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PR HENRI JOYEUX
vous répond
Puis-je, par mon alimentation, prévenir le cancer, et si oui, comment ?
Oui, c’est une très bonne question, parce que l’alimentation joue un rôle dans les causes des
cancers. L’Académie de Médecine est même allée jusqu’à dire que 48 % des cancers seraient liés à de
mauvaises habitudes alimentaires. Je ne sais pas comment ils ont trouvé les 48 %, mais disons que c’est
presque un cas sur deux. Et ce n’est pas faux.
Ce n’est pas faux et il faut que le grand public comprenne bien que les mauvaises habitudes
alimentaires peuvent être responsables de cancers, à la fois du tube digestif, parce que c’est le tube
digestif qui reçoit les aliments de haut en bas et qui va rejeter les déchets, mais aussi des cancers qui
sont liés à l’alimentation tels le cancer du sein ou de la prostate, sachant que la prostate est à l’homme
ce que le sein est à la femme.
En effet, les hormones que nous fabriquons par notre corps, elles sont fabriquées grâce à nos
aliments. Non pas que nous prenions des hormones, mais simplement, les sucres, les protéines, les
graisses, les vitamines, les minéraux, les oligoéléments sont tous ces nutriments qui nous permettent de
construire dans notre corps tout ce qui est nécessaire à notre fonctionnement. Et nous renouvelons sans
cesse ces cellules.
Mais ce que peu de gens savent, sauf quand ils sont atteints, malheureusement, par le cancer,
c’est que par exemple les globules blancs, nos globules blancs, ils vivent une semaine. S’ils se mettent à
vivre 3 semaines, ça fait une leucémie. Les cellules comme celles des globules rouges vivent à peu près
120 jours. Ça veut qu’au bout de 120 jours, un globule rouge a terminé sa vie, et puis qu’un autre va le
remplacer. Et s’ils se mettent à vivre 200 jours, ça fait un cancer du sang.
Nous avons un système de protection qu’on appelle le système immunitaire, qui est
prodigieusement organisé dans notre organisme, à savoir une circulation lymphatique, ça veut dire lente
– quand quelqu’un est lymphatique, ça veut dire qu’il marche, il réfléchit lentement. Eh bien, cette
circulation lymphatique est porteuse de globules spéciaux, blancs, qu’on appelle les lymphocytes. Il y en
autant que de marques de voitures. Il y a des lymphocytes qui sont des tueurs, d’autres qui sont des
helper, qui vont nous aider. Et si vous avez un jour par exemple un panaris, eh bien votre médecin ne va
pas toucher votre panaris, sinon il vous fait hurler de douleur. Il va vous examiner les selles pour voir si
vous avez un ganglion qui a augmenté de volume, et qui démontre que votre système immunitaire est là
pour empêcher le staphylocoque d’aller passer dans votre sang.
Oui, notre alimentation est indispensable pour avoir un bon système de défense. Et le cancer, il
traduit une mauvaise défense immunitaire qui peut être sur le col de l’utérus chez la femme, qui peut
être sur la prostate chez l’homme, sur le sein, sur le foie, sur l’intestin et sur l’estomac.
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Alors, il y a quelque chose d’assez fabuleux. Récemment, je voyais en consultation un homme et
une femme qui viennent me voir et, paraissant en pleine forme, je leur dis : « Mais, qui est malade ? » Et
voyant que l’homme me répond : « Ecoutez, Docteur, nous sommes un peu spéciaux tous les deux. Ni
ma femme ni moi, nous sommes malades. » : « Et que venez-vous faire en consultation de
cancérologie? »
Il me dit : « Eh bien voilà si… Figurez-vous que… J’ose pas vous le dire, mais je vais vous le dire.
Je… Ma femme et moi, nous aimerions avoir un cancer…
– Ah bon, et vous le voulez où ? »
Alors il me dit : « Le problème, Docteur, c’est que vous êtes compétent dans la nutrition, alors si
vous nous expliquez bien comment l’avoir, nous saurons bien comment ne pas l’avoir. »
Et voilà une démarche intelligente, voilà une démarche qui permet de comprendre que si vous
savez ce qui vous fait avoir un cancer du côlon ou du rectum parce que vous êtes un « méchant
constipé », ou bien un cancer de l’estomac parce que vous êtes stressé et que vous mangez n’importe
quoi et que vous ne mastiquez pas suffisamment vos aliments, eh bien… vous allez faire une
inflammation de l’estomac, une gastrite, une inflammation, de là un ulcère, et cet ulcère deviendra un
cancer.
Si vous avez un surpoids, et que vous êtes fumeur et que vous picolez trop, que vous prenez trop
d’alcools forts, eh bien, vous allez avoir un tissu gras tellement important dans le bassin vous les
hommes, et vous les femmes dans le sein, que vous les femmes vous développerez un cancer du sein, et
vous messieurs, un cancer de la prostate. 70 000 nouveaux cas de plus chaque année !
Vous savez, en changeant vos habitudes alimentaires, vous allez être mieux dans votre peau.
Vous allez protéger votre cœur, vous allez protéger votre pancréas, vous allez protéger votre foie, vous
allez protéger votre intestin. Vous allez vivre heureux ! Et ainsi, vous allez diffuser auprès des vôtres,
auprès de votre famille, auprès de vos enfants, auprès des personnes les plus âgées, le meilleur pour la
santé.
Donc il est sûr que, comme l’a dit l’un de mes collègues, l’alimentation, c’est la première
médecine, et l’agriculteur, c’est le premier acteur de notre santé, parce que c’est lui qui nous donne les
éléments essentiels pour notre palais, le palais des saveurs.