LE MONDE DES DONS ET DES TRANSPLANTATIONS DES OS

LE MONDE
DES DONS ET DES
TRANSPLANTATIONS
DES OS, DE LA CORNÉE
ET DE LA PEAU

« Une vie, plusieurs dons » est un outil de formation
conçu pour éduquer les jeunes du deuxième cycle
du secondaire à l’importance vitale des dons
d’organes et de tissus et des transplantations.
Il éclaire le drame, la générosité et la promesse
salvatrice du don et de la transplantation.

2 Vous ne pouvez même pas imaginer la douleur des
patients qui souffrent de brûlures.
Un nouvel espoir au Centre de traumatologie de Sunnybrook
4 À votre tour...
a) Profil de travail
b) Recherche et présentation
c) Enquête
5 Ces os, ces os, ces longs os…Et n'oubliez pas les tissus :
La Rubinoff Bone and Tissue Bank de l'hôpital Mount
Sinai à Toronto
8 À votre tour...
a) Partager des faits intéressants
b) Lettre à l'éditeur
12 Auparavant aveugles, maintenant ils peuvent voir…
Les banques d'yeux du Canada et l'histoire de Joe Fleming
14 À votre tour...
a) Rechercher des informations pour rédiger un discours
b) Rédiger un discours
c) Créer des affiches qui inspirent
18 Tissus cardio-vasculaires – Valvules cardiaques et péricarde

2
Nombreux sont ceux qui se font tatouer la peau avec
des expressions et des images qui ont une signification
personnelle. On consacre même maintenant des séries
télévisées à l'art du tatouage. Nous accordons beaucoup
d'attention à notre peau en l'enduisant de lotions, de crèmes,
d’huiles, de masques, en lui faisant subir des liftings et
d’autres traitements. Mais la peau ne couvre pas notre corps
juste pour faire de nous un bel homme ou une jolie femme. La
peau a une fonction essentielle : elle régule la température
interne de notre corps. Elle maintient l'équilibre de l'eau dans
notre corps, elle nous protège des rayons du soleil et elle tente
de nous garder à distance des traumatismes et des infections.
Notre peau est une sentinelle vigilante, un sergent personnel
que l'on a sous la main pour repousser les intrus bactériens ;
elle fait de son mieux pour nous protéger d'une quantité
de maladies de la peau. Elle fournit également une barrière
contre les traumatismes, les abcès de la peau, les violents
assauts et diverses sortes de brûlures. C'est une mission
importante qui est confiée à un organe si délicat ; notre peau
n'est en fait épaisse que de 4 ou 5 mm. Mais ce qu'elle perd en
épaisseur, elle le gagne en surface. Si nous pouvions sortir de
notre peau pour couvrir le sol comme le ferait un tapis, elle
occuperait au total 2 mètres carrés.
Si l'on pouvait dresser la liste de toutes les douleurs qu’une
personne peut éprouver, la douleur la plus insoutenable
qui arriverait en tête serait une blessure par brûlure. Les
brûlures flétrissent la peau qui se craquelle. Nous avons tous
fait l'expérience de toucher un fourneau par accident. Une
nanoseconde suffit pour retirer les doigts du feu, réagissant
à la douleur cinglante sur le coup. Quelques jours suffisent
pour la guérison de ce type de brûlure, la peau s'apaise et
la vie reprend son cours. Mais certaines personnes n'ont pas
autant de chance ; elles souffrent de brûlures à la miction
à cause de casseroles d'eau bouillante ou de poêles à frire
qui se sont renversées. Les blessures électriques sont très
courantes, non seulement lors des projets de rénovation d'une
maison mais aussi dans les situations où les travailleurs de
Hydro touchent des fils énergisés et subissent des brûlures
électriques. Les produits chimiques mal conditionnés
provoquent souvent des incendies chimiques. On pourrait
également parler des brûlures dont souffrent certaines
personnes lorsqu'une maison ou un appartement prend feu.
Les brûlures du troisième degré représentent un choc tel que
nous pouvons en mourir.
Si l'on vous demandait de donner de la peau, vous vous
interrogeriez certainement sur la procédure nécessaire et
comment ce don serait utilisé pour aider d'autres personnes.
Les blessures par brûlure arrivent tous les jours ; les brûlés
souffrent de brûlures du premier, du deuxième et du
troisième degré.
Chaque catégorie de brûlures met en évidence le degré du
dommage fait à la peau. Une brûlure du premier degré est la
catégorie la moins problématique pour la peau ; une blessure
du troisième degré qui couvre une partie importante du corps
peut entraîner la mort d'une personne. Même si un patient
victime de brûlure survit, les médecins doivent généralement
le placer en coma médical pour soulager une partie de la
douleur. Pour traiter un patient, il faut pouvoir greffer de
la peau (allogreffe cutanée) d'un donneur décédé.
Malheureusement, au Canada, la plupart des allogreffes
cutanées utilisées sur les patients doivent être commandées
à l'étranger. Le problème ne vient pas de ce que les gens
résistent à faire des dons de tissus cutanés après leur mort ;
en fait, très peu de gens ont connaissance de ce besoin. Même
parmi les personnes qui ont entendu parler des dons de peau,
beaucoup d'idées fausses circulent concernant la façon dont
on en guérit et peu de gens comprennent comment cela peut
aider des personnes dans le besoin.
Toute personne qui est décédée, de 14 à 75 ans, peut être
un donneur de peau. Il est vital qu'une victime de brûlures
Vous ne pouvez même
pas imaginer la douleur :
Les patients brûlés trouvent
un nouvel espoir au Centre de
traumatologie de Sunnybrook

3
reçoive une allogreffe cutanée d'un donneur pour couvrir les
zones affectées pendant qu'elle essaie de guérir et de se créer
une nouvelle protection pour le corps. L'allogreffe cutanée
venant d'un donneur peut également aider un patient à éviter
l'infection et la perte de fluides pendant qu'il développe sa
nouvelle peau ; en général, une nouvelle croissance de peau
apparaît en l'espace de deux à trois semaines. Pendant que la
victime brûlée est placée sous sédatifs, l'allogreffe cutanée
d'un donneur est déposée sur les zones affectées. Aucun
prélèvement de la peau n'est effectué à partir du visage ou
du cou d'un donneur. Les prélèvements sont effectués sur les
zones qui ne sont pas visibles, dans le but de respecter les
souhaits de la famille du donneur que le cercueil puisse être
ouvert au moment des funérailles. La peau utilisée sur un
patient est extrêmement fine, environ de l'épaisseur d'une
feuille de papier ciré. La famille et les amis qui viennent faire
leurs adieux à l'être cher décédé n'aurait jamais idée que cette
personne a pu faire un don de tissus.
Si vous décidez d'enregistrer votre promesse de don avec
l’Assurance-santé de l’Ontario ou de signer une carte de
donneur, évoquez le sujet à votre famille. Vous pourriez
sauver une ou plusieurs vies. Parfois, l'allogreffe cutanée
d'un donneur est utilisée sur plusieurs patients. Dans les cas
graves, l'allogreffe cutanée du donneur peut être réservée à
une seule personne dans le centre des brûlés. Vous pouvez
vraiment sauver une vie.
Un patient a été amené au Sunnybrook Heath Sciences
Centre, le corps à 70 % couvert de brûlures. Pendant les
trois mois où il a demeuré dans le service des brûlures, il a
subi 15 opérations différentes et il est resté quatre mois de
plus en tant que patient hospitalisé en réadaptation. Après
avoir enduré des traitements douloureux pendant la moitié
d'une année, le patient dut subir deux autres opérations et
consacrer deux années supplémentaires à des traitements
dispensés dans une clinique de patients externes. Aujourd'hui,
il s'est réintégré dans un monde à l'extérieur de l'hôpital et il
a repris son rôle de mari et de père. Il lui fallut une force de
caractère surhumaine combinée à une résistance physique
et émotionnelle phénoménale pour endurer les douleurs
continuelles des chirurgies en série.
Il n'est pas surprenant de réaliser que les médecins
s'attachent fort à ceux dont ils ont la responsabilité. Dr
Karen Cross, plasticienne, ne montra aucune photo de la
progression de son patient lors d'un séminaire qu'elle anima
pour le Réseau Trillium pour le don de vie. Mais elle conclut
sa conférence en projetant une simple photo sur un mur de
la salle de conseil de l'agence. La photo montrait son patient
assis en compagnie de sa famille et tous avaient les bras
levés pour crier au triomphe. Ce fut un moment extrêmement
émotionnel pour Karen Cross, elle qui avait, jour et nuit,
passé tant de temps aux côtés de son patient. Elle demeura
silencieuse un moment, en observant la photo sur le mur.
Cette femme chirurgien extrêmement compétente cligna des
yeux sur ses larmes presque naissantes, ravala sa salive puis
rappela à tout le monde dans la pièce : « Nous sommes dans
une situation absolument critique pour nous occuper de nos
patients brûlés. Les pompiers professionnels de l'Ontario
nous aident énormément, particulièrement avec les coûts de
la banque de tissus, mais nous devons sans arrêt faire face à
une situation où le besoin d'allogreffes cutanées excède ce qui
est à notre disposition. »
Dr Karen Cross et Dr Manuel Gomez, leader de l'équipe de
la Skin Bank et associé de recherche, se consacrent sans
aucun doute au Ross Tilley Burn Centre. Il existe d'autres
centres de brûlés dans la province, entièrement dévoués
aux soins des blessures par brûlure. Vous pouvez les aider
à transformer des centaines de vies en signant une carte de
donneur, en discutant du travail des centres de brûlés avec
votre famille et en informant tous ceux que vous connaissez
de nos besoins pour d'autres donneurs de peau. Peu d'entre
nous ont l'occasion de faire une différence radicale dans ce
monde. Vous, vous pouvez le faire. S'il vous plaît, faites une
différence.
BRÛLURE DU PREMIER DEGRÉ
BRÛLURE SUPERFICIELLE
BRÛLURE DU SECOND DEGRÉ
BRÛLURE PARTIELLE EN ÉPAISSEUR
BRÛLURE DU TROISIÈME DEGRÉ
BRÛLURE SUR TOUTE L'ÉPAISSEUR
Dr Manuel GomezUne victime de brûlures avec sa femme et son enfant