Le petit Théâtre Baraque
En 1977, Nigloo et Branlotin, passionnés par le cirque traditionnel, commencent leur parcours artistique dans la
rue. Ils créent avec Igor (Volière Dromesko), Paillette et Zoé, le Cirque Aligre, un spectacle où la violence
héritée de la rue côtoie les dorures rococo et les velours de la piste classique, ouvrant ainsi une des premières
voies au cirque contemporain.
Quelques années plus tard, rejoints par Bartabas, ils créent le théâtre équestre et musical Zingaro.
À partir de 1987 leur travail s’oriente plus franchement vers des formes théâtrales, mais toujours itinérantes. Ils
passent un an sur les routes avec le Footsbarn Theater, puis créent le Théâtre Krill avec Ahmed P. Braschi.
Leur rencontre avec François Tanguy et l’équipe du Théâtre du Radeau, avec qui ils tournent pendant quatre
ans, enrichira leur vision du théâtre et ouvrira d’autres perspectives.
Parallèlement, ils construisent un petit théâtre ambulant pour 32 spectateurs, le Tonneau, qui deviendra le lieu
de prédilection de leur travail. Dans ce creuset où se retrouvent les marques de toutes ces aventures humaines
quatre spectacles verront le jour : l’Entresort du Bossu Bitor, Coude à coude, Une case provisoire, et enfin
Augustes. Toujours imprégnés d’univers forain Nigloo et Branlotin fabriquent un théâtre impressionniste où
pantins, décors peints et arnaques lumineuses font le jeu de la scène au même titre que les acteurs.
Le petit Théâtre Baraque est composé de :
Nigloo & Branlotin Co-fondateurs du Cirque Aligre, tournées de 1977 à 1981.
Fondent le Cirque des rats, 1982 à 1984.
Co-fondateurs du théâtre équestre et musical Zingaro, tournées de 1984 à 1987.
Comédiens en tournée avec le Footsbarn Travelling Théâtre, 1987 à 1988
Fondent le Théâtre Krill 1989 et 1990.
Création du Petit ThéâtreBaraque et de l’espace scénique Le Tonneau, avec un premier spectacle L’entresort
du Bossu Bitor en 1991.
Participent à la première création du Ton und Kirschen Théâtre à Berlin en 1992.
Comédiens au Théâtre du Radeau dirigé par François Tanguy, sur deux créations entre 1993 et 1998 : Choral et
La Bataille du Tagliamento.
Nigloo et Branlotin se consacrent ensuite au travail dans Le Tonneau du Petit Théâtre Baraque. Trois créations
suivront : Coude à Coude de 2000 à 2003, Une Case Provisoire de 2004 à 2007 et Augustes
2008 à 2010.
Le Tonneau
Dans ce théâtre d’apparition les codes ne sont pas respectés, la matière et la couleur parlent autrement, et la
vision plongeante perturbe notre rapport au temps.
Le spectacle
Les deux troupes, le Cirque Trottola et le Petit Théâtre Baraque n'en forment aujourd'hui plus qu'une, réunies
pour Matamore dans l'arène creusée au centre du chapiteau rouge...
Là, dans le fond, où tempête une corrida de pacotille mais où des acrobates en chair et en os bravent un vide
bien réel, quelles contorsions, quel acharnement et quelles délicatesses vont transfigurer les fauves en princes et
les dieux archaïques en pantins désarticulés ?... La fosse... On y verra fleurir la mémoire des pistes de sciure et
du simple émerveillement, l'âme du chapiteau-cirque... et dans un même mouvement s'en extraire la moelle
cruelle, que l'on essore jusqu'à la fibre, puis que l'on tord, que l'on ré-habite avec outrance, afin qu'en jaillisse le
squelette revigoré, repeint de rouge et de blanc.
Et nous, spectateurs assis en rond autour de cette arène, sommes nous venus chercher l'éblouissement des
strass de la piste, ou l'étalage en cascade des prouesses techniques?... « ...Plonger plutôt ! tout entier dans la
fosse, et renaître, engloutis... »
« Ces matamores » déploient un cirque à cru, artisanal et brinquebalant, baigné de fanfares sans âge et de
compositions insolites.Une galerie de figures fragiles et burlesques qui peuvent flanquer la frousse, multiplier les
jongleries, s'envoler dans les airs et défier la pesanteur à nous couper le souffle. Et ça s'engueule méchamment
du côté des clowns, bien teigneux et emplâtrés comme Fellini les aimait. Le cirque est là, familier et
reconnaissable, tordu et magnifié dans son fondement.
Accueilli dans la cour du Palais du Tau en 2009