OBJECTIFS
Étudier les grands projets politiques et économiques d’union de l’Europe, les débats et les oppositions qu’ils
suscitent (supranationalité, fédéralisme).
Connaître les réalisations dans le domaine de la construction européenne.
Comprendre que la question européenne a évolué à la fin de la guerre froide.
PROBLEMATIQUE
Comment a évolué au XXe siècle l’idée d’une coopération entre les pays d’Europe ? Par quelles réalisations
s’est-elle traduite ?
1. De l’idée à la concrétisation d’une association entre les pays d’Europe
L’idée d’une union en Europe est ancienne
L’idée d’unité européenne n’est pas nouvelle : elle émerge de la fin du Moyen Âge au XIXe siècle sur le
sentiment que les pays européens partagent une communauté de destins. Les premiers projets d’« États-Unis
d’Europe » sont formulés, mais ils restent cantonnés à des sphères étroites.
Les deux conflits mondiaux, qui divisent entre eux les pays d’Europe, sont perçus comme fratricides (entre
frères). Pour éviter qu’ils se reproduisent, des hommes défendent l’idée d’une union politique entre les pays
européens. Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères de la France, est le premier dirigeant politique à
proposer officiellement la création d’une organisation européenne en 1929. Mais dans les années 1920, le
continent est morcelé politiquement et affaibli par la crise économique, et les projets ne voient pas le jour.
La concrétisation du projet européen à la fin de la guerre
C’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que la première forme d’association entre les pays européens
est créée. Six pays (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Italie, France) fondent la CECA
(Communauté Économique du Charbon et de l’Acier). Objectif : rassembler les constructions stratégiques
pour l’armement et pour la reconstruction des pays dévastés par la guerre pour garantir la paix.
Les mêmes pays décident en 1957 de former une association plus aboutie et signent, avec les traités de
Rome, la création de la CEE (Communauté Économique Européenne) en 1957. Celle-ci prévoit la mise en
place d’institutions communes et d’un marché commun.
Pendant la guerre froide, la CEE accueille quelques nouveaux pays, tous appartenant au bloc occidental :
(Royaume-Uni en 1973, Grèce en 1981, Espagne et Portugal en 1986).
Les débats sur la nature du projet européen
Depuis les premières idées d’association entre les pays d’Europe, deux grands projets s’opposent :
oLes fédéralistes visent la création d’un État européen (les « États-Unis d’Europe »), avec un
gouvernement commun. Les États transfèrent leur capacité de décision dans certains domaines. C’est ce
qu’on appelle un État supranational ou une fédération.
oLes souverainistes cherchent uniquement à renforcer la coopération entre des gouvernements qui gardent
leur souveraineté, c’est-à-dire leur capacité de décision.
2. L’évolution de la question européenne à la fin de la guerre froide.
Une nouvelle situation en Europe, à la fin de la guerre froide, permet l’élargissement
Pendant la guerre froide, le continent européen était divisé en deux, séparé par le rideau de fer. L’Europe de
l’Est appartenait au bloc soviétique et l’Europe de l’Ouest, au bloc occidental. En 1989, la chute du mur de
Berlin, puis la dissolution de l’URSS, marque la fin de cette division.
Les pays qui étaient restés neutres pendant la guerre froide (pays scandinaves) et les pays qui appartenaient au
bloc soviétique, cherchent petit à petit à participer à la construction européenne : Autriche, Suède, Finlande en
1995, Allemagne réunifiée, 10 pays d’Europe centrale et orientale en 2004 et 2007, Croatie en 2013. On
appelle cette dynamique l’élargissement.