L’épopée, la pensée philosophique et scientifique sont
nées en Ionie, dans cette Grèce d’Asie où s’était
d’abord produit le réveil de la civilisation après les
« siècles obscurs ». L’époque dite « archaïque » con-
nut un brillant essor de l’art et de la poésie aussi bien
dans la Grèce d’Occident née de l’expansion des VIIIe-
VIIe» siècles que dans les îles de l’Egée. Mais c’est à
Athènes que fut établie la démocratie, ce régime poli-
tique original dont nous nous réclamons encore,
même si notre démocratie est différente de celle des
Athéniens. Et c’est Athènes qui devint le centre incon-
testé de la vie littéraire et artistique et du mouvement
des idées dans les deux siècles d’apogée de la civili-
sation grecque. D’où la place privilégiée qu’elle
occupe dans cet ouvrage, choix délibéré qui récuse
par avance l’accusation « d’athénocentrisme ».
C’est aussi pourquoi la période qui suit les conquêtes
d’Alexandre a été volontairement limitée à un bref
développement. Certes, les cités grecques continuent
à exister, théoriquement indépendantes, et leurs insti-
tutions sont souvent mieux connues que pour la péri-
ode précédente. Et si Athènes n’est plus une cité
hégémonique, elle demeure le foyer d’une importante
activité philosophique. Pourtant c’est désormais
ailleurs que s’élabore une nouvelle civilisation, dans
les capitales de ces royaumes nés de la conquête
d’Alexandre, à Alexandrie, à Antioche, à Pergame.
Une civilisation où se conjuguent l’apport hellénique
NOTE LIMINAIRE 4