Calcul économique d’orientation L e calcul économique d’orientation conduit dans le cadre de l’étude du potentiel géothermique du département de l’Hérault vise à fournir des ordres de grandeurs de rentabilité de projets géothermie basse énergie sur aquifère (via pompe à chaleur eau-eau). L’analyse compare ces solutions techniques de chauffage et/ou refroidissement géothermiques à celles utilisées classiquement (chaudière à gaz éventuellement bois - et groupe froid). L’avantage de la géothermie ressort dans des projets où l’on souhaite également produire du froid, ce qui est le cas pour les maisons de retraite et les bureaux. L’application à un collège semble plus difficile car ce bâtiment n’a pas à être climatisé en été, et qu’il y a par ailleurs peu de besoin en eau chaude sanitaire. 0,060 € Hypothèse Bureaux 0,050 € Maison de retraite (Ref 1) L’objectif du calcul est également de mettre en évidence des caractéristiques géographiques et des usages déterminants dans l’intérêt de la géothermie par rapport aux installations classiques en chauffage. Maison de retraite (Ref 2) 2 3 4 5 6 COP de la PAC Fig. 3 – Différence de coût en € par kWh produit en fonction du COP L’analyse économique de sensibilité montre que les résultats des calculs sont sensibles principalement aux paramètres (i) profondeur de l’aquifère, (ii) COP (Fig. 2) et (iii) prix du gaz. Bureaux 0,050 € Maison de retraite (Ref 1) 0,030 € 0,020 € Maison de retraite (Ref 2) 0,010 € Collège 0,000 € 50 0,020 € 0,000 € 0,060 € 0 0,030 € 0,010 € En d’autres termes, l’objectif est d'évaluer la rentabilité prévisionnelle d'un projet de géothermie, d'estimer les impacts des contextes géographiques et environnementaux sur la rentabilité du projet, et d’en définir les usages. 0,040 € 0,040 € 100 150 200 profondeur de l'eau (m) Fig. 2 – Différence de coût en € par kWh produit en fonction de la profondeur de l’aquifère Trois cas-types sont considérés dans l’étude : Maison de retraite de 60 lits (avec deux options de chauffage classique : Ref 1 & Ref 2), Collège de 460 élèves, et Bureaux de 10 000 m². La rentabilité d’un projet géothermique dépendra du type et de l’intensité de la demande. Le choix de la géothermie, outre l’économie significative de consommation en énergie primaire et la réduction de la production de CO2 par le chauffage et la climatisation, peut aussi être un choix gagnant sur un plan économique, ceci d’autant plus que la profondeur du réservoir aquifère est faible (Fig. 3). La rentabilité des projets est ainsi particulièrement dépendant du prix du gaz (Fig. 4) : dans l’hypothèse où les prix de l’électricité augmentent moins que les prix du gaz (contexte actuel), la géothermie a un avantage notable puisqu’elle ne consomme pas de gaz mais de l’électricité (et ce en moindre quantité). 0,080 € Hypothèse 0,070 € Bureaux 0,060 € Maison de retraite (Ref 1) 0,050 € 0,040 € Collège 0,030 € 0,020 € Maison de retraite (Ref 2) 0,010 € 0,000 € 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 Prix du gaz (€HT) Fig. 4 – Différence de coût en € par kWh produit en fonction du prix du gaz Décembre 2009 Simulation du cas des maisons de retraite U ne simulation de la situation des établissements d’accueil pour personnes âgées vis-à-vis de la ressource géothermale mobilisable sur aquifères a été effectuée. Un total de 242 établissements a été pris en compte, dont 176 établissements en activité et 66 projets instruits par les services du département. Pour la conduite de l’exercice de simulation on a fait les hypothèses simplificatrices (i) que les caractéristiques thermiques de tous les établissements sont identiques, avec pour tous les bâtiments un même coefficient COP de performance global moyen, et (ii) que les établissements sont géolocalisés au barycentre de leur commune de localisation. Dans ces conditions, en fonction de la capacité connue de chacun des établissements de retraite (nombre de lits), il est alors possible d’évaluer le Fig. 1 – Situation des établissements d’accueil pour personnes âgées vis-à-vis de la ressource mobilisable sur aquifères débit de pompage requis dans l’aquifère pour la thermorégulation des bâtiments (chauffage et climatisation), et de comparer ce débit requis avec la ressource disponible dans l’aquifère à l’aplomb de l’établissement. Le résultat de la simulation montre que la ressource sur aquifères serait suffisante à la thermorégulation des bâtiments de 3/4 des établissements examinés, représentant environ 70% des capacités d’accueil (Fig. 1). La portée de la simulation réalisée est fonction bien entendu des hypothèses simplificatrices de l’exercice. Une analyse de rentabilité reste nécessaire pour juger au cas par cas de l’avantage économique de la solution géothermique. Néanmoins, la simulation illustre bien l’intérêt potentiel de la solution géothermique sur aquifères pour la thermorégulation de bâtiments de moyenne importance.