sources d’entrées et de sorties de devises. De plus, la balance des paiements présente un intérêt pour
la politique économique, c’est un indicateur dont disposent les responsables économiques et
monétaires d’un pays. La tenue de balance des paiements est donc liée à l’augmentation du rôle de
l’Etat. Concernant la France, avant 1945 les autorités ne publiaient pas de balance des paiements.
Seules des statistiques douanières permettaient de connaître les opérations entre le France et
l’extérieur. C’est en 1945 que les autorités françaises ont pour la première fois dressé une balance des
paiements complète, pour surveiller le niveau des réserves en or et en devises, et pour faire face aux
besoins d’informations statistiques des planificateurs.
En France dès l’origine, la Balance des Paiements a été mise en place par le Fonds de
stabilisation des changes qui centralisait toutes les opérations réalisées avec l’extérieur et autorisait
ou non les transferts de devises. On était dans une période où existait un contrôle des changes sévère.
Depuis la suppression de ce Fonds en 1959, c’est la Banque de France qui élabore la Balance des
Paiements, en utilisant deux sources statistiques principales : les douanes et les banques qui doivent
transmettre à la Banque de France les récapitulatifs de leurs opérations avec l’étranger.
Le FMI a proposé en 1948 une méthode d’établissement de la Balance des Paiements qui a
inspiré l’ensemble des pays adhérents à cette organisation. Cette organisation internationale a édité
un Manuel de la Balance des Paiements.
3) Une comptabilité en partie double :
La Balance des Paiements se présente sous la forme habituelle d’un document comptable : pour
chaque opération, on trouve un flux créditeur, un flux créditeur et un solde.
La partie double est un principe fondamental de toute comptabilité. Toute transaction doit être
comptabilisée deux fois : une fois suivant sa nature économique (biens, services, capitaux), et une
fois suivant le mode de règlement (devises, crédit, etc.). La 1
ère
correspond à l’enregistrement de
l’opération elle-même, c’est l’opération autonome. La 2
ème
correspond à son financement, c’est
l’opération induite.
En effet, dans une économie monétaire, tout acte économique a une traduction monétaire. La
comptabilité enregistre l’un et l’autre. Chaque transaction est donc inscrite deux fois : une fois au
crédit, une fois au débit. Cette règle de la partie double ne connaît aucune exception, même en cas de
dons ou d’annulation de dettes.
NB : il existe cependant deux différences avec la comptabilité d’entreprise :
- la balance des paiements n’a pas pour mission de calculer un bénéfice ou une perte.
- l’ordre de présentation débit/crédit est inversé :
Balance des paiements Comptabilité d’entreprise
Crédit Débit Débit Crédit
4) La signification des termes crédit et débit :
De manière arbitraire, les montants enregistrés dans la colonne « crédit » sont affectés d‘un
signe + et les montants enregistrés dans la colonne « débit » sont affectés d’un signe –. Les termes de
crédit et débit n’ont pas de relations directes avec le sens qu’ils ont dans le langage de tous les jours.
Il faut bannir les connotations positives ou négatives associées à ces vocables. Le critère
d’enregistrement des opérations au crédit et au débit est une affaire de convention.
Alors justement, qu’inscrit-on au crédit et au débit ?
Une note d’information de la Banque de France apporte l’explication suivante : « Un chiffre +
(crédit) traduit une diminution des avoirs, qu’ils soient réels, financiers ou monétaires, tandis qu’un
chiffre – (débit) traduit une augmentation. (…) En conséquence, les diminutions d’actifs sont
retracées au crédit et les augmentations d’actifs au débit. Ces principes sont applicables pour toutes
les catégories d’actifs. »