LA PLACE DU MASSEUR-KINESITHERAPEUTE EST-ELLE TOUJOURS ADAPTEE DANS LA RECUPERATION MUSCULAIRE DU SPORTIF ? Simon JOONNEKIN Promotion 2015 Institut de formation en Masso-Kinésithérapie de Dijon La place du masseur-kinésithérapeute est-elle toujours adaptée dans la récupération musculaire du sportif ? Revue de littérature Référent mémoire : Matthieu MAITREPIERRE MK au centre de rééducation fonctionnelle Divio Simon JOONNEKIN Directeur mémoire : Cécile LE MOTEUX MK, cadre formatrice à l’IFMK de Dijon Promotion 2015 Remerciements Je souhaite adresser mes sincères remerciements à : Monsieur Matthieu Maitrepierre, mon référent, pour ses conseils avisés, ses nombreuses relectures, ses encouragements et l’apport de ses expériences personnelles et professionnelles qui m’ont aidé à la réalisation de ce mémoire. Monsieur Laurent Pardon, qui m’a orienté dans mes recherches et donné de précieux conseils. Madame Nathalie Martineau, bibliothécaire à l’IFMK, pour sa gentillesse et sa disponibilité. L’ensemble des professionnels de santé, kinésithérapeutes ou non que j’ai rencontré au cours de mes stages, pour leur soutien, le partage de leurs expériences professionnelle et personnelle. Mes parents, qui m’ont aidé en toute circonstance, qui ont financé mes études et à qui je dois en grande partie ma réussite. Mon frère, Doriane et Matthieu pour les supers moments passés ensemble et pour la relecture de mon travail. Tous mes amis, pour leur aide, leur sympathie avec qui j’ai passé des années que je ne suis pas prêt d’oublier. Glossaire o DOMS : Delayed Onset Muscle Soreness o SMIPE : Syndrome Musculaire Inflammatoire Post-Effort o OTS : Over-Training-Syndrome o ATP : Adénosine Tri Phosphate o CCE : Cryothérapie corps entier o TENS : Transcutaneous-Electro-Neuro-Stimulation o AI : Anti-inflammatoire o EVA : Echelle visuelle analogique o CK : Créatine Kinase o PG : Prostaglandine o IL : interleukine o CRP : C Réactive Protéine o IR : Infrarouge o ICAM : InterCellular Adhesion Molecule o GR: Globule Rouge o HB: Hémoglobine o NEMS : neuroélectromyostimulation o ACTH : Adrénocorticotrophine o IRM : Imagerie par résonnance magnétique o MI : Membre Inférieur o IJ : Ischio-Jambiers o LDH : Lactate deshydrogénase o RM : Répétition Maximale o Q : Quadriceps o PNF : Proprioceptive Neuromuscular Facilitation Sommaire Introduction ................................................................................................................................ 1 1. Cadre théorique ................................................................................................................... 3 1.1. 1.1.1. Rappels anatomiques ............................................................................................ 3 1.1.2. La contraction du muscle strié squelettique ......................................................... 3 1.1.3. Les courbatures .................................................................................................... 3 1.1.4. Impact de l’effort sur l’organisme ........................................................................ 5 1.2. 3. Définition ............................................................................................................. 6 1.2.2. Les différents modes de récupération ................................................................... 6 1.2.3. Le surentraînement ............................................................................................... 6 1.2.4. Les filières énergétiques ....................................................................................... 7 Les techniques de récupération.................................................................................... 8 1.3.1. Les techniques non manuelles de récupération .................................................... 8 1.3.2. Les techniques manuelles de récupération ......................................................... 10 Méthodologie .................................................................................................................... 12 2.1. Formulation de la problématique ............................................................................... 12 2.2. Recherche de littérature ............................................................................................. 12 Résultats ............................................................................................................................ 14 3.1. Impact des techniques non manuelles dans la lutte contre les DOMS ...................... 14 3.1.1. La cryothérapie ................................................................................................... 14 3.1.2. L’électrothérapie ................................................................................................ 18 3.1.3. Les contentions-compressions élastiques ........................................................... 19 3.2. 4. La récupération ............................................................................................................ 6 1.2.1. 1.3. 2. Le muscle ..................................................................................................................... 3 Impact des techniques manuelles dans la lutte contre les DOMS ............................. 21 3.2.1. Le massage ......................................................................................................... 21 3.2.2. Les étirements .................................................................................................... 23 Discussion ......................................................................................................................... 25 Conclusion ................................................................................................................................ 29 1 Introduction Le monde du sport est un univers à part, en perpétuel développement, qui fait de plus en plus d’adeptes et séduit par ses nombreux atouts des millions de pratiquants. La multitude des sports proposés permet à chacun de trouver une activité adaptée à ses besoins et à ses attentes. L’activité physique permet d’apprivoiser son corps, de connaître ses limites et de les repousser. Le sport véhicule des valeurs sociales et humaines comme en témoignent de nombreux évènements sportifs largement diffusés. Mais derrière cette facette se cachent parfois des enjeux énormes pour certains sportifs, chez qui la victoire et la performance reflètent l’aboutissement d’une préparation stricte et contraignante qui demande du temps, de l’engagement et de la motivation. C’est pourquoi, de nos jours, une multitude de personnes accompagnent les sportifs, pour les aider à faire face aux exigences de leur pratique et ainsi leur permettre de profiter pleinement de leurs capacités et de s’épanouir dans leur quotidien. L’activité physique met en effet le corps humain à rude épreuve, tant sur le plan physique que psychologique. Et même si sa pratique est actuellement largement plébiscitée, elle n’est pas sans danger. Elle peut exposer à des traumatismes et des lésions en tout genre pouvant être bénignes ou très graves, compromettant alors le devenir du sportif. Ainsi depuis de nombreuses années, la récupération occupe une place essentielle dans le sport de haut niveau. Elle est aujourd’hui considérée comme une phase à part entière de la préparation du sportif et contribue au même titre que l’effort, à l’amélioration des performances. La récupération musculaire est un des aspects de cette récupération et son importance est capitale, puisque l’unité musculo-tendineuse est le moteur du mouvement qui va permettre la réalisation de la performance. Ce système musculaire est particulièrement sollicité au cours de l’effort sportif, de plus je n’ai pu que constater au travers de mes différents stages de masso-kinésithérapie la fréquence des lésions musculaires. Ce qui explique l’intérêt que le MK porte à ces lésions, pour lesquelles il peut à travers sa pratique proposer à ses patients une prise en charge adaptée. L’action masso-kinésithérapique est en effet primordiale dans ce domaine de la récupération, et la majeure partie des clubs professionnels ont aujourd’hui intégré à leur équipe un masseur-kinésithérapeute, comme j’ai pu le constater lors de mon stage dans le club du Dijon Football Côte d’Or (DFCO) au cours de ma deuxième année de kinésithérapie. Les MK présents au sein du staff médical, par leur formation de professionnel de santé, proposent en effet un véritable accompagnement du sportif, personnalisé et fournissent de précieux conseils. Ils ont un rôle déterminant et bien que souvent dans l’ombre, ils font véritablement parti de l’équipe et participent indirectement aux résultats fournis par les joueurs. Le cadre étant posé, il est alors apparu clairement que mon mémoire de fin d’étude porterait sur le monde sportif et les atteintes musculaires. Cependant, les lésions musculaires étant nombreuses, il m’a paru judicieux de m’orienter vers une lésion spécifique et connue de tous, sportifs amateurs ou professionnels. Les courbatures ou DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness) dans la nomenclature internationale ont alors clairement attiré mon attention. En effet, combien de fois ai-je entendu 2 les gens se plaindre de ces douleurs musculaires ? Le sportif est d’autant plus touché par ces douleurs, or celles-ci ne sont pas toujours évidentes à gérer et occasionnent des désagréments rendant la pratique inconfortable. Les DOMS peuvent même se révéler handicapantes lorsqu’elles sont à leur apogée et compromettre la reprise de l’entraînement. Un autre aspect important qui m’a amené à me soucier des DOMS est le fait que les contractions excentriques sont la principale cause des microlésions musculaires qui sont à l’origine de ces douleurs. Or ce mode de contraction est utilisé dans l’ensemble de nos activités quotidiennes, notamment pour la marche ou la course. Ce qui majore davantage la fréquence des courbatures chez le sportif qui utilise ce mode de contraction à des intensités bien souvent élevées et donc traumatisantes pour le complexe musculo-tendineux. Il apparaît alors intéressant pour le MK de comprendre ce mécanisme et ses conséquences sur le muscle, puisque que le travail excentrique est fréquemment utilisé en rééducation et notamment dans la kinésithérapie du sport. De plus, c’est par le biais de la connaissance des mécanismes physiopathologiques et des techniques acquises au cours de ma formation, que je peux fournir une prise en charge adaptée et des conseils individualisés. L’action masso-kinésithérapique dans le domaine de la récupération musculaire et du sport a fait ses preuves. La kinésithérapie sportive qui est un domaine spécifique de notre profession répond aux attentes des sportifs. C’est pourquoi je souhaite continuer à développer cette facette de notre métier, tout en mettant l’accent sur le sérieux, la rigueur et les résultats favorables qui nous ont permis d’avoir une place reconnue et convoitée auprès des sportifs de tous niveaux. Enfin, de nombreuses techniques de récupération musculaire ont vu le jour et il est difficile pour les sportifs de savoir quelles sont les méthodes efficaces et adaptées à leurs besoins. Chaque technique possède des avantages et des inconvénients. L’importance réside dans l’utilisation que l’on a de ces méthodes et la personnalisation de la prise en charge qui est un facteur clef de la réussite. Les protocoles, les techniques utilisées, leur validité et leurs efficacités sont controversées. Il est ainsi primordial d’aiguiller nos sportifs, par une mise à jour fréquente de nos connaissances en nous tenant informé des nouvelles études et recommandations publiées dans la littérature et en adaptant notre arsenal thérapeutique en conséquence, tout en faisant preuve de recul. D’autre part, le contact que l’on a avec nos patients nous permet de créer des liens importants dans la prise en charge, nous permettant de connaître davantage les sportifs qui viennent consulter, de connaître leurs attentes, leurs préférences et de proposer une prise en charge adaptée. C’est pourquoi j’ai souhaité comparer dans ce mémoire les techniques manuelles qui nécessitent un contact praticien-patient et les techniques plus récentes de plus en plus utilisées dans le monde du sport et ce même en l’absence de MK. Mes recherches m’ont ainsi conduit à analyser les différentes techniques de récupérations musculaires présentes dans le monde sportif, notamment pour lutter contre les DOMS. La problématique qui s’est alors dégagée de ce questionnement est la suivante : La place du masseur kinésithérapeute est-elle toujours adaptée dans la récupération musculaire du sportif ? 3 1. 1.1. Cadre théorique Le muscle 1.1.1. Rappels anatomiques Le tissu musculaire est le tissu le plus répandu dans l’organisme, il représente environ la moitié du poids du corps. Les muscles squelettiques, valent à eux seuls, 40 % du poids du corps chez l'homme et 32 % chez la femme. [1] Concernant la structure du muscle strié squelettique : La cellule musculaire porte le nom de fibre musculaire. C'est la structure interne de la fibre musculaire qui est à l'origine de la striation. La structure de la fibre musculaire est essentiellement liée à la présence de multiples myofibrilles. Celles-ci étant constituées de microfilaments fins d'actines et épais de myosines agencés de façon très régulière (protéines contractiles du muscle). Des protéines élastiques assurant la cohésion et l'élasticité de la fibre musculaire sont aussi visibles en microscopie optique. On peut citer la Titine qui par son rôle de ressort participe au retour du muscle à sa longueur initiale après un étirement par une force externe. [1] Je ne rentrerai pas dans les détails de la structure microscopique des myofibrilles mais joins en [Annexe 1] un schéma explicatif. 1.1.2. La contraction du muscle strié squelettique Le couplage excitation-contraction : Suite à une commande motrice en provenance du cortex moteur, des neurotransmetteurs comme l'acétylcholine, vont être sécrétés dans la fente synaptique neuromusculaire. Les récepteurs à l'acétylcholine au niveau de la plaque motrice de la fibre musculaire vont être activés et responsables d'un changement du potentiel membranaire de la cellule musculaire. Cela va alors permettre la production d'un potentiel d'action, qui va se propager le long du sarcolemme, en direction des tubules transverses. Ce potentiel d'action permettra ainsi la modification de la perméabilité du réticulum sarcoplasmique. Les extrémités de chaque segment de réticulum sarcoplasmique sont dilatées et forment les citernes latérales, réservoirs de calcium. La libération de calcium du réticulum au cytosol va permettre la liaison du calcium à la sous-unité correspondante de la troponine. Cette fixation sera suivie d'un déplacement de l’ensemble troponine-tropomyosine et du démasquage des sites de liaison de l'actine permettant l'attachement de celle-ci à des ponts d'union de la myosine et la production de force par la bascule des têtes de myosine. [1] Je fournis un schéma en [Annexe 2], qui détaille le couplage excitation-contraction. 1.1.3. Les courbatures Les douleurs musculaires d'apparition retardée ou DOMS pour Delayed Onset Muscle Soreness, que l'on connaît sous le nom de « courbatures » [2], correspondent à des lésions musculaires de stade 1B de la nouvelle classification consensuelle de Munich des lésions musculaires, proposée par un comité d'experts [Annexe 3]. [3] 4 Longtemps considérées comme des incidents musculaires sans lésions anatomiques objectivables, il est aujourd'hui avéré que les DOMS sont associées à des lésions intramusculaires (imagerie et analyse microscopique des fibres musculaires). [4] Les courbatures sont très fréquentes dans le sport, elles apparaissent suite à des efforts inhabituels, intenses et le plus souvent après des efforts de types excentriques. [2] Le travail musculaire excentrique est en effet plus traumatisant pour le muscle que les contractions concentriques ou isométriques. Lors du travail excentrique, le muscle sollicité doit résister à une force supérieure à celle développée par les unités motrices qu'il engage. Le muscle doit développer une force de résistance à l'étirement, c'est pourquoi ce mode de contraction est plus traumatisant pour l'ensemble musculo-tendineux. [5] Ces douleurs apparaissent en général 12 à 48 heures après l'effort, elles mettent 5 à 7 jours pour disparaître mais les séquelles fonctionnelles comme la perte de force peuvent durer plus de 10 jours. [6] Plusieurs hypothèses ont été avancées concernant les mécanismes à l'origine des DOMS, on peut citer : la théorie de l'acide lactique, du spasme musculaire, des lésions du tissu conjonctif, des lésions du tissu musculaire, la théorie inflammatoire et la théorie enzymatique. [6]. A priori, aucune théorie ne peut expliquer de manière isolée ce phénomène, c'est pourquoi plusieurs chercheurs s'accordent à proposer un enchaînement précis d’événements à l'origine des DOMS. [6] Le mécanisme à l'origine peut alors s'expliquer ainsi : Les étirements actifs propres au travail excentrique se traduisent par des microlésions localisées du cytosquelette entraînant une désorganisation des sarcomères, avec de possibles lésions du sarcolemme, des tubules transverses et du réticulum sarcoplasmique. [2] Un processus inflammatoire va alors se mettre en place, avec plusieurs étapes [2] : o Une phase « autogénique » qui se met en place dans les 3 heures qui suivent l’effort et qui se caractérise par l’autodégradation des structures lésées. o Une phase « phagocytaire » qui se traduit par un envahissement des zones lésionnelles par des monocytes qui se transformeront en phagocytes. On observe une augmentation de la température interne du muscle associée à la libération de médiateurs chimiques qui provoquent une extravastion plasmatique à l’origine d’une augmentation de la pression intramusculaire. Puis une phase de « régénération » qui débute 4 à 6 jours après les lésions initiales et pouvant durer plusieurs semaines selon la gravité des dommages. [2] Les douleurs occasionnées peuvent être liées à la stimulation des afférences nocioceptives de type III et IV (terminaisons nerveuses libres présentes dans l’ensemble du tissu musculaire), liées à la libération de substances chimiques (prostaglandines, leucotriènes, neuropeptides et autres), à une augmentation de la pression interne du muscle, à une augmentation de la température intra-musculaire, le tout associé aux dommages myoaponévrotiques. [2]. En clinique, les douleurs sont diffuses et présentes lors d'une contraction résistée, lors de la palpation (à la jonction myo-tendineuse) et à l'étirement passif du muscle. [5] 5 En résumé, les courbatures constituent un véritable Syndrome Musculaire Inflammatoire Post-Effort (SMIPE) qui résulte d'un travail excentrique inhabituel ou de haute intensité. Les DOMS engendrent 5 dysfonctionnements principaux : Une baisse de force pouvant aller jusqu'à 40 %, une douleur diffuse survenant 12 à 48h après l'effort, une diminution de la proprioception, une diminution des amplitudes articulaires et un œdème de faible abondance. Les douleurs durent entre 2 et 5 jours mais les déficits peuvent se poursuivre jusqu'à 10 jours par un phénomène d'inhibition du muscle empêchant l'aggravation des microlésions. [5] 1.1.4. Impact de l’effort sur l’organisme La fatigue est un terme qui est utilisé pour décrire une baisse des performances physiques avec incapacité de maintenir un niveau de force donné, associé à une augmentation de la pénibilité de l'exercice, réelle ou perçue par le sujet. La fatigue se développe de façon progressive, jusqu'à ce que le muscle ne puisse plus réaliser la tâche demandée. Elle est liée à une multitude de facteurs qui sont influencés par les caractéristiques de l'activité réalisée (durée, intensité, type d'effort, vitesse) et le milieu environnant (température extérieure basse ou élevée). La fatigue peut aussi être la conséquence d'un surentraînement. [7] La contraction musculaire correspond à un ensemble de processus allant de la motivation à la réalisation de la tâche motrice avec la formation des ponts actine-myosine générant la force musculaire. Une perturbation en un point quelconque de cette chaîne va engendrer une baisse de la performance avec diminution de la force musculaire. [8] La fatigue neuromusculaire représente « toute diminution, induite par l'exercice, de la capacité du muscle à développer une force ou une puissance, que la tâche puisse être maintenue ou non ». [7] Cette fatigue neuromusculaire comprend la fatigue centrale et la fatigue périphérique : La fatigue centrale : Elle correspond à une réduction progressive de l’activation musculaire volontaire, induite par l’exercice. « Les facteurs centraux de la fatigue regroupent l’ensemble des phénomènes physiologiques d’origine supraspinale et spinale pouvant induire une diminution de l’excitation des motoneurones ». [7] La fatigue périphérique : Elle correspond à une altération de la contraction musculaire volontaire. Ce type de fatigue peut intervenir à différents niveaux, notamment : lors de la transmission neuromusculaire, de la propagation des potentiels d’action musculaires, lors du couplage excitation-contraction et des mécanismes contractiles associés. Je joins en [Annexe 4] un tableau détaillant ces deux types de fatigue. En résumé, la fatigue est un état que chacun connaît personnellement mais qui reste difficile à définir. L’origine plurifactorielle est avérée mais de nouvelles données sont nécessaires pour affiner le rôle de chaque mécanisme. En effet « les phénomènes à l’origine de la fatigue sont encore mal compris ». « Certes le lactate et la baisse de pH ont un rôle mais cela n’explique pas tout, loin de là ». [8] 6 1.2. La récupération 1.2.1. Définition La récupération est définie comme la compensation d’un état de déficit de l’organisme et comme le retour à un état initial selon le principe de l’homéostasie. Certains auteurs comme Kellman et Kallus abordent une définition plus globale et mentionnent que la récupération correspond à un processus inter et intra-individuel à plusieurs niveaux, c’est-à-dire aussi bien au niveau physiologique que psychologique ou encore social, se déroulant dans le temps afin de rétablir les capacités de performance de base. [9] La récupération correspond aussi à une période où se déroulent des processus physiologiques, notamment énergétiques permettant aux muscles de restaurer leur capacité à générer de la force. Ces processus dépendent du type d’activité physique réalisée, de la durée de la sollicitation musculaire et du maintien (récupération active) ou non (récupération passive) d’une activité musculaire dynamique à la suite de l’exercice. [10] 1.2.2. Les différents modes de récupération Il existe deux modes de récupération : La récupération passive : la participation de l’individu est nulle, il est en position assise ou allongée paisiblement. Elle fait appel à différentes techniques comme le massage manuel, les bains chauds et froids, les saunas ou les étirements passifs. Ces techniques engendrent des réactions physiologiques touchant le flux sanguin, la respiration, le tonus musculaire. [9,11, mémoire Damien Le Strat] La récupération active : communément appelée « décrassage », ce mode de récupération est particulièrement utilisé dans les sports collectifs. Cette méthode de récupération correspond à des exercices modérés réalisés au cours de la période de récupération. De ce fait, après un entraînement ou une compétition, le sportif est acteur de sa récupération en faisant par exemple un « cooling down », c’est-à-dire de la course à pied ou du vélo à faible intensité (entre 30 et 60% de sa VO2max) ou en faisant des étirements dynamiques. 1.2.3. Le surentraînement Le sport correspond à une charge de travail qui va induire à l’organisme un stress entraînant une perturbation de l’homéostasie. L’équilibre entre la phase de travail et la phase de récupération se doit donc d’être maintenu. Une surcharge temporaire, planifiée ou non, de l’intensité et/ou de la charge de travail peut conduire à une diminution temporaire des performances sans symptômes physiques ou psychologiques et avec un retour à un niveau supérieur de performance après quelques jours de repos (phénomène de surcompensation), c’est ce que l’on appelle la fatigue aiguë ou Overreaching. [12] Le Surentraînement (Overtraining) ou Surcharge correspond à une augmentation excessive de la charge de travail durant une période plus longue et sans phase de récupération 7 adaptée, la diminution de la performance durera plus longtemps et des symptômes physiques et psychologiques peuvent apparaître. Le retour à l’état antérieur peut prendre quelques semaines à quelques mois. [12] Le syndrome de surentraînement ou Over-Training-Syndrome (OTS) qui peut être le résultat du surentraînement correspond quant à lui à une baisse importante et durable de la performance physique et ce malgré un repos prolongé. [12] Des signes associés vont également faire leur apparition. On va distinguer deux formes, qui présentent des similitudes mais aussi des différences. La forme sympathique et la forme parasympathique [13]. Je joins en [Annexe 5] un tableau explicatif. Ce syndrome serait plurifactoriel et en lien avec plusieurs étiologies : On note en effet, une majoration du stress physique (lié à augmentation de l’intensité, de la fréquence et du volume de la charge de travail, au-delà des capacités d’adaptation de l’individu. D’autres facteurs favorisants comme les conditions climatiques, une maladie, un manque de sommeil ou bien des troubles de l’alimentation peuvent aussi entrer en jeu). [13] A noter aussi, une augmentation du stress psychologique (en lien avec le contexte professionnel, familial, social, financier et avec la personnalité de l’individu). [12] Ainsi, l’OTS correspond à la présence de signes clinique, biologique, neurochimique, immunologique et endocrinien chez le sportif persistant plusieurs mois voire plusieurs années malgré le respect d’un repos complet. [12] Il n’y a à ce jour pas de traitement adapté, certains préconisent un repos complet prolongé et d’autres le maintien d’une activité physique non liée à la pratique sportive habituelle, associé à un traitement médical et une hygiène de vie adaptée. [13] 1.2.4. Les filières énergétiques La production d'un travail mécanique par le muscle est possible par la transformation de l'énergie potentielle contenue dans les molécules d'ATP. Ces molécules fournissent la majeure partie de l'énergie nécessaire à la contraction des fibres musculaires en cédant un de leur phosphate. Au cours d'un exercice de durée et d'intensité variée, quatre filières énergétiques sont utilisées, en fonction des besoins nécessaires : La filière anaérobie alactique : Dans cette filière, l'énergie utilisée provient des faibles stocks d'ATP et de créatine phosphate présents dans le muscle. Dès que la concentration en ATP diminue suite à l'effort, la créatine phosphate cède son phosphate pour resynthétiser de l'ATP. Cette filière est utilisée lorsque l'apport en oxygène n'est pas suffisant et n'engendrera pas de formation d'acide lactique. L'énergie est disponible instantanément mais très peu de temps. Cette filière est utilisée pour les sprints, les accélérations et autres phases explosives de l'effort. [14] La filière anaérobie lactique : Elle est utilisée lorsque l'effort se poursuit et que les stocks de créatine phosphate sont épuisés. Le glucose et le glycogène sont utilisés par les fibres musculaires comme source d'énergie. Cependant, la quantité d'oxygène n'est toujours pas suffisante, ce qui va induire la production d'acide lactique. En effet, l'acide pyruvique obtenu se fixe à l'hydrogène libéré lors 8 du catabolisme des glucides, ce qui produit de l'acide lactique, qui va limiter l'effort musculaire. C'est pourquoi cette filière n'est efficace que pour une durée limitée allant de 15 à 120 secondes. La transformation inverse de l'acide lactique en acide pyruvique ne sera possible que si un apport suffisant d'oxygène a lieu. [14] La filière aérobie : Cette filière intervient lorsque l'apport en oxygène est suffisant pour oxyder l'acide pyruvique et lactique produit. Elle va utiliser le glucose (glycolyse aérobie) et les lipides comme source d'énergie pour produire un grand nombre de molécules d'ATP. [14] Ces différentes filières sont en continuité, elles n'attendent pas l'épuisement de l'une pour mettre en route la suivante. [14] 1.3. Les techniques de récupération 1.3.1. Les techniques non manuelles de récupération La cryothérapie : L’utilisation thérapeutique du froid remonte à la nuit des temps. Sa naissance en Europe serait liée à Hippocrate. [17] Les effets du froid sont de trois ordres : Un effet sensitivo-moteur : Effet antalgique dès que la température cutanée chute sous les 15°C, quelle que soit la vitesse d’obtention de ce seuil. Il y a mise en jeu du « gate control » par stimulation des fibres rapides afférentes à la corne postérieure de la moelle épinière. Il y a également un ralentissement de la conduction nerveuse de la sensibilité nocioceptive. [15] Un effet vasomoteur : L’ensemble des auteurs met en évidence une vasoconstriction artérielle et capillaire profonde suite à l’application d’une source cryogène, dès la 5 ème minute d’application avec un effet maximum à la 25ème minute. Cet effet favorise la résorption œdémateuse. Les résultats étant variables selon les modalités d’application (durée, fréquence, température, vitesse de refroidissement lente ou choc thermique, le moment d’application). Effet neuromusculaire : Juste après l’arrêt de l’application de la source cryogène, on a une baisse de force qui peut aller jusqu’à 11%, celle-ci croît ensuite avec un gain pouvant atteindre 20 à 30% entre 40 et 180 min post-effort. De plus, l’endurance musculaire semble améliorée de 13 à 33% selon les études et les modalités d’application. [15] Je joins en [Annexe 6] un tableau récapitulatif des différentes modalités d’application de la cryothérapie et en [Annexe 7] un tableau récapitulatif des principales indications de la cryothérapie. Les contre-indications de la cryothérapie sont au nombre de 5 : La cryoglobulinémie, un syndrome de Raynaud, l’urticaire au froid, l’insuffisance vasculaire périphérique veineuse ou lymphatique, une hémoglobinurie paroxystique à frigore. Une contre-indication relative concerne l’application du froid sur une zone d’anesthésie ou d’hypoesthésie. [15] 9 Parmi les différentes formes utilisées, je décide de traiter l’immersion en eau froide et la cryothérapie corps entier qui sont les techniques les plus adaptées pour la récupération musculaire. Je joins en [Annexe 8] un schéma récapitulatif des effets physiologiques de la CCE et en [Annexe 9] les indications et contre-indications relatives à la cryothérapie corps entier. L’électrothérapie : L’électrothérapie est une technique de physiothérapie utilisée depuis l’Antiquité pour soigner diverses affections musculaires et/ou nerveuses. L’essor de l’électrothérapie médicale a pris toute son importance dès le XIXème siècle. De nos jours, plusieurs techniques de stimulation électrique existent. Les différentes caractéristiques de l’utilisation du courant permettent de cibler des composantes comme la douleur, le renforcement musculaire, la récupération musculaire, l’esthétique. [18] Concernant les principes de base de l’électrothérapie : L’emploi de courants électriques dans un cadre médical ou paramédical doit respecter des règles physiologiques. Les courants utilisés aujourd’hui sont définis par leurs formes, leurs amplitudes, leurs fréquences et leurs durées. [18] Un large consensus admet que les impulsions doivent être : rectangulaires, c’est-à-dire à front raide ou à début brusque (afin d’être efficace avec une intensité plus faible) ; De durée brève mais adaptée (De façon à être efficace et confortable) ; Bidirectionnelles à moyenne nulle afin de supprimer le risque de brûlures chimiques lié aux effets électrolytiques des courants unidirectionnels et pour éviter les sensations désagréables d’irritation galvanique ; De fréquence inférieure à 100 Hz voire de moins de 10 Hz dans le but d’offrir les propriétés thérapeutiques antalgiques et excito-motrices. [19] Je joins en [Annexe 10], les contre-indications relatives à l’électrothérapie. La contention-compression élastique : Le système veineux est un système capacitatif à basse pression qui contient 85 % du volume sanguin extrathoracique soit entre 3,2 et 3,5 litres de sang sur une volémie totale de 5 litres. On distingue le réseau veineux superficiel cutané et sous cutané qui contient 0,5 litre de sang, le réseau veineux musculaire et perforant qui stocke environ 2 litres de sang et le réseau veineux profond qui en contient environ 1 litre. [22] Les compressions élastiques sont considérées par un grand nombre de sportifs comme efficaces pour la récupération et la diminution des symptômes que peut engendrer l’activité physique. Ce système est devenu en effet très populaire. [23] On distingue les contentions-compressions veineuses dégressives avec une pression qui diminue de la cheville à la cuisse (système classiquement utilisé pour traiter les insuffisances veineuses chroniques, les œdèmes, les varices ou en post-opératoire). Mais depuis peu, dans le domaine du sport sont apparues les contentions progressives. « Les principes physiques et les effets hémodynamiques de la contention sur le système veineux démontrent ses effets bénéfiques mais elle doit être spécifique et adaptée à la physiologie du sportif ». C’est pourquoi chez les sportifs, l’effet doit être inverse, avec des 10 pressions basses au niveau du pied et de la cheville et des pressions élevées au niveau du mollet sans pour autant entraîner d’effet garrot. [22] Je joins en [Annexe 11] un schéma illustrant les 2 formes de contention-compression élastiques. Par augmentation de la circulation sanguine, le rôle de ces contentions-compressions est de réduire la douleur liée à l’hypoxie relative, ainsi que l’œdème et aider à compenser les troubles du retour veineux. Le but étant de retrouver au plus vite les fonctions musculaires après l’effort. [23] Les contre-indications absolues des contentions-compressions veineuses sont : L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou AOMI, la microangiopathie diabétique évoluée, la phlégmatia coerulea dolens ou phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle, la thrombose septique. [26] 1.3.2. Les techniques manuelles de récupération Les étirements : La tension passive du muscle est liée au squelette conjonctif du muscle (endomysium, périmysium et épimysium). Elle est aussi liée au cytosquelette musculaire formé des protéines non contractiles (titine, desmine, myomésine qui solidarisent les éléments du sarcomère). La proportion et la disposition de ces éléments varient d’un muscle à un autre et d’un individu à un autre. (Prédisposition génétique, sport pratiqué, influence hormonale). [27] La tension active est due à la présence de ponts résiduels entre les myofilaments d’actine et de myosine (protéines contractiles). De façon générale, les étirements agissent sur différentes structures du muscle, on peut citer : [28] La jonction os-tendon Le tendon : Il présente une faible réserve d’allongement (de l’ordre de 3%) La jonction myo-tendineuse : Elle est très sollicitée durant les étirements actifs et le travail musculaire excentrique. Les éléments élastiques et l’unité contractile du muscle : Elles autorisent un allongement compris entre 20 et 50% de la longueur de repos du muscle. La composante contractile est très extensible. Le tissu conjonctif : Il est organisé en réseau maillé et possède une relative extensibilité. On distingue plusieurs types d’étirements : Les étirements passifs : De courte durée : Ils permettent de redonner au muscle sa longueur initiale après un effort ayant engendré le raccourcissement de celui-ci. Il permet aussi d’entretenir la souplesse et de favoriser la récupération. De longue durée (posture) : Ils améliorent la souplesse musculo tendineuse. Lors d’un étirement, les ponts actino-myosine et les protéines non contractiles sont étirées en premier puis lorsque l’amplitude augmente, le tissu conjonctif et les tendons sont étirés. [28] 11 Les étirements actifs : Ils agissent sur la jonction myo-tendineuse et le tendon, en particulier les étirements activo-dynamiques (étirements, contraction isométrique puis contraction dynamique) qui préparent le muscle à l’effort par augmentation de la température interne du muscle, par stimulation du système neuro-musculaire et de l’unité contractile. [29] Les étirements activo-passifs : On peut citer le célèbre «contracté-relâché». Cette technique permet d’obtenir un relâchement musculaire plus efficace que les techniques traditionnelles car cet étirement utilise le principe neuro-musculaire de la période réfractaire absolue qui fait suite à la contraction [28]. D’après des données récentes, le temps de maintien de la contraction et l’intensité de celle-ci ne modifie pas l’efficacité de la technique. [27] Pour savoir quel étirement utiliser, il faut se poser les questions suivantes : Pourquoi ? (entretien, lutte contre la raideur, gain d’amplitude, prévenir les blessures, améliorer les performances, augmenter la température interne du muscle, augmenter la résistance du tendon à l’étirement), Comment ? (quel type d’étirement), Quand ? (avant, pendant ou après l’effort) et Pour Qui ? (sport pratiqué, âge). [30] En conclusion, « rechercher les besoins propres à chaque activité sportive et même à chaque sportif apparaît comme indispensable afin d’appréhender l’étirement qui reste malgré les dangers qu’il peut présenter, un outil très efficace ». [30] Le Massage : Le massage est un acte pratiqué quotidiennement par un très grand nombre de personnes dans le monde entier. Quand il est appliqué par un professionnel, « il doit s’appuyer sur des règles d’hygiène, de connaissances anatomiques et physiologiques, de comportement respectueux envers la personne massée et de dextérité gestuelle ». Le massage ne doit pas être stéréotypé, il doit s’adapter en permanence à la personne massée, ce qui va permettre de réaliser un massage « sur mesure ». [31] La définition du massage est donnée dans l’article R. 4321-3 du Code de la Santé Publique : « on entend par massage, toute manœuvre externe, réalisée sur les tissus, dans un but thérapeutique ou non, de façon manuelle ou par l’intermédiaire d’appareils, autres que les appareils d’électrothérapie, avec ou sans l’aide de produits, qui comporte une mobilisation ou une stimulation méthodique, mécanique ou réflexe de ces tissus ». [31] Le massage sportif : Il permet par son action de manipuler, masser, pétrir avec les mains, la peau, les tissus conjonctifs sous cutanés et les masses musculaires, ainsi que de réduire les malaises physiques causés par le stress de l’effort. On distingue le massage réalisé avant l’effort : le but étant de minimiser les risques de blessures musculaires, en complément de l’échauffement des groupes musculaires sollicités par l’effort. Le massage sera ici tonifiant, stimulant, plutôt de courte durée et à visée énergétique. Il stimulera les systèmes circulatoires, nerveux et la vigilance articulaire. 12 Le massage réalisé entre deux efforts musculaires successifs : Soit dans le cadre d’une action de récupération, le massage s’intéressera aux groupes musculaires sollicités par l’effort et le but principal recherché sera l’oxygénation du muscle par une action circulatoire. Le massage sera court, lent et profond. Soit dans le cadre d’une action stimulante, avec un massage tonifiant, court, afin de stimuler les fibres des faisceaux neuromusculaires en vue d’une reprise immédiate de l’activité sportive. Le massage réalisé après l’effort : le massage sera global, en mettant l’accent sur les groupes musculaires directement recrutés par l’effort. Le massage sera long (entre 20 et 40 minutes). Le but recherché sera d’éliminer les déchets de la combustion liés à la contraction musculaire et au stress physique et psychologique engendré par l’effort. Les différentes toxines étant évacuées par l’action circulatoire du massage, la fatigue se trouvera ainsi réduite, d’où une meilleure récupération. 2. 2.1. Méthodologie Formulation de la problématique Etant un passionné de sport, j’ai choisi dès le départ de réaliser mon mémoire sur ce thème. En effet je pense me diriger vers une spécialisation dans la kinésithérapie sportive après l’obtention de mon diplôme d’Etat. Cependant, ce thème étant très large, j’ai décidé par intérêt personnel, de me centrer sur les lésions musculaires liées à l’activité sportive. J’ai ensuite choisi d’aborder la récupération dans le cadre de l’effort où la place de la kinésithérapie est majeure, comme en témoignent les différentes équipes sportives professionnelles, avec la présence au sein de leur staff d’un ou plusieurs masseurs kinésithérapeutes. Ma problématique de base portait sur la récupération musculaire active vs la récupération musculaire passive. Cependant suite à mes lectures, mes recherches, aux conseils de mon référent, d’amis sportifs et de kinésithérapeutes libéraux avec lesquels j’ai pu m’entretenir, je me suis orienté sur un autre aspect de la récupération. J’ai choisi de m’intéresser à la récupération de lésions musculaires connues du public et plus particulièrement des sportifs : les courbatures. Et j’ai voulu aborder les différentes techniques utilisées au sein de la profession pour favoriser leur récupération, tout en confrontant les techniques manuelles et les techniques non manuelles. J’en suis ainsi arrivé à la problématique : La place du masseur kinésithérapeute estelle toujours adaptée dans la récupération musculaire du sportif ? 2.2. Recherche de littérature Pour ce qui est des recherches, j’ai utilisé des opérateurs booléens tels que AND et OR pour cibler les résultats obtenus. Les mots clés français ont dû être traduits en anglais, afin d’effectuer les recherches sur les bases de données internationales. Pour cela, j’ai utilisé des descripteurs MeSH (Medical Subject Headings) comme HeTOP (www.hetop.eu) Parmi les mots clés obtenus, je peux citer : 13 En français : récupération musculaire, fatigue musculaire, blessures musculaires, contractures, douleurs musculaires, surmenage musculaire, électrothérapie, massage sportif, cryothérapie, étirements, contention-compression progressive/dégressive. En anglais : Muscle recovery, post exercise recovery, delayed onset muscles soreness (DOMS), eccentric exercise, muscle fatigue, muscles damages, electrotherapy, sport massage, cryotherapy, cold water immersion, stretching and muscle recovery, post exercise stretching, elastic stocking compression, progressive compression. Pour ce qui est des sources que j’ai utilisées, elles sont variées : Des ressources humaines pour me guider sur la démarche à suivre : Monsieur Pardon Laurent : Kinésithérapeute libéral à Dijon, spécialisé dans la kinésithérapie sportive. J’ai échangé plusieurs fois avec lui pour la méthodologie de mon mémoire. Il m’a beaucoup aidé dans mon questionnement et dans l’organisation de mes recherches. Monsieur Maitrepierre Matthieu : Kinésithérapeute au centre de rééducation fonctionnelle DIVIO, membre de l’équipe pédagogique de l’IFMK Dijon et masseur kinésithérapeute de l’équipe de football du DFCO. Je l’ai choisi comme référent pour ses connaissances et son expérience dans le monde du sport, sa rigueur et sa pédagogie. Il m’a suivi tout au long de mon mémoire, m’a soutenu et m’a guidé dans mes recherches, mes démarches et mon approche du sujet. Des ouvrages : Les livres empruntés proviennent essentiellement de la bibliothèque de l’IFMK Dijon et de la faculté de médecine de Dijon. J’ai aussi consulté des ouvrages disponibles sur Google Books. Ils m’ont offert une base scientifique solide dans la réalisation du cadre théorique notamment. Des sites internet : J’ai utilisé Google Scholar pour la recherche de littérature internationale et l’obtention d’articles payants en format PDF. Des revues, articles et publications : - Les magazines d’actualité kinésithérapique français : Kinésithérapie scientifique, Kiné actualité et Kiné la revue. Les articles de ces revues étant la plupart du temps payants, je me les suis procuré auprès de l’IFMK Dijon, abonné à ces revues, par l’intermédiaire de la bibliothécaire Mme Martinot. - EM consulte et Science Direct : La majorité des articles étant payants, j’ai tout de même pu accéder à ceux qui m’intéressaient par l’intermédiaire d’un tiers m’ayant fourni son code d’accès aux bases de données de l’université de Bourgogne. Pour d’autres articles, j’ai pu contacter les auteurs par mail quand cela été possible, la majorité des personnes contactées m’ont ainsi fourni les articles en version PDF. - Kinedoc : Base de données nationale que j’ai consultée pour les thèses et les mémoires de fin d’étude en rapport avec mon thème, qui m’ont permis de trouver d’autres sources par utilisation de la bibliographie. (Littérature grise) - Des bases de données spécialisées : Sportdiscus, The American Journal of Sports Medicine. 14 - Les bases de données scientifiques internationales et françaises : PubMed, Pedro et Cochrane. Afin de sélectionner les articles permettant de répondre à ma problématique, il a été nécessaire de réaliser un tri, en raison de la multitude de sources disponibles en regard du sujet traité. Pour cela je lisais le titre de l’article, le résumé et la méthodologie en mettant de côté seulement les articles ou les études ayant un lien direct avec ma problématique. Puis, j’ai sélectionné de préférence : Les études randomisées, avec un nombre important de patients, les méta-analyses, les études de cohorte, les revues systématiques. Avec une date de publication postérieure à 2000. Quand cela était mentionné, j’ai aussi regardé l’impact factor de la revue (plus il est élevé et plus la revue est influente) et le niveau de preuve de l’article. Les documents que j’ai écartés étaient ceux sans lien direct avec mon sujet, ceux dont la source n’était pas connue, les documents présentant des conflits d’intérêts ainsi que les articles ou revues non disponibles en intégralité. J’ai alors collecté après lecture, les informations de chaque document, que j’ai réuni dans le tableau fourni en [Annexe 12]. Ce tableau m’a par la suite permis de reprendre les données collectées sans perte de temps lors de la rédaction et de la mise en page. De plus, j’ai pu mettre en relation les études les unes par rapport aux autres et tirer des conclusions en analysant les disparités entre celles-ci et les similitudes. 3. Résultats Cette troisième partie fait état de la littérature et nous renseigne sur l’efficacité des techniques manuelles et non manuelles sur la récupération des lésions musculaires produites suite à l’exercice excentrique, responsables des douleurs musculaires d’apparition retardées, également appelées dans la littérature internationale, les DOMS. 3.1. Impact des techniques non manuelles dans la lutte contre les DOMS 3.1.1. La cryothérapie De nos jours, la cryothérapie est très utilisée dans le monde sportif avec un objectif de récupération. Les modalités d’application sont variées, on dispose d’application locale (cold pack, vessie de glace, cryothérapie gazeuse et autres) et d’application globale (immersion en eau froide, cryothérapie corps entier). C’est de ces dernières dont je vais parler dans cette partie, en raison de l’intérêt qu’elles suscitent aujourd’hui, pour ainsi apprécier si la popularité de ces méthodes de récupération est justifiée ou ne l’est pas. L’immersion en eau froide : Parmi les différentes méthodes utilisées pour la récupération, l’immersion en eau froide attire l’attention du monde sportif et scientifique, comme moyen efficace de lutte 15 contre l’inflammation musculaire [37]. Le but de cette technique est de réduire le temps de récupération totale afin de réitérer le plus rapidement possible une performance. Elle est utilisée dans le monde du sport pour réduire les symptômes liés aux DOMS, afin de poursuivre l’entraînement sans être gêné par les douleurs musculaires. [33] Elle combine l’effet du froid (températures comprises entre 4 et 15 °C) et de la pression hydrostatique (sur la ou les parties immergées). Dans leur étude, L. Kylie et al. ont utilisé l’immersion en eau froide à 5°C (3 fois 1 min) appliquée à la suite d’un protocole excentrique sur le quadriceps. Les mesures sont effectuées avant, immédiatement après l’effort et à 24h, 48h et 72h de l’effort après le protocole d’immersion. Les mesures portent sur la douleur musculaire (EVA), l’œdème (circonférence de la cuisse), la douleur à la palpation, à l’étirement et à la contraction contrariée du quadriceps. On évalue aussi les répercussions fonctionnelles par un test de saut unipodal et la force isométrique maximale du quadriceps. Et enfin, on mesure le taux plasmatique de créatine kinase (CK) qui est une donnée utilisée comme marqueur des lésions musculaires. Les résultats de cette étude ne montrent pas d’effets significatifs de cette technique sur les valeurs mesurées par rapport au groupe témoin (20 sujets en immersion dans une eau à 24°C). Il a même été observé une hausse de la douleur à 24h, lors de l’épreuve fonctionnelle assis-debout et de la contraction musculaire du quadriceps. [33] L’étude menée par Joanna Vaile et al. compare les effets de 3 méthodes de récupération sur les signes et les symptômes des DOMS. Les 3 techniques testées sont l’immersion en eau froide (à 15°C durant 14 minutes), l’immersion en eau chaude et l’immersion contrastée. Ces techniques sont utilisées chez des sujets entraînés, immédiatement après un protocole excentrique sur les quadriceps, puis durant les 3 jours posteffort. Parmi les résultats collectés, on relève une hausse de la performance au squat sauté et de la force isométrique du quadriceps à 48 et 72h post-effort pour le groupe immergé en eau froide. L’œdème post-effort est diminué à 24, 48 et 72 h post-effort pour le groupe d’immersion en eau froide. Cette étude relate aussi une baisse du taux de CK plus marquée suite à l’immersion en eau froide que pour la récupération passive à 24, 48 et 72h post-effort. Mais il n’y a pas de variation du taux de lactate deshydrogénase et de myoglobine et pas d’effet sur la douleur ressentie suite à l’immersion en eau froide. [34] António Ascensão et al. ont analysé quant à eux l'effet de l'immersion en eau froide (10 min à 10°) chez des footballeurs, appliquée dans les 10 minutes après l’effort. Leur objectif était d'analyser l'effet de cette technique par rapport à une immersion dans de l'eau à 35°C, sur les biomarqueurs des dommages musculaires, la performance neuromusculaire et la douleur musculaire. Les mesures sont faites 30 minutes après l'effort puis à 24 et 48h. Les résultats montrent une augmentation du taux de créatine kinase moins marquée à 24 et 48h pour les sujets immergés dans l'eau froide. De même, la douleur perçue est significativement moindre à 30 minutes et 24 h post-effort pour ce groupe. Pour ce qui est des performances, on note une baisse de la détente verticale à 24h post-effort pour le groupe exposé au froid et à 24 et 48h pour le groupe exposé à une eau tempérée. On relate également une baisse de la force isométrique maximale du quadriceps moins marquée à 24h pour le groupe exposé au froid. Mais on ne note pas de différence pour le temps au sprint sur 20m entre les 2 groupes. [35] Philip D et al. à travers leur étude ont analysé l'efficacité de 4 protocoles d'immersion sur les DOMS, à la suite d’un travail excentrique des IJ (Immersion contrastée avec 1 min à 16 38°C et 1 min 10°C ; 3 fois 1 min à 10°C ; 10 min à 10°C et 10 min à 6°C). Leurs résultats témoignent de l’importance de la température de l'eau. En effet les résultats de l'immersion en eau froide sont meilleurs lorsque la température cutanée baisse de façon rapide et importante (sous les 12°C). Il en découle dans cette étude une baisse de la douleur musculaire à 48 h post-effort pour le groupe immergé à 6°C. Cette étude conclut en mentionnant que l'immersion en eau froide semble efficace si la durée de celle-ci est supérieure à 10 min et que la température de l'eau est inférieure à 10 °C. Les résultats varient en revanche de façon non significative sur les autres variables, peu importe les paramètres de l'immersion. [36] Dans leur étude, Stuart Goodall et Glyn Howatson, ont analysé l’effet de sessions répétées d’immersion en eau froide sur la récupération des dommages musculaires suite à un exercice pliométrique. L’étude porte sur 18 sujets jeunes non habitués à l’effort excentrique, avec une immersion 12 min à 15°C immédiatement après l’effort puis toutes les 24h sur 4 jours. Les résultats ne montrent aucune modification significative entre le groupe immergé et le groupe témoin sur l’ensemble des variables mesurées (force maximale isométrique du quadriceps, amplitude articulaire du genou, DOMS, œdème, taux plasmatique de CK). [38] La revue «Kinésithérapie scientifique» a publié un article faisant état de la littérature existante sur l’immersion en eau froide, dirigée par Christophe Hausswirth et al. résume les effets principaux de cette technique, parmi lesquels on trouve : Un effet antalgique (par altération de la transmission nerveuse), une baisse de la température corporelle avec ralentissement du métabolisme cellulaire et une réduction de l’inflammation locale (par vasoconstriction et baisse de la perméabilité vasculaire et lymphatique). Une action sur les marqueurs biologiques est aussi relevée, avec une limitation de la hausse de la concentration en CK plasmatique après l’effort et une amélioration de la clairance de l’acide lactique. Ce qui améliore la restauration des capacités de force. La pression hydrostatique permet quant à elle de favoriser la résorption de l’œdème. Les auteurs relatent aussi une baisse de la douleur et de la fatigue perçue. Les effets bénéfiques semblent cependant efficaces à condition que l’immersion ait lieu dans les 20 minutes suivant l’effort. [37] La cryothérapie corps entier : Une des nouvelles modalités de l’utilisation de la cryothérapie est la CCE (cryothérapie corps entier), qui consiste en une exposition brève (à un air sec) de 2 à 3 min à des températures de -110 à -190°C [39]. Cette exposition a lieu dans une chambre cryogénique ou dans un cryosauna. La CCE a été développée initialement pour traiter les pathologies rhumatismales et constitue de nos jours une aide au traitement des affections de l’appareil locomoteur (tendinopathies, traumatismes articulaires, musculaires, osseux et autres) [40]. Ce n’est que depuis peu de temps que cette technique est utilisée pour favoriser la récupération musculaire, notamment en réduisant l’inflammation faisant suite aux exercices qui occasionnent des dommages musculaires [39]. L’étude menée par Pournot H et al. sur des sujets entraînés, a voulu analyser l’efficacité de la CCE vs une récupération passive sur les marqueurs des lésions musculaires suite à la simulation d’une course de trail sur tapis roulant. Une séance quotidienne de 3 min à -110°C a été réalisée les 3 jours post-effort. Les résultats ont montré que la CCE appliquée directement après l’effort réduit le processus inflammatoire (hausse des cytokines anti- 17 inflammatoires et baisse du taux de cytokines pro-inflammatoires) à 1h et 24h post effort vs groupe passif. On note aussi une limitation du taux de C réactive protéine sur toute la durée de l’essai pour le groupe CCE. De surcroît, on observe une action sur le système immunitaire par hausse du taux de neutrophiles à 1h post-effort pour le groupe soumis à la CCE. Or l’élévation du taux de neutrophiles stimule l’angiogenèse, ce qui améliore la vascularisation musculaire. [41] La revue de la littérature d’Adam J a observé l’impact de la CCE sur la récupération musculaire chez le sportif. Dans les études retenues, les sujets complètent leurs activités par de la CCE et cela sur plusieurs jours. En conclusion, il en ressort que cette méthode diminue la réponse inflammatoire locale et systémique (augmentation IL10, IL1ra : cytokines antiinflammatoires et baisse des cytokines pro-inflammatoires : IL2, IL8, PGE2, CRP), assure un équilibre pro-anti oxydants avec une hausse de l’activité antioxydante et une limitation de l’oxydation des lipides. La CCE réduit également la douleur et la sensation de fatigue. Et n’entraîne pas de modifications des statuts hématologique et immunitaire avec cependant une réduction de l’hémolyse post-effort (impliquée dans les cas d’anémie post-exercice). [40] Hausswirth C et al. ont comparé l’efficacité de 3 techniques de récupération sur les dommages musculaires et ce dans les 48h post-effort (chez des sujets entraînés). A savoir, la CCE (3min à -110°C), les infra-rouges (30 min à 45°C) et la récupération passive. En conclusion, 3 sessions de CCE dans les 48h post exercice vont améliorer la récupération musculaire suite à des exercices traumatisants de façon plus importante que la récupération passive ou les IR. En effet, elle améliore la récupération de la force musculaire maximale volontaire et a une action significative sur la sensation de douleur et la fatigue. En revanche, il n’y a pas de modification du taux de CK post-effort, quel que soit la technique utilisée. [42] De même, Costello JT et al. font état de la littérature actuelle pour objectiver les effets de la CCE pour la prévention et le traitement des DOMS. En résumé, la CEE permet une baisse de la douleur (par altération de la conduction nerveuse, par baisse de la température cutanée et musculaire stimulant le système nerveux sympathique et entraînant une vasoconstriction), une baisse du métabolisme cellulaire, une réduction de la sensibilité des récepteurs cutanés. On note aussi, un impact psychologique avec une amélioration de la fatigue et du bien-être perçu. On retrouve ici encore, l’effet anti-inflammatoire de cette technique. Il n’y a cependant à ce jour toujours pas de consensus sur l’utilisation de cette méthode. [43] Banfin G et al. de la même façon, à travers leur revue de la littérature, évoquent un effet anti-inflammatoire (baisse PGE2, IL 2 et 8, CRP, des molécules d’adhésion ICAM1 et hausse IL10). Ils relatent aussi une réduction de l’hémolyse post-effort, une augmentation du glutathion peroxydase et du superoxyde dismutase (enzymes antioxydantes) pour compenser le stress oxydatif de l’effort. On observe de plus, un effet immunostimulant à long terme (avec une légère hausse des lymphocytes et monocytes circulants). La CCE limite aussi l’augmentation de la libération de la CK post-effort ce qui témoigne d’une récupération des dommages musculaires. La CCE n’accélère en revanche pas la maturation des GR et de l’HB. [44] L’étude de Costello et al. évalue l’effet de la CCE chez 36 sujets, appliquée 24h après un effort excentrique sur la fonction proprioceptive, la fonction musculaire, la douleur et la température tympanique (en comparaison avec un groupe témoin). Ils concluent que la CCE 18 (2 sessions de 3 min à -110°C dans la même journée) appliquée 24h après l’effort n’a pas d’effet sur la sensation subjective de douleur musculaire, ni sur les indices des dommages musculaires et n’entraîne pas de baisse de l’acuité proprioceptive (donc pas de prédisposition aux blessures musculaires, ligamentaires après une session de CCE). 3.1.2. L’électrothérapie De nos jours, de nombreuses formes d’électrostimulation sont utilisées. Les différentes possibilités de générer un courant sont en effet nombreuses. On peut citer l’électromyostimulation ou NEMS (courant biphasique très utilisé dans le renforcement musculaire), le TENS ou neurostimulation transcutanée (courant biphasique antalgique haute fréquence avec effet de gate control ou basse fréquence avec libération d’endorphine) et les microcourants ou diélectrolyse (courant monophasique qui favorise la réparation tissulaire et le passage de substances médicamenteuses). L’électrostimulation est en effet utilisée à travers ces différentes techniques dans le cadre de la récupération musculaire du sportif suite à un entraînement ou une compétition. [18] Je joins en [Annexe 14] un tableau récapitulatif de ces 3 méthodes d’électrostimulation. Denise Curtis et al. ont employé les microcourants sur deux canaux utilisant des fréquences différentes (afin de stimuler les tissus mous d’une part et de limiter les symptômes des lésions musculaires d’autre part). L’étude porte sur 35 sujets qui après avoir réalisé un protocole excentrique sur les IJ se voient appliquer sur une jambe des microcourants et sur l’autre jambe, un traitement placebo. Les résultats de cette étude montrent une baisse significative de la douleur (EVA) à 24h post-exercice pour les jambes traitées par électrostimulation. Avec même un retour à la normale en termes de douleurs perçues après 72h pour les jambes traitées mais pas pour les jambes « contrôles ». [46] Les effets à court et long terme du courant monophasique (120 Hz, impulsions de 200 microsecondes durant 30 min) sont analysés dans l’étude croisée randomisée de T J McLoughlin (après protocole excentrique sur les fléchisseurs de coude). Cette étude montre que par rapport à un groupe contrôle, on ne note pas d’effets à court ou long terme de ce type de courant sur l’œdème et sur la baisse de force musculaire. Mais on note cependant un effet à court terme sur l’extension passive du coude qui augmente directement après application. De plus on a un effet à long terme sur la douleur musculaire, avec une baisse de celle-ci à 24 et 48h post effort par rapport au groupe contrôle. [47] L’Etude de David Lynn Butterfield et al. a quant à elle analysé l’effet d’une électrostimulation par un courant pulsé haute tension (fréquence de 125Hz, durée d’impulsion de 40 microsecondes et temps de repos de 100 microsecondes pendant 30 minutes sur le Q droit). Les 28 sujets reçoivent soit, une séance quotidienne d’électrothérapie sur 3 jours, soit un traitement placebo, le tout après un effort excentrique. Les données recueillies ne montrent une efficacité sur la douleur que lors de la séance et ce pour les 2 groupes. L’effet sur l’amplitude articulaire et sur la force musculaire témoigne d’une récupération à 48h posteffort mais qui est identique pour les deux groupes. Ce qui reflète un effet non significatif de cette technique d’électrostimulation sur les symptômes associés aux DOMS. [48] L’étude de Vincent Martin et al. compare l’effet de 3 méthodes de récupération, appliquées à la suite de contractions excentriques sur les quadriceps (récupération active par 19 un footing à 50% de la VO2 max, électromyostimulation basse fréquence ou récupération passive). Les résultats de cette étude croisée randomisée ne montrent pas d’amélioration du temps de récupération d’une technique par rapport à une autre. La baisse de force musculaire maximale isométrique n’étant récupérée dans aucun des groupes à l’issue de ces 4 jours d’étude. On a aussi un pic de DOMS à 48h dans les 3 groupes avec une baisse majeure de ces douleurs à 96h mais qui demeure identique. De même, il n’y a pas d’effet sur l’activation volontaire maximale (fatigue centrale) qui est récupérée à 24h pour les 3 groupes. Les effets sont donc plus liés au facteur temps qu’aux techniques de récupération utilisées. [49] Craig R. Degenar et al. ont expérimenté l’effet du courant TENS basse fréquence (2Hz) sur un groupe de femmes après avoir réalisé un travail excentrique sur les fléchisseurs du coude (une séance après l’effort puis à 48 h). L’objectif de cette étude était d’analyser l’action de ce courant sur l’extension du coude, la douleur perçue et le potentiel effet AI de ce courant. Il en résulte que le TENS basse fréquence n’induit aucune augmentation du taux de cortisol et n’a ainsi pas d’effet sur l’inflammation. En effet, il n’y a pas de hausse de la libération d’ACTH par l’anté-hypophyse (qui stimule les glandes corticosurrénales et la libération de cortisol). Le gain d’extension du coude et la baisse de la douleur perçue sont en revanche significatifs mais ne résultent pas de la libération d’endorphine par l’hypophyse. [50] Une autre étude de Craig R. Denegar et al. a évalué l’effet de 5 techniques de récupération (TENS à 90Hz, cryothérapie, TENS + cryothérapie, placebo ou récupération passive) sur les douleurs, la baisse d’amplitude et la baisse de force musculaire suite à un effort excentrique sur les fléchisseurs du coude. A 48h post-effort, tous les sujets présentent une baisse de force musculaire, des douleurs et une baisse d’amplitude en extension du coude. Le TENS, la cryothérapie et la combinaison des 2 ont entraîné une baisse de la douleur et une hausse de l’amplitude articulaire, en comparaison avec les 2 autres groupes. Cependant ces différentes techniques n’ont pas d’effet sur la récupération de la force musculaire. Cette étude montre également que la baisse de force n’est pas liée à la douleur musculaire car celle-ci persiste alors que la douleur a disparu. [51] 3.1.3. Les contentions-compressions élastiques Le sportif est un insuffisant veineux potentiel. La plupart des sports combinent des paramètres qui favorisent la stase veineuse, on peut citer : un déséquilibre entre la pompe foulante et la pompe aspirante (remplissage) notamment dans les sports d’endurance, les àcoups d’hyperpression générés par les impulsions, le blocage du retour veineux lors d’efforts brutaux et explosifs. [24] Les contentions sont largement utilisées dans la prévention et le traitement de certaines pathologies comme l’insuffisance veineuse chronique, les thromboses, les œdèmes etc. Les vêtements compressifs sont devenus très populaires dans le monde sportif car on leur attribue d’améliorer la récupération à la suite d’efforts intenses, traumatisants. [52] Xavier Valle et al. évaluent dans leur étude, l’efficacité du port de contention élastique sur la cuisse de 15 footballeurs, afin de prévenir des DOMS. Les dommages musculaires sont objectivés après effort (40 min de running sur tapis avec pente de 10%) par IRM et à 48 h post-effort par une biopsie musculaire. Des échantillons de sang sont également prélevés pour 20 analyser les médiateurs de l’inflammation (lymphocytes, neutrophiles) et les protéines musculaires (créatine kinase, albumine). Les résultats attestent de lésions musculaires à 48h post-effort significativement inférieures pour les cuisses traitées par contention durant l’effort par rapport aux cuisses contrôles. Ils relatent également une baisse significative des cellules inflammatoires, ce qui reflète une baisse de la quantité et de la sévérité des DOMS. [53] Cet effet de réduction des DOMS post-effort suite au port de contention durant l’effort est aussi relayé par l’étude de A. Ali et al. Cette étude évalue l’effet du port de chaussettes de contention chez des sportifs amateurs à la suite d’un footing de 10km. Le rythme cardiaque est calculé lors de la course à pied, on mesure aussi l’intensité de la douleur et la localisation avant, après et à 24h post-effort. On ne note pas de différence significative sur le temps mis au 10km par rapport au groupe contrôle. On note une légère hausse du rythme cardiaque pour le groupe contrôle et les douleurs musculaires des jambes sont significativement inférieures à 24h de l’effort pour le groupe traité par contention durant l’effort. [54] William Kraemer et al. ont quant à eux étudié l’impact d’un manchon de contention (10mmHg) porté après un protocole excentrique sur la sévérité et la durée des DOMS. Le manchon est porté 24h/24 durant 5 jours. On note une baisse de force à J3 plus importante pour le groupe contrôle que pour le groupe avec manchon. Pas d’augmentation de la circonférence du bras pour le groupe traité. L’extension du coude n’est pas altérée avec la contention mais on a une flexion au repos pour le groupe contrôle de +6°C. De plus, la douleur musculaire est plus marquée à la palpation et au mouvement actif pour le groupe contrôle. Les concentrations de cortisol et de lactate deshydrogénase varient peu pour les deux groupes mais la concentration de CK est bien plus élevée dès J2 pour le groupe contrôle. [55] La méta-analyse de Jessica Hill et al. a regroupé 12 études qui ont analysé l’effet des contentions (Membre inférieur ou supérieur avec pression de 10 à 20 mmHg, portées durant et après l’effort ou directement après l’effort) sur les symptômes des DOMS. Les résultats montrent que si la contention est appliquée après ou durant et après l’effort, cela va réduire la sévérité des DOMS ainsi que la baisse de force, de puissance post-effort et la hausse de la concentration sérologique en CK. Ces effets seraient liés à la diminution de l’œdème posteffort par la pression externe générée, la baisse du processus inflammatoire et des lésions musculaires qui en découlent et la facilitation de la clairance en CK et en métabolites produits lors de l’effort par amélioration de l’effet de pompe musculaire [52] Bieuzen F et al. ont étudié l’effet du port de contention après un trail chez des sujets entraînés. Les trailers portent des chaussettes de contention durant ou après le trail selon le groupe dans lequel ils sont assignés de façon randomisée. Les pressions vont de 20 à 25 mmHg. L’efficacité des contentions porte sur des indicateurs des lésions musculaires. L’étude montre une baisse de la douleur immédiate 1h après l’effort et une baisse des DOMS à 24h plus marquée pour le groupe portant les contentions durant l’effort que pour le groupe traité après l’effort et le groupe contrôle. L’effet du port de contention est aussi efficace sur la fonction musculaire avec une amélioration du saut vertical et de la force musculaire lors du port durant. Les effets sur le taux de CK et de cellules inflammatoires (IL6) ne sont cependant pas clairs et aucune conclusion n’a pu être tirée. Le port de la contention durant le trail donne donc de meilleurs effets sur la douleur et la fonction musculaire dans cette étude. [56] L’action du port de bas de contention immédiatement après effort et pour une période de 12h est analysée dans l’étude de John R. Jakeman et al. On évalue l’efficacité par la 21 mesure des marqueurs indirects suite à un effort pliométrique chez des femmes actives. L’étude dure 96h et les pressions des bas sont de 17 mmHg aux jambes et 15 aux cuisses. Les sujets sont répartis de façon aléatoire dans un groupe traité ou dans un groupe contrôle qui récupère passivement. Les résultats témoignent d’une baisse de la douleur musculaire à 1, 24, 48 et 72h post-effort et d’une force atténuée à 24, 48, 72 et 96h chez les sujets traités avec les bas de contention. En revanche, il n’y a pas de variations significatives sur la performance au saut vertical et sur le taux de CK entre les 2 groupes. [57] Tomas Venckonas et al. ont axé leur étude pour leur part sur la variation des paramètres hémodynamiques suite au port de bas de contention durant une course à pied (17 à 18 mmHg en comparaison avec un bas simple d’une pression de 4 mmHg). Aucune modification significative de la fréquence cardiaque entre les deux groupes n’est mesurée. De même, pas de variation de la pression artérielle et de l’oxygénation des muscles du mollet entre les deux groupes après l’effort. Il n’y a de variation entre les deux groupes de la température cutanée et centrale sous la contention. Les paramètres hémodynamiques n’étant pas modifiés, le débit cardiaque est inchangé donc l’hypothèse d’une amélioration du retour veineux ou du flux artériel est remise en question dans cette étude. [58] Le port de contention (5h/j sur 3 jours) après un effort de marche en pente dans l’étude de Stéphane Perrey et al. réduit les DOMS à 72h par rapport à la jambe contrôle. De plus, la force musculaire maximale volontaire récupère plus rapidement que pour la jambe contrôle. Mais cette étude montre que la baisse de force est ici davantage liée à une baisse de l’activation volontaire (protection centrale du muscle endommagé) qu’à une altération de la contractilité. En effet, la contractilité est retrouvée à 24h post-effort mais pas l’activation volontaire alors que la baisse de force perdure durant toute l’étude pour les 2 jambes. [59] 3.2. Impact des techniques manuelles dans la lutte contre les DOMS 3.2.1. Le massage Le massage correspond à l’application de manipulations mécaniques utilisant des pressions manuelles rythmées dans un objectif de santé et de bien-être [60]. C’est une technique utilisée depuis très longtemps et dans de nombreuses cultures. Son utilisation dans le monde du sport est une tradition. Dans ce dernier cadre, on lui attribue de nombreuses vertus allant de l’augmentation des performances et de la vitesse de récupération à une diminution des lésions musculaires. En effet, de nombreuses personnes, athlètes de haut niveau, sportifs amateurs, entraineurs, masseur-kinésithérapeutes, médecins possèdent la croyance que le massage est un moyen qui permet d’améliorer la préparation à l’effort et la récupération [61]. Il est ainsi la plus courante des thérapeutiques utilisée en récupération. [62] Zainal Zainuddin et al. ont analysé l’effet du massage appliqué 3h après un effort excentrique sur les fléchisseurs du coude. Le massage dure 10 min et comprend des effleurages, des frictions et des pétrissages. Les résultats montrent que le massage va réduire les douleurs, l’œdème et le taux de CK post effort (baisse de la douleur de 20 à 40%, baisse du pic de CK de 36%) par rapport au bras contrôle mais il n’a pas d’effet sur la force et sur l’amplitude articulaire (baisse de force de 60% après l’effort et sur 2 jours et baisse de l’amplitude articulaire du coude de 30% sur 4 jours post effort). Cette étude montre alors que 22 le massage a un effet sur les DOMS mais pas sur la fonction musculaire et que les DOMS ne doivent pas toujours être utilisés comme marqueurs des dommages musculaires. [62] Un article de Kiné Scientifique publié par Evelyn B, étudie l’effet du massage sportif sur la perception de la récupération musculaire chez 75 athlètes dans une étude contrôlée randomisée. Le massage dure 30 min (massage suédois : effleurage, pétrissage, frictions, tapotements) et est appliqué dans les 6h qui suivent l’effort excentrique des MI. Le groupe massé est comparé à un groupe contrôle qui récupère passivement. La perception de la récupération est évaluée par une EVA (sensation d’inconfort à la marche, à la palpation et au demi-squat). Les données recueillies montrent que le massage réduit de 56% l’inconfort musculaire pour le groupe massé après l’effort. Les résultats portent sur une sensation subjective et témoigne d’un effet psychologique efficace du massage. [61] L’étude contrôlée randomisée de J E Hilbert et al. évalue les effets psychologiques et physiologiques du massage sur les DOMS. Un massage est appliqué 2h après l’effort excentrique sur les IJ, pour une durée de 20 min (effleurages, pétrissages et percussions). Différents paramètres sont mesurés : intensité de la douleur, pic de puissance, humeur du sujet, amplitude articulaire du genou, taux de neutrophiles (avant effort puis après massage sur 48h). Les résultats nous renseignent sur la non-efficacité du massage sur l’humeur, la baisse de force, la baisse de l’amplitude articulaire d’extension du genou, la baisse du taux de neutrophiles circulants (toutes ces variables sont majorées après l’effort dans les deux groupes et dans les mêmes proportions). Mais on note un effet significatif sur la douleur avec une douleur moindre à 48h pour le groupe massé en comparaison au groupe contrôle. [63] La méta-analyse de Thomas M. Best et al. regroupe 27 études, 10 études contrôlées randomisées et 17 séries de cas. L’objectif de cette étude est de montrer l’efficacité du massage sportif comme technique de récupération musculaire à la suite d’un effort traumatisant. Dans les différentes études retenues, le massage est appliqué le plus souvent dans les 15 min qui suivent l’effort. Chacune des études va utiliser un temps de massage compris entre 5 et 30 min et des protocoles différents (pas de consensus). Les variables mesurées portent sur la récupération musculaire (intensité de la douleur, force, amplitude articulaire, œdème, taux de lactate, flux sanguin). Les résultats attestent que l’efficacité sur la fonction musculaire n’est pas avérée. En revanche, le massage permet de réduire les DOMS et la fatigue perçue. La conclusion indique que les bénéfices physiologiques du massage sur l’amélioration de la récupération musculaire et la performance doivent être approfondis. [60] Laura A. Frey Law et al., analysent l’efficacité du massage sur les douleurs mécaniques et perçues, après un effort excentrique sur les extenseurs du poignet. Les sujets sont répartis de façon aléatoire dans un groupe massé 1 (manœuvres musculaires : pétrissages), dans un groupe massé 2 (manœuvres superficielles : effleurages) ou dans un groupe contrôle. Le massage pour les groupes 1 et 2 dure 6 min et est réalisé 24 à 48h après l’effort. Les effets sur la récupération de la force musculaire ne sont pas significatifs entre les groupes. Le massage musculaire diminue quant à lui la douleur à l’étirement de 48 % et à la palpation de 27% par rapport au groupe contrôle et cela de façon plus importante que le groupe 2. [64] Dans l’étude de Shagufta Imtiyaz et al., 45 femmes sont réparties de façon randomisée dans un groupe massé (15 min de massage), un groupe traité par vibration (50Hz durant 5 min) et un groupe contrôle. Le traitement est appliqué avant un protocole excentrique réalisé 23 sur les muscles fléchisseurs du coude. Le but étant de comparer les effets de la thérapie par vibrations et du massage sur la prévention des DOMS. Différentes variables sont mesurées : la force maximale isométrique, la douleur perçue, l’amplitude articulaire du genou, le taux de LDH, de CK et la RM (sur 3 jours). Les 3 groupes développent des douleurs musculaires mais moindres pour les 2 groupes traités après l’effort. On note une amélioration de l’amplitude articulaire à 48 et 72h pour les groupes traités (massage ou vibrations) par rapport au groupe contrôle. De plus, le massage permet d’améliorer la RM post-effort et de diminuer les taux de CK de façon significative à 48h post-effort. En revanche on n’observe pas d’effet du massage sur la récupération de la force musculaire et sur le taux de LDH post-effort. [65] Lars L Andersen et al. dans leur étude contrôlée randomisée, comparent l’efficacité du massage et de la récupération active sur les douleurs musculaires. On applique le massage (10 min) ou la récupération active 48h après un effort excentrique sur les trapèzes supérieurs. On mesure la douleur à la palpation, l’intensité de la douleur et un questionnaire est à remplir pour avoir l’avis des sujets concernant l’efficacité de la technique utilisée sur la douleur (mesure avant traitement, juste après puis à 10, 20 et 60 min). Les deux techniques réduisent de façon significative la douleur perçue et la douleur à la palpation. Mais il n’y a pas de différence entre les 2 traitements sur la durée et l’intensité de ces douleurs musculaires. [66] Sven Jönhagen et al. évaluent l’effet du massage appliqué immédiatement après puis les 2 jours qui suivent un effort excentrique sur les Q de 16 participants. Les mesures portent sur la douleur musculaire, la force musculaire du Q et le saut unipodal. Le massage dure 12 min et est appliqué sur un des MI, l’autre servant de membre contrôle. Le massage apparaît comme n’ayant aucun effet significatif sur les variables mesurées, c’est-à-dire pas d’action sur la fonction musculaire, sur l’intensité et la durée de la douleur post effort. [67] 3.2.2. Les étirements Le muscle possède des propriétés viscoélastiques qui reflètent la capacité de celui-ci à se laisser déformer au cours d’un étirement (compliance). Un muscle va réagir de façon différente à l’étirement selon sa constitution (proportion et disposition des différents éléments), sa composition (tissu conjonctif, protéines non contractiles) et selon les caractéristiques de l’étirement (la force étirante, la durée, le type d’étirement, le moment de sa réalisation, c’est-à-dire le fait qu’il soit réalisé sur un muscle « chaud » ou « froid ») [27] Les étirements sont fréquemment utilisés pour l’échauffement et la récupération. Leur utilisation par les sujets physiquement actifs et les sportifs de tout niveau est devenue très populaire. Notamment pour la prévention des blessures, l’amélioration des performances et la réduction des douleurs post-effort. [27] La méta-analyse de Herbert RD et al., a pour but d’évaluer l’effet des étirements (passifs ou en contracté-relâché qui est une méthode PNF) réalisés avant et/ou après l’effort sur le développement des DOMS. 12 études ont été retenues selon des critères d’inclusion bien spécifiques. Les résultats obtenus sont homogènes et attestent le fait que les étirements passifs ou activo-passifs (PNF) appliqués avant ou après un effort inhabituel, n’ont pas d’action significative sur les DOMS. En effet, les études notent une baisse de l’intensité douloureuse ou du pic de la douleur de 1 à 5 points sur une échelle de 100 points. [68] 24 Ryan P.McGrath et al. répartissent les sujets de l’étude dans 3 groupes également : un groupe avec étirement statique des IJ (sujet assis jambe tendue et se penche en avant), un groupe avec étirement par contracté-relâché (PNF) et un groupe contrôle (les étirements durent 10 secondes et la tension est portée jusqu’à la limite de l’inconfort). Les auteurs concluent que les étirements statiques ou activo-passifs réalisés après l’effort excentrique ne permettent pas de prévenir les DOMS mais peuvent au contraire majorer la douleur par des contraintes supplémentaires sur des muscles déjà endommagés. [69] Tella Ba et al. ont comparé les effets des étirements passifs du biceps brachial avant ou après un effort excentrique (4 étirements de 15 sec). La douleur musculaire étant évaluée par EVA. L’intensité de la douleur est moindre à 24, 48 et 72h post-effort pour le groupe étiré avant l’effort et pour le groupe étiré après l’effort en comparaison au groupe contrôle (qui ne reçoit pas d’étirements). Il n’y a cependant pas de différence significative entre les deux groupes étirés, à 24h post-effort mais une différence est notée à 48 et 72h, en faveur d’un effet plus marqué sur la baisse de la douleur pour le groupe étiré avant l’effort. [70] De même, H. Lund et al. dans leur étude n’ont pas trouvé d’effet des étirements passifs sur les altérations pathologiques liées à l’exercice excentrique. L’étirement est réalisé sur le Q droit, durant 30 sec et est répété 3 fois. L’étirement est réalisé, avant, après effort puis tous les jours sur une durée totale de 7 jours. Les résultats montrent une baisse de la douleur à la suite de l’étirement qui suit l’effort (cette baisse est cependant temporaire). De plus, le groupe étiré relate une baisse de force majorée par rapport au groupe non étiré. [71] Dans sa méta-analyse, J. C. Andersen quant à lui, ne trouve pas d’effets significatifs des étirements statiques réalisés immédiatement avant ou après l’effort sur la douleur musculaire et le risque de blessure. En effet, parmi les 5 études retenues, les résultats témoignent d’une baisse de la douleur de 2 % (étirements avant ou après effort) et une baisse du risque de blessure de 5% (étirements avant effort), ce qui n’est pas suffisant pour attester de l’efficacité de cette méthode. [72] Dans l’étude de R. Torres, 30 sujets sont répartis de façon randomisée dans un des 3 groupes : un groupe étiré passivement (10 séries de 30 sec sur le Q dominant), un groupe qui subit un protocole excentrique sur le Q et un groupe qui subit le protocole et qui est étiré juste après. Les résultats montrent que l’étirement effectué après l’effort excentrique va atténuer la baisse de l’amplitude articulaire du genou en flexion (baisse moindre à 1 et 24h post-effort par rapport au groupe non étiré). L’effet des étirements seuls (pas d’effort) augmente l’amplitude articulaire par rapport à la valeur avant l’étirement (effet temporaire qui ne dure pas plus de 24h). A noter qu’après l’effort excentrique, la baisse de l’amplitude est liée à la hausse du tonus musculaire (afin de protéger le muscle de lésions supplémentaires). [73] Warin Krityakiarana et al. comparent quant à eux l’effet de la cryothérapie aux étirements dynamiques réalisés avant un effort excentrique sur le biceps brachial. Les variables mesurées concernent la force musculaire, l’amplitude articulaire du coude et la douleur musculaire (sur 96h post-effort). Les résultats ne montrent pas de variations significatives entre les 4 groupes (cryothérapie, étirements, combinés ou contrôle). On note cependant que la douleur la plus faible immédiatement après l’effort est celle du groupe étiré et la douleur la plus élevée celle du groupe utilisant la cryothérapie. Le groupe utilisant la combinaison des deux traitements relate la meilleure récupération de l’amplitude articulaire à 48h post-effort. [74] 25 Je joins en [Annexe 15] un tableau récapitulatif de l’ensemble de mes résultats. 4. Discussion Concernant la confrontation des résultats : La clef de l'efficacité des techniques de récupération semble résider dans leur adéquation avec un objectif précis. Il est nécessaire de connaître les causes physiologiques de la lésion à traiter afin d'appliquer la technique la plus adaptée en vue de prévenir ou de corriger ces modifications pathogènes et les altérations physiques et psychologiques qui en découlent. C’est là que se trouve la difficulté : en effet il est difficile de définir un objectif prioritaire des techniques analysées puisque les causes des DOMS ne sont à ce jour pas élucidées. De plus, peu d’études relatent les effets physiologiques de ces méthodes et préfèrent davantage axer leurs recherches sur l’amélioration de la symptomatologie liée aux DOMS plutôt que d’analyser les effets sur les étiologies. Néanmoins, l'hypothèse la plus récente amène à se focaliser sur des objectifs principaux : la réduction de l'inflammation post-effort (ce processus inflammatoire engendrant des lésions musculaires secondaires par afflux de cellules immunitaires venant phagocyter les cellules lésées), la baisse de l’œdème post-lésionnel (donc la diminution de la stimulation des terminaisons nocioceptives libres de type 3 et 4), la réduction de la douleur engendrée et un effet circulatoire permettant d'améliorer l'apport d'oxygène et de nutriments essentiels à la cicatrisation des fibres endommagées. Ces effets seraient à l'origine même des DOMS. Ainsi, la cryothérapie agit sur l'ensemble de ces facteurs mais il n’y a toujours pas de protocole standardisé de cryothérapie pour obtenir un effet optimal sur la récupération. Il semblerait que ces techniques soient efficaces lorsqu’elles sont appliquées immédiatement après la fin de l’effort, en utilisant des températures très basses. De plus, des sessions répétées optimisent les effets. L'électrothérapie relate un effet antalgique mais pas d'action sur le processus inflammatoire. De plus, il reste à déterminer si un courant type excitomoteur via les contractions musculaires induites pourrait par son effet de pompe musculaire, engendrer des effets hémodynamiques favorables. L’électrothérapie comme technique de récupération musculaire est donc controversée. La multitude de courants programmables et de paramètres modifiables rendent difficile les analyses. Le protocole choisi, l’emplacement des électrodes et le nombre de sessions utilisées influence les résultats. Les contentions élastiques répondent pour leur part à l'ensemble des objectifs cités plus haut. A noter que les effets sur l'atténuation de la douleur semblent majorés si elles sont portées durant l’effort en comparaison avec le port après l’effort. De surcroît, les effets semblent amplifiés pour une utilisation sur plusieurs jours après l’effort et pour des pressions exercées supérieures ou égales à 20 mmHg. Les contentions permettant aussi de limiter les lésions musculaires induites par l’effort, en servant de support mécanique aux fibres musculaires ce qui favorise leur alignement et en réduisant les vibrations occasionnées. Sont 26 apparus il y a peu de temps (dans les années 1990) un nouveau genre de contentions de l’effort, les contentions progressives. Elles appliquent une pression supérieure sur le corps du muscle (pression progressive disto-proximale) afin de favoriser l’action de la contraction musculaire et d’amplifier l’effet sur le réseau vasculaire intra-musculaire. Le confort et la mise en place étant améliorés par rapport à une contention veineuse traditionnelle dégressive. Mais les études portant sur ce type de contention sont essentiellement réalisées par les marques distribuant ces produits, de ce fait les conflits d’intérêts éventuels ne nous permettent pas de conclure sur leur supériorité. Le massage quant à lui va réduire la sensation de douleur et de fatigue musculaire. De plus les effets hémodynamiques permettent de favoriser l'apport vasculaire, le retour veineux ainsi que la résorption de l’œdème. Ces résultats apparaissent cependant pour une application du massage dans les 2h qui suivent l’effort. L’expérience du masseur, les manœuvres utilisées, la fréquence et le moment d’application pouvant fortement modifier les effets obtenus. Il n’existe à ce jour pas de protocole standardisé pour la récupération musculaire suite à un effort excentrique. Ce qui complique la comparaison des résultats obtenus dans les différentes études menées à ce sujet. A savoir également que le massage n’induit pas d’amélioration de la fonction musculaire (force et performance) et à ce jour, les effets physiologiques qui expliquent les résultats obtenus manquent. C’est pourquoi il est difficile d’expliquer l’action du massage sur la récupération musculaire post-effort. Enfin, L’utilisation des étirements dans le monde sportif est controversée et sans cesse remis en question. Ils peuvent être appliqués avant ou après l’effort selon les objectifs attendus. Les techniques d’étirement sont variées et vont de l’étirement passif à l’étirement actif, de l’étirement statique à l’étirement dynamique en passant par les temps posturants. Les protocoles en double aveugle n’étant pas réalisables avec cette technique, l’effet placebo n’est pas à négliger. Ce qui pose aujourd’hui problème pour la récupération musculaire comme l’affirment certains auteurs concerne la baisse de performance liée aux étirements réalisés avant l’effort. La majoration des lésions musculaires à la suite d’un étirement effectué après l’effort est aussi critiquée. En effet, si le muscle est étiré de plus de 20 % de sa longueur initiale, cela peut engendrer des micro-traumatismes. Le mécanisme à l’origine des DOMS étant semblable à celui observé suite à un effort excentrique. Il ressort alors dans les analyses entreprises que les techniques étudiées ici sont efficaces si elles sont appliquées peu de temps après l’effort. Certaines sont efficaces sur la douleur et d’autres sur la fonction musculaire et le processus inflammatoire post-effort. La cryothérapie et les contentions présentent l’avantage d’agir à la fois sur la douleur musculaire et la performance. La cryothérapie ayant même un effet AI. Cependant, malgré l’action favorable du massage et de l’électrothérapie sur la douleur musculaire, ces techniques n’agissent pas sur la fonction du muscle. Les étirements quant à eux semblent inefficaces sur la prévention, la lutte contre les DOMS et les symptômes liés aux efforts traumatisants. Pour obtenir une récupération optimale qui vise à améliorer l’ensemble de ces variables, il apparaît utile de combiner les méthodes afin d’obtenir une récupération idéale. Mais peu d’études ont 27 analysé l’utilisation conjointe de différentes méthodes pour la lutte et la prévention des DOMS, celles-ci étant la plupart du temps comparées et non pas combinées. Cependant, il reste à appliquer ces différentes méthodes en temps réel. Bien qu’elles présentent des points communs comme une durée inférieure à 30 min et l’absence d’effets secondaires graves, toutes ne se valent pas en pratique. Chaque technique ayant des avantages et des inconvénients. La CCE et l’immersion en eau froide sont difficiles à mettre en place immédiatement après l’effort, le coût, la disponibilité de ces techniques étant lui aussi difficilement concevable pour un sportif amateur. L’électrothérapie quant à elle implique de posséder un électro-stimulateur ou bien de prendre rendez-vous chez un praticien équipé, ce qui complique l’utilisation précoce. De plus, le choix du type de courant et le positionnement des électrodes peut se révéler compliqué pour un sujet n’ayant jamais utilisé l’appareil et devenir alors rapidement chronophage ou inefficace. Les contentions sont faciles d’utilisation mais nécessitent un port prolongé sur plusieurs heures, devenant rapidement inconfortable. L’utilisation répétée impose aussi un renouvellement fréquent pour bénéficier d’une efficacité optimale du tissu qui perd ses propriétés avec le temps. L’entretien étant lui aussi indispensable. L’auto-massage bien que réalisable, ne permet pas de profiter pleinement de ses bienfaits et restreint les techniques utilisables. Son effet étant de surcroît majoré lorsqu’il est fait par un praticien expérimenté. Ce qui implique ici encore le fait de dépendre d’une tierce personne pour son application. Il ne nécessite cependant aucun superflu et peut être facilement appliqué à la suite de l’effort physique. Les étirements enfin, même s’ils peuvent être réalisés sans aide, ne sont pas forcément recommandés ici puisqu’ils ne répondent pas aux objectifs souhaités. Faisons maintenant le point sur les études : Parmi les aspects positifs on note : L’utilisation d’études randomisées, avec cohorte importante. L’inclusion d’individus féminin et masculin, la présence d’un groupe placebo et l’adaptation du protocole excentrique au niveau sportif du sujet préalablement évalué. De même que la réalisation des tirages au sort et des traitements en simple voire en double aveugle lorsque cela est possible. Les aspects négatifs concernent : La disparité des protocoles excentriques utilisés, ainsi que l’absence de consensus sur l’application de la cryothérapie. L’absence d’accord sur le temps de massage, la pression, les manœuvres utilisées et la difficulté de la reproductibilité du massage. Ce qui est aussi le cas pour les courants utilisés, l’emplacement des électrodes et les types d’étirements appliqués. Il n’y a pas non plus de consensus sur la fréquence d’application des méthodes de récupération. De plus, le fait de n’évaluer qu’une seule variable comme la douleur perçue et de ne pas prendre en compte les autres symptômes associés aux lésions induites par l’effort excentrique rend difficile d’objectiver la réelle efficacité de la technique de récupération musculaire. Les variations inter-études des méthodes utilisées pour mesurer les variables apportent une difficulté de plus pour comparer les données collectées. Et enfin, l’absence d’explications des effets physiologiques des techniques à l’origine des résultats obtenus. L’ensemble de ces éléments pouvant biaiser les études et les conclusions apportées. 28 Pour ce qui est des DOMS : La difficulté d’analyse et d’interprétation résident dans la multitude des symptômes associés aux DOMS et à l’effort excentrique. L’effort excentrique est bien connu du monde sportif mais ses effets sur le muscle restent troubles. Il n’y a à ce jour que des hypothèses sur l’origine de ces DOMS mais pas de certitudes. Bien que les données récentes apportent une éclaircie sur la question, des études supplémentaires sont indispensables. Les techniques ne pouvant être sélectionnées et efficaces à condition de savoir dans quel but on les utilise, or sans connaissance de la cause exacte des DOMS, cela s’avère difficile. D’un autre côté, les études analysées font le lien entre le taux de CK et les DOMS ou bien encore la perte de force-baisse de performance et les DOMS alors qu’il a été démontré que le taux de CK ne reflète pas forcément les douleurs musculaires et inversement. De même pour la fonction musculaire et les DOMS, les douleurs ayant en effet disparu alors que la perte de fonction perdure. Tout comme les DOMS et les dommages musculaires qui ne sont pas proportionnels. Les DOMS étant une conséquence des lésions, un symptôme clinique. Il est à ce jour controversé de savoir si oui ou non il est utile de se préoccuper des DOMS. En effet, celles-ci ne durant en moyenne pas plus de 7 jours, y a-t-il un intérêt concret de souhaiter leur atténuation ? L'inconfort qu'elles génèrent est connu de tous, notamment pour la population sportive qui connaît ce problème récurrent lors de séances d'intensité inhabituelle, de longue durée, lors du changement d'exercices avec efforts pliométriques et excentriques importants. L'éradication des courbatures étant à ce jour difficile, l'atténuation des symptômes qui en découlent semblent une alternative intéressante pour les individus désirant ne pas interrompre leur programme d'entraînement et ne pas être gêné dans leur quotidien. De plus pour la population sportive de haut niveau, les DOMS sont un obstacle qui nuit à la reproduction rapide d'une performance, ce qui peut perturber les objectifs du sportif. Mais l'un des critères principaux qui nécessite de ne pas prendre les courbatures à la légère réside dans la dégradation des facultés proprioceptives qu'elles engendrent. Cet effet néfaste peut se poursuivre après l'atténuation des douleurs et durer 1 à 2 semaines. Associé à la baisse de force engendrée, il en résulte un risque de blessure musculaire important pouvant occasionner des lésions plus avancées nécessitant l'interruption temporaire de l'activité physique. Parlons alors de l’impact psychologique et de la faculté de récupération intrinsèque : Des variables comme la douleur perçue, la fatigue et la sensation d’inconfort sont régulièrement évaluées dans les études. Or ces variables sont subjectives, c’est pourquoi certaines techniques sans effet physiologique sur les variables objectivables (comme le taux de CK ou la circonférence d’un membre associé à l’œdème post-effort), peuvent donner des résultats favorables. L’impact psychologique ne peut en effet pas être exclu, notamment en l’absence de groupe contrôle. C’est ce que l’on nomme l’effet placebo. Le massage par exemple induit une sensation de bien-être, améliore la fatigue et la douleur perçue alors que ses effets sur les fonctions musculaires ne sont pas avérés. La douleur est une donnée 29 subjective, ainsi les échelles comme l’EVA bien que pratiques, permettant une évaluation rapide et reproductible, peuvent présenter des résultats erronés en cas de mauvaise interprétation de la douleur par l’individu. C’est pourquoi dans certaines études, des sportifs confirmés sont préférés car ils expriment mieux et connaissent davantage les douleurs musculaires de type courbature. Une méthode de récupération peut également montrer des effets favorables sur une personne et ne pas agir sur d’autres. Cela pouvant être lié aux habitudes de récupération, aux rituels, à l’expérience, aux préférences (certains sujets ne supportent pas les courants électriques ou les températures très basses), aux croyances de l’individu (le traitement sera d’autant plus efficace que l’individu est persuadé de son efficacité). Il existe de plus un lien entre la récupération physique et psychologique, d’où l’intérêt pour les masseurs-kinésithérapeutes d’être convaincus de l’efficacité de la technique employée afin de favoriser l’effet placebo qui représente souvent une part non négligeable de l’efficacité du traitement. D’autres facteurs primordiaux entrent en compte dans la récupération et dans l’efficacité et la vitesse de celle-ci. On peut citer le patrimoine génétique de l’individu à récupérer à la suite d’un effort intense, long ou éprouvant et de pouvoir ainsi répéter les efforts. D’autre part, le niveau d’entraînement peut influencer la récupération. Un sujet entraîné sera moins sujet aux lésions musculaires qu’un sujet sédentaire pour un même protocole excentrique. La masse musculaire du sujet entre aussi en jeu, plus celle-ci est élevée et plus le taux de CK libéré sera important, d’où les variations inter-individuelles. L’âge est également un facteur à prendre en compte, puisque les capacités d’adaptation à l’effort et les réserves fonctionnelles sont plus importantes chez un sujet jeune, qui tolérera davantage un effort traumatisant et qui subira moins de dommages musculaires. Il en est de même pour l’épaisseur cutanée, plus celle-ci est importante et moins le sujet sera sensible aux effets de la cryothérapie, ainsi le temps d’exposition ou les températures devront être modifiés pour un même résultat. Conclusion L’action antalgique à travers les modalités d’applications globales que sont l’immersion en eau froide et la cryothérapie corps entier est unanime et expliquée notamment par la baisse de stimulation des mécanorécepteurs cutanés et musculaires. De plus, la vasoconstriction engendrée permet la réduction de l’œdème post-effort et favorise l’élimination des métabolites de l’effort. L’effet sur d’autres marqueurs comme la performance et la force musculaire fait en revanche encore débat. Il existe néanmoins un consensus sur l’effet anti-inflammatoire de ces techniques mais les actions sur les autres marqueurs biologiques et le stress oxydatif restent controversées. L’effet des courants monophasiques et biphasiques type TENS analysés ici relate une action sur la douleur musculaire et l’amplitude articulaire, lorsqu’ils sont appliqués peu de temps après l’effort traumatisant. Néanmoins la modification des variables fonctionnelles comme la force, la performance et la puissance ne sont pas affectées par ces courants. Les données sont en revanche formelles sur l’absence d’effet anti-inflammatoire des micro-courants et du TENS. Concernant les contentions élastiques, il ressort un réel effet des contentions portées durant et/ou après l’effort sur l’atténuation des douleurs musculaires, la réduction de l’œdème posteffort et du processus inflammatoire. De plus, ces contentions accélèrent la récupération de la 30 force musculaire et des performances musculaires. Cependant, bien que certains auteurs clament un effet sur la baisse du taux de CK après l’effort, l’effet hémodynamique est remis en question, en particulier dans les études où les résultats ne montrent aucune variation de la FC, de la tension artérielle et de l’oxygénation tissulaire (durant l’effort). Le massage permet quant à lui de limiter l’œdème qui découle des dommages musculaires et la hausse du taux de CK liée à la nécrose des cellules musculaires endommagées. De plus, il joue sur le bien-être et atténue l’inconfort musculaire, ce qui implique un effet psychologique indéniable. Même si cette technique manuelle améliore le flux sanguin et lymphatique, réduisant ainsi l’œdème et l’accumulation des métabolites produits au cours de l’effort, il reste à expliquer pourquoi celui-ci n’a pas d’effet sur les biomarqueurs de l’inflammation et la fonction musculaire. Pour les étirements, on ne note pas d’effet sur les marqueurs biologiques, la récupération de la force musculaire et la prévention des blessures, y compris la prévention des DOMS, qu’ils soient réalisés avant ou après l’effort et quelle que soit la technique choisie. Ils permettent en revanche de diminuer la hausse du tonus musculaire qui suit l’effort (protection musculaire), effet confirmé par contrôle électro-myographique. De plus l’effet antalgique et l’amélioration de l’amplitude articulaire à la suite d’un étirement post-effort sont temporaires et n’interviennent que dans les minutes qui suivent l’étirement. Ainsi, ce mémoire permet de conclure que chacune des techniques présentées pourra potentiellement favoriser la lutte contre les DOMS. Mais en réalité aucune d'elles ne s’autosuffit et la combinaison de ces techniques doit être envisagée dans l’intérêt du patient qui doit rester au centre de la démarche de soins. Ces techniques pouvant en effet être complémentaires. Malheureusement, aucune étude n’a pour le moment analysé l’impact d’une combinaison de méthodes manuelles et non manuelles dans la prise en charge des DOMS. De plus, la récupération est un terme large qui ne recouvre pas que la récupération musculaire, c’est pourquoi ces techniques sont souvent analysées avec d’autres objectifs thérapeutiques. Le rôle du MK prend alors tout son sens, dans la mesure où par ses techniques manuelles, ses connaissances, son écoute et ses conseils, il pourra accompagner le patient dans sa démarche thérapeutique. De plus, les techniques instrumentales ne sont pas à utiliser à la légère, les paramètres doivent être adaptés à un objectif de soin précis et notre rôle sera alors la mise en place de ces paramètres optimaux pour obtenir les résultats les plus appropriés. J’ajouterai pour ma part que le massage est à l’heure actuelle la technique la plus utilisée et la plus appréciée des sportifs. Et outre l’utilisation empirique de celui-ci, il présente de réels effets sur le muscle s’il est appliqué par une personne qualifiée et formée à l'instar du MK. Et c’est pourquoi je défends activement cette technique de récupération musculaire, conservatrice, sans effets secondaires majeurs. Elle permet d’être au contact du patient, de s’adapter au cours de la séance aux retours de celui-ci. De surcroît, notre présence permet aussi d’être à l’écoute, de conseiller et de suivre l’évolution des soins. Cela évite les prises en charge stéréotypées proposées par l’intermédiaire des techniques instrumentales. Pour finir, ce mémoire aura été passionnant, dans la mesure où le sport et la kinésithérapie sont deux choses qui me tiennent à cœur. Il m’aura permis de prendre du recul sur ma pratique future. Je pourrai donc à l’avenir conseiller mes patients sur les techniques étudiées et avoir un rôle dans la prévention des blessures musculaires. Bibliographie [1] : Lauralee Sherwood. 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During or in training patterns after activity 1B Oedematous swelling, stiff muscles. Limited Acute range of motion of More generalised muscle Delayed-onset inflammative pain. adjacent joints. Pain Mostly entire pain following muscle soreness Pain at rest. on isometric muscle or unaccustomed, eccentric (DOMS) Hours after contraction. muscle group deceleration movements. activity Therapeutic stretching leads to relief 2A Circumscribed longitudinal increase of Spine-related muscle tone (muscle neuromuscular firmness) due to muscle disorder functional or structural spinal/lumbopelvical disorder. 2B Circumscribed (spindleMuscle-related shaped) area of neuromuscular increased muscle tone muscle disorder (muscle firmness). May result from dysfunctional neuromuscular control such as reciprocal Dull, diffuse, tolerable pain in involved muscles, circumscribed increase of tone. Athlete reports of ‘muscle tightness’ Location Ultrasound/MRI Focal involvement up Negative to entire length of muscle Negative or oedema only Circumscribed longitudinal increase of muscle tone. Aching muscle Discrete oedema firmness. between muscle and Increasing with fascia. Occasional continued activity. skin sensitivity, No pain at rest defensive reaction on muscle stretching. Pressure pain Muscle bundle or larger muscle group Negative or oedema along entire only length of muscle Aching, gradually increasing muscle firmness and tension. Cramplike pain Mostly along the entire length of the muscle belly Circumscribed (spindle-shaped) area of increased muscle tone, oedematous swelling. Therapeutic stretching leads to Negative or oedema only Type Classification Definition Symptoms inhibition 3A Minor partial muscle tear Tear with a maximum diameter of less than muscle fascicle/bundle. Ultrasound/MRI Sharp, needle-like Well-defined localised or stabbing pain at Positive for fibre pain. Probably time of injury. palpable defect in Primarily disruption on high Athlete often fibre structure within a muscle–tendon resolution MRI. experiences a firm muscle band. junction Intramuscular ‘snap’ followed by Stretch-induced pain haematoma a sudden onset of aggravation localised pain Stabbing, sharp pain, often noticeable tearing at time of injury. Athlete often experiences a ‘snap’ followed by a sudden onset of localised pain. Possible fall of athlete Tear with a diameter of Moderate partial greater than a muscle tear fascicle/bundle 4 Dull pain at time of injury. Tear involving the Noticeable (Sub)total muscle subtotal/complete muscle tearing. Athlete tear/tendinous diameter/tendinous injury experiences a avulsion involving the bone– ‘snap’ followed by tendon junction a sudden onset of localised pain. Often fall Direct injury Location relief. Pressure pain 3B Contusion Clinical signs Dull pain at time Direct muscle trauma, of injury, possibly caused by blunt external increasing due to force. Leading to diffuse increasing or circumscribed haematoma. haematoma within the Athlete often muscle causing pain and reports definite loss of motion external mechanism Well-defined localised Positive for significant pain. Palpable defect fibre disruption, in muscle structure, Primarily probably including often haematoma, muscle–tendon some retraction. With fascial injury Stretch- junction fascial injury and induced pain intermuscular aggravation haematoma Large defect in muscle, haematoma, palpable gap, haematoma, muscle retraction, pain with movement, loss of function, haematoma Subtotal/complete discontinuity of Primarily muscle/tendon. muscle–tendon Possible wavy tendon junction or morphology and Bone–tendon retraction. With fascial junction injury and intermuscular haematoma Dull, diffuse pain, haematoma, pain on movement, swelling, decreased range of motion, tenderness to palpation depending on the severity of impact. Athlete may be able to continue sport activity rather than in indirect structural injury Any muscle, mostly vastus intermedius and rectus femoris Diffuse or circumscribed haematoma in varying dimensions o Annexe 4: La fatigue neuromusculaire : fatigue centrale et périphérique -http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877065711000029 -B. Sesboüé, J.-Y. Guincestre. La fatigue musculaire, Annals of Physical and Rehabili tation Medicine 2006. 49 : 257- 264. La fatigue neuromusculaire La fatigue centrale La fatigue périphérique Mécanismes induisant ce type de fatigue (Plusieurs hypothèses) : Parmi les mécanismes induisant ce type de fatigue, on peut citer : Une diminution de l’excitation corticospinale : induite par une accumulation de différents neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine. Une baisse du taux de glycogène lors d’un effort prolongé. Une hyperthermie liée à l’effort qui réduit l’activité de la commande nerveuse centrale. La décharge des mécanorecepteurs musculaires (chémorécepteurs et nociocepteurs) au cours de l’effort limitant l’activité du motoneurone. Le phénomène de « sagesse musculaire » ayant lieu lors d’une contraction musculaire fatigante qui inhibe le pool de motoneurones par un phénomène réflexe de protection du muscle. La décharge des organes tendineux de golgi (OTG) et des fuseaux neuromusculaires qui influe sur l’activation des motoneurones Alpha de la moelle épinière. Une augmentation de la quantité intracellulaire de phosphate inorganique (Pi) et des ions hydrogène + H lié à l’accumulation d’acide lactique (lactate + H+), à l’hydrolyse de l’ATP et la dissociation de la phosphocréatine en créatine + Pi. Ces modifications intracellaulaires limitent la libération du calcium stocké au sein du réticulum sarcoplasmique. La baisse du potentiel hydrogène (PH) provoque une altération des différentes réactions chimiques intramusculaires. Une diminution en ATP intramusculaire qui perturbe le fonctionnement de la pompe NA/K ATPase et donc la propagation du potentiel d’action le long du sarcolemme et par conséquent la libération de calcium en dehors du réticulum sarcoplasmique. Une baisse de la sensibilité de la troponine au calcium qui perturbe le cycle excitation contraction. Une accumulation de magnésium (Mg2+) qui limite la libération de calcium en intracellulaire. En effet l’ATP disponible se trouve à 90% sous forme de Mg-ATP, son hydrolyse provoque donc une augmentation du taux en magnésium. Une diminution des substrats énergétiques nécessaires au muscle (notamment le glycogène). Un apport en glucose supplémentaire permet de maintenir plus longtemps un effort d’intensité sous-maximale. Une baisse de l’apport sanguin au cours de l’effort. En effet, la contraction musculaire, notamment isométrique, entraine une compression vasculaire. Or l’apport sanguin est nécessaire lors de l’effort pour l’apport de substrats énergétiques au muscle, l’évacuation des métabolites (lactate, ions hydrogène, magnésium, phosphate inorganique) et la dissipation de la chaleur produite. Lors d’une contraction, l’ischémie est donc possible, induisant une baisse de l’apport en oxygène, ce qui favorise l’utilisation de la filière anaérobie et l’accumulation des divers métabolites de l’effort. Ces métabolites ayant une action sur la baisse du PH, ils réduisent de nombreuses activités enzymatiques musculaires et de ce fait, la force musculaire. o Annexe 5: Le syndrome de surentraînement, forme sympathique et parasympathique http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=93001204 Le syndrome de surentraînement ou Over-Training- Syndrome (OTS) La forme sympathique Touche principalement les sportifs de vitesse, de puissance Elle se caractérise par : -Une fatigue importante -Une perte de poids -Une perturbation du sommeil -Une augmentation du risque infectieux -Une perte d’appétit -Une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle de repos -Une perte de l’esprit de compétition -De l’agitation -Des hypotensions posturales La forme parasympathique Touche principalement les sportifs d’endurance Elle se caractérise par : - Une fatigue importante - Une augmentation du risque infectieux -Un appétit conservé -Un poids stable -Un comportement dépressif -Une diminution de la fréquence cardiaque de repos -Une hypoglycémie d’effort -Une baisse de la libido - Une perte de l’esprit de compétition -Un sommeil conservé o Annexe 6: Les différentes modalités d’application de la cryothérapie Kinésithérapie scientifique, article n°412, juin 2001, « la cryothérapie en rééducation : revue de littérature ». o Annexe 7 : les indications de la cryothérapie. Kinésithérapie scientifique, article n°412, juin 2001, « la cryothérapie en rééducation : revue de littérature » o Annexe 8 : Les effets physiologiques de la cryothérapie corps entier (CCE) http://www.lamedecinedusport.com/dossiers/la-cryotherapie-corps-entier-cce/ o Annexe 9 : Les indications et contre-indications de la cryothérapie corps entier http://www.mecacel.com/files/downloads/Janv2014_ETUDE_DR_GUILLAUME.pdf o Annexe 10 : les contres indications de l’électrothérapie http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3031347/pdf/ptc-62-special.pdf o Annexe 11 : contention élastique progressive et dégressive http://www.clubcardiosport.com/documentation/divers/Contention-Veineuse.pdf o Annexe 12 : Les indications, les contre-indications et les précautions principales du massage - Lardry J.M. La séance de massage. Kinésithérapie-médecine physique-réadaptation, 2009 ; 26-120-A-10. - Jean Louis Plounevez. Massages pour le sport et le bien-être. Paris : Éditions amphora, 2004 : 14-77. LE MASSAGE Les indications du massage thérapeutique Les précautions et contre-indications du massage Le massage thérapeutique est utilisé : Le massage se verra contre indiqué ou réalisé avec prudence dans les cas suivants : Dans le cadre des maladies du système circulatoire (Varices, jambes lourdes, œdème, artérite). Dans le cadre des maladies du système digestif (Troubles du transit). Dans le cadre d’atteintes traumatiques : contusions simples avec hématome, œdème, cicatrices superficielles, fibroses adhérentes, douleurs. Dans le cadre de maladies rhumatologiques : Douleurs articulaires, rétractions musculaires, contractures musculaires, infiltrats cellulalgiques sous cutanés et indurations musculaires. Dans les cadre d’affections neurologiques (Myopathies, crampes, myosites, hypertonies musculaires, troubles sensitifs, troubles moteurs). Dans le cadre d’affections dermatologiques (Cicatrices, escarres, vergetures, alopécies). Les régions avec lésions inflammatoires ou maladies inflammatoires en phase de poussée Les cals osseux Les cartilages de croissance Les états infectieux Les lésions cutanées Les zones présentant des lésions cancéreuses Les zones érogènes Les zones d’hyperesthésie ou d’hypoesthésie Les patients fiévreux Les thrombophlébites Les hématomes importants et profonds des masses musculaires. o Titre auteur Année référence Annexe 13 : Tableau de synthèse des documents utilisés pour la rédaction du mémoire Objectifs Méthode Résultats Pertinence/discussio n Lien avec le mémoire o Annexe 14 : Les différents courants employés en électrostimulation en fonction de leur utilisation Erick Dousset. De l'électromyostimulation à la diélectrolyse : principes et limites. Kinésithérapie la revue, 2013 ; Vol 13, 140 et 141 : 13-20. o Annexe 15 : Tableau récapitulatif de l’ensemble des résultats collectés dans les études Cryothérapie Effets théoriques - Effet thermique : Abaissement de la température corporelle - Effet vasomoteur : Vasoconstriction locale. - Effet anti-inflammatoire : Diminution taux de cytokines proinflammatoires (IL2, IL8, PGE2) et hausse taux cytokines antiinflammatoires (IL10). - Effet anti-œdémateux - Effet antalgique : Baisse de la conduction nerveuse, baisse de la perception de la douleur et de la fatigue musculaire. - Effet sur les marqueurs biologiques de lésions musculaires : Baisse du taux de LDH et de CK. - Effet neuroendocrinien : Augmentation de la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline. - Effet immunitaire : Légère hausse du taux de leucocytes, monocytes et lymphocytes circulants. - Ralentissement du métabolisme cellulaire - Effet sur la performance : Amélioration de la récupération de la force maximale, de la puissance et de l’amplitude articulaire. Résultats des études Effet sur le stress oxydatif de l’effort : Baisse de l’activité pro-oxydante et des radicaux libres et amélioration de l’activité anti-oxydante (taux SOD et GPx). Immersion en eau froide : - Kylie et al : Pas d’effet sur la douleur musculaire, la force musculaire, le taux de CK, la fonction musculaire (performance) et l’œdème post effort. - Vaile et al : Améliore la performance au squat sauté et la force maximale isométrique du Q. Diminution de l’œdème post effort et du taux de CK. Pas d’effet sur le taux de LDH, le taux de myoglobine ou encore sur la douleur perçue. - Ascensão et al : Atténuation de la douleur perçue, baisse du taux de CK, amélioration de la détente verticale et diminution de la baisse de force maximale isométrique. Mais on n’observe pas de variation du temps sur un sprint de 20 m. - Philip D et al : Baisse de la douleur musculaire post effort mais pas d’effet sur les autres variables mesurées (taux de CK, force musculaire, amplitude articulaire). - Goodall et Howatson : Pas de variation des variables mesurées (force maximale isométrique, amplitude articulaire, DOMS, œdème, taux plasmatique de CK). - Hausswirth et al : Effet favorable sur taux plasmatique CK, sur restauration de la force musculaire, baisse de la douleur, résorption de l’œdème, réduction de l’inflammation locale. Remarque : Pour ces études, le traitement est appliqué après effort, soit en session unique soit répétée. La cryothérapie corps entier : - Pournot H et al : Réduction du processus inflammatoire (baisse IL1 béta, hausse IL1ra, baisse CRP), hausse du taux de neutrophiles (effet immunitaire). - d’Adam J : Baisse de la réponse inflammatoire locale et systémique. Baisse de la douleur et de la fatigue musculaire perçue, maintien l’équilibre pro-anti oxydants. Pas d’effet sur le système immunitaire ou sur le statut hématologique. Réduction de l’hémolyse post effort. - Hausswirth C et al : Amélioration de la force maximale volontaire, de la douleur et de la fatigue perçue. Pas de variation du taux de CK. - Costello JT et al : Action anti-inflammatoire, effet sur la fatigue et le bien être perçu, action antalgique. - Banfin G et al : Effet anti-inflammatoire, limitation du taux de CK post effort, action immunostimulante (sur le long terme), limitation du stress oxydatif. Pas de variation du statut hématologique. -Costello et al : Pas d’effet dur la sensation subjective de douleur, sur les indices des dommages musculaires, pas de baisse de l’acuité proprioceptive. Electrothérapie Effets théoriques Selon le type de courant utilisé : -Effet antalgique par libération d’endorphine, par inhibition sensitive segmentaire ou « gate control ». -Effet vasculaire : Amélioration de la densité capillaire musculaire. -Effet hémodynamique : Amélioration du débit sanguin et du retour veineux, amélioration de l’élimination des métabolites de l’effort, amélioration de l’oxygénation tissulaire (effet de pompe musculaire= phénomène mécanique) -Effet anti-inflammatoire. -Effet anti-œdémateux. Résultats des études -Amélioration de la récupération musculaire après l’effort. -Denise Curtis et al : Baisse significative de la douleur à l’EVA par l’utilisation de microcourants. - T J McLoughlin : Pas d’effet à court ou long terme de l’utilisation de courant monophasique sur l’œdème et la baisse de force musculaire. Mais effet à court terme sur l’amplitude articulaire. Baisse de la douleur musculaire à 24-48h post effort. - David Lynn Butterfield et al : Pas d’effets significatifs sur les symptômes des DOMS (amplitude, force, douleur) suite à l’application d’un courant haute tension. - Vincent Martin et al : Pas d’amélioration du temps de récupération post effort après application de NEMS basse fréquence (pas d’effets sur les DOMS, la force maximale isométrique, fatigue centrale (activation volontaire maximale)). - Craig R.Degenar et al : Amélioration de la douleur perçue et de l’amplitude articulaire après application d’un TENS basse fréquence mais pas d’effet antiinflammatoire. - de Craig R. Denegar et al : Amélioration de la douleur et de l’amplitude post effort. Pas d’action sur la récupération de la force musculaire suite à l’application de TENS haute fréquence. Les contentions-compressions élastiques Effets théoriques -Effet vasculaire : Amélioration du débit artériel, facilitation du retour veineux, amélioration de l’oxygénation tissulaire. -Effet anti-œdémateux (Lutte contre la stase veineuse et draine la lymphe) -Accélération du processus de réparation tissulaire suite aux dommages musculaires (action mécanique d’alignement des fibres). -Effets métaboliques : Amélioration de l’épuration en CK et LDH et autres métabolites produits au corps de l’effort (médiateurs de l’inflammation entre autres). -Atténuation de la douleur perçue post effort. -Effet sur la performance : Réduction de la chute de performance musculaire post effort, accélération de la récupération de la force musculaire. -Effet thermique : Hausse de la température cutanée. -Effet mécanique : Atténuation des vibrations musculaires (Qui génèrent un stress mécanique). -Amélioration de la fatigue perçue Résultats des études - Xavier Valle et al : Baisse significative des lésions musculaires à 48h et baisse des médiateurs de l’inflammation. Diminue la sévérité des DOMS (contention portée durant l’effort). - A. Ali et al : Baisse des douleurs musculaires aux jambes à 24h de l’effort. Légère baisse du rythme cardiaque (Contention portée durant l’effort). - William Kraemer et al : Limite la baisse de force à J3, limite la baisse d’amplitude articulaire, empêche l’apparition de l’œdème. Diminution du taux de CK à J2 et atténuation de la douleur musculaire à la palpation et au mouvement actif. Mais pas de variation du taux de LDH et de cortisol. (contention portée après l’effort sur 5 jours) - Jessica Hill et al : Diminue la sévérité des DOMS, la baisse de force, la hausse du taux de CK, lutte contre l’œdème et contre le processus inflammatoire (Contention portée après ou durant et après l’effort). - Bieuzen F et al : Baisse des douleurs à 1h post effort et des DOMS à 24h plus marquée lors du port de contention durant effort (vs après effort), de même que l’amélioration de la performance musculaire (saut vertical et force musculaire) - John R. Jakeman et al : Atténuation de la douleur musculaire post effort et amélioration de la force musculaire. Mais pas d’effet sur le taux de CK post effort (Contention portée immédiatement après l’effort durant 12h). - Tomas Venckonas et al : Pas de variations hémodynamiques suite au port de bas de contention durant l’effort (Tension artérielle, fréquence cardiaque, température centrale et cutanée, oxygénation tissulaire). - Stéphane Perrey et al : Atténuation des DOMS 72h après l’effort, accélération de la récupération de la force musculaire. Le Massage Effets théoriques -Effet circulatoire : Amélioration du débit vasculaire artériel et veineux. Action de vasodilatation locale. Augmente la résorption de la lymphe (Effet drainant, lutte contre l’œdème). Améliore l’épuration des métabolites produits lors de l’effort (CK, LDH, acide pyruvique, créatine, créatinine) et augmente l’oxygénation tissulaire. -Effet psychologique : Amélioration de la sensation de bien-être et de la fatigue perçue. -Baisse de l’excitabilité musculaire (Baisse du tonus musculaire pour les manœuvres lentes). -Effet antalgique : Atténuation des douleurs musculaires. Effet anesthésique local. -Action musculaire : Redonne au muscle ses qualités physique, physiologique et histologique. Accélération de la récupération des performances physiques. Baisse de la raideur musculaire post effort (Amélioration de la compliance musculo-tendineuse). Résultats des études -Effet anti-inflammatoire - Zainal Zainuddin et al : Réduction des douleurs musculaires de 20 à 40%, du pic de CK de 36% et de l’œdème. Mais pas d’action sur la force et sur l’amplitude articulaire (massage réalisé 3h après l’effort). - Evelyn B : Réduction de 56% de l’inconfort musculaire (effet psychologique du massage). Le massage est appliqué dans les 6h qui suivent l’effort. - J E Hilbert et al : Baisse de l’intensité de la douleur musculaire à 48h. Pas d’effet sur la force musculaire, l’amplitude articulaire, le taux de neutrophiles circulants et sur l’humeur. (massage appliqué 2 h après l’effort) - Thomas M. Best et al : Réduction des DOMS et de la fatigue perçue. Pas d’effets significatifs sur la fonction musculaire. Les effets physiologiques doivent être approfondis. (Massage réalisé dans les 15 min qui suivent l’effort) - Laura A. Frey Law et al: Pas d’effet significatif du massage sur la force musculaire mais baisse de la douleur à la palpation de 27% et de la douleur à l’étirement de 48% par rapport au groupe contrôle. (Massage réalisé dans les 24-48h qui suivent l’effort) - Shagufta Imtiyaz et al : Amélioration de l’amplitude articulaire, de la douleur perçue, baisse du taux de CK. Mais pas d’effet sur la récupération de la force musculaire et le taux de LDH post effort. (Massage réalisé avant l’effort) - Lars L Andersen et al : Réduction de la douleur perçue et de la douleur à la palpation. Pas de variation de la durée de la douleur post effort. (massage réalisé 48 h après l’effort) - Sven Jönhagen et al : Pas d’effets significatif su massage sur l’intensité et la durée de la douleur post effort, pas d’effet sur la performance et sur la force musculaire (massage appliqué immédiatement après l’effort et les 2 jours qui suivent). Les étirements Effets théoriques -Effet myo-relaxant. -Stimulation des OTG, baisse de l’activité des FNM et des motoneurones alpha. -Réduction de la raideur musculaire -Amélioration de l’amplitude articulaire (augmente l’extensibilité et la compliance musculo-tendineuse). -Augmentation de la température interne du muscle (par les frottements internes qu’ils induisent) -Provoquent une sensation de bien-être. -Limitation des blessures musculaires (Baisse de l’intensité dommages musculaires sur le long terme mais controversé). des -Atténuation des douleurs musculaires post effort. Résultats des études -Amélioration des performances (Controversé). - Herbert RD et al : Pas d’effets significatifs des étirements passifs ou activo-passifs sur le développement des DOMS (appliqués avant ou après l’effort). - Ryan P.McGrath et al : Les étirements activo-passifs ou statiques après l’effort ne préviennent pas des DOMS et peuvent au contraire majorer les douleurs par ajout de contraintes supplémentaires sur le muscle lésé. - Tella Ba et al : Baisse de la douleur musculaire pour les groupes étirés avant et après l’effort par rapport au groupe contrôle. Avec une baisse de la douleur plus marquée à 48 et 72 h pour le groupe étiré avant l’effort. - H. Lund et al : Pas de variation des étirements passifs sur le taux de CK, la force musculaire, les DOMS (Etirements avant et après l’effort, sur 7 jours). - J. C. Andersen : Pas d’effet des étirements statiques réalisés immédiatement avant ou après l’effort sur le risque de blessure et sur les douleurs musculaires. - R. Torres : Atténuation de la baisse d’amplitude articulaire à 1h et 24 post effort excentrique après une série d’étirements passifs. - Warin Krityakiarana et al : Pas d’effet des étirements dynamiques effectués avant l’effort sur la force, l’amplitude et la douleur musculaire. Amélioration de l’amplitude articulaire à 48h si couplé à de la cryothérapie par application d’une vessie de glace. Résumé Le monde du sport a considérablement évolué ces dernières années et aujourd’hui la récupération du sportif est devenue un enjeu majeur. C’est pourquoi la kinésithérapie du sport s’est développée et occupe désormais une place de choix auprès de la population sportive. Elle permet en effet d’améliorer la récupération du sportif au bénéfice de ses performances, par le biais de nombreuses techniques qui font désormais parties du panel du masseur-kinésithérapeute. Cependant celui-ci voit apparaître des méthodes de récupération instrumentales, « non manuelles » et automatisées, ce qui amène à se demander si son intervention dans la phase de récupération du sportif est toujours adaptée. Cette réflexion, présentée sous la forme d’une revue de littérature propose de faire le point sur les techniques de récupération musculaire couramment utilisées (manuelles et non manuelles) et plus précisément concernant leurs effets sur les DOMS, qui sont des microlésions musculaires connues sous le nom de « courbatures ». Mots clés : Muscle recovery eccentric exercise Delayed onset muscle soreness