ARCHITECTES INGENIEURS ASSOCIES
Voyage d’études aux Etats-Unis
juin 2009
Massachusetts General Hospital (MGH), Boston
En fond de scène de l’auditorium coiffé d’une coupole
de verre, une peinture rappelle que c’est à Boston en
1846 que William Thomas Green Morton a réalisé une
première mondiale : l’introduction de l’éther comme
agent anesthésique. Depuis, l’auditorium qui a été
baptisé Ether Dome, fait la joie des touristes et c’est
en toute logique que les deux compères anesthé-
sistes du voyage – Laurent Jouffroy et Alain Bénichou
– n’ont pu résister au plaisir d’un portrait «historique».
(obligatoirement actionnaires) et un hôpital
(partenaire recommandé pour garantir d’éven-
tuels relais, en cas de problèmes exigeant une
hospitalisation urgente), sont en règle générale
pluridisciplinaires et conçus sur un mode évolu-
tif pour pouvoir assumer leur croissance.
La croissance de ces centres-ci comme celle,
en règle générale de la prise en charge de
l’acte ambulatoire ne fait d’ailleurs et selon les
études observées par Gilles Bontemps (direc-
teur associé de la future Anap), aucun doute.
Même en France, là où la bureaucratie en
freine encore quelque peu le développement,
les actes ambulatoires de chirurgie (essentiel-
lement ophtalmologie, urologie, orthopédie,
gynécologie et digestive) ne sont plus une
alternative à la chirurgie traditionnelle. Ils sont
bel et bien rentrés dans la « normalité », prati-
qués indifféremment par les secteurs public et
privé. En hôpital de jour associé à un équipe-
ment hospitalier de préférence toutefois, en
attendant les créations de centres autonomes
version « américaine ». Ce qui ne devrait peut-
être pas tarder tant les experts, en estimant
que l’acte ambulatoire (accrédité et contrôlé)
est une solution qui appelle un développement
(pour encore améliorer le confort psychique du
patient, réduire les complications liées à l’alite-
ment et l’hospitalisation et baisser les coûts …),
appuient le lobbying en marche.
Ce qu’a pu confirmer Laurent Jouffroy de la
SFAR (Société Française d’Anesthésie et de
Réanimation) et qui participe actuellement à la
rédaction de recommandations (et surtout pas
d’une réglementation) quant à l’organisation
certes des plateaux ambulatoires, mais aussi
de la « chaîne ambulatoire » qui doit se consti-
The Ryan Chelsea Clinton Care Center, New-York
« Voiture ballet du système de Santé », ce centre accueille une population peu ou pas assurée de tout âge et
présentant tous les types de pathologie. Mais il déplace également son personnel soignant dans les écoles du
quartier, dans les foyers pour sans abri et va jusqu’à mettre à sa disposition un bus qui le conduit au pied des
immeubles – pour être au plus près de son public. Un public si démuni parfois qu’il n’ose pas en faire état dans
un centre de santé. Les médecins sont peu nombreux – guère plus de 5 – mais sont aidés dans leurs missions
de soins, et d’assistance, aux plus démunis par une trentaine d’étudiants en fin d’études de médecine. Le centre
a bénéficié d’une construction neuve qui associe par ailleurs une série de logements sociaux dont il assure éga-
lement la gestion. Si l’accueil se déploie sous une longue verrière, les espaces de consultation s’organisent selon
un plan valorisant la densité associée à un strict maillage des flux, au détriment de l’apport de lumière naturelle.
The Beth Israel medical Center’s – Phillips Ambulatory
Care Center (PACC), New York.
Exemple caractérisé de la « clinique sans lit », ce
centre autonome, financé par de généreux donateurs,
dissocie deux types d’actes ambulatoires – de chirur-
gie et de chimiothérapie. Si le premier dispose de 7
blocs opératoires, le second se satisfait de 15 places.
En investissant un volume bâti dédié à accueillir un
centre commercial, qui jamais ne n’installa, il en subit
quelques inconvénients. L’accès est peu accueillant,
plus proche d’une entrée de station de métro que d’un
seuil hospitalier. L’atrium central sous verrière est
quasiment le seul pourvoyeur de lumière naturelle.
Les unités de spécialité s’organisant en sa périphérie,
et au-delà d’une circulation en boucle, dans l’épais-
seur du bâtiment (et dans laquelle se déroule une
seconde circulation toujours en boucle mais « médi-
cale » cette fois). Pour tenter de capter la lumière
centralisée en deuxième voire troisième jour, les cloi-
sons privilégient la transparence – au détriment ici
d’une certaine intimité pourtant nécessaire aux
patients.
L’ambulatoire en 10 questions
Ce voyage d’études, riche de visites et
d’interventions, ne pouvait qu’animer les
réflexions et soulever d’essentiels ques-
tionnements.
La France peut-elle adapter le modèle «
ambulatoire » américain ? Est-t-elle en
mesure de plébisciter la création de cen-
tres autonomes ? À quelles conditions,
réglementaires, sécuritaires, financières ?
Avec quels modes de fonctionnement ?
Pour quelle polyvalence et/ou quelle
mobilité ? Avec quelle architecture ? Que
fera-t-elle de la somme de lits d’hospitali-
sation qu’elle continue aujourd’hui encore
de construire ?
Etc.
Ce voyage d’étude ne devrait donc pou-
voir se conclure qu’une fois les réponses
à toutes ces interrogations obtenues et
pourquoi pas présentées à l’occasion
d’un colloque en 2010 et rédigées dans
un ouvrage « L’ambulatoire en 10 ques-
tions ». A suivre.
tuer notamment avec les médecins généra-
listes référents.
Le rôle de ces derniers ne pouvait être que
corroborer par Enric Mayolas du bureau des
relations internationales du Ministère de la
Santé de Catalogne, tant le système de santé
espagnole se prête, par sa carte sanitaire
régionale organisant une chaîne de soins de
puis les centres de santé jusqu’aux hôpitaux
régionaux en passant par les hôpitaux de proxi-
mité, à la valorisation du médecin de famille.
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