MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE DANS LES BÂTIMENTS ______________________________________________________________________________________________
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BE 9 021 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique
2.1.1.1 Parois opaques
Pour toutes les parois opaques, la plupart des isolants employés
doivent leur faible conductivité thermique à la présence d’air empri-
sonné dans leur masse :
— soit sous forme de bulles fermées (mousse expansée) ;
— soit sous forme d’un entrelacs de fibres, ce qui leur confère
une grande légèreté, mais une résistance mécanique faible les ren-
dant impropres au support de charges.
Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) classe les
parois, en fonction de leur coefficient
K
, en neuf classes. Ce coeffi-
cient augmente de classe en classe avec une progression d’environ
0,3 W · m−2 · K−1 :
— la classe I va de 1 à 1,3 W · m−2 · K−1 ;
— la classe IX va de 3,41 à 3,7 W · m−2 · K−1.
2.1.1.1.1 Construction neuve
■Mur homogène
Le mur est construit en employant des matériaux suffisamment
isolants pour en limiter l’épaisseur à une valeur acceptable.
Pour un mur de classe IV (1,9 à 2,1 W · m−2 · K−1), le tableau 2
donne, en fonction du matériau utilisé, une épaisseur
e
de matériau
à mettre en œuvre.
(0)
Seuls les matériaux très isolants sont
encore employés dans ce mode de construction.
■Mur hétérogène
Le mur est composé d’une paroi support, généralement en béton,
doublée de parois isolantes ; ce type de réalisation est très employé
actuellement, car il permet des isolations de haut niveau avec une
épaisseur faible et un coût raisonnable. On y parvient :
— par construction au moyen de matériaux différents accolés ;
— par montage d’éléments composites préfabriqués.
En cours de mise en œuvre, un contrôle du bon raccordement des
différents éléments isolants est indispensable. Dans les deux cas,
une attention particulière devra être accordée à certains points de
grande transmission thermique (abouts de dalle ou de refends,
poteaux, linteaux de poutres, balcons, bardeaux d’acrotères, etc.),
que l’on nomme
ponts thermiques
, afin d’en limiter les déperdi-
tions.
2.1.1.1.2 Construction existante
■Isolation par l’extérieur (prix de revient en 2000 de l’isolation par
l’extérieur : de 500 à 800 F/m2)
Sur le plan technique, c’est la façon la plus satisfaisante de procé-
der car :
— elle assure une isolation complète et supprime la plupart des
ponts thermiques ;
— elle conserve une bonne inertie au local.
Par contre, elle modifie souvent l’aspect de la façade.
Sur le plan économique, cette solution est onéreuse et nécessite
la mise en place d’un échafaudage ; elle est donc difficilement renta-
ble sauf si un ravalement de façade s’impose.
On y parvient de différentes façons :
— par un isolant en plaques collées au mur ou empalées sur des
tiges ; le tout est alors protégé par un
bardage
(tôles métalliques ou
plastiques, ardoises, bardeaux, etc.) fixé à distance sur une ossature
afin qu’une lame d’air permette la respiration du mur ;
— par un isolant en plaques collées au mur et recouvertes d’un
enduit plastique armé de toile de verre ;
— par revêtement d’un isolant projeté, plus épais qu’un simple
enduit de façade.
■Isolation par l’intérieur (prix de revient en 2000 de l’isolant posé :
de 250 à 400 F/m2)
La réalisation de l’isolation, techniquement plus accessible et
moins onéreuse que la précédente, rencontre d’autres
inconvénients :
— elle diminue la surface du local ;
— elle nécessite la réfection de la décoration intérieure ;
— elle dérange les occupants ;
— elle diminue l’inertie thermique du local, ce qui rend plus diffi-
cile la régulation de son chauffage.
On a le choix entre deux techniques :
— des plaques en plâtre intégrant l’isolant et le parement ;
— un isolant caché par une cloison en carreaux de plâtre ou de
briquettes, ce qui conduit à des épaisseurs plus grandes.
Dans les deux cas (isolation par l’extérieur ou l’intérieur) pour une
construction existante, l’isolation de l’ensemble des murs n’est pas
toujours nécessaire. Un calcul des déperditions permet souvent de
limiter cette action aux façades Nord ou ventées, surtout si ce sont
des murs pignons dépourvus de fenêtres, cas où la mise en œuvre
de l’isolation est beaucoup plus facile.
2.1.1.1.3 Terrasses
Deux techniques sont employées :
— un isolant placé sous l’étanchéité soit directement sur le plan-
cher support, soit directement sous l’étanchéité ;
— un isolant placé au-dessus de l’étanchéité. Seuls certains iso-
lants peuvent convenir.
Les déperditions du dernier étage d’un bâtiment dépendent forte-
ment de cette isolation et sa mise en place facilite l’équilibrage ther-
mique de l’installation.
2.1.1.1.4 Combles
S’il s’agit de combles perdus, l’isolation sur plancher est
préférable : la surface est plus faible, la pose est plus facile et l’iso-
lant est moins exposé à se détériorer ; de plus, la ventilation des
charpentes reste bien assurée. On utilise alors très généralement
des fibres minérales en rouleaux.
S’il s’agit de combles habités, l’isolant est placé sous la toiture et
protégé de la condensation par un pare vapeur (feuille étanche en
plastique) placé sous l’isolant. On utilise alors soit des isolants de
fibres minérales en rouleaux placés sous le rampant, soit des pla-
ques de mousse expansée.
Tableau 2 – Conductivité thermique et épaisseur
équivalente pour divers matériaux de construction
Matériau Conductivité
λ
(W · m−1 · K−1)
Épaisseur
e
(cm)
Granit ........................................... 3,5 170
Calcaire ........................................ 1,5 70
Maçonnerie tout venant ............. 0,9 40 à 50
Béton banché .............................. 0,6 30
Béton en blocs :
– creux ......................................... 0,45 22
– alvéolaires ................................ 0,38 20
Briques :
– pleines ...................................... 0,5 25
– creuses ...................................... 0,42 20
Bois .............................................. 0,15 7 à 8
λ
045
W
·
m
1
Ð
·
K
1
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,
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