L’avifaune
Depuis 2007, plusieurs actions ont été menées pour développer une roselière (protection, lutte contre
le ragondin) afin qu’elle présente une superficie assez étendue pour l’accueil des paludicoles
notamment. Les efforts consentis ont été couronnés de succès puisque en 2011 la Rousserolle
effarvatte a de nouveau été nicheuse et le Bruant des roseaux niche probablement sur la Réserve.
Plus généralement en ce qui concerne les oiseaux, le suivi annuel mené sur le site indique que la
tendance générale, quel que soit le statut des groupes considérés, est à la baisse du nombre d’espèces
fréquentant le site. Ceci est à relier à une tendance nationale. En effet, d’après les résultats du
programme STOC national, les populations - toutes espèces confondues - ont subi depuis 1989 une
chute de 12% de leurs effectifs. Globalement, la France a perdu 25% de ses oiseaux nicheurs en milieu
agricole (Bilan STOCEPS 2009 (Jiguet, 2010)). Les oiseaux forestiers se portent un peu mieux mais sont
en diminution. Seules les espèces généralistes, bénéficiant sans doute du déclin des autres, affichent
une stabilisation récente (Jiguet, 2010).
Afin de poursuivre les efforts consentis depuis des années et de disposer d’indicateurs plus robustes,
trois protocoles de suivis (avifaune nicheuse, migratrice et rapaces nicheurs) vont être établis en sus
des observations quasi journalières du propriétaire du site.
Ces trois nouveaux protocoles de suivis nous permettront d’avoir des indicateurs fiables et d’exploiter
scientifiquement nos résultats afin d’orienter notre gestion en vue de la préservation d’un cortège
diversifié et des espèces à fort enjeu de conservation.
Une flore diversifiée et caractéristique
Un suivi de la végétation par quadrats a été mis en place en 2007 sur différentes unités écologiques
du site (prairie de fauche, mégaphorbiaie, prairie pâturée) afin de connaitre l’évolution du cortège
floristique suivant les différentes modalités de gestion menées.
Prairie de fauche : Le cortège caractéristique des prairies de fauche ne s’est pas dégradé, la fauche
tardive est donc une gestion adéquate pour la flore.
Prairie pâturée : La prairie pâturée a subi un pâturage intensif, le cortège est dégradé, une solution
pour faire pâturer les chevaux sur d’autres parcelles sera recherchée.
Mégaphorbiaies : Un test de non gestion a été effectué sur une placette témoin de la mégaphorbiaie
afin de connaitre l’évolution naturelle et au besoin d’adapter notre gestion. En 2-3 ans l’ourlification
était effective et la fermeture du milieu avancée. Sans gestion adaptée (fauche annuelle tardive), la
perte du cortège floristique des mégaphorbiaies est engagée, susceptible d’engendrer également la
perte de la station d’Orchis à fleurs lâches (Orchis laxiflora).
Afin de préserver les mégaphorbiaies, milieux en régression à échelle globale, et de favoriser les
espèces patrimoniales qui fréquentent ce milieu (le Cuivré des marais, l’Agrion de Mercure, la Cordulie
à corps fin ou la Bécassine des marais), il s’agit de préserver l’ouverture et le bon état écologique des
prairies de fauche et les mégaphorbiaies. Pour cela le blocage de la dynamique naturelle de ces unités
écologiques sera poursuivi en appliquant une fauche tardive annuelle.
Cigognes sur l’île de l’étang ©David ADAM-2013