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Rapport d’activité 2013 du projet P1125
MOdélisation Cinétique de Plasmas sur Supercalculateur dans le
contexte de sources d’ions- MOCIPS
Ce projet est dédié à l’étude du fonctionnement d’une source d’ions de type propulseur
de Hall. Ces moteurs possèdent une géométrie cylindrique. Le plasma est créé entre deux
cylindres concentriques dont les parois sont constituées de matériaux céramiques. Une
cathode extérieure fournit le courant électronique nécessaire d’une part à l’amorçage du
plasma et d’autre part à la neutralisation du faisceau ionique afin que le satellite ne se charge.
Une différence de potentiel est appliquée entre une anode située au fond du canal et la cathode
externe. La particularité de ce type de propulseur est de ne pas utiliser de grilles extractrices
pour extraire les ions de la décharge. Un champ magnétique est utilisé afin de baisser la
conductivité dans le plasma pour faire pénétrer le champ électrique au cœur du plasma, ce qui
va permettre de chauffer les électrons et d’extraire les ions du canal. Le xénon, gaz neutre
facilement ionisable, est injecté à travers l’anode.
Ces propulseurs sont utilisés dans le domaine spatial pour le maintien en poste ainsi que
les transferts d’orbites de satellites ou de sondes. Leur intérêt majeur réside dans une
utilisation moindre de carburant contrairement aux solutions plus coûteuse de type chimique.
Pourtant, malgré 40 années de recherche et de nombreuses expériences en vol qui ont prouvé
leur efficacité, il reste de nombreuses zones d’ombre dans leur fonctionnement. En particulier,
le transport des électrons à travers la barrière de champ magnétique est mal compris. Nos
efforts visent donc à travers la simulation numérique à clarifier la physique responsable de ce
transport.
La géométrie du domaine de calcul est présentée sur la Figure 1a. La taille du domaine
est de 4 cm (suivant x) par 2 cm (suivant y). Notre modèle est basé sur une approche de type
PIC (« Particle-In-Cell ») qui consiste à coupler les équations du mouvement des particules
chargées (électrons et ions xénon une fois chargé) à l’équation de Poisson qui permet de
calculer le champ électrique. Le champ magnétique est supposé appliqué ; le champ
magnétique induit par le plasma est négligeable. Seuls les électrons sont impactés par la
présence du champ magnétique. Les ions du fait de leur plus large masse ne sont pas
magnétisés. Notre modèle décrit les dimensions azimutale et axiale. Notons que nous ne
résolvons pas tout l’azimut mais seulement une partie de celui-ci afin de réduire le temps de
calcul. Des conditions périodiques sont appliquées pour les particules et le potentiel électrique
sur les frontières nord et sud (voir Fig. 1b). Les électrons sont injectés à travers le plan
cathodique situé à x = 4 cm suivant une fonction de distribution maxwellienne dont la
température est de 2 eV. Les conditions aux limites pour les plans x = 0 et x = 4 cm sont de
type Dirichlet ; avec à un potentiel de 300 et 0 V, respectivement. Les particules chargées
sortant du domaine de simulation à travers les frontières est et ouest sont éliminées. Le
nombre d’électrons à injecter à chaque pas de temps est calculé à partir de la différence de
charges quittant le domaine de simulation. Le champ magnétique est dirigé suivant la
direction z perpendiculaire au domaine de calcul. Un système d’équations de type fluide à une
dimension est utilisé pour calculer le transport des atomes de xénon. Le plan de sortie
positionné à x = 2.5 cm correspond au pic de champ magnétique. Uniquement des collisions