ont été décrites, avec parmi elles une plante apparentée a la patate douce, Ipomoea batatas, ce qui
offre des options prometteuses pour une utilisation future dans l’agriculture.
« Il reste cependant de grandes parties du monde pour lesquelles la connaissance de la flore est
limitée. L’identification de zones d’importance prioritaire pour les plantes s’avère maintenant
critique. » dit Steve Bachman, responsable stratégique du rapport sur la situation de la flore
mondiale, a Kew. « De même, nous ne connaissons encore qu’une fraction de la diversité génétique
des plantes et les séquences de génomes entiers ne sont disponibles que pour 139 espèces de
plantes vasculaires. La recherche dans se domaine doit s’accélérer », ajoute-t-il.
Les plantes utiles
En termes d’usages des plantes, le rapport rassemble des données de sources multiples afin de
révéler qu’au moins 31 000 espèces de plantes ont un usage documenté pour la médecine,
l’alimentation, les matériaux, etc. La majorité (17 810 plantes) de celles-ci sont médicinales.
Outre les plantes d’usage courant, le rapport explore où l’effort de récolte devrait être ciblé afin
d’inclure les plantes utiles du futur. L’un des groupes d’espèces de plantes d’importance essentielle
à la sécurité alimentaire mondiale est le groupe des plantes sauvages apparentées aux plantes
cultivées, un réservoir de variation génétique qui peut aider à améliorer nos cultures dans l’avenir.
Un inventaire récent a révélé qu’il existe actuellement 3546 taxons de plantes prioritaires à l’échelle
mondiale identifiées comme étant des plantes sauvages apparentées aux plantes cultivées. De plus,
la banque de graines de Kew (Millenium Seed Bank) comporte 688 plantes sauvages apparentées
aux plantes cultivées parmi ses 78 000 acquisitions, mais il reste d’importantes lacunes.
La recherche dans ce domaine a montré que les caractéristiques qui ont été sélectionnées pour
l’agriculture au cours des années de domestication ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux
qui apporteront une résilience aux changements climatiques. Étant donné qu’un grand nombre des
populations sauvages de ces espèces sont considérablement menacées en raison de l‘usage des sols
et du changement climatique, il y a un besoin urgent de conserver ces espèces qui ne sont
actuellement pas suffisamment représentées dans les collections. Un stockage de graines plus
important aidera à préserver un éventail plus large d’alternatives aux plantes cultivées desquelles
dépend aujourd’hui la terre entière (voir pages 20-23 du rapport).
Changement climatique
Le rapport explore aussi l’état actuel des connaissances liées à l’impact du changement climatique
sur la flore et constate que bien que l’impact soit bien connu pour certaines régions du monde, il y a
encore de grandes zones pour lesquelles il n’existe que peu voire aucune recherche. Dans les zones
pour lesquelles des données fiables sont disponibles, on peut voir clairement des impacts liés au
changement climatique, notamment des changements de la période de floraison, de la succession
des communautés végétales et des migrations d’espèces.
Un travail scientifique cité dans le rapport montre que tous les biomes du monde sauf un ont subi
un changement de plus de 10 % dans leur type de couverture terrestre au cours de la dernière
décennie, en raison des effets combinés de l’utilisation des terres et du changement climatique.
Ce travail, mené par des équipes du Centre International pour l’Agriculture Tropicale basé en
Colombie, est aussi un premier en son genre à établir des délais pour effectuer des changements
politiques et pratiques nécessaires afin de maintenir la production et la sécurité alimentaires en
Afrique. Il montre que plus de 30% des zones de production de maïs et de banane, et jusqu’à 60%
de celles produisant des légumineuses, sont à même de devenir non viables d’ici la fin du siècle.