Dépréciation d’instruments de capitaux propres disponibles à la vente selon les IFRS — principaux points à retenir à la clôture de l’exercice Compte tenu de l’incertitude économique et de la volatilité qui persiste sur les marchés, nous prévoyons que l’évaluation des placements dans des instruments de capitaux propres disponibles à la vente posera un défi de taille aux sociétés qui détiennent de tels placements à la clôture de l’exercice. Dans ce document, nous vous rappelons les principaux points à retenir pour assurer la conformité aux exigences de dépréciation énoncées dans IAS 39, Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation. 1. Déterminez s’il s’est produit une baisse « importante ou prolongée » de la juste valeur d’un placement dans un instrument de capitaux propres à la date de clôture. Dans l’affirmative, la comptabilisation d’une perte de valeur en résultat net est obligatoire. IAS 39 précise également qu’il faut comptabiliser une perte s’il existe d’autres indications objectives de dépréciation, par exemple des changements importants, ayant un effet négatif sur l’entité, qui sont survenus dans l’environnement technologique, économique, ou juridique ou sur le marché dans lequel l’émetteur exerce son activité, et qui indiquent que le coût de l’investissement pourrait ne pas être recouvré. Nous nous attendons généralement à ce que cette information soit reflétée dans les évaluations de la juste valeur. 2. Évaluez si une baisse de la juste valeur est importante ou prolongée pour chaque titre. L’évaluation de la dépréciation ne doit pas se faire sur la base de l’ensemble du portefeuille. Si un titre a été acquis graduellement, à diverses dates et à divers prix, vous pouvez utiliser la méthode du coût moyen pondéré, la méthode du premier entré, premier sorti (PEPS) ou la méthode de l’identification spécifique du coût pour évaluer la perte de valeur, dans la mesure où la méthode retenue est appliquée uniformément à l’évaluation de la perte de valeur et à la détermination des profits et pertes réalisés à la sortie. 3. Exercez votre jugement pour déterminer si une baisse de la juste valeur est importante ou prolongée. L’IFRS Interpretations Committee (« IFRIC ») a souligné qu’il fallait avoir recours au jugement même si une entité a établi des directives en interne pour faciliter ses évaluations des pertes de valeur. Pour déterminer si une baisse est importante, il faut se reporter au coût initial d’un placement. Pour déterminer si une baisse est prolongée, il faut déterminer depuis combien de temps le placement affiche un repli. Une entité peut tenir compte d’un facteur comme la volatilité du cours d’une action sur une période prolongée lorsqu’elle procède à ses évaluations, mais elle doit alors faire appel à des techniques de modélisation statistique complexes. Si une baisse de la juste valeur d’un placement dans un instrument de capitaux propres disponible à la vente est importante ou prolongée, la perte de valeur doit être comptabilisée en résultat net. 4. Résistez à la tentation de différer la comptabilisation d’une perte de valeur jusqu’à ce que la baisse soit à la fois importante et prolongée. L’IFRIC a confirmé que cette interprétation d’IAS 39 est inappropriée. 5. Rejetez toute explication voulant qu’une baisse de la juste valeur ne soit pas importante ou prolongée parce qu’elle est attribuable à la conjoncture sur le marché ou qu’elle devrait se résorber. L’IFRIC a souligné qu’on ne peut conclure qu’un placement ne s’est pas déprécié parce que la baisse de sa valeur coïncide avec le repli général observé sur le marché en question. 6. Ne cherchez plus à déterminer si une baisse de la juste valeur est « durable » ou si l’entité a l’intention et la capacité de conserver le placement jusqu’à son recouvrement. Il s’agit d’anciens critères des PCGR canadiens et des PCGR américains, et non pas des IFRS. 7. Comptabilisez une perte de valeur même si celle-ci résulte uniquement d’une fluctuation défavorable des taux de change. Comme l’évaluation de la perte de valeur dépend de la monnaie fonctionnelle de l’entité qui procède à l’évaluation, une baisse du taux de change peut entraîner la comptabilisation d’une perte de valeur même si la juste valeur d’un titre a augmenté dans la monnaie étrangère. Par exemple, une entité dont la monnaie fonctionnelle est le dollar canadien et qui détient un placement qui ne peut être réalisé qu’en dollars américains doit convertir le placement libellé en dollars américains au taux de change en vigueur et comptabiliser une perte de valeur s’il y a une baisse de la juste valeur en dollars canadiens qui est importante ou prolongée. 8. Évaluez la perte de valeur comme étant la différence entre le coût d’acquisition et la juste valeur actuelle du placement diminuée de toute de perte de valeur comptabilisée au cours des périodes antérieures. Si la totalité ou une partie d’une baisse de la juste valeur s’est produite au cours de la période considérée, nous croyons que l’entité peut choisir de comptabiliser la baisse d’abord dans les autres éléments du résultat global, puis de la transférer au résultat net, ou encore de comptabiliser la perte directement en résultat net, sans passer par les autres éléments du résultat global. Par exemple, si une baisse de la juste valeur de 100 $ figure déjà dans le cumul des autres éléments du résultat global à l’ouverture de la période et qu’une perte supplémentaire de 150 $ est subie au cours de la période, l’entité peut comptabiliser la perte de 150 $ dans les autres éléments du résultat global pour la période et présenter un ajustement de reclassement de 250 $, ou encore présenter un ajustement de reclassement de 100 $ seulement et comptabiliser la perte de 150 $ directement en résultat net. Il s’agit tout simplement d’un choix de méthode comptable. 9. N’effectuez pas de reprise de la perte de valeur si la juste valeur d’un placement dans un instrument de capitaux propres se résorbe ultérieurement. Cette pratique est interdite par le paragraphe 69 d’IAS 39. 10. Après avoir comptabilisé une perte de valeur, n’utilisez pas la valeur comptable comme base d’évaluation des baisses de valeur ultérieures. Toute baisse de valeur d’un titre qui survient après qu’une perte de valeur ait été comptabilisée est automatiquement considérée comme une perte de valeur supplémentaire devant être comptabilisée en résultat net. 11. Déterminez si les jugements posés dans le cadre de l’évaluation des pertes de valeur constituent des « jugements cruciaux » devant être mentionnés par voie de note. Aux termes d’IAS 1.122, l’entité doit indiquer par voie de note les jugements qui ont « l’impact le plus significatif sur les montants comptabilisés dans les états financiers ». L’entité doit indiquer le raisonnement à l’appui des jugements posés, surtout si elle a établi qu’une baisse de la juste valeur n’est pas importante ou prolongée. Évaluez la perte de valeur comme étant la différence entre le coût initial et la juste valeur actuelle, diminuée de toute perte de valeur préalablement comptabilisée. Les évaluations des pertes de valeur peuvent constituer des « jugements cruciaux » qui doivent être mentionnés par voie de note.