Du role des corpuscules dans la formation de la colonne

Du role des corpuscules dans la formation de la colonne
anodique. Loi g´en´erale de la magn´etofriction
H. Pellat
To cite this version:
H. Pellat. Du role des corpuscules dans la formation de la colonne anodique. Loi
g´en´erale de la magn´etofriction. J. Phys. Theor. Appl., 1904, 3 (1), pp.434-443.
<10.1051/jphystap:019040030043401>.<jpa-00240907>
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434
di fférents
procédés
ce
qu’on
appelle
l’hystérésis
maghetique
ont
la
mcme
allure
et
sonl peu
di fférentes,
mais
aontcertainement
d£ffé;’entes;
elles
s’échelonnent
dans
le
même
ordre
pour
les
échantillons
de
ter
et
d’acier
étudiés ;
pour
le
fer
doux,
l’action
des
chocs
paraît
la
même
que
celle
d’un
champ
1nagnét£que
alternatif
décroissant,
c’est-à-dire
de
celui
des
procédés
électromagnétiques
de
réduction
qui
donne
les
courbes
les
plus
basses.
Ces
résultats
semblent
nécessiter
une
grande
complexité
des
phé-
nomènes
qu’on
rassemble
habituellement
sous
le
nom
de
phéno-
mènes
d’hystérésis
magnétique.
Si,
comme
le
pense
M.
Ewing,
l’hystérésis
magnétique
provenait
seulement
des
actions
magnétiques
réciproques
des
aimants
particulaires,
il
est
vraisemblable
que
les
différents
procédés
de
réduction
de
l’liystérésis
donneraient
le
même
résultat.
Une
partie
importante
des
phénomènes
d’hystérésis
magné-
tique
provient
sans
doute
de
ces
actions
magnétiques
réciproques ;
mais
il
est
probable
qu’une
partie
dépend
des
actions
d’ordre
non
magnétique,
qui
causent
une
hystérésis
plus
ou
moins
sensible
dans
les
effets
de
presque
toutes
les
actions
physiques
sur
les
corps
solides.
On
doit
en
conclure
aussi
que
la
possibilité
d’une
définition
expé-
rimentale
d’une
courbe
normale
d’aimantation
devient
fort
douteuse,
au
moins
pour
les
substances
ferromagnétiques
ordinaires.
DU
ROLE
DES
CORPUSCULES
DANS
LA
FORMATION
DE
LA
COLONNE
ANODIQUE.
LOI
GÉNÉRALE
DE
LA
MAGNÉTOFRICTION ;
Par
M.
H.
PELLAT (1).
1
II
existe
une
différence
d’aspect
très
grande
entre
la
gaine
catho-
dique
et
la
colonne
anodique
des
tubes
de
Geissler ;
parfois
même,
comme
dans
le
cas
de
l’azote,
la
couleur
n’est
pas
la
même.
On
s’accorde
pour
considérer
la
gaine
cathodique
comme
due
à
la
lumi-
nescence
provoquée
par
le
choc
sur
le
gaz
des
corpuscules
s’échap-
pant
de
la
cathode ;
aussi,
peut-être
par
raison
de
symétrie,
a-t-on
(1)
Communication
faite
à
la
Société
française
de
Physique.
Séance
du 4
mars
1904.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019040030043401
435
pensé
que
la
colonne
anodique
était
due
à
la
luminescence
provoquée
par
le
ctloc
sur
le
gaz
des
ions
positifs,
d’autant
plus
que
cette
colonne
a
l’air
de
s’échapper
de
l’anode.
Pourtant
J .-J.
Thomson,
dans
son
explication
des
stries(’),
a
considéré
la
colonne
anodique,
elle
aussi,
comme due
au
choc
des
corpuscules,
la
luminescence
accompagnant
l’ionisation
qui
en
résulterait.
On
peut trancher
cette
question
par l’expérience.
Si l’on
place
un
tube
de
Geissler,
de
forme
cylindrique,
perpendiculairement
aux
lignes
de
force
d’un
champ
magnétique
assez
peu
intense
pour
que
les
phéno-
mènes
de
magnétofriction
(2)
soient
insensibles,
il
se
produit
le
phé-
nomène
bien
connu
de
la
déviation
du
faisceau
anodique.
La
forme
de
ce
faisceau
dévié
permet
de
décider
si
la
luminescence
du
gaz
suit
la
trajectoire
que
la
théorie
assigne
à
la
marche
des
corpuscules
ou
à
celle
des
ions
positifs,
ou
encore
participe
de
l’une
ou
de
l’autre.
Supposons,
en
effet,
que
le
champ
magnétique
soit
uniforme
entre
deux
plans
AA
et
BB
(fig.
1, 2
et
3)
normaux
à
l’axe
du
tube,
et
soit
nul
en
dehors
de
ceux-ci,
les
lignes
de
force
de
ce
champ
étant
hori-
zontales
et
perpendiculaires
aux
lignes
de
force
du
champ
élec-
trique.
qui
sont
parallèles
à
l’axe
du
tube.
Dans
ces
conditions,
les
lois
de
l’électromagnétisme
permettent
de
voir
qu’une
particule
électrisée,
supposée
seule,
décrira,
dans
la
partie
commune
aux
deux
champs,
une
cycloïde
dont
le
cercle
générateur
roule,
dans
un
plan
passant
par
la
direction
des
lignes
de
force
du
champ
électrique
per-
pendiculairement
au
champ
magnétique
(plan
de
la
figure),
sur
une
per-
pendiculaire
aux
lignes
de
force
de
l’un
et
l’autre
champ
(verticale
dans
le
cas
de la
figure),
jusqu’à
ce
qu’elle
rencontre
la
paroi
du
tube
le
long
de
laquelle
elle
glissera
sous
l’influence
du
champ
électrique,
ou
jusqu’à
ce
qu’elle
sorte
de
l’intervalle
AA,
BB (3) .
(1)
J.-J.
THOMSON,
Phil.
Mag.,
56
série,
L,
p.
282 ;
1900.
(00FF)
H.
PELLAT,
,I.
de
Phys.,
4e
série,
t.
II,
p.
241 ;
1903.
«i)
Voici
ce
calcul
tel
que
je
l’avais
fait
avant
de
savoir
qu’il
avait
déjà
été
indiqué
auparavant
par
J.-J.
Thomson
pour
un
tout
autre
objet.
En
assimilant
un
courant
à
une
file
de
particules
de
même
charge
e
se
suivant
avec
une
vitesse
commune
v,
les
lois
de
l’électromagnétisme
conduisent
aisé-
ment
à
voir
qu’une
de
ces
particules,
en
se
déplaçant
perpendiculairement
aux
lignes
de
force
d’un
champ
magnétique
d’intensité
H,
est
soumise
à
une
force
normale
au
plan
déterminé
par
la
direction
de
son
déplacement
et
par
celle
du
champ,
dirigée
à
la
gauche
d’un
observateur
regardant
dans
le
sens
de
ce
champ
et
tel
que
le
déplacement
aille
de
ses
pieds
à
sa
tête,
si
la
charge
est
positive,
vers
la
droite
de
cet
observateur,
si
la
charge
est
négative,
l’intensité
de
cette
force
étant
donnée
par
f =
evH.
Soient
OX
et
OY
deux
axes
de
coordonnées
rectangulaires,
le
premier
dans
la
436
Le
rayon
du
cercle
générateur
de
la
cycloïde
est
donné
par
M~ H2,
eH2
M
est
la
masse
de
la
particule
électrisée,
e
sa
charge
électrique,
direction
et
le
sens
du
champ
électrique,
le
second
perpendiculaire
à
la
fois
aux
lignes
de
force
des
deux
champs.
Désignons
par
x
et
y
les
coordonnées
au
temps
t
d’un
point
électrisé
de
masse
M
et
de
charge
électrique
e
animé
d’une
vitesse
’ dans
le
plan
XOY.
D’après
ce
qui
vient
d’être
exposé,
ce
point
est
soumis
de
la
part
du
champ
magnétique,
supposé
dans
le
sens
d’avant
en
arrière,
à
une
force
dont
les
composantes
suivant
OX
et
OY
sont
respectivement
et
en
y
joignant
la
force
ej
due
au
champ
électrique
d’intensité
~,
dirigée
parallè-
lement
à
OX,
on
obtient
pour
les
équations
du
mouvement
les
deux
relations
ou,
en
posant,
pour
abréger
l’écriture :
e
et a
étant
positifs
si
le
point
est
électrisé
positivement,
négatifs
dans
le
cas
contraire.
De
ces
deux
relations
on
déduit :
Cette
équation
a
pour
intégrale
générale :
A,
B
et
a
sont
trois
constantes
d’intégration.
On
tire
de
(5)
et
de
la
première
des
relations
(3):
qui
donne
par
l’intégration :
C
est
une
nouvelle
constante
d’intégration.
Les
relations
(5)
et
(7)
sont
en
termes
finis
les
équations
du
mouvement
du
point
électrisé.
Si
nous
posons :
et
si
nous
déplaçons
parallèlement
à
eux-mêmes
les
axes
de
coordonnées
OX
et
OY
de
f’acon à
donner
des
valeurs
convenables
aux
termes
constants
dans
les
deux
relations,
celles-ci
deviennent :
On
reconnaît
les
équations
d’une
cycloïde
déformée
engendrée
par
un
point
437
p et
H
les
intensités
du
champ
électrique
et
du
champ
magnétique.
Or,
suivant
que
nous
considérons
un
corpuscule
négatif
ou
un
ion
positif,
le
uotient M
est
extrêmement
différent,
étant
au
moins
2 000
fois
plus
grand
dans
le
second
cas
que
dans
le
hrcmier ;
cc
qui
fait
que
la
trajectoire
est
toute
différente.
Prenons,
par
exemple,
les
données
d’une
de
mes
expériences
snr
un
tube
à
hydrogène :
champ
électrique ?
=2,7
X
10u
unités
électro-
magnétiques
C.
G.
S.,
champ
magnétique
lI
=
394
C.
G.
S.
Le
uotient M
pour
un
corpuscule
étant,
d’après
les
expériences
de
J.-J.
Thomson,
égal
à
1,04
X
10-7,
le
rayon
du
cercle
générateur
de
la
cycloïde
a
pour
valeur
0cm,0018,
c’est-à-dire ?
centièmes
de
mil-
limètre
environ.
La
trajectoire
se
confond
donc
sensiblement
avec
la
droite
sur
laquelle
roule
le
cercle,
qui
est
une
perpendiculaire
à
l’axe
du
tube.
Au
contraire,
supposons
un
ion
positif
d’hydrogène.
Même
s’il
n’entraine
avec
lui
que
sa
propre
masse,
celle-ci
étant 2000
fois
celle
du
corpuscule,
le
rayon
du
cercle
générateur
de
la
cycloïde
est
du
plan
d’un
cercle
de
rayon
~ aH2
roulant
sur
une
parallèle
à
OY.
En
nous
don-
nant
la
vitesse
V
du
point
électrisé,
quand
celle-ci
est
parallèle
au
champ
élec-
trique,
nous
pouvons
exprimer
A.
En
effet,
on
tire
alors
de
(9)
en
tenant
compte
de
(8) :
d’oü :
ou
Pour
l’étude
que
j’ai
en
vue,
le
point
éleclrisé
étant
un
ion
positif
ou
négatif
se
déplaçant
dans
un
tube
la
pression
reste
supérieure
à
un
dixième
de
milli-
mètre
de mercure,
la
vitesse
V
est,
d’après
les
travaux
de
NI
Langevin
(Ann.
de
Chirn.
el
de
Phys., 7e
série,
t.
XXVIII,
p.
433 :
1903),
de
l’ordre
de
10
5 ~.
Même
avec
des
champs
magnétiques
de
400
unités
C.
G.
S.,
qui
sont
les
plus
intenses
que
j’ai
employés,
le
produit
VH
est
ainsi
de
l’ordre
de
0,004~,
et
son
carré
N’2H2
tout
à
fait
négligeable
devant
’P2.
Il
en
résulte
que
et
que,
dans
le
cas
qui
nous
occupe,
les
équations
de
la
trajectoirè
se
réduisent
à
c’est-à-dire
que
celle-ci
est
une
cycloïde
ordinaire.
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