 2 inconnues Y et i).
3.2. Détermination graphique
Graphiquement, le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sont déterminés à
l’intersection des courbes IS et LM.
i
LM pour m donné
i *m, Z 
IS pour Z
Y * m , Z 
 c1T  c0  b0  G donné

Y
Le revenu d’équilibre Y* et le taux d’intérêt d’équilibre i* dépendent du
niveau de la dépense autonome Z  c1T  c0  b0  G (composante
exogène de la demande de biens et du niveau des encaisses réelle m .
24
16/10/2012
3.3. Détermination algébrique
Le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sont définis par le système
d’équation IS-LM, dont la solution peut s’obtenir par simple substitution:
 Y (1  c1  b1 )  b2i  c0  b0  G  c1T

m  Y  i

Y m 
Y (1  c1  b1 )  b2 
  c0  b0  G

  

 i  Y m




 Y *  (1  c  b )  b c0  b0  G  c1T
1
1
2

1
i* 
 c0  b0  G  c1T

(1  c1  b1 )  b2

( IS )
( LM )
 c1T
 (1  c bb2 )  b

m
1
1
2
1
1
2
 (1 1cc1b)b1 b
m
L’équilibre IS‐LM


b2


 Y *  (1  c  b )  b c0  b0  G  c1T  (1  c  b )  b m
1
1
2
1
1
2


≥0
≥0


1
1  c1  b1

i*  (1  c  b )  b  c0  b0  G  c1T  (1  c  b )  b m
1
1
2
1
1
2



≥0
≤0
• Le revenu d’équilibre Y* croît avec la dépense autonome et les
encaisses réelles.
• Le taux d’intérêt d’équilibre i* croît avec de la dépense autonome et
décroît avec les encaisses réelles.
Le court terme
Primat de la demande et imbrication réel/monétaire
Marché des biens
Offre de
monnaie
Dép. publiques
Demande
Taux d’intérêt
Demande de
monnaie
Investissement
Consommation
Revenu
Emploi
Marché de la monnaie
Impôts
Chômage
Marché du travail
25
16/10/2012
c0 , b0 , G , ou T ,
M
m
3.4. Le marché du travail
• Sur le marché du travail, on a supposé qu’il y avait du
chômage  l’offre de travail des ménages NS est
supérieure à la demande de travail des entreprises ND.
• Les prix et les salaires nominaux étant fixes par
hypothèse, le salaire réel ne peut s’ajuster pour
équilibrer le marché du travail. C’est donc le niveau de
l’emploi qui s’ajuste, il se fixe au niveau de la demande
de travail (loi du min) : N = ND.
• Les entreprises demandent la quantité de travail juste
nécessaire pour produire la demande de biens Z. On a
supposé que la fonction de production était de la forme
Y=N. A l’équilibre global de l’économie, la production est
égale à la demande de biens : Y = Z = Y*, on en déduit
le niveau d’emploi d’équilibre : N*=Y*.
• A l’équilibre, le chômage est donné par : NS − N*
• On voit que, dans cette économie, le marché du travail
joue un rôle passif.
L’examen de la solution du modèle IS‐LM permet d’illustrer la proposition fondamentale de Keynes selon laquelle l’économie peut être en situation d’équilibre stable de sous‐emploi. En effet, dans l’économie décrite par le modèle IS‐LM, il y a du chômage et aucune force régulatrice ne pousse la production à s’accroître pour atteindre le plein‐emploi. Pour restaurer le plein‐emploi, l’Etat peut relancer la demande en augmentant ses dépenses ou en réduisant les impôts (politiques budgétaire et fiscale), il peut également accroître son offre de monnaie (politique monétaire).
26
16/10/2012
4. Chocs conjoncturels
Soit une baisse exogène de la consommation et/ou de l’investissement : dc0  0 et/ou db0  0
i
LM [m ]
dc0  0
db0  0
i0*
E0
E’
E1
i1*
IS [ Z1 ]
IS [ Z 0 ]
Y
Y’
Y 1*
Y 0*
• La demande adressée aux firmes diminue, elles réduisent donc leur production, ce
qui réduit à nouveau la demande via la baisse induite de la consommation et de
l’investissement (effet multiplicateur), et donc la production de Y0* à Y’.
• A taux d’intérêt inchangé i0* , le revenu a baissé, la demande de monnaie est donc
plus faible et le marché de la monnaie en excès d’offre (point E’).
• Le taux d’intérêt va s’ajuster à la baisse de manière à restaurer l’équilibre monétaire,
ce qui rétroagit sur la demande d’investissement et donc la demande de biens et la
production qui augmentent de Y’ à Y1*.
• L’équilibre global se rétablit pour un niveau de revenu et donc d’emploi, et un niveau
de taux d’intérêt plus faibles.  L’interaction réel/monétaire limite l’effet récessif du
choc.
On vérifie bien par le calcul que l’interaction
réel/monétaire limite ici les effets récessifs de la baisse
de la demande globale.
0
dY *
1
dY *


dc0 (1  c  b )  b2
dc0
1
1

IS
( di  0 )

1
(1  c1  b1 )
• Le rapport b2 /  traduit cette interdépendance entre le
« réel » et le « monétaire ».
L’Etat, en modifiant le niveau de ses dépenses ou des
impôts, ou en modifiant l’offre de monnaie, peut chercher à
contrer les effets des chocs conjoncturels sur l’économie =
politiques de stabilisation.
27
16/10/2012
5. L’efficacité des politiques de demande
L’objectif est ici d’ étudier les effets sur l’activité des politiques économiques de stimulation de la demande agrégée. Parmi les différentes variables sous son contrôle, l’Etat peut jouer sur le niveau des dépenses publiques, des impôts, de l’endettement public et de la masse monétaire. La contrainte budgétaire de l’Etat montre cependant que l’Etat ne dispose que de trois instruments indépendants de politique économique, le niveau du quatrième se déduisant comptablement des trois premiers. Pour accroître ses dépenses à niveau inchangé des impôts et de la masse monétaire, il doit nécessairement accroître son endettement  émission de titres de la dette publique.
5. 1. La politique monétaire
• Supposons que la banque centrale accroîsse son offre nominale de monnaie . Les prix étant fixes, sur le marché de la dM  0
monnaie, l’offre d’encaisses réelles augmente pour une demande de monnaie inchangée, il y a donc un excès d’offre.
• La monnaie étant trop abondante, son « prix », le taux d’intérêt, baisse (= effet Keynes) (E0 E’ : LM se déplace vers le bas). La baisse du taux d’intérêt permet de rééquilibrer le marché de la monnaie en suscitant une hausse de la demande de monnaie.
• La baisse du taux d’intérêt réduit le coût du capital et relance la demande d’investissement des entreprises. Or l’investissement étant une composante de la demande, la demande globale augmente et les entreprises qui, en concurrence monopolistique, adaptent leur production à la demande vont donc produire plus (E’  E1). • Au total, l’équilibre se rétablit pour un taux d’intérêt plus faible, un niveau de production et d’emploi plus élevés et donc un niveau de chômage plus faible. La politique monétaire
M  0  m1 
M
M1
 m0  0
P
P
i
LM [m0 ] LM [m1 ]
E0
i0*
E1
i1*
E’
IS [Z ]
Y
Y 0*
Y 1*
28
16/10/2012
Multiplicateurs monétaires
dY *
b2
di *
1  c1  b1

 0 et 
 0 dM (1  c1  b1 )  b2
dM
(1  c1  b1 )  b2
L’efficacité de la politique monétaire, dépend, au‐delà des paramètres qui déterminent l’ampleur de l’effet multiplicateur c1 ,b1
( plus ils sont grands, plus l’effet multiplicateur est important), des b2 
paramètre et :
– Plus l’investissement est sensible au taux d’intérêt (plus est grand), plus la b2
hausse de l’investissement sera forte et donc plus la relance monétaire sera efficace. – Plus la demande de monnaie est élastique par rapport au taux d’intérêt (plus  grand), plus la baisse du taux d’intérêt nécessaire pour rééquilibrer le marché de la monnaie sera faible, et donc moins l’investissement augmentera et moins la politique monétaire sera efficace. Investissement autonome ( b2 = 0)
1  c1  b1
dY *
di *
 0 et 
 0 dM
dM
(1  c1  b1 )
i
IS
i0*
E0
LM [m0 ]
dm  0
LM [m1 ]
i1*
E1
Y
Y 0* = Y 1*
Le taux d’intérêt baisse suite à la hausse de l’offre de monnaie mais la demande
de biens étant indépendante du taux d’intérêt, ni l’investissement, ni la demande,
et donc ni la production, ni l’emploi ne varient  la politique monétaire est
totalement inefficace. Le revenu d’équilibre est indépendant des variables
monétaires, l’équilibre sur le marché des biens suffit à le déterminer 
dichotomie ici entre sphère réelle et sphère nominale.
La trappe à liquidité
• Le taux d’intérêt est si faible qu’une politique monétaire expansionniste a peu de marges de manœuvre pour le réduire encore.
• De façon générale, lorsque les agents privés ont une forte préférence pour la monnaie, le taux d’intérêt n’a pas besoin de baisser pour que l’offre de monnaie supplémentaire soit demandée.

• Cas où le paramètre est très élevé : dans ce cas, en effet, la demande de monnaie est très sensible au taux d’intérêt, une variation très faible de ce dernier est alors suffisante pour faire varier la demande de monnaie.
• On vérifie algébriquement que dans ce cas, la politique monétaire est peu efficace. 29
16/10/2012
La trappe à liquidité (    )
dY *
di *
 0 et  0 dM
dM
Suite à la hausse de l’offre de monnaie, le taux d’intérêt ne baisse pas, les
agents qui ont une très forte préférence pour la liquidité accepte la monnaie
supplémentaire qu’on leur offre sans exiger de baisse du taux d’intérêt. La
courbe LM et donc l’équilibre sont inchangés, la politique monétaire est
totalement inefficace.
i
IS
E0 = E1
LM m 0 
LM m1 
i*= imin
Y
Y 0* = Y 1*
5.2. La politique budgétaire
• Politique budgétaire expansionniste quand le déficit budgétaire de l’Etat (G – T) se creuse :
– parce que L’Etat augmente ses dépenses – ou parce qu’il réduit les impôts.
• Multiplicateurs :
dY *

dG

(1  c1  b1 )  b2
dY *
 c1

(1  c1  b1 )  b2
dT
La politique fiscale est toujours moins efficace car, alors que l’effet d’une hausse des dépenses sur la demande agrégée est direct, celui de la politique fiscale est indirect, les impôts ne jouant sur la demande qu’à travers la fonction de consommation. • Remarque : Si l’Etat creuse son déficit à masse monétaire constante, il s’endette, i.e. finance l’augmentation de son déficit en empruntant sur le marché financier.
30
16/10/2012
• Une hausse des dépenses publiques accroît la demande adressée aux entreprises, directement et indirectement via l’effet multiplicateur. Au taux d’intérêt initial i0*, elles vont donc produire plus et distribuer plus de revenus (E0  E’): la courbe IS se déplace vers la droite. • Sur le marché de la monnaie, la hausse du revenu suscite une hausse de la demande de monnaie qui crée un excès de demande, la masse monétaire étant inchangée. Le taux d’intérêt s’ajuste à la hausse de manière à restaurer l’équilibre monétaire.
• La hausse du taux d’intérêt, parce qu’elle accroît le coût du capital, conduit les entreprises à réduire leur demande d’investissement, ce qui vient réduire l’effet de relance initial engendré par la hausse des dépenses publiques, et donc l’efficacité de la politique budgétaire (E’  E1) . La hausse des dépenses publiques évince une partie de la dépense privée : on parle d’effet d’éviction. • Au total, l’équilibre global se rétablit pour un niveau de revenu plus élevé, un niveau de chômage plus faible et un taux d’intérêt plus élevé.
La politique budgétaire financée par emprunt
dG  0 ou dT  0
i
dG  0
LM [m ]
ou dT  0
E1
i1*
E0
E’
i0*
IS [G1 ]
IS [G0 ]
Y
Y 0*
Y 1*
Y’
Effet d’éviction
Multiplicateurs budgétaires
dY *

di *
1

 0 et 
0
dG (1  c1  b1 )  b2
dG (1  c1  b1 )  b2
L’efficacité de la politique budgétaire dépend de la valeur des paramètres c1 , b1 ,  et b2 :
 Elle est d’autant plus efficace que c1 et b1 sont élevés car alors l’effet multiplicateur induit par la hausse de G est plus fort.
 Elle est d’autant plus efficace que la demande de monnaie est sensible au taux d’intérêt ( grand), car la hausse du taux d’intérêt nécessaire au 
rétablissement de l’équilibre monétaire suite à la hausse des dépenses publiques est d’autant plus faible, et donc la baisse de l’investissement et l’effet d’éviction plus faibles.  Elle est d’autant plus efficace que l’investissement est peu sensible au taux d’intérêt (b2 faible) car alors il baissera peu suite à la hausse du taux d’intérêt, l’éviction sera donc moins forte. 31
16/10/2012
L’effet d’éviction
• L’effet d’éviction décrit la baisse de l’activité liée à la hausse du taux d’intérêt induite par l’augmentation des dépenses publiques. Y 1*Y '
• On peut le mesurer graphiquement par la distance et analytiquement par la différence des multiplicateurs: dY
dY *
1
1



0
IS
dG di 0  dG (1  c1  b1 ) (1  c  b )  b2
1
1

• En effet, le premier multiplicateur décrit la variation du revenu d’équilibre induite par une variation des dépenses publiques à taux d’intérêt constant. Le second la variation du revenu d’équilibre induite par une variation des dépenses publiques compte tenu de l’ajustement du taux d’intérêt. La différence mesure donc la variation du revenu induite par la hausse du taux d’intérêt consécutive à la variation des dépenses publiques. Investissement autonome (b2 = 0)
dY *
1
di *
1

 1 et 
0
dG (1  c1  b1 )
dG (1  c1  b1 )  b2
Puisque l’investissement est indépendant du taux d’intérêt, il ne baisse pas suite
à la hausse du taux d’intérêt induite par l’augmentation des dépenses publiques
 Pas d’effet d’éviction, malgré la hausse de r, la politique budgétaire est à
son maximum d’efficacité.
IS [G0 ]
IS [G1 ]
i
LM [m ]
E1
i1*
E0
i0*
dG  0
Y
Y 0*
Y 1*
  
La trappe à liquidité ( )
dY *
1
di *

 1 et 0
dG (1  c1  b1 )
dG
Parce que le taux d’intérêt n’augmente pas, l’investissement ne diminue pas
 Pas d’effet d’éviction, la politique budgétaire est à son maximum
d’efficacité.
i
IS [G0 ]
IS [G1 ]
dG  0
i*= imin
E0
E1
LM [m ]
Y
Y 0*
Y 1*
32
16/10/2012
La politique budgétaire financée par impôts
i
LM [m0 ]
dG  0
dT  0
E’
E1
i1*
i0*
E0
IS [G1 , T0 ]
IS [G1 , T1 ]
[ A0 ]
IS [G0 , T0 ]
Y 0*
Y
Y 1*
Le financement par l’impôt réduit l’efficacité de la relance
budgétaire en limitant l’impact sur la demande globale de biens.
dG  dT  0
Multiplicateurs ( )
Y* 

b2
c0  b0  G  c1T  
m
(1  c1  b1 )  b2
(1  c1  b1 )  b2
Quel est l' effet d' une politique budgétairefinancée par impôt :
dG  dT  0. D' après l' expression du revenu d' équilibre, on a :

dG  c1dT , or dG  dT , d' o ù :
dY * 
(1  c1  b1 )  b2
dY * 
(1  c1 )
dY *
dG 
(1  c1  b1 )  b2
dG
dG dT

(1  c1 )
(1  c1  b1 )  b2
Dans le cas d' un financement par emprunt,on avait :
dY *

dY *
(1  c1 )



dG dT 0 (1  c1  b1 )  b2 dG dG dT (1  c1  b1 )  b2
33
16/10/2012
5.3. Policy mix et principe de Tinbergen
Politique monétaire et budgétaire peuvent être combinées pour accroître l’efficacité de l’intervention de l’Etat à des fins de régulation de l’activité économique : la détermination de la combinaison optimale (le meilleur policy mix) en fonction d’un objectif donné est un problème essentiel auquel est confrontée la politique macroéconomique.
L’Etat peut par exemple vouloir atteindre un objectif d’emploi (restaurer le plein‐emploi) tout en maintenant constant le taux d’intérêt (policy mix 1), ou réduire le déficit sans affecter l’activité économique (policy mix 2). On voit graphiquement qu’il peut le faire en combinant de manière appropriée les deux instruments monétaire et budgétaire. Illustration du principe de Tinbergen (1952) : pour atteindre simultanément n objectifs, il faut n instruments indépendants. Policy mix 1
Objectifs du gouvernement : restaurer le plein emploi et maintenir constant
le taux d’intérêt  combiner politiques budgétaire et monétaire expansionnistes.
i
LM [ M 0 ]
LM [ M1 ]
E0
E1
i0* = i1*
IS [G1 ]
[ A0 ]
IS [G0 ]
Y
Y 0*
YPE*
Policy mix 2
Objectifs du gouvernement : réduire le déficit budgétaire (baisse de G ou hausse de
T ) en maintenant constant le niveau d’activité  combiner une politique budgétaire
récessive et une politique monétaire expansionniste.
i
LM [ M 0 ]
LM [ M1 ]
E0
i0*
i1*
E1
[ A0 ]
IS [G  T ]0
IS [G  T ]1
Y
Y0*= Y1*
Le taux d’intérêt a baissé « doublement ».
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5.4. Les stabilisateurs budgétaires automatiques  Le budget de l’Etat n’est pas indépendant de la conjoncture économique.
 En particulier, le montant des impôts collectés par le gouvernement dépend du niveau du revenu (impôt sur le revenu) et du niveau de la consommation (TVA) T =T(Y,C)
+ +
Quelles conséquences sur l’équilibre macroéconomique ?
T  tY
 On supposera avec 0< t
<1. L’équilibre sur le marché des biens s’écrit alors :
Y  c1 (Y  tY )  c0  b0  b1Y  b2 i  G
 Y  c1 (1  t )Y  c0  b0  b1Y  b2 i  G
Etant donné LM, on en déduit que le niveau de revenu d’équilibre macroéconomique avec impôt endogène :
Y* 
(b2 / ) m  G  b0  c0
1  c1 (1  t )  b1  (b2 / )
Toute variation du revenu provoque une variation dans le même sens des impôts qui va induire une variation en sens opposé de la consommation et donc du revenu. Cet effet par les impôts vient donc stabiliser les fluctuations du revenu : stabilisation automatique, sans intervention exogène (discrétionnaire).
Plus le poids des impôts est élevé, plus l’effet de stabilisation est important : la « taille » du budget de l’Etat a donc une importance pour la stabilisation conjoncturelle.
Une récession provoque une baisse des rentrées fiscales, ce qui amortit en partie le choc mais crée une augmentation du déficit budgétaire : G–T=G–tY
En revanche, une expansion crée un excédent budgétaire (carotte fiscale)
L’impact des politiques macroéconomiques est évidemment également diminué.
6. IS‐LM et les faits
Raisonnement dans un cadre simplifié où les prix sont fixes et la demande détermine la production
Mais le modèle IS‐LM a longtemps été considéré comme le cadre de référence pour penser les effets des politiques économiques à court terme.
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Conclusion
• Une certaine pertinence
• Les prix et les salaires peuvent‐ils rester fixes ?
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