Le mystère toujours nouveau

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Le mystère toujours nouveau
La naissance dans la chair du Verbe de Dieu n’a eu lieu qu’une seule fois; mais sa naissance
selon l’esprit se produit sans cesse, ainsi qu’il le désire, chez ceux qui eux aussi le désirent, à cause
de sa bonté envers les hommes, il devient un enfant, il s’adapte à leurs capacités, et il se
manifeste dans la mesure où celui qui le reçoit est capable de lui faire place. C’est sans aucune
amertume qu’il réduit l’apparence de sa véritable grandeur; il se confirme à la mesure dont ceux
qui désirent le voir sont capables. Ainsi le Verbe de Dieu se manifeste toujours de façon adaptée à
ceux qui participent à lui, mais il demeure toujours invisible à tous, parce son mystère est au-delà
de tout. C’est pourquoi le divin Apôtre parle avec sagesse lorsqu’il dit, en considérant la force du
mystère : Jésus Christ est le même, hier et aujourd’hui; il sera pour l’éternité. Il veut dire que son
mystère est toujours nouveau; il ne vieillit jamais parce qu’il ne peut être embrassé par aucun
esprit.
Le Christ Dieu, lorsqu’il naît, se fait homme en prenant une chair dotée d’une âme raisonnable.
Lui qui avait accordé aux êtres crées de tirer leur être du néant, lorsqu’une Vierge l’a mis au
monde d’une façon prodigieuse, il n’a aucunement détruit la preuve de sa virginité.
L’étoile venue de l’Orient apparaît et elle conduit les Mages à l’endroit où se trouve le Verbe
incarné; elle montre ainsi de façon mystérieuse au-delà de son apparence, qu’elle dépasse la
parole contenue dans la Loi et les Prophètes, et qu’elle conduit les nations vers la lumière d’une
connaissance supérieure.
En effet, c’est vers la connaissance supérieure du Verbe incarné que conduit clairement la parle
contenue dans la Loi et les Prophètes, de même que l’étoile, considérée avec piété, conduit ceux
qui répondent volontiers à l’appel de la grâce.
Dieu se fait parfaitement homme, en n’omettant rien de ce qui appartient à notre nature, sauf
le péché, lequel n’en faisait par partie. Il voulait ainsi présenter notre chair comme un appât pour
provoquer le dragon insatiable, prêt à engloutir cette chair, devenue pour lui un oison capable de
le détruire entièrement, par la puissance de la divinité cachée en elle. Et cette même chair
deviendrait un remède pour la nature humaine en la ramenant à la grâce des origines, par la
puissance de la divinité unie à elle.
De même en effet que l’homme avait corrompu sa nature en absorbant le venin répandu dans
l’arbre de la connaissance, ainsi le démon, en cherchant à manger la chair du Seigneur, serait
détruit par la puissance de la divinité qu’elle contient. Le grand mystère de Dieu fait homme
demeure toujours un mystère.
(Centuries de saint Maxime le Confesseur sur la Charité)
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