Résumé
L'incorporation du Statut de Rome de la Cour pénale internationale dans l’ordre
juridique d'un État partie représente pour celui-ci un énorme engagement envers la justice, la
protection et la garantie des droits fondamentaux de la personne humaine. La situation est
particulièrement préoccupante dans le cas de la Colombie où la violation de ces droits
fondamentaux a historiquement été notoire au cours du conflit armé interne qui sévit encore
dans le pays aujourd’hui.
Du fait de la ratification du Statut de Rome par l'État colombien, ce pays a le devoir de
privilégier la recherche de la vérité, de la justice, de la réparation intégrale et les garanties de
non-répétition pour les victimes du conflit armé. Ce traité international vise à empêcher la
mise en place de règles consacrant l'impunité et empêchant de connaître la vérité de faits,
comme ce qui a longtemps été le cas dans ce pays et qui a entraîné la prolongation du conflit
pendant tant d'années.
L'adoption du Statut de Rome par l'État colombien a produit différents effets juridiques
dans le droit interne colombien. Certains de ces effets peuvent être observés dans les lois
adoptées par le Congrès de la République ainsi que dans les arrêts de la Cour constitutionnelle
et de la Cour suprême de justice où s'expriment les obligations internationales de l'État,
rattachées au respect du système universel des droits de l'homme. Ce mémoire vise ainsi entre
autres à exposer de quelle manière les dispositions sur les amnisties et la Loi Justice et paix
rendent inefficace la mise en œuvre législative du Statut de Rome en Colombie.
Mots clés : Droit international, Statut de Rome de la Cour pénale internationale, Colombie,
Droit interne, Conflit armé, Victimes, Impunité, Crimes internationaux.