Lettre pastorale - Diocèse de Moulins

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Diocèse de Moulins
Lettre pastorale
de Monseigneur Pascal Roland
L’annonce de la foi,
la catéchèse
et l’initiation chrétienne
Lettre du diocèse de Moulins
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« Évangéliser est la grâce et la
vocation propre de l’Église, son
identité la plus profonde. Elle existe
pour évangéliser », écrivait le pape
Paul VI en 19751. Soucieuse d’être
fidèle à sa mission, l’Église veille
constamment à entretenir l’impulsion
Assemblée des évêques à Lourdes.
évangélisatrice. C’est ainsi que, dans
les années récentes, les évêques de France ont publié deux documents
destinés à stimuler les communautés chrétiennes. Il s’agit de Proposer la
foi dans la société actuelle (1996) et Aller au cœur de la foi (2003). De leur
côté, les instances romaines ont publié un nouveau Directoire général de
la catéchèse (1997). Celui-ci a donné lieu à la rédaction d’un Texte national
pour l’orientation de la catéchèse (2006)2, qui a été suivi d’un congrès
national Ecclesia 2007. Il restait à chaque évêque de publier un texte
d’orientation de la catéchèse pour son diocèse.
C’est l’objet de ce document que j’adresse à tous
les catholiques du diocèse de Moulins. Il
s’inscrit dans la suite du synode de l’an 2000, qui
avait débouché sur cette orientation : « L’axe majeur
pour les années à venir est de réveiller notre foi,
de nous convertir ensemble à plus de lumière (foi
trinitaire), plus de sens de l’Église (servante du
salut offert par le Christ) et à un regain d’espérance (résurrection). L’axe
d’effort est : lire la Parole de Dieu, approfondir le Je crois en Dieu, partager
la foi.»3 Ce message s’adresse à tous, car, d’une part, il est de la vocation
de tous les baptisés d’annoncer l’Évangile4 ; d’autre part, tout baptisé
doit avoir à cœur de se former constamment5. Le renouveau proposé ne
concerne pas seulement la catéchèse des enfants et ne saurait se réduire à
une simple mise à jour des documents de catéchèse. Il est une invitation à
un approfondissement de la foi pour tous et un appel à s’interroger sur la
manière d’annoncer la foi chrétienne à nos contemporains.
1. Paul VI Evangelii nuntiandi, n° 14, (1975).
2. Les évêques de France ont publié ce document après l’approbation de Rome en référence au Directoire
Général.
3. Mgr Philippe Barbarin, Décrets du synode diocésain de l’année jubilaire, 7 janvier 2001.
4. « On aidera les laïcs à prendre conscience qu’ils ont tous une responsabilité propre dans l’Église et dans la
société », décret 5 du synode diocésain.
5. Le synode diocésain a souhaité « Permettre à tous, au plus près de leurs conditions de vie et de la réalité
de leurs communautés, de mieux connaître la Parole de Dieu et d’approfondir leur foi en Jésus Christ »,
décret 8.
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Lettre du diocèse de Moulins
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Pour ce faire, je vous invite à vous mettre à l’école
du Christ, en partant des Écritures et en
observant comment il procède pour annoncer la
Bonne Nouvelle. Si nous nous référons au chapitre
24 de l’évangile selon saint Luc, nous voyons
Jésus cheminer avec deux disciples sur la route de
Jérusalem à Emmaüs
(Luc 24, 13-35). Notons d’emblée que la catéchèse
s’opère sur un chemin et qu’elle se situe dans
une rencontre personnelle, avec un dialogue
qui demande du temps. C’est cette pédagogie
d’initiation qui doit nous inspirer nous-mêmes.
Il convient de souligner que les personnes que Jésus
rencontre sont particulièrement tristes et sans
espérance, parce que leurs espoirs humains ont
été déçus. Il faut aussi prêter attention au fait que
Jésus se montre patient et fait preuve d’une belle
qualité d’écoute, car il prend le temps de marcher
avec eux et les laisse exprimer leur désappointement.
La situation des disciples n’est certes pas sans
rappeler la période que nous traversons. Celle-ci
est un temps de crise et de désenchantement.
Nos sociétés occidentales sont déçues par les
attentes qu’elles avaient mises dans le politique et dans l’économique.
Le christianisme, qui a profondément façonné notre société française,
ne semble plus mobiliser les masses, même s’il continue d’interroger nos
contemporains, qui pourraient certainement dire, comme les disciples
d’Emmaüs : « Quelques uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et
ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne
l’ont pas vu.» (Luc 24, 24). Autrement dit : on nous affirme que le Christ
est vivant, mais nous ne l’avons pas rencontré !
À la suite du Christ, nous devons donc commencer par prendre le temps
d’écouter quels sont les motifs de tristesse et de désespérance
de nos contemporains. « Les joies et les espoirs, les tristesses et les
angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui
souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses
des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve
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Lettre du diocèse de Moulins
écho dans leur cœur.»6 C’est une banalité d’affirmer que nous vivons une
période de mutations profondes. Le monde en général, et nos sociétés
européennes en particulier, connaissent des bouleversements importants.
Depuis plusieurs décennies notre département de l’Allier est caractérisé
par une démographie en décroissance et un vieillissement de la population.
Les métiers liés à l’agriculture ne font plus vivre autant de monde. La crise
financière et économique a mis en péril l’activité professionnelle dans de
nombreux secteurs de l’industrie, tandis que l’administration se restructure
et restreint de plus en plus son personnel. Les questions autour de l’avenir
de la planète sont de plus en plus présentes et rendent parfois l’avenir
sombre. A cela, il faudrait ajouter la fragilisation de la cellule familiale,
profondément ébranlée par de multiples facteurs.
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L’Église catholique
n’échappe pas à l’épreuve,
au sein de ce monde en crise.
Elle est nécessairement affectée
par ces changements, qu’on le
veuille ou non. Le diocèse de
les prêtres et les religieux-religieuses sont moins nombreux.
Moulins est évidemment marqué
par le vieillissement de la population. Tandis que les générations aînées
commencent à peiner et à diminuer leurs engagements par la force des
choses, les membres des plus jeunes générations se trouvent moins
nombreux et moins disponibles pour accepter des responsabilités. Le
vivier s’étant rétréci, les prêtres, les religieux et les religieuses sont moins
nombreux et la moyenne d’âge est élevée, comme dans le reste de la
population. Un regard plus aiguisé sur la réalité nous permet cependant
de percevoir des avantages à cette situation d’épreuve : les chrétiens sont
provoqués à des choix authentiques. Alors que, dans un contexte social
antérieur beaucoup de gens se laissaient porter par le flot dominant
sans se poser de question, aujourd’hui, être chrétien exige une adhésion
personnelle, conduit à marquer des priorités et à se donner les moyens
concrets de vivre sa foi. Nous ne pouvons que nous réjouir de cet appel à
prendre l’Évangile au sérieux !7
6. Concile Vatican II, constitution sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n° 1
7. « La situation critique qui est la nôtre nous pousse, au contraire, à aller aux sources de notre foi et à
devenir disciples et témoins du Dieu de Jésus-Christ d’une façon plus décidée et plus radicale » Lettre des
évêques de France au Peuple de Dieu, Aller au cœur de la foi, pages 11-12, cité par le Texte national pour
l’orientation de la catéchèse en france, page 20.
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Lettre du diocèse de Moulins
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Parvenus à cette étape, il nous faut
particulièrement prêter attention à la
manière d’opérer de Jésus pour nous faire
entrer dans le mystère pascal. Nous le
voyons en effet reprendre et commenter les
Écritures pour expliquer ce qui concerne
le mystère de sa passion, de sa mort et de sa résurrection : « Ne
fallait-il pas que le Messie souffrit tout cela pour entrer dans sa gloire ?
Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans
toute l’Écriture, ce qui le concernait » (Luc 24, 26-27). Regardez la façon
dont Jésus relie son histoire à celle des disciples. Voyez comment il leur fait
relire leur propre histoire à la lumière de la sienne, comment il les conduit
lentement à la reconnaissance, au double sens d’identification et d’action
de grâce. Nous serons également sensibles à la manière dont Jésus invite
les disciples à un acte de liberté : il se laisse retenir et reconnaître, mais
rapidement il s’efface, en demeurant présent dans le signe de l’Eucharistie.
Le chemin de dialogue dans lequel Jésus est discrètement mais réellement
présent conduit à une démarche personnelle de foi, qui se ratifie ensuite par
le lien à la communauté des apôtres restée à Jérusalem.
Dans la culture contemporaine qui est fortement
marquée par le primat du ressenti présent et le
zapping, il est urgent de renouer avec la tradition
de la relecture. De tous temps les croyants
ont pris des moments pour relire ensemble leur
histoire, afin d’y discerner la présence de Dieu. Il
nous revient encore de repérer les signes des temps,
comme dit le concile Vatican II, pour entendre les
appels de l’Esprit Saint et déterminer dans quelle
direction il convient de mobiliser nos énergies, de manière à correspondre au
mieux à notre vocation chrétienne dans ce monde. Le charisme de l’Action
catholique dont les intuitions sont mises en œuvre dans les mouvements avec
la pratique du « voir-juger-agir », ou la pédagogie ignatienne au service du
discernement, peuvent fournir une aide efficace pour opérer ce travail, en
faisant référence aux Écritures. Ainsi, ayant considéré la manière de faire
de Jésus avec les disciples d’Emmaüs, nous pouvons nous fixer des points
de repère et avancer au large8 dans une démarche d’annonce, en nous
donnant des orientations sur la manière de faire retentir la Bonne Nouvelle
qui est destinée à tous les hommes mais que beaucoup semblent ignorer.
8. « Jésus dit à Simon : Avance au large et jetez les filets pour prendre du poisson ! » (Luc 5, 4).
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Lettre du diocèse de Moulins
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Première orientation
Porter l’Évangile à tous les hommes,
« demande de se considérer nous-même
comme disciple en chemin à la suite
du Christ. »9 Les terres païennes sont
d’abord en chacun de nous et si la foi vient
à manquer autour de nous, c’est d’abord
parce que nous-mêmes nous ne sommes
pas suffisamment christianisés. N’oublions
jamais que l’annonce de la Parole de Dieu
se réalise d’abord par notre comportement. Le concile Vatican II rappelle
que le premier devoir des chrétiens, c’est le témoignage de vie : « Que
tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la
diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. »10
Si nous entretenons une relation authentique avec le Seigneur et si nos
attitudes, nos actions, nos engagements sont en cohérence profonde avec
l’Évangile, alors celui-ci peut aussi devenir Bonne Nouvelle pour ceux que
nous fréquentons.
Les traits caractéristiques de la
condition de disciple sont énoncés
très clairement dans le début des
Actes des apôtres.11 Appuyezvous sur ces quatre piliers pour
progresser dans la vie chrétienne :
l’accueil du témoignage des
apôtres, tel qu’il est consigné dans les Écritures et transmis par l’Église
depuis vingt siècles : « Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée
et nous portons témoignage » (1 Jean 1, 2) ; la communion fraternelle,
puisque Jésus nous confie la responsabilité de partager l’amour infini du
Père pour chacun : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous
les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes
disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jean
13, 34-35) ; la messe du dimanche, puisque Jésus nous fixe rendezvous chaque semaine pour se donner à nous : « Moi, je suis le pain vivant
descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.»
(Jean 6, 51) ; et la prière, selon la recommandation de l’apôtre Paul : « À
9. Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, page 48.
10. Décret sur l’activité missionnaire de l’Église Ad gentes, n° 36.
11. « Ils étaient fidèles à écouter l’enseignement des apôtres et à vivre en communion fraternelle,
à rompre le pain et à participer aux prières » (Actes 2, 42).
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Lettre du diocèse de Moulins
tout moment et pour toutes choses, rendez grâces à Dieu le Père, au nom
de Notre Seigneur Jésus Christ » (Ephésiens 5, 20).
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Deuxième orientation
Porter l’Évangile à tous les hommes,
c’est commencer par accueillir,
écouter et aimer le monde
d’aujourd’hui tel qu’il est, avec
ses ombres et ses lumières.
Nous devons à la fois apprendre à
reconnaître le germe divin qui est déposé dans l’homme12, mais aussi
jeter généreusement les semences du Royaume13. C’est la mission de tout
baptisé de témoigner et d’annoncer la foi qui le fait vivre. Nous parlons
beaucoup aujourd’hui d’une première annonce à porter. « Cette annonce
est appelée première parce qu’elle appelle à croire, et conduit au seuil
où va être possible une conversion. Elle travaille à éveiller le désir, elle
invite à un chemin de foi, elle suscite l’intérêt, mais sans attendre que la
personne à qui elle s’adresse ait déjà choisi de devenir disciple. »14
Un soin particulier devra être
porté à tous les moments où des
personnes, plus ou moins proches
de l’Église, sont en contact avec
elle, comme lors des demandes
de sacrements, ou à l’occasion
d’obsèques… et les célébrations qui
s’en suivent devront être l’occasion non seulement de vivre la dimension
communautaire dynamisante et fraternelle, mais aussi d’offrir une
catéchèse s’adressant à tous. La communauté chrétienne ne devant pas
simplement attendre qu’on vienne à elle, des propositions concrètes
seront à faire pour aller vers ceux qui ne demandent rien à l’Église mais
dont beaucoup cherchent un sens à leur vie. Pour cela différents moyens
peuvent être mis en œuvre :
- former à l’écoute, en particulier les personnes en responsabilité,
pour les rendre aptes à discerner les pas à proposer à ceux
qu’elles rencontrent ;
- développer l’accueil dans les églises, dans l’esprit de ce que
12. « L’Esprit Saint appelle tous les hommes au Christ par les semences du Verbe et la prédication de l’Évangile », Concile Vatican II, décret Ad Gentes, sur l’activité missionnaire de l’Église, n° 15
13. Voir les paraboles de Marc 4, 3-9 et 4, 30-32
14. Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse en France, p. 29
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propose la commission diocésaine de la Pastorale du tourisme15 ;
favoriser des rencontres de proximité pour échanger sur le sens
de la vie et les grandes questions d’aujourd’hui ;
mieux utiliser les outils de communication moderne ;
encourager l’engagement dans les structures civiles et ecclésiales...
Troisième orientation
Porter l’Évangile à tous les
hommes, c’est construire des
communautés chrétiennes
accueillantes, dynamiques,
vivantes, joyeuses,
rayonnantes et missionnaires.
L’Église n’existe pas pour ellemême, puisque, comme le rappelle
le concile Vatican II, elle est « en quelque sorte le sacrement, c’est-àdire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité
de tout le genre humain. » 16 Le regroupement des anciens clochers est
une chance pour conjuguer de manière renouvelée la proximité et le
sens de l’appartenance à un diocèse. Le défi qui se présente à nous
est délicat, car d’un côté il nous faut fuir la tentation du centralisme,
qui conduirait à s’éloigner de la population. D’un autre, il nous faut
craindre l’écueil du repli sur soi, qui nous ferait perdre tout dynamisme
missionnaire. Nous avons à acquérir à frais nouveaux le sens du diocèse,
en découvrant que celui-ci n’est pas une structure administrative, mais
l’expression plénière de l’Église universelle, autour d’un successeur
d’apôtre. Concrètement cela invite à une participation plus large à tous les
grands événements diocésains, tels que : appel décisif des catéchumènes
adultes, messe chrismale, ordinations diaconales et presbytérales,
pèlerinages diocésains, vœux diocésains, rassemblements locaux en
présence de l’évêque, etc. Mais cela implique aussi de se montrer inventifs
et audacieux pour être fidèlement présents au plus près, de manière
quotidienne, pour témoigner, annoncer, célébrer et servir ceux et celles
au milieu desquels nous vivons.
15. « L’art n’est pas seulement un patrimoine du passé. Il est aussi un carrefour culturel de la tradition vivante qui nous relie aujourd’hui à l’Évangile », Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France,
p. 59.
16. Constitution dogmatique sur l’Église Lumen Gentium, n° 1
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Quatrième orientation
Porter l’Évangile à tous les hommes,
c’est reconnaître que l’amour
de Dieu nous précède, en
rendre grâce et le célébrer. La
liturgie rassemble les chrétiens en
communauté au nom du Seigneur, au-delà des différences d’âges, des
milieux sociaux, des sensibilités personnelles. Cela commence par la prière
en famille et doit se concrétiser aussi par l’expression visible d’une vie
chrétienne dans un village ou dans un quartier où résident des chrétiens.
L’Eucharistie n’étant pas l’unique expression de la prière commune,
il y a lieu d’inventer des rassemblements pour partager la méditation
des Écritures, prier le chapelet, faire un chemin de croix, organiser un
temps d’adoration eucharistique, prier la liturgie des heures (offices de
laudes, vêpres ou complies). Nos églises, souvent fort bien restaurées et
entretenues par les communes, ne doivent rester ni fermées ni vides !
Enfin il nous revient de valoriser le sens
du dimanche, comme marque spécifique
de la vie chrétienne avec, au cœur, la
célébration de l’Eucharistie. Le matérialisme
et l’individualisme ambiants nous ont conduits
à affaiblir le sens du dimanche. À cet égard,
nous avons à recevoir des leçons d’autres
communautés chrétiennes, en particulier des
jeunes Églises d’Afrique. Soulignons aussi
que c’est toute l’assemblée paroissiale qui doit
être sensibilisée et présente aux grandes étapes qui marquent l’initiation
chrétienne des enfants, des jeunes et de ceux qui, adultes, découvrent
ou redécouvrent la foi, en particulier dans les temps de célébration des
trois sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, confirmation et
communion.
Pour mettre tout cela en œuvre, il est indispensable que chaque
paroisse se fixe des orientations pastorales prioritaires pour
plusieurs années, en fonction de l’histoire locale et des besoins
identifiés. Un dialogue doit s’instaurer entre l’équipe d’animation
paroissiale, les responsables de services et mouvements et le conseil
pastoral. La réflexion en conseil pastoral doit aboutir à fixer des
objectifs d’année, qui pourraient se décliner autour de quatre verbes :
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Lettre du diocèse de Moulins
croire, célébrer, annoncer, servir.
Bien sûr, cela se fera en concertation avec
le service diocésain de catéchèse et du
catéchuménat, qui « est au service des
communautés locales en leur fournissant
de l’expertise catéchétique, des documents
pédagogiques, de l’aide au discernement
des situations, du soutien aux initiatives
et de la formation » et qui « doit aussi
coordonner les efforts des uns et des
autres, faire circuler l’information,
organiser des partenariats. »17. Ce service
a élaboré le document Orientations diocésaines pour l’annonce
de la foi, la catéchèse et l’initiation chrétienne – catéchèse
pour tous – tous acteurs de la catéchèse, destiné à vous aider à
approfondir la réflexion et à mettre en œuvre les orientations fixées par
cette lettre pastorale.
Dans le diocèse se vivent des initiatives diverses et souvent fructueuses
avec le service « Église pour le monde », les cours alpha, les cellules
paroissiales d’évangélisation, les mouvements d’Action Catholique, en
particulier avec la Mission en Monde rural, et la Mission ouvrière sur les
quartiers populaires, les Prêtres de la mission (Lazaristes) qui proposent
des missions paroissiales, la communauté de l’Emmanuel… On aura
le souci d’évaluer ces initiatives et de les articuler avec les orientations
diocésaines, inscrites elles-mêmes dans le choix fait par les évêques de
France de la pédagogie d’initiation.
17
Pour conclure, accomplissez paisiblement
mais avec zèle ce que vous avez à faire
pour servir le Royaume de Dieu et ne vous
laissez pas troubler par ceux qui jugent tout
à partir des chiffres. Il faut nous libérer de
ce regard qui n’estime les réalités qu’en
termes de quantités, de pourcentages et
de résultats. Nous ne devons pas oublier
que notre maître, le Christ, est passé par la
croix qui fut jugée « scandale pour les juifs
et folie pour les païens ».18 Nous ne devons
17. Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, p. 99
18. I Corinthiens 1, 23
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Lettre du diocèse de Moulins
pas perdre de vue non plus que l’évangélisation est partie du témoignage
d’un tout petit groupe, réalité marginale dans la société de l’époque.
N’est-ce pas finalement notre foi et notre espérance chrétienne
qui se trouvent mises à l’épreuve, mais purifiées ? Souvenez-vous
simplement des recommandations de saint François de Sales : « N’ayez
nul souci si votre travail sera suivi du fruit que vous en prétendez, car
ce n’est pas à vous que l’on demandera le fruit, mais seulement si vous
vous serez employés fidèlement à bien cultiver ces terres stériles et
desséchées ; on ne vous demandera pas si vous avez recueilli,
mais seulement si vous avez eu soin de bien ensemencer. »19
† Pascal Roland
évêque de Moulins
14 septembre 2010
« Que tous [les chrétiens] le sachent, leur premier et leur
plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de
vivre profondément leur vie chrétienne. »
(Décret du Concile Vatican II)
19. Cité (en respectant la langue du XVIIe siècle !) dans Les amis des monastères, n° 163, juillet 2010, p.11.
11
« Évangéliser est la grâce et la vocation propre de
l’Église, son identité la plus profonde. Elle existe
pour évangéliser », écrivait le pape Paul VI en 1975.
Soucieuse d’être fidèle à sa mission, l’Église veille
constamment à entretenir l’impulsion évangélisatrice.
C’est ainsi que, dans les années récentes, les évêques
de France ont publié deux documents destinés à
stimuler les communautés chrétiennes. Il s’agit de
Proposer la foi dans la société actuelle (1996) et Aller
au cœur de la foi (2003). De leur côté, les instances
romaines ont publié un nouveau Directoire général de
la catéchèse (1997). Celui-ci a donné lieu à la rédaction
d’un Texte national pour l’orientation de la catéchèse
(2006), qui a été suivi d’un congrès national Ecclesia
2007. Il restait à chaque évêque de publier un texte
d’orientation de la catéchèse pour son diocèse.
Mgr Roland
Éditeur : Diocèse de Moulins - Maison Saint-Paul - 20, rue Colombeau - 03008 Moulins - catholique-moulins.cef.fr
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