Descriptif de séance de travail.

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SUJET D’ÉTUDE : ACTEURS, FLUX ET RÉSEAUX DE LA MONDIALISATION
Un lieu de la mondialisation, le port de commerce de Naples
Ce travail a été conçu et réalisé en 2010-2011 par Annie Lafon (PLP au lycée E. Delacroix,
Drancy) et Sébastien Masse (PLP au LP A. Costes, Bobigny) dans le cadre du groupe de
réflexion sur l’enseignement de l’histoire-géographie-éducation civique en lycée professionnel de
l’académie de Créteil. Durant l’année 2010-2011, ce groupe de travail réunissait également C.
Basile, P. Bertranne, A. Brélivet, A. Foliot, C. Glaymann, C. Jacquelin, F. Jiquel, F. Milleville, S.
Perrin et A. Vesta.
Cette proposition de travail peut constituer une séance introductive au premier sujet d’étude de
géographie en classe de Première Baccalauréat professionnel (Acteurs, flux, réseaux de la
mondialisation)
Bien évidemment, elle ne vise pas à traiter ce sujet d’étude dans son intégralité ; elle ne se
substitue pas non plus aux situations énoncées dans le programme.
Cette séance doit permettre aux élèves d’appréhender quelques caractéristiques et enjeux
fondamentaux de la mondialisation à partir de la description littéraire d’un lieu : le port de
commerce de Naples.
Elle doit également leur permettre de comprendre que la réflexion géographique, le vocabulaire et
les outils disciplinaires qu’elle propose constituent un vecteur pertinent de compréhension et de
connaissance du monde contemporain et de ses territoires.
En tentant de saisir le phénomène de la mondialisation à partir d’une étude menée à l’échelle
locale, il s’agit non seulement d’ancrer le travail dans la réalité concrète d’un espace mais surtout
de saisir la dynamique même de la mondialisation qui « intègre les économies et les territoires
dans un système planétaire ».
Le choix d’un texte littéraire permet également de mener un travail en relation avec le programme
de lettres (voir ci-dessous, étape 2).
• Présentation du travail
p. 1 à 4
• Annexes :
p 5 à 16
p. 5
p. 6
p. 7 à 9
p. 10 et 11
p. 12 et 13
p. 14
p. 15
p. 16
p. 16
-
Annexe 1a :
Annexe 1b :
Annexe 2 :
Annexe 3a :
Annexe 3b :
Annexe 4 :
Annexe 5 :
Annexe 6 :
Annexe 7 :
incipit du texte de Roberto Saviano
incipit du texte avec mention des indices relevés
intégralité du texte de Roberto Saviano
document-support pour l’étude du texte
document-support avec relevés des indices textuels
éléments de vocabulaire pour décrire un port de commerce
production-élève : croquis de synthèse
photographie du port de Naples
photographie satellitaire du port de Naples
• Document : Roberto Saviano, Gomorra - Dans l'empire de la camorra, Gallimard, Folio,
2009, 480 pages, p. 15 à 23.
• Quelques problématiques possibles :
- Que se passe-t-il dans le port de Naples ?
- Le port de Naples est-il un lieu de la mondialisation ?
Quels aspects de la mondialisation révèle le port Naples ?
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Etape 1 : Etude de l’incipit
L’incipit (annexe 1a) s’apparente à la relation d’un fait divers.
Il invite à mener une investigation à partir de trois questions classiques : Où? Qui ? Quoi ?
Le travail consiste d’abord à relever les indices textuels qui permettent de répondre à ce
questionnement (annexe 1b).
Cette étape peut être complétée par des documents iconographiques et/ou par de rapides
recherches individuelles permettant d’emblée de préciser et de visualiser certains termes,
notamment ceux relatifs au territoire décrit : un port de commerce (annexe 4 par exemple).
Puis, il s’agit de résumer oralement ce fait divers en mobilisant lexique et notions relevant du
champ géographique (port de commerce, marchandises, Europe, Asie, migration du travail,
migration clandestine, mondialisation). L’étude de cet incipit est donc aussi l’occasion, pour les
élèves, d’appréhender un vocabulaire disciplinaire, d’apprendre à l’employer de façon pertinente,
de saisir l’intérêt et l’importance de nommer les choses de manière géographique. Dans la mesure
du possible, on s’appuiera ici sur les pré-acquis du groupe-classe.
Enfin, cet incipit peut trouver un prolongement pertinent dans l’étude d’une des situations relevant
de ce sujet d’étude : les migrations internationales.
Cette seconde phase du travail peut ensuite donner lieu soit à la rédaction d’une trace écrite
commune soit à la production écrite individuelle d’un article de journal relatant ce fait divers. Afin
d’inciter l’élève à mobiliser un lexique géographique, on pourra d’emblée imposer un sous-titre à
cet article, par exemple : « drame de la mondialisation ». L’utilisation pertinente de ce lexique
dans la production écrite sera un critère essentiel d’évaluation.
Etape 2 : Etude de la suite du texte (annexes 2a et 2b)
La longueur du texte et les difficultés lexicales et littéraires qu’il contient peuvent être
chronophages et dissuasives. Afin d’éviter ces problèmes, il est possible :
- de préparer et faciliter le travail effectué en cours par une lecture préalable, individuelle et à
domicile.
- d’exploiter la possible bivalence de la séance : un travail sur la langue (le lexique, les
champs lexicaux, la place de l’émetteur et ses interventions, etc.) relève ainsi du champ
disciplinaire des lettres. On remarquera également qu’une des difficultés de ce texte réside
dans le recours à de nombreuses descriptions métaphoriques, connaissance dont
l’acquisition est explicitement au programme de Première Bac Pro.
- enfin, on peut diviser la lecture du texte en deux parties ; l’étude de la seconde pourra être
menée en groupe.
On peut lire une première partie de la suite du texte, allant de la ligne 24 à 108 (« Tout ce qui a été
fabriqué passe par le port de Naples […] ils se mélangeaient dans mon esprit. »)
Cette partie s’achève par un paragraphe dans lequel le narrateur avoue sa difficulté à
appréhender et comprendre la réalité de ce lieu et de ce qui s’y passe. Ce sentiment et son
expression sont d’ailleurs récurrents dans ce texte. L’identification du lecteur au narrateur légitime
ainsi le travail à mener sur ce texte.
2
Dès lors, l’enjeu est d’essayer de comprendre ce qui se passe à Naples. Pour cela, il s’agit
d’abord de reprendre, en l’enrichissant et en le complexifiant, le questionnement mis en place
pour l’étude de l’incipit. L’annexe 3a reprend ce questionnement initial : ce document-élève, une
fois complété (annexe 3b), constituera la trace écrite du travail effectué.
Plus largement, il s’agit ici de définir et faire comprendre aux élèves la méthode d’analyse d’une
situation, quelle qu’elle soit, et les champs de questionnement qu’elle induit : localisation,
éventuellement multiscalaire, distinguant les lieux de provenance des lieux de transit et de
destination (Où ? D’où ? Vers où ? Par où ?), identification et catégorisation des acteurs (Qui ?),
des actions et des procédés (Quoi ? Comment ?).
Le travail à mener ici est un moment de réflexion essentiel : ce questionnement, qui détermine le
travail géographique à mener sur le texte, ne saurait donc être donné aux élèves, il est à
déterminer et à formuler avec eux.
Cette compétence, dont la transversalité va bien au-delà du seul champ géographique, s’ordonne
ici selon une finalité déterminée : comprendre ce qui se passe à Naples, c’est d’abord étudier ce
qui y passe et comment cela y passe ; c’est ainsi comprendre l’échange et la manière dont il
s’organise ; c’est donc appréhender la notion de flux.
La recherche des indices est menée en groupes, le champ de recherche de chaque groupe étant
circonscrit à un questionnement précis (première colonne du tableau – annexe 3a)
Afin d’éviter aux élèves un fastidieux travail de recopiage des informations, il est préférable de
demander un relevé direct sur le texte en adoptant un code-couleurs identique à celui utilisé dans
l’incipit.
Ensuite, les relevés effectués par chaque groupe sont mis en commun et pris en notes par les
élèves (annexe 3b, colonne – indices textuels relevés). Cette étape donne également lieu à un
classement de ces indices tel qu’il apparaît dans la mise en page des informations de cette même
colonne.
La dernière colonne est le produit d’un travail de conceptualisation, de synthèse et de
reformulation. De par la réflexion géographique et la mobilisation de savoirs disciplinaires qu’elle
nécessite, cette dernière étape de la séance est menée sous la direction et le contrôle de
l’enseignant. L’apport de connaissances sous une forme magistrale ne doit pas être écarté, si cela
s’avère nécessaire,
À cette trace écrite pourra s’ajouter la réalisation d’un croquis ou d’une carte à compléter
(exemple d’une production élève en annexe 5) : tout en travaillant sur quelques figurés essentiels
(représenter un mouvement, un flux ; figurer un espace, etc.), on proposera ainsi aux élèves un
autre vecteur de mémorisation.
Enfin, on pourra éventuellement étudier plus spécifiquement le passage de la ligne 91 à 97 (« Il
serait intéressant […] qu’aucun être humain n’aura jamais ») qui permet de préciser les notions de
mondialisation, de libre-échange et de division internationale du travail.
Etape 3 : mise en perspective
Afin d’éviter une étude centrée exclusivement sur Naples et limitée à un texte littéraire, il est
souhaitable de prolonger le travail par l’étude de documents d’autre nature permettant de replacer
le phénomène de mondialisation à l’échelle internationale.
En particulier, on pourra étudier une carte des principaux ports à conteneurs du monde ainsi
qu’une carte des échanges commerciaux dans le monde, afin de localiser et d’identifier pôles, flux
3
et réseaux. Ces documents sont aisément consultables dans de nombreuses publications ainsi
que dans des manuels. D’autres ressources proposées sont également susceptibles de prolonger
et de compléter le travail mené :
- une photographie du port de Naples : celle proposée à titre d’exemple en annexe 6 permet de
visualiser immédiatement et facilement la rupture de charge. Au-delà de la simple illustration du
texte étudié, l’image permet ici de réinvestir rapidement le lexique disciplinaire appréhendé
dans cette séance.
- une photographie satellitaire du port de Naples (annexe 7) : il s’agit ici d’une capture d’écran
extrait du site www.marinetraffic.com, dont l’intérêt et le possible usage en cours vont bien audelà de cette seule image. Ce site propose en effet, gratuitement et en temps réel, une
cartographie des mouvements des navires dans le monde entier. Les fonctionnalités du site
permettent également de visualiser ces informations à l’échelle mondiale comme à l’échelle
locale et d’identifier le type de navire localisé (navires de plaisance, cargos, navires de pêche,
etc.).
Le site, sa consultation et son usage, permettent ainsi aux élèves d’appréhender un aspect de
la mondialisation de façon active, simple et attractive.
Plus spécifiquement, une rapide consultation comparative des mouvements de navires dans la
baie napolitaine et dans tout autre port de commerce majeur permettra aux élèves de saisir
que, si Naples est un lieu de la mondialisation, il n’est cependant pas l’un des plus importants.
Enfin, on trouvera une présentation précise de ce site dans le numéro 104 de la revue
Mappemonde, consultable en ligne, (http://mappemonde.mgm.fr/num32/internet/int11401.html)
ainsi que d’utiles captures d’écrans des principaux ports, routes et détroits.
- deux extraits de la série américaine The wire (2003), dont la deuxième saison se concentre sur
le port de commerce de Baltimore.
Le premier extrait (saison 2, épisode 1, de 53’ 40’’ à la fin de l’épisode) montre une situation
proche de celle évoquée dans l’incipit : la découverte, par les autorités portuaires, de cadavres
d’immigrés clandestins dans un conteneur à quai.
Le seconde extrait (saison 2, épisode 3, de 42’ à 44’15’’) permet de répondre de façon simple
et rapide à une incompréhension récurrente et légitime des élèves à la lecture du texte de
Roberto Saviano : comment un conteneur entier peut-il disparaître ? comment sa marchandise
peut-elle être dérobée ?
Conclusion
Le texte fournit deux passages facilitant une transition vers une deuxième séance consacrée à
une des situations proposées dans les programmes : le circuit mondial d’un produit.
L’un est un constat : « 70 % du volume des exportations de textile chinois transitent par le seul port
de Naples. »
L’autre est une attente : « Il serait intéressant de pouvoir repérer quelque part non seulement le lieu où
les marchandises sont produites, mais aussi le trajet qu'elles suivent pour arriver jusqu'au
consommateur.»
Après avoir étudié un lieu de la mondialisation, la problématisation de ces deux extraits introduit
ainsi à la séance suivante, consacrée à la situation sur le parcours mondial d’un produit.
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Annexe 1a
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Le conteneur oscillait tandis que la grue le transportait jusqu'au bateau. Comme s'il
flottait dans l’air. Le sprider, le mécanisme qui les reliait, ne parvenait pas à dompter le
mouvement. Soudain, les portes mal fermées s'ouvrirent et des dizaines de corps
tombèrent. On aurait dit des mannequins. Mais lorsqu'ils heurtaient le sol, les têtes se
brisaient bien comme des crânes. Car c'étaient des crânes. Des hommes et des femmes
tombaient du conteneur. Quelques adolescents aussi. Morts. Congelés, recroquevillés sur
eux-mêmes, les uns sur les autres. Alignés comme des harengs dans une boîte. Les
Chinois qui ne meurent jamais, les éternels Chinois qui se transmettent leurs papiers d'identité
: voilà où ils finissaient. Ces corps dont les imaginations les plus débridées prétendaient
qu'ils étaient cuisinés dans les restaurants, enterrés dans les champs près des usines ou
jetés dans le cratère du Vésuve. Ils étaient là et s'échappaient par dizaines du conteneur, leur
nom inscrit sur un carton attaché autour du cou par une ficelle. Ils avaient tous mis de côté la
somme nécessaire pour se faire enterrer chez eux, en Chine. On retenait une partie de
leur salaire, en échange de laquelle, après leur mort, leur voyage de retour était payé.
Une place dans un conteneur et un trou dans quelque lopin de terre chinois. Quand le
grutier du port m'a raconté cette histoire, il a placé ses mains sur son visage en continuant à
me regarder à travers ses doigts écartés, comme si ce masque lui donnait le courage de
poursuivre. Il avait vu s'abattre des corps et n'avait même pas eu besoin de donner l'alarme
ou d'avertir qui que ce soit. Il avait simplement déposé le conteneur au sol et des dizaines de
personnes, sorties de nulle part, avaient remis tous les corps à l'intérieur avant de
nettoyer le quai avec un jet d'eau. C'est ainsi que ça se passait. Il n'arrivait toujours pas à y
croire, il espérait que c'était une hallucination provoquée par un surcroît d'heures
supplémentaires. Il a serré les doigts pour se couvrir complètement le visage et continuer à
parler en pleurnichant, mais je ne comprenais plus ce qu'il me disait.
•
•
•
Les lieux, leur description
Où sommes –nous ?
Qui sont les protagonistes ?
Les acteurs
Que se passe-t-il ?
Le fait divers
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Annexe 1b
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Le conteneur oscillait tandis que la grue le transportait jusqu'au bateau. Comme s'il
flottait dans l’air. Le sprider, le mécanisme qui les reliait, ne parvenait pas à dompter le
mouvement. Soudain, les portes mal fermées s'ouvrirent et des dizaines de corps
tombèrent. On aurait dit des mannequins. Mais lorsqu'ils heurtaient le sol, les têtes se
brisaient bien comme des crânes. Car c'étaient des crânes. Des hommes et des femmes
tombaient du conteneur. Quelques adolescents aussi. Morts. Congelés,
recroquevillés sur eux-mêmes, les uns sur les autres. Alignés comme des harengs
dans une boîte. Les Chinois qui ne meurent jamais, les éternels Chinois qui se transmettent
leurs papiers d'identité : voilà où ils finissaient. Ces corps dont les imaginations les plus
débridées prétendaient qu'ils étaient cuisinés dans les restaurants, enterrés dans les
champs près des usines ou jetés dans le cratère du Vésuve. Ils étaient là et s'échappaient
par dizaines du conteneur, leur nom inscrit sur un carton attaché autour du cou par une
ficelle. Ils avaient tous mis de côté la somme nécessaire pour se faire enterrer chez
eux, en Chine. On retenait une partie de leur salaire, en échange de laquelle, après
leur mort, leur voyage de retour était payé. Une place dans un conteneur et un trou
dans quelque lopin de terre chinois. Quand le grutier du port m'a raconté cette histoire, il a
placé ses mains sur son visage en continuant à me regarder à travers ses doigts écartés,
comme si ce masque lui donnait le courage de poursuivre. Il avait vu s'abattre des corps et
n'avait même pas eu besoin de donner l'alarme ou d'avertir qui que ce soit. Il avait
simplement déposé le conteneur au sol et des dizaines de personnes, sorties de nulle part,
avaient remis tous les corps à l'intérieur avant de nettoyer le quai avec un jet d'eau. C'est
ainsi que ça se passait. Il n'arrivait toujours pas à y croire, il espérait que c'était une
hallucination provoquée par un surcroît d'heures supplémentaires. Il a serré les doigts pour se
couvrir complètement le visage et continuer à parler en pleurnichant, mais je ne comprenais
plus ce qu'il me disait.
•
•
•
Où sommes –nous ? Les lieux, leurs descriptions
Qui sont les protagonistes ? Les acteurs
Que se passe-t-il ? Le fait divers
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Annexe 2
Le port
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Le conteneur oscillait tandis que la grue le transportait jusqu'au bateau. Comme s'il flottait
dans l’air. Le sprider, le mécanisme qui les reliait, ne parvenait pas à dompter le mouvement.
Soudain, les portes mal fermées s'ouvrirent et des dizaines de corps tombèrent. On aurait dit
des mannequins. Mais lorsqu'ils heurtaient le sol, les têtes se brisaient bien comme des crânes.
Car c'étaient des crânes. Des hommes et des femmes tombaient du conteneur. Quelques
adolescents aussi. Morts. Congelés, recroquevillés sur eux-mêmes, les uns sur les autres.
Alignés comme des harengs dans une boîte. Les Chinois qui ne meurent jamais, les éternels
Chinois qui se transmettent leurs papiers d'identité : voilà où ils finissaient. Ces corps dont les
imaginations les plus débridées prétendaient qu'ils étaient cuisinés dans les restaurants, enterrés
dans les champs près des usines ou jetés dans le cratère du Vésuve. Ils étaient là et
s'échappaient par dizaines du conteneur, leur nom inscrit sur un carton attaché autour du cou par
une ficelle. Ils avaient tous mis de côté la somme nécessaire pour se faire enterrer chez eux,
en Chine. On retenait une partie de leur salaire, en échange de laquelle, après leur mort, leur
voyage de retour était payé. Une place dans un conteneur et un trou dans quelque lopin de
terre chinois. Quand le grutier du port m'a raconté cette histoire, il a placé ses mains sur son
visage en continuant à me regarder à travers ses doigts écartés, comme si ce masque lui donnait
le courage de poursuivre. Il avait vu s'abattre des corps et n'avait même pas eu besoin de
donner l'alarme ou d'avertir qui que ce soit. Il avait simplement déposé le conteneur au sol et des
dizaines de personnes, sorties de nulle part, avaient remis tous les corps à l'intérieur avant de
nettoyer le quai avec un jet d'eau. C'est ainsi que ça se passait. Il n'arrivait toujours pas à y
croire, il espérait que c'était une hallucination provoquée par un surcroît d'heures
supplémentaires. Il a serré les doigts pour se couvrir complètement le visage et continuer à parler
en pleurnichant, mais je ne comprenais plus ce qu'il me disait.
Tout ce qui a été fabriqué passe par le port de Naples. Il n'est nul produit manufacturé, tissu,
morceau de plastique, jouet, marteau, chaussure, tournevis, boulon, jeu vidéo, veste, pantalon,
perceuse ou montre qui ne transite par ce port. Le port de Naples, cette blessure. Grande
ouverte. Le point final des interminables trajets que parcourent les marchandises. Les bateaux
arrivent, s'engagent dans le golfe et s'approchent de la darse comme des petits attirés par les
mamelles de leur mère, à ceci près qu'ils ne doivent pas téter mais se faire traire. Le port de
Naples est un trou dans la mappemonde d'où sort tout ce qui est fabriqué en Chine ou en
Extrême-Orient, comme se plaisent encore à l'écrire les journalistes. Extrême. Lointain. Presque
inimaginable. Si l'on ferme les yeux, on voit des kimonos, la barbe de Marco Polo ou le coup de
pied latéral de Bruce Lee. En réalité, cet Orient est relié au port de Naples comme aucun
autre endroit au monde. Ici, l'Orient n'a rien d'extrême, le très proche Orient, devrait-on dire, le
moindre Orient. Tout ce qui est produit en Chine est déversé ici comme un seau d'eau qu'on
vide dans le sable et dont le contenu détériore, creuse et pénètre en profondeur. 70 % du
volume des exportations de textile chinois transitent par le seul port de Naples, ce qui ne
représente pourtant que vingt pour cent de leur valeur. C'est une bizarrerie difficile à
comprendre, mais les marchandises ont leur magie, elles peuvent être à un endroit sans y
être, arriver sans jamais vraiment arriver, coûter cher au client tout en étant de qualité
médiocre, et valoir peu aux yeux de la douane tout en étant précieuses. Car le textile
regroupe de nombreuses catégories de biens et il suffit d'un trait de stylo sur le bordereau
d'accompagnement pour réduire les frais et la T.V.A. de façon drastique. Dans le silence de
ce trou noir qu'est le port, la structure moléculaire des choses semble se décomposer puis se
recomposer une fois loin de la côte. Les marchandises doivent quitter très vite le port. Tout se
déroule rapidement, au point que les choses disparaissent presque aussitôt. Comme si rien ne
s'était passé, comme si tout n'avait été qu'un geste. Un voyage inexistant, un faux accostage, un
bateau fantôme, une cargaison évanescente. Comme s’il n’y avait rien eu. Une évaporation. La
7
marchandise doit parvenir entre les mains de l’acheteur sans laisser de trace de son parcours.
Elle doit rejoindre son entrepôt, vite, immédiatement, avant que le temps reprenne son cours, le
50 temps nécessaire à un éventuel contrôle. Des quintaux de marchandises qui circulent aussi
facilement qu’un pli livré à domicile par le facteur. Dans le port de Naples, avec ses un million trois
cent trente-six mille mètre carrés et ses onze kilomètres et demi de longueur, le temps se dilate
d’une façon inédite. Ce qui pourrait prendre une heure à l’extérieur semble y durer à peine plus
d’une minute. La proverbial lenteur qui caractérise dans l’imaginaire collectif chaque geste d’un
55 Napolitain est ici démentie, niée, brisée. Les premiers contrôles douaniers surviennent dans un
laps de temps que les marchandises chinoises prennent de vitesse. Impitoyablement rapides. Ici,
chaque minute semble annihilée, c’est un massacre de minutes, de secondes volées aux
formalités, poursuivies par les accélérations des camions, tirées par les grues, emportées par les
chariots élévateurs qui vident les entrailles des conteneurs.
60 Dans le port de Naples opère le premier armateur d’Etat chinois, Cosco Group, qui possède la
troisième flotte au monde et gère le plus grand terminal pour conteneurs en partenariat avec
Mediterranean Shipping Company (MSC), propriétaire de la deuxième, dont le siège se trouve à
Genève. Suisses et Chinois se sont associés et ont décidé d’installer à Naples la plus grande
partie de leurs activités. Ils disposent de neuf cent cinquante mètres de quai, de cent trente mille
65 mètre carrés de terminal pour les conteneurs et de trente mille mètres carrés de surface
extérieure, absorbant la quasi-totalité des marchandises qui arrivent à Naples. Pour
comprendre comment l’immense production chinoise peut s'appuyer sur une marche aussi
petite que le port de Naples, il faut modifier l'échelle de son imagination. La métaphore biblique
semble en l'occurrence appropriée : le port joue le rôle du chas d’une aiguille et les bateaux
70 celui du chameau qui passera au travers. Proues qui se heurtent, énormes bâtiments en file
indienne qui attendent à l'extérieur du golfe de pouvoir entrer, chaos de poupes qui tanguent et
émettent des plaintes métalliques : tôles et boulons qui pénètrent lentement dans le petit trou
napolitain, un anus de mer qui s'élargit et martyrise les sphincters.
Mais non, ce n'est pas cela. Aucune confusion apparente. Les bateaux entrent et sortent en bon
75 ordre, du moins c'est l'impression qu'on a en les observant depuis la terre ferme. Et pourtant
cent cinquante mille conteneurs transitent chaque année par ici. Des villes entières de
marchandises se dressent sur les quais avant d'être emportées ailleurs. L'atout du port est sa
rapidité : la moindre lenteur bureaucratique, le moindre contrôle approfondi transformerait en
paresseux, ce mammifère lent et lourd, le guépard que doit être le transport.
80 Chaque fois que je vais sur le quai Bausan, je me perds. On dirait une construction en Lego :
une immense structure qui ne semble pas avoir de place mais se la créer elle-même. Un coin du
quai ressemble à un mur de nids de guêpes, des nids hybrides qui le remplissent tout entier :
des milliers de prises électriques alimentant les conteneurs reefer destinés à la nourriture
surgelée, dont la queue est attachée à chaque nid. Tous les bâtonnets de poisson et les surgelés
85 Findus de la planète sont entassés dans ces conteneurs réfrigérés. Quand je vais sur le quai
Bausan, j'ai le sentiment de voir l'endroit que traversent toutes les marchandises produites par
l'espèce humaine. Le lieu où elles passent leur dernière nuit avant d'être commercialisées. C'est
comme scruter l'origine du monde. En quelques heures transitent par le port les vêtements que
porteront les adolescents parisiens pendant un mois, les bâtonnets de colin qu'on mangera à
90 Brescia pendant un an, les montres qui orneront les poignets des Catalans, la soie qu'utilisera
tout le textile anglais pendant une saison. Il serait intéressant de pouvoir repérer quelque part non
seulement le lieu où les marchandises sont produites, mais aussi le trajet qu'elles suivent pour
arriver jusqu'au consommateur. Les biens ont des nationalités multiples et bâtardes. Ils naissent
pour moitié dans le centre de la Chine puis sont assemblés dans quelque banlieue d'Europe de
95 l'Est. Ils sont conçus et développés dans le nord-est de l'Italie, fabriqués dans les Pouilles ou au
nord de Tirana, puis se retrouvent dans quelque entrepôt européen. Les marchandises possèdent
par essence un droit de libre circulation qu'aucun être humain n'aura jamais. Toutes les portions de
route, tous les itinéraires officiels ou accidentels débouchent sur Naples. Quand les bateaux
accostent au quai, les énormes porte-conteneurs complets (ou full-container load) ont l'air
100 de petits animaux, mais dès qu'ils entrent dans le golfe et s'approchent lentement du quai, ils
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deviennent de lourds mammouths de tôle et de chaînes, aux flancs couverts de cicatrices rouillées
qui dégoulinent d'eau. Des bateaux sur lesquels vivent des équipages pléthoriques, imagine-ton, et dont débarquent au contraire des groupes de petits hommes qui semblent incapables de
dompter de tels monstres en plein océan.
La première fois que j'ai vu un bateau chinois accoster au port, j'ai cru me trouver devant toute la
production du monde. Mes yeux ne parvenaient pas à compter, à estimer le nombre de conteneurs
déchargés. Je ne réussissais pas à faire le calcul. Ça peut sembler difficile à croire, pourtant
je m'y perdais, les chiffres étaient trop grands, ils se mélangeaient dans mon esprit.
Aujourd'hui, à Naples, on réceptionne presque exclusivement des marchandises provenant de
Chine, un million six cent mille tonnes par an. Officiellement. Et au moins un million de tonnes
supplémentaires entrent sans laisser de trace. Selon la direction des douanes, soixante pour cent
des marchandises ne passent pas en douane, dans le port de Naples, vingt pour cent des factures
n'y sont pas contrôlées, cinquante mille cas de contrefaçon y ont été répertoriés (quatre-vingt-dixneuf pour cent en provenance de Chine), et on estime à deux cents millions d'euros le montant
des taxes non perçues chaque semestre. Les conteneurs qui doivent disparaître avant d'être
inspectés se trouvent dans les premiers rangs. Chaque conteneur est dûment numéroté, mais
beaucoup portent le même numéro. Ainsi celui qui est inspecté vaut-il pour tous ses homonymes
illégaux. Ce qui est déchargé le lundi peut être vendu le jeudi à Modène ou a Gênes, ou bien se
retrouver dans les vitrines de Bonn ou de Munich. Une grande partie des marchandises qui
sont introduites sur le marché italien auraient seulement dû y transiter, mais la magie de ce
passage en douane les autorise à s'y arrêter définitivement. Les biens ont une grammaire, une
syntaxe pour les formalités, et d'autres pour le commerce. En avril 2005, quatre opérations
déclenchées presque par hasard, à peu de distance l'une de l'autre, ont permis au service de la
répression des fraudes de saisir vingt-quatre mille jeans destinés au marché français, cinquante
et un mille objets provenant du Bangladesh et portant le label Made in Italy, environ quatre cent
cinquante mille poupées, Barbie ou Spider-Man, plus quarante-six mille jouets en plastique, pour
une valeur totale de près de trente-six millions d'euros. En une poignée d'heures, une miette
d'économie qui passait par le port de Naples. Puis du port au monde. Et il n'est pas une heure ni
une minute ou ce ne soit le cas. Les miettes deviennent des tranches, puis des morceaux et
enfin des miches entières d'économie.
Le port est à l'écart de la ville, un appendice toujours présent dans l'abdomen de la côte dont
l'infection n'a jamais provoqué de péritonite. Certaines zones désertes sont coincées entre la
terre et la mer mais semblent n'appartenir ni à l'une ni à l'autre. Un espace amphibie, une mutation
aquatique. De la terre battue et des ordures : des années de déchets poussés vers la rive par les
marées ont formé une nouvelle couche. Les bateaux vident leurs latrines et nettoient leurs
soutes, laissant couler dans l'eau une mousse jaune. On répare les hors-bords et les yachts, on
purge leurs moteurs, jetant tout dans la poubelle marine. Et tout se concentre sur la côte,
formant d'abord une masse molle puis une croûte dure. Le soleil fait apparaître tel un mirage
une mer faite d'eau, mais en réalité la surface du golfe est aussi brillante que des sacspoubelle en plastique noir. La mer du golfe ressemble à une immense baignoire remplie
d'hydrocarbures, non d'eau, et bordée par le quai couvert de milliers de conteneurs multicolores
telle une barrière infranchissable. Naples est entourée par une muraille de marchandises, des
remparts qui ne protègent pas la ville : c'est au contraire la ville qui défend ses remparts. Nulle
part on n'aperçoit les bataillons de dockers, ni la pittoresque populace des ports. On imagine le
port comme un lieu bruyant, envahi par des foules frénétiques, par le va-et-vient d'hommes
cousus de cicatrices et parlant des langues improbables. C'est au contraire le silence d'une
usine automatisée qui pèse sur lui. Il ne semble plus y avoir personne sur le port, et les conteneurs,
les bateaux et les camions semblent animés par un mouvement perpétuel. Une vitesse qui ne fait
aucun bruit.
150
Roberto Saviano, Gomorra Dans l'empire de la camorra,
Folio Gallimard, 2009, 480 pages, p. 15 à 23.
9
Annexe 3a
Questions
Indices textuels relevés
Bilan
D’où ?
Où ?
Où ?
Vers où ?
Annexe 3a
Qui ?
10
Quoi ?
Comment ?
11
Annexe 3b
Questions
Indices textuels relevés
L’origine des produits
ce qui est fabriqué en Chine ou en Extrême-Orient
70 % du volume des exportations de textile chinois
presque exclusivement des marchandises provenant de Chine
un million six cent mille tonnes par an
Centre de la Chine
D’où ?
Où ?
Où ?
Europe de l'Est
Nord-est de l'Italie
Les Pouilles
Tirana
Le port
Le port de Naples : un million trois cent trente-six mille mètre carrés et ses onze kilomètres et demi de
longueur /Les bateaux entrent et sortent en bon ordre / cent cinquante mille conteneurs transitent chaque
année par ici /Des villes entières de marchandises se dressent sur les quais /On dirait une construction
en Lego : une immense structure qui ne semble pas avoir de place mais se la créer elle-même /
Vers où ?
Bilan
DES PRODUITS PROVENANT
POUR L’ESSENTIEL DE CHINE
UN LIEU DE LA MONDIALISATION :
UN PORT DE COMMERCE
A CONTENEURS
(porte-conteneur, conteneur, port de
commerce)
Le port est à l'écart de la ville
Des milliers de prises électriques alimentant les conteneurs reefer / le silence d'une usine automatisée /
Il ne semble plus y avoir personne sur le port, et les conteneurs, les bateaux et les camions semblent
animés par un mouvement perpétuel
La destination des produits
les adolescents parisiens / Brescia / Les Catalans /Quelque entrepôt européen / Modène / Gênes /
Bonn / Munich
il suffit d'un trait de stylo sur le bordereau d'accompagnement pour réduire les frais et la T.V.A / contrôles
douaniers / douane
Qui ?
le premier armateur d’Etat chinois, Cosco Group
Mediterranean Shipping Company (MSC), propriétaire de la deuxième, dont le siège se trouve à Genève
DES PRODUITS DESTINES A
L’EUROPE
L’ETAT
LES ARMATEURS
12
produit manufacturé, tissu, morceau de plastique, jouet, marteau, chaussure, tournevis, boulon, jeu vidéo,
veste, pantalon, perceuse ou montre (l. 23 à 25) / Tous les bâtonnets de poisson et les surgelés Findus de
la planète /les vêtements / les batônnets de colin / les montres /la soie
Quoi ?
DES PRODUITS MANUFACTURES
cinquante mille cas de contrefaçon : jeans poupées, Barbie ou Spider-Man jouets en plastique
UN COMMERCE DE LA CONTREFACON
Le point final des interminables trajets (l. 25-26)
cet Orient est relié au port de Naples comme aucun autre endroit au monde
LA MOBILITE
UN LIEU DE TRANSIT
(l. 23) / Transite (l. 25) / transitent par /
Des villes entières de marchandises se dressent sur les quais avant d'être emportées ailleurs/ Le lieu où
elles passent leur dernière nuit avant d'être commercialisées / Toutes les portions de route, tous les
itinéraires officiels ou accidentels débouchent sur Naples
Comment ?
les marchandises ont leur magie, elles peuvent être à un endroit sans y être, arriver sans jamais
vraiment arriver, coûter cher au client tout en étant de qualité médiocre, et valoir peu aux yeux de la
douane tout en étant précieuses.
LE PRODUIT DANS L’ECHANGE
LE PRODUIT EN MOUVEMENT
UN FLUX
ce trou noir
Tout se déroule rapidement, au point que les choses disparaissent presque aussitôt. Comme si rien ne
s'était passé, comme si tout n'avait été qu'un geste. Un voyage inexistant, un faux accostage, un bateau
fantôme, une cargaison évanescente. Comme s’il n’y avait rien eu. Une évaporation. La marchandise doit
parvenir entre les mains de l’acheteur sans laisser de trace de son parcours. Elle doit rejoindre son
entrepôt, vite, immédiatement, avant que le temps reprenne son cours, le temps nécessaire à un éventuel
contrôle.
RAPIDITE DU TRANSIT
FLUX TENDU
le temps se dilate d’une façon inédite. Ce qui pourrait prendre une heure à l’extérieur semble y durer à
peine plus d’une minute.
L'atout du port est sa rapidité : la moindre lenteur bureaucratique, le moindre contrôle approfondi
transformerait en paresseux, ce mammifère lent et lourd, le guépard que doit être le transport.
Il ne semble plus y avoir personne sur le port, et les conteneurs, les bateaux et les camions semblent
animés par un mouvement perpétuel
Mise en commun des indices textuels
relevés par les élèves dans le cadre du travail en groupes.
LA MOBILITE
UNE ACTIVITE COMPLEXE, RAPIDE,
SECRETE (FLUX ILLICITES)
Apport de connaissances de l’enseignant
qui finalise également la trace écrite-bilan
13
Annexe 4
VOCABULAIRE : LES PORTS DE COMMERCE
Rotterdam, www.oceanattitude.org (consulté le 22/06/2011)
Port : Espace naturel ou aménagé pour recevoir
les navires, charger ou décharger leur cargaison,
assurer leur entretien. (port de guerre, port de
plaisance, port de pêche, port de commerce)
Commerce : Activité humaine qui consiste à
échanger (acheter et vendre) des marchandises.
Conteneur (ou l’anglicisme container) : boîte
métallique de taille standard adaptée à tout mode
de transport et pouvant contenir jusqu’à 33 m3 de
marchandises. Elle se stocke facilement, ne peut
pas s’ouvrir facilement et se manipule aisément.
Un porte-conteneur est un navire de commerce
spécialisé dans le transport de conteneurs.
Porte-conteneur
Un port à conteneur est un port spécialisé dans
l’envoi, la réception et le transit de conteneurs.
Conteneur
Marchandise : Objet, produit, bien qui se vend et s’achète. Les marchandises en déplacement s’appellent
le fret (le chargement, la cargaison). L’échange de marchandise se nomme le commerce.
Transit : passage temporaire et rapide d’une personne ou d’un bien à travers un lieu. (verbe : transiter)
Vue aérienne du port de Shangaï (2011) :
www.oceanattitude.org (consulté le 22/06/2011)
Espace maritime
(transport maritime de marchandises par porte-conteneurs)
Grue
Quai
Aire de stockage des conteneurs.
Zone de transit
Espace terrestre (Route)
(transport terrestre de marchandises par camions)
14
Annexe 5
15
Annexe 6
Port de Naples, avril 2010 © Collection particulière
Annexe 7
www.marinetraffic.com (consulté le 15/06/2013)
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