COMMENTAIRE
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CANCÉROLOGIE CHÂTEL-ST-DENIS
«Le patient est un partenair
Dès le 19 octobre et jusqu’au 7 décembre, un programme
destiné aux patients atteints de cancer et à leurs proches
sera dispensé par deux infirmières spécialisées en la matiè-
re (lire encadré). Le Messager en a profité pour s’entretenir
avec l’oncologue Patricia Vuichard.
Ayant obtenu son FMH d’oncologie
(synonyme de cancérologie) en 1992,
Patricia Vuichard est à la fois respon-
sable du service d’oncologie de l’hôpi-
tal de Riaz et responsable de l’unité des
soins palliatifs de l’hôpital de Châtel-St-
Denis.
Quelles sont les principaux progrès
réalisés par la médecine pour affronter
le cancer?
Patricia Vuichard: tout d’abord, les
choses ont progressé au niveau du dia-
gnostic et du dépistage. En dépistant de
plus en plus tôt, on augmente les
chances de guérison. A titre d’exemple,
on a réduit la mortalité du cancer du
col de l’utérus de plus de 50% et celui
du cancer du sein d’environ 20% grâce
à des dépistages efficaces. Ensuite, il y
a les progrès de la biologie moléculaire
et le développement de médicaments
nouveaux qui ciblent les cellules
malades. C’est ainsi que l’on parvient à
augmenter l’effet curatif et à diminuer
les effets secondaires des traitements.
Quelle direction prennent actuelle-
ment les recherches sur le cancer?
Il y a surtout le développement de ces
nouvelles thérapies dites ciblées. Puis,
il y a l’immunothérapie et les thérapies
géniques qui constituent l’avenir de la
lutte contre le cancer. L’immunothéra-
pie peut lointainement s’apparenter à
la technique du vaccin. Le but consiste
à permettre au corps de créer les anti-
corps nécessaires pour combattre la
maladie. Les thérapies géniques visent
quant à elles à remplacer le gène mala-
de en inoculant un virus porteur du
gène sain au gène malade.
En termes de patients, y a-t-il une aug-
mentation du nombre de personnes
atteintes par le cancer?
Oui. Mais il ne fait pas oublier que les
gens vivent de plus en plus âgés et qu’il
y a donc plus de risques qu’ils dévelop-
pent un cancer. Ensuite, les cas sont
mieux recensés que par le passé. Il faut
noter aussi les phénomènes qui n’ont
rien d’aléatoire: l’augmentation du
nombre de fumeuses à provoquer une
hausse de 47% de cancer du poumon
chez les femmes.
Et comment réagissez-vous face à ça?
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi
les gens n’ont pas peur du tabac. Si
demain je vais mettre des panneaux
dans un supermarché au-dessus des
volailles indiquant: «Attention, risques
de mort en cas d’éventuelle grippe
aviaire», je ne suis pas sûr que les gens
continueront à en acheter. Sur les
paquets de cigarettes, le même type
d’indications n’a aucun effet sur les
acheteurs. Ce qui est également
incroyable, c’est la panique déclenchée
dans des affaires comme celle des
vacherins qui ont tué deux à trois per-
sonnes par la listériose. En revanche on
ne fait rien contre l’industrie du tabac…
Dans la relation entre le corps médical
et les patients atteints de cancer.
Qu’est-ce qui a changé?
C’est au niveau de la communication
que les choses ont et doivent encore
progresser. Le corps médical doit amé-
liorer la communication, avoir plus
d’empathie. D’ailleurs, des cours de
communication sont devenus obliga-
toires pour obtenir le FMH d’oncolo-
gie. Car il est nécessaire de travailler en
avec les malades de manière à prendre
les décisions ensemble. Le patient doit
être un partenaire.
Cette notion de communication
enduit-elle la transparence du corps
médical vis-à-vis du patient?
Oui. Je lutte pour une authenticité des
relations. Le corps médical a trop long-
temps pensé que le patient malade
devenait fragile et qu’il s’agissait de le
materner en le protégeant de la vérité.
C’est une erreur. Les patients doivent
avoir toutes les cartes du jeu de leur vie
en main pour participer aux prises de
décisions. Et comment voulez-vous
que le patient se stimule si vous ne lui
parlez pas des enjeux de sa maladie?
Allez-vous jusqu’à parler de l’évolution
probable de la maladie aux patients?
Attention: nous n’avons pas la science
du futur. Aucun médecin ne peut pré-
tendre savoir tout ce qui va se passer.
Bien sûr, on connaît l’évolution pro-
bable de la maladie selon son stade par
le biais des statistiques. Mais même
lorsque l’on connaît bien la maladie,
on ne connaît pas la personne. Or, j’ai
le sentiment que les individus ont un
rôle important à jouer, qu’ils doivent
réussir à trouver un équilibre pour sti-
muler leurs défenses immunitaires. On
se trouve parfois devant des personnes
qui ont le même cancer au même sta-
de, qui ont le même âge et qui reçoi-
vent le même traitement. Et l’on consta-
te que l’évolution est bien différente.
«On s’est rendu compte qu’il y avait une
demande des patients pour mieux com-
prendre leur maladie et trouver par eux-
mêmes des moyens pour y faire face.»
C’est par ces propos que Janine Buchs-
Roulin a expliqué au Messager pour-
quoi elle et sa collègue infirmière
Sandra Oberson ont suivi la formation
«Apprendre à vivre avec le cancer»
durant quatre jours au Bon Secours à
Genève. Une formation dispensée par la
Suédoise Gertrud Grahn qui n’est autre
que l’initiatrice du programme. Pour
ces deux infirmières spécialisées dans
l’administration de chimiothérapies à
l’hôpital de Riaz, cette formation leur
permet de mettre sur pied un program-
me de huit rencontres destiné aux
patients atteints de cancer et à leurs
proches.
Ces rencontres, qui se dérouleront tous
les mercredis du 19 octobre au 7 dé-
cembre, s’adressent aux patients
atteints par le cancer et ce, quel que
soit le stade de la maladie. Les per-
sonnes qui s’apprêtent à entamer un
traitement ou celles qui ont terminé
celui-ci sont également concernées.
Janine Buchs-Roulin conseille aux per-
sonnes de venir avec leurs proches:
«Cela leur permet aussi d’apprendre
comment accompagner la personne
malade.» Chaque rencontre sera articu-
lée autour d’un thème différent. C’est
notamment au travers d’une meilleure
connaissance de la maladie, de la per-
ception plus fine de son corps et des
outils disponibles que le programme
tentera de donner des pistes aux
patients pour apprendre à vivre avec le
cancer. Pour Janine Buchs-Roulin,
l’élément capital de ce programme vise
à «prendre conscience de ses propres
ressources et trouver les moyens de les
développer YNG
SERVICE: le programme «Apprendre
à vivre avec le cancer» aura lieu à
l’ancienne école primaire de Riaz. Prix:
100.– pour les huit séances (accompa-
gnant gratuit). Infos et réservations:
026 919 94 55 ou 026 475 47 48
Programme pour apprendre à vivre avec le cancer
Les médecines parallèles sont-elles une
solution?
Il faut que les gens trouvent ce qui leur
convient et leur fait du bien. Qu’ils
redécouvrent une vie saine. Mais il faut
faire attention. Certains praticiens se
perdent en prescrivant plein de médi-
caments alors que le but serait juste-
ment de réussir à ce que le corps trou-
ve par lui-même ses solutions.
Les unités de soins palliatifs sont
récentes. Celle de Châtel-St-Denis (la
première du canton de Fribourg) date
de 2001. Quel état d’esprit prédomine?
On essaye de soigner activement et
globalement les symptômes quand la
guérison n’est plus possible sans achar-
nement thérapeutique. Il s’agit alors
d’aider les patients à vivre le mieux
possible pour ce temps qui leur reste à
vivre. Il faut soulager la souffrance et
permettre à chacun de conserver sa
dignité. On a également un rôle à jouer
dans l’accompagnement des familles
pour qu’elles comprennent et accep-
tent ce qui se passe.
Quel regard portez-vous sur l’associa-
tion Exit?
C’est un suicide assisté. Contrairement à
ce qui veut bien se dire, on n’accom-
pagne pas les malades. En général, Exit
rencontre une première fois la personne
pour lui faire signer le papier qui autori-
se légalement à procéder au suicide. Et
la deuxième fois qu’Exit vient chez le
malade, c’est pour lui apporter la
drogue qui tue. S’inscrire à Exit signifie
avoir peur de la mort, de la souffrance,
craindre pour sa dignité. Or, il est essen-
tiel que ces choses soient exprimées et
surtout entendues par les médecins et
les soignants. Dans le cadre des soins
palliatifs, nous privilégions le dialogue
pour que la relation avec le patient soit
un partenariat. Il faut choisir ensemble
les traitements et définir à partir de quel
moment on les arrêtera. On est là pour
accompagner les personnes et leur
famille en évitant tout acharnement thé-
rapeutique. Et en apportant le plus de
confort et de réconfort possible.
Propos recueillis par
Yves-Noël Grin
Du bon usage
de l’énergie
Si la période de constructions soutenues,
pour ne pas dire anarchique, que connaît
la région laisse songeur quant à son
développement urbanistique futur, elle
est aussi porteuse de bonnes surprises.
Dans l’importante masse de villas en
construction, on trouve ici et là de nou-
veaux arrivants qui prennent sur eux de
bâtir en respectant les critères du déve-
loppement durable.
Ainsi ces nouveaux habitants de Granges
(lire en page 5), qui ont construit une mai-
son où la gestion intelligente de l’énergie
était un critère de réflexion dès les pre-
mières esquisses. Matériaux peu pol-
luants, isolation très performante, utilisa-
tion maximale de l’éclairage et de la
chaleur solaires, réchauffement de l’air
ambiant grâce à un ingénieux système de
tuyauterie dans le sous-sol ou encore
récupération des eaux de pluie. Cette
habitation est de plus belle et confortable.
Son propriétaire a certes admis que le
respect des critère «minergie» (garantis-
sant de faibles déperditions d’énergie
grâce notamment à des matériaux très
isolants) a occasionné un surcoût de
l’ordre de 5 à 10% par rapport à des maté-
riaux standards. Mais n’est-ce pas un
investissement raisonnable pour pouvoir
se chauffer et s’éclairer à très faible coût,
habiter de manière peu polluante, et cela
pour les dizaines d’années que vivra la
maison? Il y a dans ce type de construc-
tion des idées à suivre.
Frédéric Hausammann
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