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3) De l’AELE aux premiers élargissements de la CEE (1960-1986)
L’association européenne de libre-échange (AELE), créée par le Royaume-Uni en 1960 pour
concurrencer la CEE, montre rapidement ses limites et cherche à se rapprocher de la CEE peu
après sa naissance. En 1963 et 1967, le Général De Gaulle refuse l’adhésion de la Grande-
Bretagne à la CEE considérant que ce pays est le « cheval de Troie » des Etats-Unis. Le veto
français est levé en 1969 et le poids international de la CEE est renforcé avec l’admission du
Royaume-Uni, du Danemark et de l’Irlande en 1973. Cet élargissement au nord de l’Europe
est complété par une extension de la CEE vers le sud pour stabiliser politiquement des pays
économiquement en retard, mais tout récemment libérés de régimes autoritaires. Ainsi la
Grèce intègre la CEE en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986.
L’INTÉGRATION EUROPÉENNE DEPUIS 1989
A) L’élargissement : jusqu’où? Comment l’Union européenne s’est-elle élargie vers
l’est et quelles sont les étapes de ce processus ?
1) La fin de la guerre froide : un contexte favorable
Pendant la période de la guerre froide, les peuples d’Europe centrale et orientale n’ont pu
rejoindre les Communautés européennes. Avec la suppression du rideau de fer en 1989 cette
frontière qui séparait l’Europe disparaît.
Les anciens membres du CAEM (Conseil d’assistance économique mutuelle ou Comecon)
ainsi que les ex-républiques soviétiques devenues indépendantes désirent rejoindre la CEE qui
soutient la transition vers la démocratie et l’économie de marché avec des moyens importants.
En 1990, l’ancienne RDA est absorbée par la République fédérale d’Allemagne, membre
fondateur des Communautés européennes. La rapidité de la réunification allemande ne permet
pas aux nouveaux Länder de profiter d’une période transitoire avant d’être intégrés dans
l’Union européenne.
2) Trois vagues d’adhésion
L’intégration de l’Autriche, de la Suède et de la Finlande le 1er janvier 1995 ne pose
pratiquement aucun problème puisque ces pays remplissent déjà tous les critères économiques
et politiques exigés des nouveaux membres.
L’élargissement vers les anciens pays communistes de l’Europe centrale et orientale par
contre est plus compliqué. Au sommet de Copenhague (1993), les chefs d’Etat et de
gouvernement de la CE (transformée en Union européenne après le traité de Maastricht)
fixent les critères d’adhésion pour les nouveaux membres (critères de Copenhague). Pour
entrer dans l’UE, il faut accepter l’ « acquis communautaire » (c’est à dire l’ensemble des
droits déjà en vigueur dans l’UE), être un Etat démocratique, respecter les droits de l’Homme
et avoir une économie de marché capable de faire face à la libre concurrence au sein de l’UE.
Les négociateurs incluent deux îles de la Méditerranée (Chypre et Malte) dans le processus
d’adhésion. Les négociations d’adhésion avec la Turquie bien qu’entamées sont loin
d’aboutir. Le 1er mai 2004, dix nouveaux membres rejoignent l’Union européenne (Chypre,
Malte, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie,
Hongrie). Pour des raisons économiques et politiques, la Bulgarie et la Roumanie ne sont
admises que le 1er janvier 2007.