Proposition)Ecole)d’été)2012)RICHIE) 6/09)–)11/09)2012)
Ludwig'Roger)
Doctorant)à)Cergy‐Pontoise)‐)Sous)la)direction)de)Gérard)Bossuat,)Chaire)Jean)Monnet,)Professeur)émérite))
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Commission riveraine mais « comme il s’agissait que des mesures purement provisoires,
destinées pour la plupart à faciliter l’exécution des travaux de la Commission riveraine. »11
Toujours dans l’optique d’assurer la navigabilité, la Commission fut obligée « d’organiser une
véritable police de navigation » afin d’obliger les navires à trop fort tirant d’eau de ne pas
s’engager dans les chenaux. »12 Pour assurer cette police, seule l’Autriche dispose de
canonnières dans le Delta. Or n’est-ce pas paradoxale de confier à une seule puissance la
garde des intérêts européens ? Le Traité de Paris ne stipule pas que les Puissances
européennes peuvent faire tenir deux navires de guerre dans le Delta ? Un à un les délégués
font des demandes auprès de leur gouvernement pour disposer eux aussi d’un bâtiment de
guerre qui est alors mis à « la disposition de la Commission ».13
3. LA QUESTION DE LA DÉLIMITATION DES COMPÉTENCES DE LA COMMISSION
Le 4 février 1857, la Commission se doit d’aller plus loin face à la menace des ouvriers,
pilotes et haleurs de faire échouer tout navire refusant de leur donner plus que les taxes
minimes imposées par la Commission. Ainsi face à la faiblesse de l’administration ottomane
et alors que plusieurs navires de guerre convergent vers Soulina (dont le péage est aussi passé
sous contrôle de la CED), elle propose d’établir sa propre administration sur toutes les affaires
regardant la navigation dans le Bas-Danube.
Notamment la justice, et pour cela il faut que le pouvoir des agents consulaires des puissances
voit leurs pouvoirs limités. La Commission argue que mieux vaut une seule juridiction que 16
ou 17. En effet, dans ses travaux sur le fleuve elle va devoir recourir à une main d’œuvre
regroupant des dizaines de nationalités, qu’adviendrait-il si des difficultés surgissent ? La
Commission doit comparaitre devant un Consul ? De plus, le Capitaine du Port de Soulina
devrait être sous l’autorité de la Commission, tandis que le commandement militaire de ce
port doit être un rôle tournant entre les officiers des navires présents sur place et assurer
l’exécution des règlements de la Commission.14
L’Autriche, car elle ne souhaite pas que la Commission riveraine prenne exemple, la Turquie
car il s’agit d’une partie de son territoire, refusent de telles solutions. De son côté la Grande-
Bretagne est bien disposée, dans une dépêche du 20 février 1857, elle enjoint l’officier à la
tête des deux navires stationnés à l’embouchure du Danube de « soutenir l’autorité de la
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11 AMAE, 297QO/169, 4 décembre 1856, Galatz, Engelhardt à Walenski
12 AMAE, 297QO/169, 3 janvier 1857, Engelhardt au Ministre
13 Ibid.
14 297QO/169, Engelhardt au Comte de Walenski, 8 février 1857 et Commission européenne du bas-Danube,
Projet d’arrangement destiné à fixer les rapports de la Commission européenne du Bas-Danube avec l’Autorité
territoriale, 4 février 1857