Cannabis et cancer du poumon : analyse rétrospective d`une

publicité
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
http://portaildoc.univ-lyon1.fr
Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
UFR de médecine LYON-EST
Cannabis et cancer du poumon : analyse
rétrospective d’une cohorte de 85 patients
âgés de ≤ 50 ans.
THESE D’EXERCICE EN MEDECINE
Sarah DEMIR
Composition du jury
Président :
Monsieur le Professeur Nicolas GIRARD
Membres
assesseurs :
Monsieur le Professeur Gilles DEVOUASSOUX
Monsieur le Professeur Pierre-Jean SOUQUET
Directeur :
Monsieur le Docteur Maurice PEROL
Madame le Docteur Bénédicte ETIENNE-MASTROIANNI
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1
Président : François-Noël GILLY
Président du Comité de
Coordination des Etudes Médicales : François-Noël GILLY
Directeur Général des Services : Alain HELLEU
Secteur Santé
UFR de Médecine Lyon Est ; Doyen : Jérôme ETIENNE
UFR de Médecine Lyon Sud-Charles Mérieux ; Doyen : Carole BURILLON
Institut des Sciences Pharmaceutiques ; Directrice : Christine VINCIGUERRA
Et Biologiques (ISPB) UFR d’Odontologie ; Directeur : Denis BOURGEOIS
Institut des Sciences et Techniques de Réadaptation (ISTR) ; Directeur : Yves
MATILLON
Département de Biologie Humaine ; Directrice : Anne-Marie SCHOTT
Secteur Sciences et Technologies
UFR de Sciences et Technologies ; Directeur : Fabien de MARCHI
UFR de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) ;
Directeur : Yannick VANPOULLE
Polytechnique Lyon ; Directeur : Emmanuel PERRIN
I.U.T. Lyon1 ; Directeur : Christophe VITON
Institut des Sciences Financières et Assurances (ISFA) ;
Directeur : Nicolas
LEBOISNE
Observatoire de Lyon ; Directrice : Isabelle DANIEL
Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) ; Directeur : Alain
MOUGNIOTTE
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Faculté de Médecine Lyon Est Liste des enseignants
2015/2016
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Classe exceptionnelle Echelon 2
BLAY Jean-Yves
COCHAT Pierre
CORDIER Jean-François
ETIENNE Jérôme
GOUILLAT Christian
GUERIN Jean-François
MORNEX Jean-François
NINET Jacques
PHILIP Thierry
PONCHON Thierry
REVEL Didier
RUDIGOZ René-Charles
THIVOLET-BEJUI Françoise
VANDENESCH François
Cancérologie ; radiothérapie
Pédiatrie
Pneumologie ; addictologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Chirurgie digestive
Biologie et médecine du développement
et de la reproduction ; gynécologie médicale
Pneumologie
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Cancérologie ; radiothérapie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Radiologie et imagerie médicale
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Anatomie et cytologie pathologiques
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle
Echelon 1
BORSON-CHAZOT Françoise
CHASSARD Dominique
CLARIS Olivier
D’AMATO Thierry
DELAHAYE François
DENIS Philippe
DISANT François
DOUEK Philippe
DUCERF Christian
FINET Gérard
GAUCHERAND Pascal
GUERIN Claude
HERZBERG Guillaume
HONNORAT Jérôme
LACHAUX Alain
LEHOT Jean-Jacques
LERMUSIAUX Patrick
LINA Bruno
MARTIN Xavier
Endocrinologie, diabète et maladies
métabolitques ;gynécologie médicale
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Pédiatrie
Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Cardiologie
Ophtalmologie
Oto-rhino-laryngologie
Radiologie et imagerie médicale
Chirurgie digestive
Cardiologie
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Réanimation ; médecine d’urgence
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Neurologie
Pédiatrie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Urologie
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
MELLIER Georges
MERTENS Patrick
MICHALLET Mauricette
MIOSSEC Pierre
MOREL Yves
MOULIN Philippe
NEGRIER Sylvie
NEYRET Philippe
NIGHOGHIOSSIAN Norbert
NINET Jean
OBADIA Jean-François
OVIZE Michel
RODE Gilles
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Anatomie
Hématologie ; transfusion
Immunologie
Biochimie et biologie moléculaire
Nutrition
Cancérologie ; radiothérapie
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Neurologie
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Physiologie
Médecine physique et de réadaptation
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Première classe
ANDRE-FOUET Xavier
ARGAUD Laurent
BADET Lionel
BARTH Xavier
BESSEREAU Jean-Louis
BERTHEZENE Yves
BERTRAND Yves
BOILLOT Olivier
BRAYE Fabienne
BRETON Pierre
CHEVALIER Philippe
COLIN Cyrille
COLOMBEL Marc
COTTIN Vincent
DEVOUASSOUX Mojgan
DI FILIPPO Sylvie
DUMONTET Charles
DURIEU Isabelle
EDERY Charles Patrick
FAUVEL Jean-Pierre
GUENOT Marc
GUEYFFIER François
GUIBAUD Laurent
JAVOUHEY Etienne
JUILLIARD Laurent
Cardiologie
Réanimation ; médecine d’urgence
Urologie
Chirurgie générale
Biologie cellulaire
Radiologie et imagerie médicale
Radiologie et imagerie médicale
Chirurgie digestive
Chirurgie plastique, reconstructrice et
esthétique ; brûlologie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Cardiologie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Urologie
Pneumologie ; addictologie
Anatomie et cytologie pathologiques
Cardiologie
Hématologie ; transfusion
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ;médecine générale ; addictologie
Génétique
Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie
Neurochirurgie
Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Radiologie et imagerie médicale
Pédiatrie
Néphrologie
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
JULLIEN Denis
KODJIKIAN Laurent
KROLAK SALMON
LEJEUNE Hervé
MARBRUT Jean-Yves
MERLE Philippe
MION François
MORELON Emmanuel
MURE Pierre-Yves
NEGRIER Claude
NICOLINO Marc
PICOT Stéphane
ROUVIERE Olivier
ROY Pascal
RYVLIN Philippe
SAOUD Mohamed
SCHAEFFER Laurent
SCHREIBER Christian
SCOTT-PETHELAT Anne-Marie
TILIKITE Caroline
TRUY Eric
TURJMAN Francis
VALLEE Bernard
VANHEMS Philippe
VUKUSIC Sandra
Dermato-vénéréologie
Ophtalmologie
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; Médecine générale ; addictologie
Biologie et médecine du développement et de
la reproduction ; Gynécologie médicale
Chirurgie générale
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Physiologie
Néphrologie
Chirurgie infantile
Hématologie ; transfusion
Pédiatrie
Parasitologie et mycologie
Radiologie et imagerie médicale
Bio statistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Neurologie
Psychiatrie d’adultes
Biologie cellulaire
Biophysique et médecine nucléaire
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Physiologie
Oto-rhino-laryngologie
Radiologie et imagerie médicale
Anatomie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Neurologie
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Seconde Classe
ADER Florence
AUBRUN Frédéric
BOUSSEL Loîc
CALENDER Alain
CHAPURLAT Roland
CHARBOTEL Barbara
CHENE Gautier
COTTON François
DARGAUD Yesim
DAVID Stéphane
DI ROCCO Federico
DUBERNARD Gil
Maladies infectieuses ; maladies tropicales
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Radiologie et imagerie médicale
Génétique
Rhumatologie
Médecine et santé au travail
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Radiologie et imagerie médicale
Hématologie ; transfusion
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Neurochirurgie
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
DUCRAY François
DUMORTIER Jérôme
FANTON Laurent
FELLAHI Jean-Luc
FERRY Tristan
FOURNERET Pierre
GILLET Yves
GIRARD Nicolas
GLEIZAL Arnaud
GUYEN Olivier
HENAINE Roland
HOT Arnaud
HUIDDOUD Cyril
JACQUIN-COURTOIS Sophie
JANIER Marc
LESURTEL Mickael
MICHEL Philippe
MONNEUSE Olivier
NATAF Serge
PERETTI Noël
PIGNAT Jean-Christian
PONCET Gilles
RAVEROT Gérald
RAY-COQUARD Isabelle
RHEIMS Sylvain
RICHARD Jean-Christophe
ROBERT Maud
ROSSETTI Yves
ROUVIERE Olivier
SOUQUET Jean-Christophe
THAUNAT Olivier
THIBAULT Hélène
WATTEL Eric
Neurologie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Médecine légale
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Maladie infectieuses ; maladies tropicales
Pédopsychiatrie ; addictologie
Pédiatrie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Médecine interne
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Médecine physique et de réadaptation
Biophysique et médecine nucléaire
Chirurgie générale
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Chirurgie générale
Cytologie et histologie
Nutrition
Oto-rhino-laryngologie
Chirurgie générale
Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
Gynécologie médicale
Cancérologie ; radiothérapie
Neurologie
Réanimation ; médecine d’urgence
Chirurgie digestive
Physiologie
Radiologie et imagerie médicale
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Néphrologie
Physiologie
Hématologie ; transfusion
Professeur des Universités - Médecine Générale
FLORI Marie
LETRILLIART Laurent
MOREAU Alain
ZERIB Yves
Professeurs associés de Médecine Générale
LAINE Xavier
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Professeurs émérites
BAULIEUX Jacques
BEZIAT Jean-Luc
CHAYVIALLE Jean-Alain
DALIGAND Liliane
DROZ Jean-Pierre
FLORET Daniel
GHARIB Claude
MAUGUIERE François
NEIDHART Jean-Pierre
PETIT Paul
SINDOU Marc
TOURAINE Jean-Louis
TREPO Christian
TROUILLAS Jacqueline
VIALE Jean-Paul
Cardiologie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Médecine légale et droit de la santé
Cancérologie ; radiothérapie
Pédiatrie
Physiologie
Neurologie
Anatomie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Neurochirurgie
Néphrologie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Cytologie et histologie
Réanimation ; médecine d’urgence
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Hors classe
BENCHAID Mehdi
BRINGHIER Pierre-Paul
DUBOURG Laurence
GERMAIN Michèle
JARRAUD Sophie
LE BARS Didier
NORMAND Jean-Claude
PERSAT Florence
PIATON Eric
SAPPEY-MARINIER Dominique
STREICHENBERGER Nathalie
TIMOUR-CHAH Quaditi
VOIGLIO Eric
Biologie et médecine du développement et
de la reproduction ; gynécologie médicale
Cytologie et histologie
Physiologie
Physiologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Biophysique et médecine nucléaire
Médecine et santé au travail
Parasitologie et mycologie
Cytologie et histologie
Biophysique et médecine nucléaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ;
addictologie
Anatomie
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Première classe
BARNOUDRaphaëlle
BONTEMPS Laurence
CHALABREYSSE Lara
CHARRIERE Sybil
COLLARDEAU Frachon Sophie
CONFAVREUX Cyrille
Anatomie et cytologie pathologiques
Biophysique et médecine nucléaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Nutrition
Anatomie et cytologie pathologiques
Rhumatologie
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
COZON Grégoire
ESCURET Vanessa
HERVIEU Valérie
KOLOPP-SARDA Marie Nathalie
LESCA Gaëtan
LUKASZEWICZ Anne-claire
MAUCOURT BOULCH Delphine
MEYRONT David
PINA-JOMIR Géraldine
PLOTTON Ingrid
RABILLOUD Muriel
RIMMELE Thomas
RITTER Jacques
ROMAN Sabine
TARDY GUILLODET Véronique
TRISTAN Anne
VENET Fabienne
VLAEMINCK-GUILLEM Virginie
Immunologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Anatomie et cytologie pathologiques
Immunologie
Génétique
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Biostatistiques, informatique médicale et technologies
de communication
Anatomie et cytologie pathologiques
Biophysique et médecine nucléaire
Biochimie et biologie moléculaire
Biostatistiques, informatique médicale et technologies
de communication
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d'urgence
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Physiologie
Biochimie et biologie moléculaire
Bactériologie-virologie ; hygiènes hospitalière
Immunologie
Biochimie et biologie moléculaire
Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers Seconde classe
CASALEGNO Jean-Sébastien
CURIE Aurore
DUCLOS Antoine
LEMOINE Sandrine
MARIGNIER Romain
PHAN Alice
SCHLUTH-BOLARD Caroline
SiIMONET Thomas
VASILJEVIC Alexandre
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Pédiatrie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Physiologie
Neurologie
Dermato-vénéréologie
Génétique
Biologie cellulaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale
FARGE Thierry
PIHACHE Christophe
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Le Serment d'Hippocrate
Je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice
de la médecine.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans
discrimination.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur
intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes
connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs
conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance.
Je donnerai mes soins à l’indigent et je n’exigerai pas un salaire au-dessus de mon
travail.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma
conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie
ni ne provoquerai délibérément la mort.
Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes
compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma
mission.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je
sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.
HİPOKRAT ANDİ
Tıp fakültesinden aldığım bu diplomanın bana kazandırdığı hak ve yetkileri kötüye
kullanmayacağıma, hayatımı insanlık hizmetlerine adayacağıma, insan hayatına
mutlak
surette
kullanmayacağıma,
saygı
göstereceğime
mesleğim
dolayısıyla
ve
bilgilerimi
öğrendiğim
insanlık
sırları
aleyhinde
saklayacağıma,
hocalarıma ve meslektaşlarıma saygı göstereceğime din, milliyet, cinsiyet, ırk ve parti
farklarının görevimle vicdanım arasına girmesine izin vermeyeceğime, mesleğimi
dürüstlük ve onurla yapacağıma, namusum ve şerefim üzerine yemin ederim.
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS
Les membres du Jury
Monsieur le Docteur Maurice PEROL
Vous m’avez soutenue, guidée, rassurée pendant la préparation de ce travail. Je
vous en remercie. J’ai eu également la chance de passer un semestre à vos côtés,
de profiter de vos connaissances, de votre sens clinique, et de votre humour.
J’espère avoir été à la hauteur de vos espérances.
Monsieur le Professeur Nicolas GIRARD
Je te remercie de me faire l’honneur de juger et de présider cette thèse. J’espère
avoir la rigueur et l’aisance que tu as pendant tes présentations.
Monsieur le Professeur Gilles DEVOUASSOUX
Je vous remercie d’avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse. J’ai fait mes
premiers pas dans votre service. Ce fut un semestre très enrichissant pour ma
formation théorique, pour mon sens clinique et mon contact avec les patients. J’en
garde un souvenir très agréable.
Monsieur le Professeur Pierre-Jean SOUQUET
Je vous remercie d’avoir accepté de juger ce travail. Mon semestre dans votre
service m’a permis de nettement progresser en pneumologie. Je vous remercie de
votre enseignement et de votre bienveillance.
Madame le Docteur Bénédicte ETIENNE-MASTROIANNI
Je sais que c’est un sujet qui te tient à cœur. J’espère que j’aurais répondu à tes
interrogations. Ton enthousiame et ton soutien dans ce travail m’ont réconforté. Je
vous remercie, Nicolas et toi, de m’avoir fait confiance. Je me réjouis de travailler
avec vous ces 2 prochaines années.
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ma famille
Mes parents qui ont quitté leur pays et leur famille pour nous offrir, à mes sœurs,
mon frère et moi un avenir meilleur, où nous n’aurons ni crainte d’être jugés, ni
crainte d’être opprimés pour qui nous sommes. A vous qui nous avez appris que
l’Ecole est la clé du succès et du bonheur. Je vous remercie de m’avoir donné toutes
ces valeurs, de m’avoir soutenue durant toutes ces années d’études.
Melek, tu t’es toujours relevée des épreuves de la vie. J’admire ta force et ton
courage. Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ta vie future.
Anaïs, tu respires la joie de vivre. Je te souhaite pleins de succès dans tes études.
Umut, monsieur fatal ;), tu t’es accroché à la vie et depuis tu pimentes notre
quotidien.
Je vous remercie tous les cinq pour m’avoir soutenue et encouragée pendant toutes
ces années.
Romain, tu fais désormais partie de moi. Je te remercie d’avoir été ma famille
pendant ces quatre années. Tu m’as appris à croquer la vie, tu m’as ouverte aux
autres, tu m’as fait voyager. J’ai hâte de voire ce que nous réserve l’avenir…
Viviane, Philippe, Etienne et Angèle, vous m’avez accueilli comme votre fille, votre
sœur. Je vous remercie de votre gentillesse et votre bienveillance.
Mon oncle Nasir, tu me racontes souvent que lorsque tu étais malade une petite fille
de 3 ans t’a dit :« Quand je serais grande, je serais médecin et je te soignerais !».
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Mes amis
Priya et Mélanie, malgré la distance vous restez mes âmes sœurs.
Mélo, Clothilde et Clémence, j’ai eu la chance de vous rencontrer pendant ce
semestre difficile chez Ninet. J’espère que l’on passera encore pleins de bons
moments ensemble.
Adeline, Thomas, Anne et François, j’admire votre sens de l’amitié. Je vous remercie
de m’avoir incluse à votre team. J’espère passer encore beaucoup de vacances en
famille avec vous.
Khemara, ce semestre de collocation, ta zen attitude et ton poulet au curry nous
manqueront.
Mes co-internes
Je vous remercie mes co-internes des premiers jours : Jade, Claire, Clément, Patrick
et Martin.
Jade tu as été témoin de mes plus intimes désagréments. J’apprécie ton sens de la
fête, du style et de l’humour.
Clément et Louise, votre sens de la famille me donne envie.
Martin et Agathe, ce voyage en Thaïlande à vos côtés était une très belle
expérience.
Patrick, ton ouverture d’esprit et tes aventures insolites enrichissent ma culture.
Claire L , tu restes la plus mystérieuse du groupe. J’ai hâte de travailler avec toi.
Les autres avec qui j’ai partagé des semetres : Victor, Cécilia, Louis et Maxou, sans
vous ça n’aurait pas été pareil.
Je remercie la team des pneumos parce qu’on est les meilleurs : Marie, Marine,
Marilyse, Claire MV, Cléa, Judith, Mathilde, Philippe, Eymeric, Arthur, Virginie et les
plus jeunes que je connaîs moins.
Je remercie les internes des autres spécialités que j’ai rencontré pendant mon
internat: Margaux, Marine, Sabine, Andy, Bruno, Hélène, Clémentine, Tristan, Claire,
Alice…vous avez embelli mon quotidien d’interne.
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les chefs
Je remercie tous les chefs que j’ai croisé et qui m’ont tout appris : Gaël, Lize, René,
Nathalie, Emilie, Laurence, Myriam, Virgine A,Yann, Louis, Julien, Florent, Nader,
Agathe, François, Julie, Virgine Z et Anne-Marie.
Je remercie l’équipe de Bourg-en-Bresse, les médecins, les manipulateurs, la cadre,
les secrétaires et les physiciens, de leur compréhension et leur soutien dans ce
semestre pré thèse.
Les équipes paramédicales
Sans vous le travail à l’hôpital ne serait pas aussi sympa.
Ludo, Fatiha et Antoine vous êtes devenus mes amis.
Je te remercie Dadou pour tes relectures.
Les patients…
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES MATIERES
I.


II.
Contexte en 2015 du cancer du poumon ..................................................... 1
Epidémiologie .......................................................................................................... 1
Facteurs de risques ................................................................................................. 3
Généralités sur le cannabis : épidémiologie, composition ........................ 4
 Epidémiologie .......................................................................................................... 4
 Composition : cannabis versus tabac .................................................................... 6
 Modalités de consommation ................................................................................... 6
 Actions sur différents organes : poumon, cardiovasculaire et
neuropsychologique ....................................................................................................... 8
III.
Etat actuel des connaissances sur la consommation de cannabis et le
cancer du poumon ................................................................................................. 10
 Actions cellulaires et tissulaires........................................................................... 10
 Etudes princeps ..................................................................................................... 12
 Action anti tumorale ? ........................................................................................... 16
IV.
Connaissances actuelles sur le cancer du poumon du sujet jeune ........ 17
Situation actuelle ................................................................................................... 17

 Caractéristiques démographiques : sexe, ethnie, performance status,
comorbidités, tabagisme. ............................................................................................. 17
 Caractéristiques cliniques et néoplasiques : type histologique, stade, statut
mutationnel, traitements reçus et réponses aux traitements ..................................... 19
 Facteurs pronostiques et survie dans la population de sujet jeune .................. 20
V.
Objectifs de la thèse .................................................................................... 22
VI.
Article : « Cannabis et cancer du poumon : analyse rétrospective d’une
cohorte de 85 patients âgés de ≤ 50 ans". ........................................................... 23
VII.




Discussion .................................................................................................... 55
Caractéristiques cliniques .................................................................................... 55
Caractéristiques néoplasiques ............................................................................. 56
Survie et facteurs pronostiques ........................................................................... 57
Limites de l’étude................................................................................................... 58
VIII.
Bibliographie ................................................................................................ 59
IX.
Conclusions ................................................................................................. 66
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
Tableau 1 : Incidence et mortalité par cancer en 2012 en France (6).. ...................... 1
Tableau 2 : Méthodes d'inhalation du cannabis (19).. ................................................ 7
Tableau 3 : Principales études sur l'impact du cannabis dans la survenue du cancer
du poumon. ....................................................................................................... 12
Tableau 4 : Effectifs observés de cancers du poumon, chez les 20-44 ans, entre
1982 et 2010 et taux annuel moyen d'évolution (58). ........................................ 17
Tableau 5 : Survie nette (%) à 1, 3 et 5 ans en 2010 selon l'âge et le sexe (75). ..... 21
Figure 1 : Incidence et mortalité du cancer du poumon en France de 1980 à 2012 (6).
............................................................................................................................ 2
Figure 2 : Incidence et mortalité du cancer du poumon par âge en 2012 en France. . 2
Figure 3 : Proportion (%) de consommateurs de cannabis en France au cours de
l'année en fonction du sexe et de l'âge en 2014 (17). ......................................... 4
Figure 4 : Evolution de la proportion (%) de consommateurs, âgés de 18 à 64 ans,
entre 1992 et 2014 en France (17). ..................................................................... 5
Figure 5 : Effets de l'inhalation de cannabis sur les voies aériennes basses.. ........... 9
Abréviations :
CBNPC : Cancer bronchique non à petites cellules
CBPC : Cancer bronchique à petites cellules
HAP : Hydrocarbures aromatiques polycycliques
THC : Delta 9-tetrahydrocannabinol
CBD : Canabidiol
EFR : Epreuves fonctionnelles respiratoires
VEMS : Volume expiratoire maximum seconde
VEMS /CVL : Volume expiratoire maximum sur la capacité vitale lente
SGAW : Conductance spécifique
CPT : Capacité pulmonaire totale
DLCO : Diffusion libre du monoxyde de carbone
DSM-5: Diagnostic and statistical manual of mental disorders
ICD-10 : International classification of disease
JA : Joints-année
PA : Paquets-année
VADS : Voies aérodigestives supérieures
BPCO : Bronchopneumopathie chronique obstructive
PS : Performance status
IFCT : Intergroupe francophone de cancérologie thoracique
TKI : Inhibiteur de la thyrosine kinase
GFPC : Groupement français de pneumo-cancérologie
NLST : National lung screening trial
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
I. Contexte en 2015 du cancer du poumon

Epidémiologie
Le cancer du poumon est un problème de santé publique majeur puisqu’il reste le
premier cancer dans le monde tous sexes confondus. Il est la 5ème cause de mortalité
selon l’Organisation Mondiale de la Santé (1).
Aux Etats-Unis en 2015, il était le premier cancer avec une incidence de 221 200
cas, tous sexes confondus (2). Il arrive après le cancer du sein chez la femme (231
840 cas) et avant le cancer de la prostate chez l’homme (220 800 cas). Il est le
cancer le plus meurtrier avec 158 040 décès en 2015.
L’analyse mondiale de la série GLOBOCAN (3), réalisée en 2012, retrouve une
incidence mondiale de 1,82 million de cas de cancers du poumon, 1,67 million de
cancers du sein et 1,36 million de cas de cancers colorectaux. La mortalité la plus
élevée reste liée au cancer du poumon avec 1,6 million de décès devant le cancer du
foie (745 000 décès) et le cancer de l’estomac (723 000 décès).
La tendance est différente en France (4). En 2012, il y a eu 39 495 nouveaux cas de
cancers du poumon. Il est au 4e rang des cancers incidents après le cancer de la
prostate, le cancer du sein et le cancer colorectal. Il est de loin la première cause de
mortalité par cancer devant le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer de la
prostate. Ces tendances sont les mêmes dans le reste de l’Europe (5).
Tableau 1 : Incidence et mortalité par cancer en 2012 en France (6).
1
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 1 : Incidence et mortalité du cancer du poumon en France de 1980 à 2012 (6).
L’incidence du cancer du poumon chez la femme est en forte augmentation. Celle-ci
a augmenté de 5,3% de 1980 à 2012. La mortalité évolue dans le même sens. En
effet on observe une augmentation de la mortalité annuelle de 4,6% chez la femme
alors que chez l’homme elle a diminué de 2,2% de 2005 à 2012. Cette tendance est
expliquée par les modifications de consommation du tabac.
Figure 2 : Incidence et mortalité du cancer du poumon par âge en 2012 en France
(6).
2
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
L’âge médian de survenue du cancer pulmonaire chez la femme est de 65 ans et
chez l’homme de 66 ans en 2012. La survie globale à 5 ans, en 2008 et en 2010,
était respectivement estimée à 9% et 14% tous sexes confondus. L’étude de Grivaux
et al. (7) montre qu’en 10 ans (de 2000 à 2010) dans les centres hospitaliers
généraux français, le taux de survie à 1 an des cancers bronchiques non à petites
cellules (CBNPC) passe de 39,3% à 44,8%. Cette amélioration est moins marquée
pour les cancers bronchiques à petites cellules (CPC) passant de 33,1% à 35,8%.
Malgré une amélioration manifeste, la survie des patients atteints de cancer du
poumon reste très médiocre.

Facteurs de risques
Parmi les facteurs externes on retrouve en chef de file le tabac qui est responsable
de 80% des cancers pulmonaires. Il est également en cause dans la survenue de 2
cancers sur 3 selon l’INCA (8). Par ailleurs c’est la première cause de mortalité
toutes causes confondues dans le monde. Il a été démontré que le risque de
développer un cancer pulmonaire chez un homme fumeur est 10 fois plus important
qu’un non fumeur du même âge.
Les autres facteurs extrinsèques regroupent les expositions professionnelles telles
que l’amiante (risque relatif de 5,17 qui passe à 53,24 en cas d’exposition conjointe
au tabac) (9), les hydrocarbures polycycliques (3% des cancers pulmonaires en
2010) et le chrome (2,4% des cancers pulmonaires en 2010) (10). Les expositions au
radon, aux irradiations médicales et à la pollution sont aussi des facteurs de risques
(11). L’INCA relève le cannabis comme un facteur de risque probable de cancer
pulmonaire (8).
Le facteur intrinsèque principal est le vieillissement qui est la conjonction du cumul
des agressions externes, du défaut des mécanismes de réparation de l’ADN et de la
possible réduction des mécanismes d’immuno-surveillance.
Le second facteur intrinsèque est l’existence de façon innée d’une susceptibilité
individuelle à développer un cancer ; en effet, 80% des fumeurs ne développent pas
de cancer pulmonaire. En 2008, il a été identifié des anomalies génétiques en cause
dans le cancer du poumon. Ces études montrent qu’il existe des polymorphismes sur
des loci du chromosome 15 codant pour les sous-unités (α5, α3 et β4) des
récepteurs nicotiniques. Certains variants alléliques de ces sous-unités prédisposent
3
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
au tabagisme et sont associés à un risque plus élevé de développer un cancer du
poumon (12–14).
II. Généralités sur le cannabis
 Epidémiologie
Le cannabis, aussi appelé marijuana, haschich ou chite est une plante produite en
grande quantité dans le monde (2 kilos par seconde, 180 tonnes par jour).
Il s’agit de la drogue la plus populaire au monde. On estime qu’il y a 160 millions de
personnes soit 4% de la population mondiale, âgées de 15 à 64 ans, qui auraient
fumé au moins une fois du cannabis durant l’année précédente.
En France, en 2010, on comptait 1,2 million de fumeurs réguliers (plus de 10 joints
par mois) (15) . La France est le 5e pays Européen consommateur de cannabis (16).
Figure 3 : Proportion (%) de consommateurs de cannabis en France au cours de
l'année en fonction du sexe et de l'âge en 2014 (17).
4
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 4 : Evolution de la proportion (%) de consommateurs, âgés de 18 à 64 ans,
entre 1992 et 2014 en France (17).
Cette tendance à l’augmentation de la consommation s’explique par l’offre
grandissante en France notamment par l’auto-culture. En 2013, 140 000 pieds de
culture ont été saisis contre 55 000 en 2010. 80 000 consommateurs (2%) de
cannabis dans l’année déclarent se procurer le produit par auto-culture (17). Les
techniques de culture afin d’augmenter la puissance des cannabinoïdes se
multiplient.
Une autre raison peut être son coût. Le cannabis reste le stupéfiant le moins cher. Le
gramme d’herbe coûte 7 euros et le gramme de résine 5 euros.
Aussi la perception de la dangerosité du cannabis par les Français est à la baisse.
En 2013, 54% des personnes interrogées estiment qu’il existe un risque dès la
consommation expérimentale contre 62% en 2008 mais 52% en 1999. Seulement
30% estiment que le seuil de dangerosité existe à partir d’une consommation
quotidienne (18).
La quantification de la consommation de cannabis est peu répandue. Il s’agit d’une
quantification en joints-année. Par exemple, une personne consommant un joint par
jour pendant 10 ans a une consommation de 10 joints-année.
5
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
 Composition : cannabis versus tabac
Le cannabis a une composition qualitative proche du tabac.
CANNABIS
Phase aqueuse
Phase particulaire
TABAC
Irritants : Hydrocarbures
aromatiques polycycliques
(HAP), NO2, acroléine,
formaldéhyde…
Irritants : HAP, NO2, acroléine,
formaldéhyde…
Carcinogènes : benzène,
nitrosamines
Carcinogènes : benzène,
nitrosamines
Cannabinoïdes
Nicotine
La concentration en HAP (benzopyrène, benzoanthracène, naphtalène) est 50 à 70%
plus importante dans la fumée de cannabis. La concentration en carbone
hydroxylase, enzyme qui transforme les HAP en métabolites ayant un potentiel
carcinogène supérieur, est également plus importante (19). La teneur en goudron
d’un joint est 4 à 5 fois supérieure à celle d’une cigarette.
Le cannabis contient 483 composants dont 66 substances cannabinoïdes : le delta 9
tétrahydrocannabinol (THC), à l’origine de l’action euphorisante et analgésiante, et le
cannabidiol (CBD), à l’origine de l’action anxiolytique du cannabis. D’autres
cannabinoïdes ont une action anti nauséeuse ou orexigène.
Les récepteurs des cannabinoïdes : CB1 sont situés sur les neurones du système
nerveux central et autonome (notamment des muscles lisses des voies aériennes),
et les CB2 sur les cellules du système immunitaire (20) à l’origine de son action sur
les voies respiratoires basses (Figure 6).
 Modalités de consommation
La plante de cannabis, Cannabis sativa, espèce la plus répandue, se présente sous
trois formes :

Plantes séchées :
-
Feuilles, brindilles, graines (herbes, marijuana, weed, « beuh ») : 5 à
22% de THC.
-
Résines (haschisch, shit, chichon, « bedo ») : 8 à 12% de THC.
6
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)

Huiles : 60 à 80% de THC.
Les modalités de consommations sont également multiples. La forme inhalée est la
plus répandue car la combustion du cannabis permet une meilleure biodisponibilité et
rapidité des effets du produit.
Tableau 2 : Méthodes d'inhalation du cannabis (19).
La consommation sous forme de joint est largement prédominante. En France, le
cannabis est majoritairement mélangé à du tabac et fumé sans filtre. Cette
association améliore la vaporisation du THC par gramme de cannabis et amplifie
alors son effet psychostimulant.
Les consommateurs ont tendance à inhaler une bouffée plus importante, plus
profondément, plus rapidement et tenir l’apnée plus longtemps que le tabac. Ils
réalisent parfois une manœuvre de Valsalva destinée à faciliter l’absorption des
cannabinoïdes. Ainsi la biodisponibilité du THC peut varier de 18 à 50% par bouffée
selon les modalités d’inhalation (21). Il a été démontré que la rétention des
carcinogènes dans les voies aériennes est de 4 à 5 fois plus importante que la fumée
de tabac.
7
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
 Actions
sur
différents
organes :
poumon,
cardiovasculaire
et
neuropsychologique
Sur le poumon, le cannabis entraine :

L’augmentation des sécrétions bronchiques et un défaut de clairance
mucociliaire : toux et expectorations.

Une bronchodilatation aigue puis une bronchoconstriction : sifflement,
dyspnée.

Une
augmentation
du
nombre
de
macrophages
intra-alvéolaire
pathologiques : diminution de la phagocytose.
Ainsi le consommateur régulier de cannabis présente des symptômes proches du
patient souffrant d’une bronchique chronique obstructive post tabagique (22).
Sur le plan des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR), on observe une
diminution du coefficient de Tiffeneau (VEMS/CVL), du volume expiratoire maximal
seconde (VEMS), une diminution des conductances bronchiques (sGaw) et de la
capacité pulmonaire totale (CPT) (23). L’obstruction bronchique n’est retrouvée que
chez les consommateurs réguliers et excessifs (24,25). La membrane alvéolocapillaire (DLCO) est peu altérée chez ces consommateurs contrairement aux
tabagiques. On leur retrouve également peu d’emphysème (26). On estime que 1
joint équivaut à 2,5-5 cigarettes de tabac en termes de conséquences respiratoires
(26).
8
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 5 : Effets de l'inhalation de cannabis sur les voies aériennes basses.
Sur l’appareil cardiovasculaire, le cannabis entraine une stimulation du système
nerveux sympathique et une inhibition du système parasympathique. Ces effets
s’inversent en cas de consommation chronique. Il existe un lien entre la survenue
d’évènements cardiovasculaires et la consommation excessive de ce produit (27).
Une équipe française Toulousaine retrouve des complications de cet ordre chez 2%
d‘une population de 1979 jeunes consommateurs entre 2006 et 2010 (28). On
comptait 6,2% de cas d’infarctus du myocarde, 3% de cas d’artériopathies des
membres inférieurs et 1% de cas d’accidents vasculaires cérébraux chez des sujets
en moyenne de 34 ans. Ces personnes étaient à 50% consommatrices régulières.
56% des patients présentant ces complications avaient déjà des antécédents
9
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
cardiovasculaires. Les études disponibles sont insuffisantes pour établir un lien de
causalité mais cette association est à surveiller.
Sur le plan neuropsychologique, le cannabis entraine des modifications de la
perception du temps, de l’espace et un relâchement des associations (29). Une
revue de la littérature (30) met en évidence que cette consommation est associée à
des comportements à risques, des difficultés à mesurer le temps et une altération de
la mémoire au travail. Les conséquences sur les fonctions cognitives (mémoire,
attention…) sont controversées. Ces troublent semblent exister quand la
consommation débute à l’adolescence (31). D’autres études sont en faveur d’une
diminution de la maturation de l’hippocampe (32).
Il est démontré que le cannabis est responsable d’aggravation clinique chez des
patients souffrant de troubles anxieux et de conduites suicidaires. Un sujet
vulnérable aurait plus de risque de déclencher une schizophrénie en cas de
consommation (33).
Par ailleurs il faut savoir que le cannabis est une substance peu addictogène. La
dépendance à cette substance fait partie des classifications : Diagnostic and
Statistical Manual of mental disorders (DSM-5) et International Classification of
Diseases (ICD-10). Seuls 6 à 12% des consommateurs vont devenir dépendants
(34). Malheureusement les chiffres de dépendance sont à la hausse avec 20%
d’augmentation en 2013 aux Etats- Unis (35) , expliqués par l’accessibilité au produit
et l’augmentation de la concentration en THC et CBD avec des techniques de
cultures de plus en plus performantes.
III. Etat actuel des connaissances sur la consommation de
cannabis et le cancer du poumon
 Actions cellulaires et tissulaires
In vitro, il existe de nombreuses conséquences : dommages sur l’ADN, défauts de la
division cellulaire, défauts de maturation cellulaire, diminutions de l’apoptose
cellulaire et défauts de l’immunité anti tumorale.
10
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
On peut citer :

Des anomalies mitotiques plus élevées après exposition à la fumée de
cannabis/tabac (36).

Une maturation incomplète des monocytes et une augmentation des
promonocytes en présence de cannabinoïdes (37).

Une inhibition de la production d’IL-10 (cytokine immunosuppressive), un
doublement de la production d’IL-8 en présence de cannabinoïdes (38).

Une diminution de l’apoptose médiée par Fas et une augmentation de la mort
cellulaire par nécrose en présence de fumée de cannabis ou de THC (39).

Une accélération de la prolifération cellulaire tumorale dépendant de l’EGFR
et des métalloprotéases, en présence de THC (40).

Une diminution des fonctions mitochondriales, persistantes 24h après
suppression de l’exposition à la fumée de cannabis (41).

Un déséquilibre de l’activité des cytokines TH2>>>TH1 (42).
In vivo, les constats sont similaires, on retrouve :

Une augmentation de la production de cytokines immunosuppressives (IL10 et
TGFB) et une diminution des cytokines immunostimulantes (IL2 et INF alpha)
(43).

Une croissance rapide d’un implant intra péritonéal de cancer bronchique en
présence de THC sur un modèle murin (43).

Des altérations chromosomiques 8 fois plus fréquentes en présence de fumée
de cannabis (44).

Une augmentation de la métaplasie malpighienne, du nombre de mitoses, du
rapport nucléo-cytoplasmique, de la désorganisation cellulaire et des
variations cellulaires. Une augmentation de l’expression des marqueurs de la
prolifération cellulaire (GFR et Ki67) (45).

Une hyperplasie des cellules caliciformes, un œdème de la muqueuse et une
hypervascularisation comme chez les fumeurs de tabac (46).
11
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
 Etudes princeps
Les études sur l’implication du cannabis comme facteur de risque de cancer du
poumon sont controversées. Il existe de nombreux biais dans les articles sur cette
thématique. Nous pouvons citer les biais de déclaration, de mémoire, de
quantification de la consommation et l’action confondante du tabac. Il existe aussi de
grandes différences dans les modalités de consommation et de composition des
joints.
Tableau 3 : Principales études sur l'impact du cannabis dans la survenue du cancer
du poumon.
12
Population,
localisation
Effectif,
période
d’étude
Modalité de recueil
et quantification de
la consommation
Critère de
jugement
principal
Principaux résultats
Remarques
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Cas contrôle
(45)
403 sujets,
≤ 55 ans,
8 villes de
NouvelleZélande
79 cas (registre
du cancer et
hospitalier),
324 témoins
(liste électorale),
2001 à 2005
Questionnaire,
quantification en JA et
en paquets-année
(PA)
Risque de
cancer du
poumon lié à la
consommation
de cannabis
RR ajusté : 1 ,08 (IC95% ; 1,02-1,15)
pour la consommation de cannabis
RR ajusté : 1,07 (IC95% ; 1,02-1,09) pour
la consommation de tabac
RR ajusté : 5 ,7 (IC 95% ; 1,5-21,6) pour
une consommation supérieur à 10,5 JA
Pas de mélange du cannabis et du tabac
dans ce pays.
12/ 79 cas > 10,5 JA et 4/324 contrôles.
1 joint équivaut à 20 cigarettes en terme
de risque de cancer.
Critères d’ajustements :
sexe, âge, ethnie, cancer du poumon,
cannabis et tabagisme.
Etude
observationnelle
transversale
(46)
29 195 cas,
39 à 45 ans,
États-Unis
29 195 cas
issus,
du « National
Surveys on Drug
use and
Health »,
2005 à 2007
Questionnaire,
pas de quantification
de la consommation
mais durée
d’utilisation ;
jamais,
≤ 1an,
2-10 ans,
≥11ans
Lien entre la
durée de
consommation
de produit illicite
et la survenue
d’évènement
médicaux
OR ajusté : 7,87 (IC 95% ; 1 ,28-48,40)
pour une consommation ≥ 11ans
Critères d’ajustements : sexe, âge, ethnie,
niveaux d’éducation, revenu, assurance
maladie et consommation de tabac.
Longitudinale
observationnelle
de suivi d’une
cohorte pendant
40 ans
(49)
43 321
sujets,
âgés de 18 à
20 ans,
Suède
43 321 sujets
inscrits au
service militaire
de 1969 à 1970,
et de 1969 à
2009
Questionnaire et
recueil médical
national,
cannabis :
jamais,
2-4 fois,
5-10 fois,
11-50 fois,
≥ 50 fois sur une vie
Evaluer le risque
de cancer du
poumon parmi
des jeunes
fumeurs de
cannabis
HRa= 2,12 (IC95% ; 1,08-4,14) pour une
consommation de ≥ 50 fois sur une vie
Critères d’ajustements : tabac, alcool,
antécédents respiratoires et condition socio
économique
Poolée de 6
études castémoins
(50)
5 144 sujets,
USA, UK,
Canada,
NouvelleZélande
2159 cas de
cancer du
poumon,
2985 contrôles,
1999 à 2013
Bases de données
international de
cancer,
quantification en JA
Lien entre la
consommation
de cannabis et
le cancer du
poumon
OR poolé : 0.96 (IC95% ; 0.66-1.38) pour
une consommation > 1JA versus ≤ 1JA
OR poolé pour les adénocarcinomes :
1.74 (IC95% ; 0,85-3,56) pour les
consommateurs à 10 JA
15
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
En somme, nous pouvons déduire de l’ensemble de ces données cellulaires,
tissulaires et épidémiologiques que la consommation inhalée de cannabis est un
facteur de risque de développement d’un cancer du poumon.
Il semble exister une composante quantitative dans cette implication, bien que les
méthodes de quantification soient différentes dans les études citées ci-dessus.
Par ailleurs, il est difficile de ne pas considérer la consommation de tabac
concomitante à celle du cannabis puisque dans la grande majorité des cas les joints
sont roulés avec du tabac. Ce facteur restera un facteur confondant.
Quant aux autres cancers, nous retrouvons dans la littérature des arguments en
faveur de l’implication du cannabis dans la survenue de cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), de la langue et du larynx (51), de la prostate, de
cancers du col utérin (52) et de cancers des testicules (53).
Zhang et al. (51) montrent avec leur étude cas-témoins qu’il existe une association
multiplicative du tabac et du cannabis, et additive du cannabis et de l’alcool, dans
ces effets pro-néoplasiques au niveau des VADS.
Concernant les autres modes de consommation, il n’y a pas d’étude à ce sujet car
cette consommation reste très rare. Il semble que les cannabinoïdes jouent
également un rôle, comme les composants irritants de la fumée, dans le
développement de cancer. Nous pourrions donc être face aux mêmes constats.
 Action anti-tumorale ?
Il existe quelques études en faveur d’un effet protecteur du cannabis chez des
animaux et sur des cellules humaines. Munson et al. (54) montrent que le delta9THC, le delta8 et le cannabinol (issus de l’oxydation du THC) limitent la croissance
d’adénocarcinome du poumon implanté chez la souris. Galve-Roperh et al. (55),
ainsi que Sanchez et al. (56), mettent en évidence que le delta 9-hydrocanabiniol
induit l’apoptose de gliome chez des souris. Il n’existe à ce jour aucune étude de cet
effet sur l’homme.
16
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
IV. Connaissances actuelles sur le cancer du poumon du
sujet jeune
 Situation actuelle
Le cancer du poumon est un cancer du sujet âgé. L’âge moyen de survenue en 2012
en France était de 65 ans pour la femme et de 66 ans pour l’homme (57).
Seuls 5 à 10% des CBNPC sont diagnostiqués chez des sujets de moins de 50 ans.
La probabilité de développer un cancer pulmonaire est estimée à 0,2% pour les 2
sexes en dessous de 49 ans, de 0,7% et 0,6% entre 50 et 59 ans, de 2% et 1,6%
entre 60 et 69 ans, et enfin il est de 6,6% et 4,9% au-dessus de 70 ans chez
respectivement l’homme et la femme (2).
En France, les taux d’incidence du cancer chez les hommes, âgés de 20 à 44 ans,
ont tendance à diminuer tandis que chez les femmes on observe une augmentation
entre 1982 et 2010.
Tableau 4 : Effectifs observés de cancers du poumon, chez les 20-44 ans, entre
1982 et 2010 et taux annuel moyen d'évolution (58).
 Caractéristiques
démographiques :
sexe,
ethnie,
performance
status,
comorbidités, tabagisme
Le cancer du sujet « jeune » est une situation rare. Il représente 3,8% (âgés de 20 à
44 ans) de l’ensemble des patients atteints de cancers du poumon de 1982 à 2010
(58). Grivaux et al. estimaient qu’il y avait 8,3% de patients de ≤ 50 ans en 2010 (7)
dans sa cohorte de 7051 patients issus des 119 services de pneumologie française.
Aussi la définition même du patient « jeune » est non universelle et variable d’une
étude à l’autre mais la borne supérieure de l’âge de ces sujets semble se placer à 50
17
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
ans. Par opposition les patients âgés comparés à cette population sont également
d’âge non analogue et très variable.
Les études sur le sujet suggèrent que le cancer de patients jeunes est une entité
singulière. Tout d’abord, on observe une prédominance de femmes (40 à 55%), dans
cette tranche d’âge, particulièrement dans les populations asiatiques et du Pacifique
(59), en comparaison aux groupes des sujets plus âgés (59–61). Dans la population
générale des patients atteints de cancers du poumon, les femmes et les hommes
représentent respectivement 24% et 76% des patients (7).
Les études ethniques, essentiellement américaines, retrouvent une surreprésentation
des afro-américains dans le groupe de patients jeunes âgés de moins de 40 ans
(60). L’hypothèse émise par Subramian et al. (60), est que ces sujets vivent dans
des conditions socio-économiques plus précaires, commencent le tabac plus jeune
et ont une prédisposition génétique possible.
Ces jeunes patients ont moins de comorbidités et un performance status (PS)
également meilleur (61). Il y a moins de patients souffrant de bronchite chronique
obstructive post tabagique (BPCO) et d’insuffisance respiratoire (62).
Très peu d’études mentionnent les antécédents familiaux de ces jeunes gens
(63,64). Radzikowsker et al. (65) montrent que les antécédents familiaux de cancer
au premier degré sont plus fréquents dans ce groupe (4,7% versus 3% du côté
maternel, et 7,6% versus 4,1% du côté paternel ; p<0,0001).
De même leur statut tabagique est peu renseigné dans la littérature. Il semblerait
qu’il y ait autant de fumeurs dans les 2 groupes. Les sujets jeunes regroupent de 46
à 90% de fumeurs parmi eux, avec une médiane de consommation de 25-30 paquets
année (PA) (66,67).
Il n’y a pas d’étude publiée à ce jour concernant leur consommation de cannabis.
18
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
 Caractéristiques cliniques et néoplasiques : type histologique, stade, statut
mutationnel, traitements reçus et réponses aux traitements
Les CBNPC représentent plus de 86% des cancers pulmonaires avec les 2 soustypes histologiques prédominants qui sont les adénocarcinomes et les carcinomes
épidermoïdes. Depuis une trentaine d’années les adénocarcinomes bronchopulmonaires sont devenus le type histologique majeur. Ils représentent 50% des
cancers du poumon, le carcinome épidermoïde 27% et le carcinome à grandes
cellules
13%
(7).
Nous
retrouvons
également
une
nette
prédominance
d’adénocarcinomes (40 à 75%) chez les jeunes patients (66,68). Les carcinomes
épidermoïdes sont le type histologique le plus courant dans le groupe des sujets
âgés (60,69). Cela pourrait être expliqué par le fait que ce dernier type de cancer est
plus tabagisme dépendant et qu’il requiert plus de lésions génétiques cumulatives
que les adénocarcinomes (66). Aussi les cigarettes étant désormais fumées avec
des filtres, les petites particules diffusent de manière plus distale dans les bronches
et donc entrainent plus de cancers périphériques de type adénocarcinome (67). De
plus les cigarettes actuelles contiennent plus de nitrosamines qui sont impliqués
dans la genèse des adénocarcinomes.
Les mutations/réarrangements recherchées en France selon les recommandations
françaises de 2010 de l’INCA sont de 6 types : EGFR, ALK, KRAS, HER2, PIK3CA
et BRAF.
Sacher et al. (70) ont étudié rétrospectivement, une population de 2237 patients
issus du registre de l’institut de cancer de Dana-Farber à Boston, sans limitation
d’âge. 90% de ces patients étaient caucasiens, 5% asiatiques, 4% afro-américains et
1% hispaniques. Ils montrent que la proportion de mutations est de 78% en dessous
de 50 ans contre 49% après 50 ans. La probabilité d’avoir des mutations génétiques
augmente avec le jeune âge (patients ≤ 50 ans versus ≥ 50 ans), surtout pour les
mutations d’EGFR (22%), les réarrangements de ALK (27%) et de ROS 1 (12%)
(71). En revanche les mutations de KRAS (12%) semblent diminuer avec le jeune
âge (72). L‘étude de l’intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT) a
montré dans une population dont la médiane d’âge était de 65 ans, que l’existence
d’un réarrangement ALK (HR à 0,7, IC 95% : 0,5-0,9), d’une mutation EGFR (HR à
0,53, IC 95% : 0,4-0,6), et d’une mutation HER2 (HR 0,6, IC 95% : 0,4-1) étaient des
19
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
facteurs de bon pronostic ; sachant que l’existence d’une mutation améliore la
réponse à la première et deuxième ligne (73).
Les stades IV sont de loin les plus fréquents dans les 2 groupes mais davantage
dans le groupe des jeunes patients (50% à 70% versus 58,3% dans l’étude de
Grivaux et al.). Cette situation peut être expliquée par un retard diagnostique car le
clinicien estime peu probable le diagnostic de cancer et le patient consulte
également tardivement.
Gadgeel et al. ont estimé à 7 mois le délai entre les
premiers symptômes et le diagnostic (66).
Par ailleurs, ces patients sont plus symptomatiques (86% versus 52%) que les sujets
âgés, probablement parce qu’ils ont des cancers plus avancés (62) au diagnostic.
Les sites métastatiques les plus fréquents sont le cerveau (60%), les os (49%), le
foie (15%) et les surrénales (15%) (66), avec une moyenne de 2,33 sites
métastatiques au diagnostic (72). Ces chiffres sont proches de ceux de la population
générale : 20 à 40% pour les métastases cérébrales et 30 à 65% pour les
métastases osseuses au diagnostic.
Les patients jeunes semblent bénéficier de plus de traitements adjuvants et néo
adjuvants (74), de chirurgies (lobectomie, pneumonectomie > segmentectomie)
(62,68,75) et de traitements combinés (60).
Il y a très peu de données quant à la réponse à la chimiothérapie chez ces patients
jeunes. Hsu et al. (61), chez des patients de moins de 45 ans, atteints d’un CBNPC,
retrouvent 44,4% de réponses partielles, 38,3% de stabilisations tumorales et 17,3%
de maladies progressives après une chimiothérapie de première ligne.
 Facteurs pronostiques et survie dans la population de sujets jeunes
Les facteurs de mauvais pronostic les plus souvent relevés dans la littérature sont ;
-
l’âge avancé (60,65,75)
-
le sexe masculin (59–61,65,76,77)
-
la taille importante de la tumeur (62)
20
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
-
le stade clinique avancé (III et IV) (61,65,67,77)
-
un traitement initial non chirurgical (76)
-
l’anémie, l’hypoalbuminémie, la thrombocytose, la leucocytose (61)
-
le PS élevé et l’IMC bas (61,65,67)
-
l’ethnie afro américaine (59,60)
-
l’existence d’un cancer à petites cellules (65) ou le type histologique non
adénocarcinome (59)
-
une durée des symptômes avant le diagnostic supérieure à 3 mois (67)
-
les cancers proximaux (59)
-
des antécédents familiaux de cancer du poumon au premier degré (OR à
3,3%, IC 95% 1,5-7,3) (63).
Les résultats sur la survie de ces jeunes patients sont controversés. De nombreuses
études sont en faveur d’une meilleure survie (60,65,69,76) que les sujets âgés,
notamment chez les patients opérés (62).
Arnold et al. (68) mais aussi Thomas et al. (59) retrouvent cette tendance davantage
marquée pour les stades localisés (stade I et II) pour une population, respectivement
de 20 à 46 ans versus 47 à 89 ans et < 40 ans versus ≥ 40 ans.
D'autres études sont en faveur d’une survie identique (67) voire moindre (61).
Les chiffres concernant la survie de ces sujets en France sont les suivants ;
Tableau 5 : Survie nette (%) à 1, 3 et 5 ans en 2010 selon l'âge et le sexe (75).
Ainsi en 2010 en France, la survie des sujets jeunes atteints de cancer du poumon
est globalement meilleure que celle des sujets plus âgés.
21
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les études ci-dessus sont très hétérogènes et donc difficilement comparables. En
effet, la définition du groupe « jeune » est variable (moins de 30 ans, moins de 40
ans, moins de 45 ans ou moins de 50 ans). De plus les populations incluses peuvent
être différentes en termes ethniques, histologique (CBNPC versus CPC), de stade
(que des stades avancés) ou de prise en charge thérapeutique (les patients opérés
uniquement). La population de comparaison des sujets âgés est également
hétérogène. Nous reprenons dans le tableau 8 de l’article les principales études sur
le sujet.
V. Objectifs de la thèse
Récemment, l'attention des cliniciens prenant en charge les cancers pulmonaires a
été attirée par la découverte de cancers pulmonaires survenant chez de jeunes
patients exposés au cannabis, avec l'impression subjective d'un pronostic
redoutable. Nous avons donc collecté les cas de cancers pulmonaires survenant
chez des patients de ≤ 50 ans pour lesquels la notion d'exposition au cannabis était
renseignée. Celle-ci n'étant pas systématiquement recherchée, une étude castémoin n'a pas été possible. L'objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques
démographiques, cliniques, histologiques, de biologies moléculaires et pronostiques
de ces patients.
22
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
VI. Article :
Cannabis et cancer du poumon : analyse rétrospective
d’une cohorte de 85 patients âgés de ≤ 50 ans.
Sarah DEMIR1,2,3, Claire CROPET4, Bénédicte ETIENNE-MASTROIANNI3, Nicolas
GIRARD2,3, Pierre-Jean SOUQUET2,5, Gilles DEVOUASSOUX2,6, Lize
KIAKOUAMA6, Béatrice FERVERS7, Maurice PEROL 1.
1. Département de cancérologie médicale, centre régional de lutte contre le cancer
Léon Bérard, 69008 Lyon, France
2. Faculté de médecine Claude Bernard, Université Lyon1, 69008 Lyon, France
3. Hôpital Louis Pradel, service de pneumologie, 69500 Bron, France
4. Direction de la recherche clinique et de l’innovation, Centre Léon Bérard, 69008
Lyon, France
5. Hôpital Lyon Sud, service de pneumologie, 69310 Pierre-Bénite, France
6. Hôpital de la Croix Rousse, service de pneumologie, 69004 Lyon, France
7. Département cancer et environnement, centre Léon Bérard,69008 Lyon, France
Auteur correspondant : Sarah DEMIR, Hôpital Louis Pradel, service de pneumologie,
bâtiment A4,59 boulevard Pinel, F-69677 Lyon Cedex, France, [email protected]
23
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Résumé :
Objectif
Le cannabis est reconnu comme un facteur de risque du cancer du poumon. Malgré
son interdiction dans de nombreux pays sa consommation est en constante
croissance, parmi les jeunes gens, en France et dans le monde. L’objectif de l’étude
est de décrire les caractéristiques clinico-pathologiques et la survie d’une population
de patients âgés de ≤ 50 ans, atteints d’un cancer du poumon et fumeurs de
cannabis.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective, réalisée dans 3 services de
pneumologie des Hospices Civils de Lyon (HCL) et du Centre Régional de Lutte
Contre le Cancer de Lyon Léon Bérard (CLB). A partir des dossiers informatisés ont
été inclus les patients âgés de 18 à 50 ans, dont le diagnostic de cancer du poumon
avait été établi entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2015, avec la mention
d’une consommation de cannabis.
Résultats
85 patients ont été inclus avec un âge médian de survenue de 43 (27-50) ans. Les
hommes représentaient 84,7% de la population. L’histologie principale était
l’adénocarcinome (75,3%) avec une prédominance de stade IV (71,8%). 31,9%
présentaient une mutation KRAS, principalement de type G12C (n=6/15) et
seulement 3,7% de mutation EGFR. Le performance status (PS) était de 1 pour
64,1% de la population, l’indice de masse corporelle (IMC) était entre 18,5 et 25
kg/m2 dans 52,6% des cas et le score de Charlson était ≤ 1 chez 86,9% de la
population. La quasi-totalité des patients était fumeurs de tabac avec une médiane
de consommation de 25 paquets-année (PA) (0-100). 89% étaient consommateurs
réguliers de cannabis avec une consommation médiane de 60 joints-année (JA) (30100). 38,8% avaient une co-addiction autre que le tabac (16,9% pour l’alcool, 11,8%
pour une autre toxicomanie). 39,7% avaient un antécédent familial de cancer, dont
10 cas de cancer du poumon. La réponse à la première ligne, pour les stades IV
toutes histologies confondues, comportait 1,8% de réponses complètes, 28,6% de
24
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
réponses partielles, 35,8% de stabilisations tumorales et 28,6% de maladies
progressives. La survie médiane des patients atteints d’un carcinome bronchique
non à petites cellules (CBNPC) de stades IV (n=59) était de 9,6 mois (IC95% : 5,610,5). Les facteurs pronostiques significatifs étaient le performance status (0 versus
≥2) (HR 4,36 ; IC95% : 1,64-11,65) et le nombre de métastases au diagnostic (1
versus 0 et ≥2 versus 0) (HR 2,07 ; IC95% : 1,02-4,24) (HR 3,88 ; IC95% : 1,947,79).
Conclusion
Le cancer broncho-pulmonaire des sujets jeunes fumeurs de cannabis a des
spécificités
clinico-pathologiques
propres
(majorité
d’hommes,
co-addictions
nombreuses, prévalence des mutations KRAS) et une survie médiane très péjorative.
Cette étude doit servir de travail préliminaire à des études cas-témoins prospectives,
dont l’objectif serait d'évaluer le rôle du cannabis comme facteur de risque propre du
cancer du poumon du sujet jeune. L'augmentation et la banalisation de la
consommation de cannabis constituent un enjeu majeur de santé publique. Le risque
de cancer pulmonaire chez ces sujets jeunes exposés pourrait justifier un dépistage
spécifique pour une prise en charge précoce afin d’améliorer le pronostic.
Abréviations :
HCL, Hospices Civils de Lyon ; CLB, centre Léon Bérard ; PS, performance Status ;
IMC, indice de masse corporelle ; PA, paquets-année ; JA, joints-année ; TNM,
tumor nodule metastasis ; NOS, not otherwise specified ; VADS, voies aéro-digestive
supérieur ; TKI, inhibiteurs de la tyrosine kinase ; CBNPC, cancer bronchique non à
petites cellules ; CPC, cancer bronchique à petites cellules ; ADK, adénocarcinome ;
SIADH, syndrome de sécrétion inapproprié d’hormone anti diurétique
Mots clés :
jeunes patients, cancer du poumon, cannabis, survie, mutation,
addiction.
25
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
1.
Introduction
Le cancer du poumon est la 1ère cause de cancer dans le monde, tous sexes
confondus. En 2012, son incidence était estimée à 1,8 million (1). En France, il est
par incidence le 4e cancer avec 39 495 cas en 2012, majoritairement chez l’homme
(28 211 versus 11 887 chez la femme) (2). Grâce aux politiques de lutte contre le
tabagisme, son incidence chez l’homme diminue de 0,3% par an depuis 2000. En
revanche nous observons une augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire
chez la femme, estimée à 5,3% par an entre 1980 et 2012 (3), en lien avec une
consommation croissante de tabac (4). Malgré les progrès actuels de la biologie
moléculaire et des thérapies ciblées, il reste le cancer le plus meurtrier à l’échelle
mondiale avec 1,6 million de décès en 2012 (1). En France la survie médiane à 5
ans de cette maladie n’est que de 13 mois (5). L’âge médian de survenue est de 65
ans chez l’homme et de 66 ans chez la femme (6). Il existe également une
augmentation de l'incidence chez les sujets jeunes âgés de 18 à 44 ans ces trente
dernières années. En effet chez les femmes âgées de 20 à 44 ans, on observe une
augmentation annuelle de l'incidence de 4,3% (IC 95% : 3, 2-5,4) alors que chez
l’homme dans la même tranche d'âge il existe une légère diminution -2,3% (IC 95% :
-2,91- -1,69) (7). Les études existantes suggèrent que le cancer pulmonaire
survenant chez un sujet jeune a des spécificités propres: prédominance de femmes,
surreprésentation des adénocarcinomes et des maladies de stade IV par rapport à la
population générale plus âgée (8–14,14–20). Leur survie en comparaison à celle de la
population habituelle des patients atteints de cancer pulmonaire est controversée. De
nombreuses études sont en faveur d'un meilleur pronostic chez le patient jeune (8–
11,13,15,16,18) ; d’autres semblent indiquer une survie inférieure (12,20) ou identique
à celle des sujets plus âgés (14,17,21). Il ne semble pas y avoir de définition stricte
et unanime de l’âge des patients « jeunes » et celui des patients « âgés ».En effet ,
dans la littérature les sujets jeunes sont définis par un âge variable pouvant aller de
moins de 30 ans à 50 ans. De même la comparaison se fait avec des sujets « plus
agés » de plus de 31 ans à plus de 80 ans (Tableau 8). Cela doit être pris en compte
dans nos comparaisons et interprétations.
Le cannabis est constitué des mêmes carcinogènes (benzène, nitrosamines) et
irritants (hydrocarbures aromatiques polycycliques, goudrons, NO2, acroléine,
26
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
formaldéhyde) que le tabac mais à des concentrations 50% supérieures. Il est
également composé de 66 substances cannabinoïdes (dont les principaux sont le
delta 9-tétrahydrocanabinol et le cannabidiol) à l’origine de l’effet euphorisant,
analgésiant, anxiolytique, orexigène et anti nauséeux du cannabis. Des études in
vitro et in vivo rapportent l’implication de ces substances dans la survenue de
dommages sur l’ADN, de défauts dans la division cellulaire, de diminutions de
l’apoptose cellulaire tumorale et d’échappements à l’immunité anti tumorale.
L’implication du cannabis en tant que facteur de risque dans la survenue des cancers
du poumon a été montrée dans plusieurs études (22–25). Aldington et al. (22), dans
une étude cas-témoins de patients de moins de 55 ans, retrouvent un risque
augmenté de 8% de développer un cancer du poumon à chaque joints-année, après
ajustement sur la consommation de tabac (RRa=1,08, IC95% : 1,02-1,15). Callaghan
et al. (24), dans une étude de cohorte sur 40 ans, de patients âgés de 18 à 20 ans,
retrouvent une association significative de développer un cancer du poumon pour
une consommation de cannabis de plus de 50 fois dans une vie, même après
ajustement sur le tabac (HRa=2,12 ; IC95% :1,08-4,14). Bien que ces études
comportent des limites telles que le tabac comme facteur confondant, le biais de
déclaration, de mémoire et de quantification ; l’INCA le retient comme un facteur de
risque probable de cancer du poumon.
Récemment les cliniciens ont été confrontés à la découverte de cancers pulmonaires
survenant chez de jeunes patients exposés au cannabis, avec l'impression subjective
d'un pronostic redoutable. Nous avons collecté les cas de cancers pulmonaires
survenant chez des patients de 50 ans et moins, pour lesquels la notion d'exposition
au cannabis était renseignée. Celle-ci n'étant pas systématiquement recherchée, une
étude cas-témoin n'a pas été possible. L'objectif de ce travail est de décrire les
caractéristiques démographiques, cliniques, histologiques, biologiques moléculaires
et pronostiques de ces patients.
2.
Matériels et méthodes
Source des données
Avec l’aide du département d’information médicale, nous avons recherché les
patients atteints de cancer primitif broncho-pulmonaire, âgés de 18 à 50 ans inclus,
27
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
dans les différents services des HCL (hospitalisations conventionnelles et hôpitaux
de jour). Concernant le CLB, les patients ont été recherchés sur la notion de
cannabis dans leur dossier informatisé.
Ensuite nous avons affiné nos recherches à travers l’exploration des dossiers. La
consommation de cannabis a été relevée à partir des dossiers médicaux informatisés
et papiers : consommateurs occasionnels ou réguliers, nombre de joints par jour et
durée de l'exposition selon les données disponibles. Un joint-année correspond à la
consommation d’un joint par jour pendant 1 an. Le PS (26), l’IMC étaient ceux
notifiés dans les 3 mois maximum après le diagnostic. Les co-addictions, les
antécédents personnels et familiaux au premier et second degré, le score de
comorbidité de Charlson (27), le stade TNM (28) et l’exposition professionnelle
éventuelle étaient issus de ces dossiers et des fiches de réunions de concertations
pluridisciplinaires.
Nous
avons
également
recueilli
leurs
caractéristiques
néoplasiques : l’histologie, la localisation tumorale, l’existence d’un syndrome
paranéoplasique, le stade à la découverte, les sites métastatiques initiaux et au
moment du recueil, le statut mutationnel de leur tumeur, les traitements reçus, les
différentes lignes de chimiothérapies et les réponses à la chimiothérapie de première
et de deuxième ligne, selon les critères RECIST 1.1.
Sélection des Patients
Il s’agit d’une étude multicentrique lyonnaise (3 services de pneumologie des HCL et
le CLB), rétrospective et observationnelle. Nous avons considéré comme date de
diagnostic la date du premier compte-rendu anatomopathologique ou cytologique en
faveur d’un cancer primitif broncho-pulmonaire. Les critères d’inclusion étaient un
âge de survenue entre 18 et 50 ans inclus, un diagnostic établi entre le 1er janvier
2010 et le 31 décembre 2015, une preuve histologique ou cytologique de cancer
broncho-pulmonaire primitif et une consommation de cannabis renseignée dans le
dossier médical.
Les critères d’exclusion étaient l’absence de notion de consommation de cannabis
dans le dossier médical, l’absence de preuve histologique ou cytologique, la
présence d’un cancer synchrone, les patients perdus de vue, le manque de données
trop important et les patients adressés pour un second avis.
28
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ainsi parmi 327 dossiers de patients étudiés, nous avons inclus 85 patients
répondants à ces critères.
Analyse statistique
Les objectifs de cette étude étaient de décrire les caractéristiques cliniques et
néoplasiques (histologie, biologie moléculaire, stade, syndrome paranéoplasique,
site métastatique, traitements reçus, réponses à la chimiothérapie) de ces patients.
Nous avions aussi l’objectif d’étudier leur survie globale et leurs facteurs
pronostiques. Les données qualitatives ont été décrites par leur fréquence et leur
pourcentage. Le nombre de données manquantes n’est pas pris en compte dans le
calcul des pourcentages. Les données quantitatives ont été décrites par le nombre
de présents, la moyenne, l’écart type, la médiane, le minimum et le maximum, et le
nombre de données manquantes quand cela était applicable. La survie globale a été
calculée comme le délai entre la date du diagnostic et la date de décès pour les
patients décédés au moment du recueil. Les données des patients vivants aux
dernières nouvelles ont été censurées à la date des dernières nouvelles de ces
patients. La survie globale a été estimée par la méthode de Kaplan-Meier, et décrite
en termes de médiane et intervalle de confiance à 95% associé. L’analyse uni-variée
des facteurs pronostiques potentiels de la survie globale a été réalisée à l’aide de
modèles de régression de Cox uni-variés. Les résultats sont présentés en termes de
hazard ratio et intervalle de confiance à 95% associés. Les analyses ont été
réalisées à l’aide du logiciel SAS version 9.4 (SAS Institute, Cary, NC).
3.
Résultats
Population des patients (Tableau 1)
85 patients ont été inclus. Les caractéristiques des patients sont résumées dans le
tableau 1. L’âge médian était de 43,0 (27-50) ans. 28 patients avaient un âge ≤ 40
ans. 84,7% étaient des hommes et 15,3% des femmes. 23,4% avaient un PS à 0 et
64,1% à 1. Leur IMC était entre 18,5 et 25 kg/m 2 dans 52,6% des cas, inférieur à
18,5 kg/m2 dans 26,3% des cas et supérieur à 25kg/m2 dans 21,1% des cas. 86,9%
des patients avaient un score de Charlson inférieur ou égal à 1. 89,4% des patients
29
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
étaient fumeurs de cannabis réguliers contre 10,6% des patients qui avaient une
consommation occasionnelle. La médiane de consommation en joints-année était de
60 JA. 98,8% des patients étaient tabagiques avec une consommation supérieure ou
égale à 30 PA pour 47,0% des patients. 62,2% des patients présentaient une BPCO
majoritairement de stade II (n=14/ 27). 38,8% avaient une co-addiction :16,9%
souffraient d’un alcoolisme chronique et 11,8% d’une toxicomanie (n=10 héroïne,
n=4 cocaïne, n=1 ecstasy). 17,6% avaient une exposition professionnelle,
principalement à l’amiante (n=12). Seuls 3,5% avaient un antécédent personnel de
cancer sans prévalence d’un type de cancer. 39,7% avaient un antécédent familial
de cancer au premier et second degré avec une majorité de cancers du poumon
(n=10).
Caractéristiques néoplasiques (Tableau 2)
L’histologie principale était l’adénocarcinome (74,1%) suivi par le carcinome
épidermoïde (9,4%), le carcinome à grandes cellules (5,9%), le cancer bronchique à
petites cellules (CPC) (3,5%), un cancer indifférencié correspondant aux "Not
otherwise specified (NOS)" de la classification (3,5%), et le carcinome pléomorphe
(2,4%). 91,8% étaient diagnostiqués à un stade avancé (III et IV) avec 71,8% de
stade IV. Seuls 11,8% des patients présentaient un syndrome paranéoplasique
essentiellement un syndrome de Pierre Marie Foix (30%) et une hypercalcémie
(30%). Ces cancers étaient pour 61,2% de localisations périphériques, 32,9% de
localisations médiastino-hilaires et 5,9% des syndromes de Pancoast-Tobias.
Initialement les patients présentaient des métastases à distance dans 71,8% des cas
avec 40,9% d’atteintes cérébrales, 39,3% de lésions osseuses et 37,7% de lésions
secondaires pulmonaires. Le délai médian entre le diagnostic et le traitement était de
21 jours.
Parmi les 55 patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde (CBNPC-NE) de stade
IV, 45 ont eu des analyses moléculaires. 8 patients atteints d’un CBNPC-NE de
stade plus précoce et 1 patient atteint d’un carcinome épidermoïde ont également
bénéficiés de ces analyses.
La mutation KRAS a été recherchée chez 47 patients, la mutation EGFR chez 54
patients, la mutation c-MET chez 9 patients, le réarrangement ALK chez 39 patients,
30
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
la mutation BRAF chez 39 patients, la mutation ERBB2 chez 34 patients, le
réarrangement ROS 1 chez 15 patients, la mutation PIK3CA chez 28 patients et le
statut PDL1 chez 4 patients. Ainsi ont été retrouvées 31,9% de mutation KRAS et
seulement 3,7% de mutation EGFR (Tableau 3). Il n’a été mis en évidence aucune
autre mutation, ni réarrangement.
91,7% ont reçu une chimiothérapie avec en moyenne 2,1 (0-7) lignes (Tableau 5).
23,5% avaient bénéficié d’une chirurgie carcinologique (8,2% de lobectomies) et
31,7% d’une radiothérapie (28,0% thoracique) (Tableau 4). Nous avons considéré la
radiothérapie comme un traitement à visée curative dans un contexte de cancer
localisé au thorax ou associé à une métastase unique. Cette entité est distincte de la
radiothérapie palliative qui se fait dans un contexte de maladie disséminée multimétastatique.
La première ligne de chimiothérapie était composée dans 85,9% des cas de sels de
platine, 37,6% de pemetrexed, 7,1% d’étoposide, 14,1% de vinorelbine et de 11,8%
de bevacizumab (Tableau 5). La réponse à la première ligne, pour les stades IV,
toute histologie confondue, comportait 1,8% de réponses complètes, 28,6% de
réponses partielles, 35,8% de stabilisations tumorales, et 28,6% de maladies
progressives. 91,8%, 68,9% et 39,3%% de ces patients ont reçus, respectivement
une première, deuxième et troisième ligne (Figure 2A). Les réponses à la deuxième
ligne étaient de 2,4% de réponses complètes, 7,1% de réponses partielles, 11,9% de
stabilisations tumorales, et 61,9% de maladies progressives (Figure 2B).
Survie et analyse uni variée des facteurs pronostiques (Figure 1 et
tableau 8)
Le suivi médian des patients était de 28,7 mois (IC95% : 24,7-34,2). La survie
médiane des patients avec un CBPNC tous stades confondus était de 10,7 mois
(IC95% : 9,1-5,1). La survie à 1 an de l’ensemble des patients est de 43,5 % (IC
95% : 32,4%-54%), la survie à 2 ans est de 28,8% (IC 95% : 19%-39,4%).
Lorsque que l’on se focalise que sur les stades III-IV, elle est de 10,4 mois (IC95% :
8-15.1) et plus particulièrement de 9,6 mois (IC95% : 5,6-10,5) pour les stades IV
(Figure 3). La survie médiane des stades I-II n’est pas atteinte.
La survie à 1 an et 2 ans des patients atteints d’un CBNPC de stade IV, était
respectivement de 31.3 % (IC 95% : 19.6%-43.7%) et 18.3 % (IC 95% : 9%-30.2 %).
31
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
L’analyse uni-variée des facteurs pronostiques a pris en compte : l’âge au diagnostic,
le sexe, le PS, la consommation de cannabis et de tabac, le stade, le nombre de
métastases initial et final, l’IMC, le score de Charlson et le statut KRAS. Les facteurs
pronostiques significativement liés à la survie sont le PS (0 versus ≥2) (HR 4,36 ;
IC95% : 1,64-11,65) et le nombre de sites métastatiques au diagnostic (1 versus 0 et
≥2 versus 0) (HR 2,07 ; IC95% : 1,02-4,24 et HR 3,88 ; IC95% : 1,94-7,79)).
Nous retrouvons une tendance en faveur d'un pronostic défavorable pour le sexe
masculin (HR 2,03 ; IC95% : 0,92-4,5), le stade avancé (HR 2,20 ; IC95 : 0,69-7,05)
et l’IMC élevé (HR 1,11 ; IC95% : 0,53-2,39) (Tableau 8).
Il n’a pas été possible, statistiquement, de prendre en compte l’histologie comme
facteur pronostique compte tenu du faible nombre de sous-types en dehors des
adénocarcinomes.
4.
Discussion
L'analyse de cette cohorte suggère que le cancer du poumon du sujet de 50 ans et
moins, fumeur de cannabis, a des caractéristiques particulières. Nous retrouvons
une nette prédominance d’hommes tandis que les études antérieures sur les patients
jeunes sont composées soit d’une majorité de femmes (environ 50-55%)
(8,11,13,16–19,21), soit d’une proportion de femmes plus élevée que dans notre
population (40%) (17,19,29). Cela peut être expliqué par le fait que les
consommateurs de cannabis sont majoritairement des hommes. En France en 2014,
parmi les usagers il y avait 15% d’hommes et 7% de femmes (4). Ce paramètre est
à prendre en compte dans l’interprétation de la survie puisque dans de nombreuses
études le sexe masculin est considéré comme un facteur pronostique défavorable
(8,9,12,13,18,19).
Nous retrouvons une forte proportion de co-addictions (38,8%) chez ces patients
avec 98,8% de tabagiques, 16,9% d’alcooliques chroniques et 11,8% ayant une
toxicomanie autre. La conjonction de ces substances pourrait être en cause dans la
survenue de leur cancer comme le suggèrent Zhang et al. dans leur étude sur les
cancers des VADS (30).
Le profil mutationnel apparaît différent de celui des autres patients jeunes atteints de
cancer pulmonaire, probablement en relation avec l'importance de l'exposition
tabagique et éventuellement au cannabis. On ne note que 3,7% de mutation EGFR,
32
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
aucun réarrangement ALK et 31,9% de mutation de KRAS. Whang et al. (29)
retrouvent chez les patients âgés de moins de 30 ans, 27% de réarrangement ALK,
22% de mutations d’EGFR et 12% de mutations de KRAS. Sacher et al. (31) ont
montré que les mutations EGFR (p=0,02) et les réarrangements ALK (p<0,10)
étaient associés au jeune âge. En revanche, l'incidence des mutations KRAS
diminue avec le jeune âge (p>0,01). L’étude de l’intergroupe française de
cancérologie thoracique (IFCT) retrouve dans la population générale des patients
atteints majoritairement de cancers non-épidermoïdes, avec un âge médian de 64,5
ans : 11% de mutation EGFR (prédominance de femmes et de non-fumeurs), 5% de
réarrangement ALK (prédominance des non-fumeurs), 29% de mutation KRAS
(prédominance d'hommes, caucasiens, fumeurs) (32). 42% des mutations KRAS
sont de type G12C (substitution d’une glycine vers une cystéine sur le codon 12),
comme dans notre étude. L’effet pronostique de cette mutation est controversé.
Certaines études suggèrent que c’est un facteur de mauvais pronostic (33,34) telle
que la méta analyse de Mascaux et al. (HR 1,52 ; IC95% : 1,18-1,65}, p=0,03) sans
effet démontré sur la chimiosensibilité (35).
Concernant les similitudes avec les études sur le cancer du poumon du sujet jeune,
nous retrouvons la prépondérance des adénocarcinomes, d'un stade tumoral
avancé, de patients en bon état général (PS, IMC, score de Charlson) et de
nombreux antécédents familiaux de cancer. Ce dernier paramètre pourrait
s’expliquer par une susceptibilité génétique aux carcinogènes, par une exposition
commune à un facteur de risque environnemental ou comportemental. Kreuzer et al.
retrouvent les facteurs familiaux de cancer du poumon au premier degré comme
facteur de risque chez les sujets de moins de 45 ans versus 55 à 69 ans (OR 3,3%
IC95% : 1,5-7,3) (36). Nous relevons, également, dans ces études sur les sujets
jeunes que l’adénocarcinome est largement prédominant (40% à 75%). Cela peut
être expliqué par des modifications dans la composition du tabac ces dernières
décennies (37,38).
Par ailleurs, les réponses tumorales à la chimiothérapie, les multiples traitements
reçus par nos patients, ainsi que leurs facteurs pronostiques, semblent être
comparables à la population générale. Comme dans la littérature nos sujets jeunes
bénéficient de nombreux traitements combinés et de chirurgies (8,10,11,15,16). En
effet du fait du jeune âge, d'un bon état général et de faibles comorbidités, les
33
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
traitements peuvent être plus agressifs que chez les sujets âgés mais sans influence
favorable apparente sur la survie.
Le résultat préoccupant de notre étude est en effet la survie médiocre de nos
patients. Malgré un âge médian de 43 ans et un bon état général, leur survie se
rapproche de celle des patients âgés traités pour un cancer pulmonaire. Nous
reprenons, dans le tableau 8, les principales études sur le sujet. Celles-ci peuvent
concerner des populations différentes de la nôtre ; notamment la consommation de
cannabis n’est quasiment jamais renseignée, ce qui doit être pris en compte dans
notre interprétation. En 2010, en France, la survie à 1 an de patients âgés de 15 à 45
ans était estimée à 50% pour les hommes et 58% pour les femmes (3). Grivaux et
al.(39) montrent que la survie à 1 an de ses patients, dont la moyenne d’âge est de
65,5 ans, est de 44,8% et 35,8% respectivement pour les CBNPC et les CPC.
Plusieurs explications peuvent être évoquées pour rendre compte d'une survie aussi
médiocre. Premièrement, la découverte tardive de la maladie à un stade avancé peut
être la conséquence d'un retard diagnostique car le clinicien ne suspecte pas ce
diagnostic et le patient consulte tardivement. Dell’amore et al. (11) montraient que la
durée d’obtention du diagnostic était en moyenne de 3,9 mois et 2,6 mois chez
respectivement le sujet jeune de moins de 50 ans et le sujet âgé de plus de 75 ans.
Comme dans notre étude, la littérature montre que la proportion de maladies au
stade IV chez les patients jeunes est largement supérieure à la population générale
(40 à 60%). Deuxièmement, l’agressivité de ces cancers peut être engendrée par
l’exposition à des concentrations de carcinogènes très importantes, puisque 78,3%
avaient une consommation de plus de 20 PA de tabac et 87,5% une consommation
de cannabis de plus de 30 JA. Enfin, certaines études suggèrent qu’il s’agit de
cancers biologiquement différents avec une susceptibilité plus importante aux
carcinogènes (10,13,17,20,40), pouvant être associée à un défaut de réparation de
l'ADN et à une charge mutationnelle plus élevée. L’existence d’un polymorphisme de
la glutathion S-transférase chez le jeune pourrait être à l’origine d’un défaut de
détoxification des métabolites des carcinogènes du tabac (41). Miller et al. (42)
montrent que les patients de 55 ans ou moins ont un risque multiplié par 4,03 (OR
4,03 IC95% : 1,47-11,1) de développer un cancer avec un polymorphisme de type
GSTP1 GG et GSTM1. D’autres études retiennent également l’implication du
polymorphisme des gènes impliqués dans le contrôle du cycle cellulaire et la
réparation de l’ADN chez les sujets de moins de 50 ans (43,44).
34
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Notre étude comporte des biais. Tout d’abord son caractère rétrospectif,
observationnel, et le faible nombre de patients en font une étude de faible puissance.
Nous n’avons pas pu réaliser une étude cas-témoins car le biais de déclaration du
groupe des témoins était trop important. Ainsi il existe toujours un biais de
déclaration chez les patients puisque cette substance reste illicite en France et que
la
consommation
de
cannabis n'est
pas systématiquement recherchée
à
l'interrogatoire. Le tabagisme constitue un facteur confondant inévitable. En France,
les joints de cannabis sont mélangés de façon quasi systématique à du tabac. La
quantification de la consommation de cannabis demeure imprécise. Les cliniciens
n’ont pas l’habitude de rechercher la consommation de cannabis et de la quantifier
en joints-année. Par ailleurs le nombre de patients consommateurs occasionnels est
faible car la consommation épisodique n’est probablement pas relevée dans les
dossiers médicaux.
Pour mieux cerner le rôle propre du cannabis en tant que facteur de risque et de
facteur définissant un profil particulier de cancer broncho-pulmonaire chez les sujets
jeunes, la nécessité d’études cas-témoins prospectives sur un plus grand nombre de
patients est évidente.
5.
Conclusion
L'étude d'une cohorte de patients âgés de ≤ 50 ans, exposés au cannabis, et atteints
de cancers pulmonaires primitifs suggère l’existence d’une maladie ayant des
caractéristiques clinico-pathologiques particulières : prédominance nette d'hommes,
co-addictions nombreuses et prévalence élevée des mutations KRAS. Bien que ces
patients jeunes soient en bon état général au moment du diagnostic, leur pronostic
est très péjoratif. Ils présentent des cancers à un stade avancé au diagnostic avec un
profil évolutif agressif. Ce phénomène constitue un problème de santé publique
puisque la consommation de cannabis est en croissance et qu'il existe toujours un
débat vis-à-vis de sa légalisation. Il conviendrait de mieux dépister ces patients à
risque, de leur proposer un sevrage au même titre que les autres co-addictions, et de
les intégrer à des programmes de dépistage de manière analogue aux sujets
tabagiques (45,46). Par ailleurs, notre étude doit être considérée comme un travail
préliminaire à de futures études cas-témoins nécessaires pour mieux établir le rôle
35
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
en tant que facteur de risque du cannabis dans le cancer broncho pulmonaire du
sujet jeune.
36
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 1 : Caractéristiques des 85 patients atteints de cancer du poumon et
fumeurs de cannabis.
Total
n=85 (100%)
Sexe, n (%)
F
M
Age au diagnostic
N
Médiane (min; max)
Moyenne (Et)
Données manquantes
Q1-Q3
ECOG Performance status, n (%)
0
1
2
3
4
Données manquantes
Indice de masse corporelle en kg/m2, n (%)
<18.5
[18.5-25[
≥25
Données manquantes
Consommation de cannabis, n (%)
Occasionnelle
Régulière
Quantification en joints-année de la consommation
de cannabis, n (%)
N
Médiane (min; max)
Moyenne (Et)
Donnée manquante
Q1-Q3
Quantification en joints-année de la consommation
de cannabis, n (%)
<30
≥30
Données manquantes
Consommation de tabac, n (%)
Oui
Non
Quantification en paquet-année de le consommation
de tabac
N
Médiane (min; max)
Moyenne (Et)
Données manquantes
Q1-Q3
Quantification en paquet-année de la consommation
de tabac, n (%)
[0-20[
[20-30[
≥30
Données manquantes
Bronchopneumopathie chronique obstructive, n (%)
Non
Oui
Données manquantes
Stade de la BPCO
I
II
III
IV
Données manquantes
13 (15.3)
72 (84.7)
85
43.0 (27; 50)
42.4 (5.2)
0
39-46
15
41
4
3
1
21
(23.4)
(64.1)
(6.3)
(4.7)
(1.6)
20 (26.3)
40 (52.6)
16 (21.1)
9
9 (10.6)
76 (89.4)
32
60.0 (2; 400)
84.8 (82.5)
53
30-100
4 (12.5)
28 (87.5)
53
84 (98.8)
1 (1.2)
83
25.0 (0; 100)
30.0 (17.1)
2
20-40
18 (21.7)
26 (31.3)
39 (47.0)
2
17 (37.8%)
28 (62.2%)
40
6
14
7
0
1
37
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Total
n=85 (100%)
Score de Charlson
0-1
73 (86.9)
≥2
11 (13.1)
Données manquantes
1
Consommation d’autres toxiques, n (%)
Non
52 (61.2)
Oui
33 (38.8)
Consommation d’alcool
Non
59 (83.2)
Oui
12 (16.9)
Consommation d’alcool (g/l)
0
59
0-100
7 (83.1)
100-250
3 (9.9)
≥250
2 (4.2)
Données manquantes
14 (2.8)
Consommation de drogues
Non
75 (88.2)
Oui
10 (11.8)
Type de drogue(s) consommée(s), n
Héroïne
10
Cocaïne
4
Ecstasy
1
Exposition professionnelle, n (%)
Non
70 (82.4)
Oui
15 (17.6)
Type d’exposition professionnelle, n
Amiante
12
Huiles minérales
1
Poussières de silice
1
Hydrocarbures aromatiques polycycliques
1
Particules radioactives
1
Peintures en bâtiment
2
Fumée de soudage
1
Antécédents personnel de cancer, n (%)
Non
82 (96.5)
Oui
3 (3.5)
Antécédents personnel de cancer, n
Carcinome épidermoïde des cordes vocales
1
Carcinome épidermoïde du col utérin
1
Lymphome non hodgkinien
1
Antécédents familiaux de cancer au premier et
second degré, n (%)
Non
44 (60.3)
Oui
29 (39.7)
Données manquantes
12
Type de cancer familiaux des parents au premier et
second degré, n
Poumon
10
Plèvre
1
Sein
3
Utérus
2
Colorectaux
2
Pancréas
4
Thyroïde
2
Sarcome
2
Autres*
7
* Autres : cancer intestinal (n=1), cancer de la marge anale (n=1), carcinome hépatocellulaire (n=1), cancer du cholédoque
(n=1), cancer gastrique (n=1), lymphome (n=1), cancer du rein (n=1)
38
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 2 : Caractéristiques néoplasiques des 85 patients.
Type histologique, n (%)
Adénocarcinome*
Carcinome épidermoïde
Carcinome pléomorphe**
Carcinome à petites cellules*
NOS
Carcinome à grandes cellules
Localisation tumorale pulmonaire, n (%)
Médiastino-hilaire
Périphérique
Pancoast-tobias
Syndrome paranéoplasique
Non
Oui
Type de syndrome paranéoplasique, n (%)
SIADH
Syndrome de Pierre Marie Foix
Diabète insipide
Hypercalcémie
Stade tumorale clinique
IA
IB
IIA
IIB
IIIA
IIIB
IV
Nombre de site de métastase initiale, n (%)
N
Données manquantes
Moyenne (Et)
Médiane (min ; max)
Q1-Q3
Nombre de site de métastase finale, n (%)
N
Moyenne (Et)
Médiane (min; max)
Site métastatique initiale des stades IV, n (%)
Total
N=85 (100%)
64
8
2
3
3
5
(75.3)
(9.4)
(2.4)
(3.5)
(3.5)
(5.9)
28 (32.9)
52 (61.2)
5 (5.9)
75 (88.2)
10 (11.8)
2
3
2
3
(20.0)
(30.0)
(20.0)
(30.0)
3
1
0
3
9
8
61
(3.5)
(1.2)
(0.0)
(3.5)
(10.6)
(9.4)
(71.8)
85
0
1.4 (1.3)
1.0 (0 ; 6)
0-2
85
2.2 (1.6)
2.0 (0; 6)
N= 61 (71.76)
Cérébrale
25 (40.9)
Poumon
23 (37.7)
Os
24 (39.3)
Plèvre
6 (9.8)
Péricarde
3 (4.9)
Digestive
2 (3 .2)
Hépatique
6 (9.8)
Cutané
3 (4.9)
Moelle
1 (1.6)
Rate
1 (1.6)
Autres***
0 (0.0)
Abréviations : NOS, not otherwise specified ; SIADH, syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone anti diurétique
* Un patient présentaient les 2 contingents : adénocarcinome et cancer pulmonaire à petites cellules
** Carcinome pléomorphe : carcinome sarcomatoïde (n=1), sarcome pulmonaire indifférencié classé de haut grade (n=1)
***Autres : méningé, musculaire et pancréatique
39
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 3 : Profils mutationnels des 85 patients.
Total
N=85 (100%)
Mutation de KRAS, n (%)
Non
32 (68.1)
Oui
15 (31.9)
Données manquantes
38
Mutation de EGFR, n (%)
Non
52 (96.3)
Oui
2 * (3.7)
Données manquantes
31
Mutation de c-MET, n (%)
Non
8 (100.0)
Données manquantes
76
Réarrangement de ALK, n (%)
Non
39 (100.0)
Données manquantes
46
Mutation de BRAF, n (%)
Non
39 (100.0)
Données manquantes
46
Mutation de ERBB2, n (%)
Non
34 (100.0)
Données manquantes
51
Réarrangement de ROS1, n (%)
Non
15 (100.0)
Données manquantes
70
Mutation de PIK3CA, n (%)
Non
28 (100.0)
Données manquantes
57
Expression de PDL1, n (%)
Non
4 (100.0)
Type de mutation KRAS**, n (%)
N= 47 (55.29)
G12A
3 (20.0)
G12C
6 (40.0)
G12F
1 (6.7)
G12V
3 (20.0)
G13C
1 (6.7)
G13R
1 (6.7)
*Mutations EGFR ; un patient présentait une mutation sur l’exon 21 de type L858 R puis après progression une mutation sur
l’exon 20 de type T790M. L’autre patient présentait une mutation sur l’exon 21 sans précision
**G12A : substitution d’une glycine par une alanine sur le codon 12, G12C : substitution d’une glycine par une cystine sur le
codon 12, G12F : substitution d’une glycine par une phénylalanine sur le codon 12, G12V : substitution d’une glycine par une
valine sur le codon 12, G13C : substitution d’une glycine par une cystine sur le codon 13, G13R : substitution d’une glycine par
une arginine sur le codon 13
40
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 4 : Traitements chirurgicaux néoplasiques, de radiothérapies **, de gestes
invasifs de supports et de radiothérapies palliatives reçus par les 85 patients.
Total
N=85
(100%)
Délai entre le diagnostic et le premier traitement
(jours)
N
80
Médiane (min ; max)
21.0
(0 ;405)
Moyenne (Et)
37.2
(62.6)
Q1-Q3
13-37
(0 ;405)
Données manquantes
5
Chirurgie néoplasique, n (%)
Non
65 (76.5)
Oui
20 (23.5)
Type de chirurgie néoplasique, n (%)
Lobectomie
9 (10.6)
Pleurolobectomie
1 (1.2)
Pneumonectomie
2 (2.4)
Pleuropneumonectomie
1 (1.2)
Métastasectomie cérébrale
9 (10.6)
Métastasectomie grélique occlusive
1 (1.2)
Geste invasif de support, n (%)
Non
54 (63.5)
Oui
25 (29.4)
Données manquantes
6
Type de chirurgie de support, n (%)
Chirurgie de stabilisation du rachis
3 (3.6)
Décompression médullaire
3 (3.6)
Drainage péricardique
5 (5.0)
Drainage pleural
3 (3.6)
Métastasectomie cérébrale
6 (7.2)
Prothèse oesophagienne
3 (3.6)
Stent cave supérieur
2 (2.4)
Autres*
8 (9.6)
Radiothérapie néoplasique**, n (%)
Non
56 (68.3)
Oui
26 (31.7)
Données manquantes
3
Type de radiothérapie néoplasique**, n (%)
Thoracique
23 (28.0)
Cérébral
8 (9.8)
Osseux
1 (1.2)
Radiothérapie palliative, n (%)
Non
26 (35.6)
Oui
47 (64.4)
Données manquantes
12
Type de radiothérapie palliative, n (%)
Thoracique
10 (13.7)
Pan encéphalique
22 (30.1)
Osseux
19 (26.0)
Hémostatique
2 (2.7)
Cérébrale stéréotaxique
13 (17.8)
*Autres : Cryothérapie huméral (n=1), désobstruction bronchique par bronchoscopie rigide (n=1), drainage de pneumothorax
(n=1), enclouage fémoral (n=1), exérèse d’un nodule pulmonaire controlatéral (n=1), gastrostomie (n=1), stent œsophagien
(n=1) et thoracoplastie (n=1)
**radiothérapie : radiothérapie dans un contexte de cancer localisé ou avec une métastase unique
41
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 1 : Histogrammes des traitements reçus par l'ensemble des 85 patients.
Traitements reçus par les 85 patients
(nombre de patients)
Radiothérapie palliative
Geste invasif de support
Radiothérapie
Chirurgie néoplasique
Chimiothérapie
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
42
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 5 : Nombre de lignes de chimiothérapies reçues et types de chimiothérapies
de première ligne.
Total
N=85 (100%)
Nombre de lignes reçus
N
84
Médiane (min; max)
2.0 (0;7)
Moyenne (Et)
2.1 (1.4)
Données manquantes
1
Q1-Q3
1-3
Type de chimiothérapie de première ligne, n
(%)
N
77 (90.6)
Sels de platine
73 (85.9)
Cisplatine
58 (68.2)
Carboplatine
13 (15.3)
Pemetrexed
32 (37.6)
Etoposide
6 (7.1)
Topotecan
0 (0.0)
Taxane
14 (16.5)
Gemcitabine
8 (9.4)
TKI
2 (2.4)
Immunothérapie
0 (0.0)
Vinorelbine
12 (14.1)
Bevacizumab
10 (11.8)
CAV
0 (0.0)
MAI
1 (1.2)
Cétuximab
1 (1.2)
Essai
6 (7.1)
Abréviations : TKI, inhibiteur de la thyrosine kinase ; CAV, cyclophosphamide-doxorubicine-vincristine, MAI, Mesnadoxorubicine-ifosfamide
Tableau 6 : Réponses tumorales à la première ligne pour tous les stades.
Total
N=85 (100%)
Meilleure réponse
CR
5 (5.9)
PR
20 (23.5)
SD
28 (32.9)
PD
21 (24.7)
NA
3 (3.5)
Abréviations : CR, réponse complète ; PR, réponse partielle ; SD, stabilisation tumorale ; PD, maladie progressive
43
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 2 : Proportions de patients de stade IV (n=61) ayant reçus une deuxième et
troisième ligne (A). Réponses tumorales aux deux premières lignes des stades IV
(B).
A)
100
Patients de stades IV (%) ayant reçus les 3
premières lignes
92
90
80
69
70
60
50
39
40
30
20
10
0
1ère
2ème
3ème
B)
MEILLEURES RÉPONSES
TUMORALES À LA 1ÈRE LIGNE
NA CR
5% 2%
PD
29%
SD
36%
[NOM DE
CATÉGOR
IE]
29%
MEILLEURES RÉPONSES
TUMORALES À LA 2ÈME LIGNE
CR
2%
NA
17%
PR
7%
SD
12%
PD
62%
Abréviations : CR, réponse complète ; PR, réponse partielle ; SD, stabilisation tumorale ; PD, maladie progressive
44
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 3 : Courbes de survie de tous les patients, CBNPC et CPC (A), des CBNPC
tous stades confondus (B), des CBNPC de stades localisés (I et II) et avancés (III et
IV) (C) et des CBNPC de stade IV (D).
Survie globale
A.
Survie globale
B.
45
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Survie globale
C.
Survie globale
D.
46
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 7 : Facteurs pronostiques en analyse uni-variée (A) et courbes de survies
selon le performance status (B) et le nombre de sites métastatiques initial (C).
A.
P-value
Sexe (n=85)
Classe
Hazard ratio
IC95%
0.0790
M vs F
2.035
[0.92-4.5]
0.8873
>44 ans vs ≤44 ans
0.963
[0.57-1.62]
0.0002
1 vs 0
0.661
[0.33-1.32]
>=2 vs 0
4.365
[1.64-11.65]
>=10 vs ≤1
1.803
[0.6-5.4]
Occasionnelle vs ≤1
1.419
[0.49-4.09]
[2-4[ vs ≤1
0.767
[0.23-2.52]
[4-10[ vs ≤1
1.944
[0.74-5.09]
>=30 vs [20-30[
0.864
[0.48-1.57]
[0-20[vs [20-30[
0.971
[0.47-2]
III ou IV vs I ou II
2.206
[0.69-7.05]
1 vs 0
2.076
[1.02-4.24]
>= 2 vs 0
3.888
[1.94-7.79]
0.4596
Oui vs Non
0.749
[0.35-1.61]
0.9466
>=25 vs <18.5
1.119
[0.53-2.39]
[18.5-25[ vs <18.5
1.007
[0.54-1.88]
>=2 vs 0-1
0.604
[0.26-1.41]
M/F
Age (n=85)
≤44 ans / >44 ans
PS (n=64)
0 / 1 / ≥2
Consommation de cannabis par jour (n=56)
0.3691
occasionnelle/ ≤1/[2-4[/[4-10[/>=10
Consommation de tabac en paquet-année (n=83)
0.8789
[0-20[/[20-30[/>=30
Stade de la maladie au diagnostic (n=85)
0.1821.
I ou II / III ou IV
Nombre de sites métastatiques au diagnostic
(n=85)
0.0005
0 /1 />= 2
Mutation KRAS (n=47)
Oui/Non
IMC, en kg/m2 (n=76)
<18.5 / [18.5-25[ / >=25
Score de Charlson (n=84)
0.2445
0-1 / >=2
Abréviations : PS, performance status ; IMC, indice de masse corporelle
47
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Survie globale
B.
Survie globale
C.
48
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 8 : Données de survie de la littérature concernant les cancers broncho-pulmonaires primitifs du sujet « jeune ».
Nom de l’étude
Type d’étude
Gadgeel et al.
1999 (14)
Cohorte rétrospective
SEER
USA
1990-1993
Population
concernée
<50 ans
N=126
Population de
comparaison
≥50 ans
N=886
Kuo et al.
2000 (16)
Cohorte rétrospective
Taiwan
1987-1996
≤40 ans
CBNPC
N=127
Radzikowska et al.
2001 (18)
Cohorte
prospective
Polish Cancer Register
Pologne
1995- ?
Cohorte
Rétrospective
USA
1983-1993
≤50 ans
N=757
<40 ans
N=91
Toutes histologies
aucune
Cohorte
rétrospective
Shanghai populationbased cancer registry
Shanghai
2002-2006
15-45 ans
CBNPC
N=652
>45 ans
N=11648
Cohorte rétrospective puis
prospective
France
2010-2011
Cohorte rétrospective
Taiwan
2000-2009
≤45 ans
N =35
Toutes
histologies
≤45 ans
CBNPC IIIB+IV
N=144
Skarin et al.
2001 (21)
Zhang et al.
2009 (20)
Goupil-Vasta et al. *
2012 (47)
Hsu et al.
2012 (12)
> 80 ans
N=184
40-80
N=5737
≥50 ans
N=4647
Consommateurs
de cannabis (%)
NA
Consommateurs
de tabac (%)
94%
Données de survie de la population
concernée
Survie médiane=13 mois
Données de survie de la population de comparaison
Survie à 1an=52%,
à 2 ans=27%
Survie à 1 an=41%
NA
NA
Survie médiane=9 mois
P<0,0001
NA
76%
Survie à 1 an=33%
P<0,04
NA
80%
Médiane = 25PA
Survie médiane
=340 jours
Survie médiane=1 an
Survie médiane=9 mois
Survie à 2 ans=23%
p=0 ,13
Survie médiane :
40-80 ans=8 mois
>80 ans=4 mois
p<0,0001
Survie globale à 1 an=29%
p<0,04
Survie médiane=270 jours
aucune
Survie globale
à 2 ans=30%,
à 5 ans=18%
NA
NA
Survie médiane=364 jours
p=0,58
Survie à 1 an= 50%,
à 5 ans 23%
p=0,58
aucune
34%
86%
Survie médiane=13 mois
(IC95% : 8,2-17,8)
Survie médiane (jours) :
Age
Homme
Femme
45-49 ans
60-74 ans
>75 ans
437
373
276
611
546
292
p<0,084
aucune
Médiane=24PA
≥45
N=1994
NA
NA
Survie médiane=14,7 mois
P<0,01
Age
46-55 ans
56-65 ans
66-75 ans
>76 ans
Survie médiane
(mois)
19,7
15
13
7
49
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Bigay-Gamé et al. *
2013 (48)
Cohorte prospective
France
2011-2013
≤40 ans
N=146
Toutes histologies
aucune
50%
85%
15% actuels
52% actuels
35% anciens
33% anciens
23%
Médiane=20PA
77%
Survie médiane à
15,3 mois
aucune
Survie à 1 an=57% (IC95% : 49-65)
Survie à 2 ans=35% (IC95% : 27-43)
Guinde et al. *
2015 (49)
Cohorte rétrospective
France
2009-2014
≤45 ans
N=79
CBNPC-NE
aucune
Survie médiane=13 mois
aucune
Age
aucune
Survie globale
(mois)
18,2
22,9
28,3
18,3
13,6
Sacher et al.
2016 (31)
Cohorte rétrospective
USA
2002-2014
CBNPC
N=2237
Age médian=
62 ans
aucune
NA
73%
≤40 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
≥ 70 ans
Arnold et al.
2016 (8)
Cohorte
Rétrospective
NCDB
USA
2003-2009
Cohorte
Prospective
IFCT
France
2012-2013
20-46 ans
N=5657
47-89 ans
N=168199
NA
NA
Survie médiane IV= 8,8 mois
(IC95% : 8,3-9,3)
Barlesi et al.
2016 (32)
Survie médiane IV=5,7 mois (IC95% : 5,6-5,8)
CBNPC
CBNPC
NA
81%
Survie médiane muté=10 mois
Survie médiane non muté=7,1mois
Muté
Non muté
N=17 664 Toute
39% actuels
Survie globale=11,8 mois
Survie globale=16,5 mois
la population
p<0,0001
p<0,0001
Age
42% anciens
médian=64,5
ans
Abréviations : CBNPC, cancer bronchique non à petites cellules ; SEER, surveillance epidemiology, end results ; PA, paquet-année ; NCDB, national cancer database ; IFCT, intergroupe français
coopérative thoracique; NA, not assesed ou non disponible.
50
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Références
1.
Ferlay J, Soerjomataram I, Dikshit R, et al. Cancer incidence and mortality
worldwide: sources, methods and major patterns in GLOBOCAN 2012. Int J Cancer
2015 ; 136 : E359-386.
2.
Epidémiologie des cancers - Les chiffres du cancer en France. Institut
National Du Cancer [http://www.e-cancer.fr/]
3.
Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France
entre 1980 et 2012 [http://www.invs.sante.fr/]
4.
Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2014 - OFDT[http://www.ofdt.fr/]
5.
Francisci S, Minicozzi P, Pierannunzio D, et al. Survival patterns in lung and
pleural cancer in Europe 1999-2007: Results from the EUROCARE-5 study. Eur J
Cancer 2015 ; 51 2242-2253.
6.
Les cancers en France en 2014 - L’essentiel des faits et chiffres [http://www.e-cancer.fr]
7.
Sommaire - Bulletin épidémiologique hebdomadaire [http://www.invs.sante.fr/]
8.
Arnold BN, Thomas D, Rosen J, et al. Lung Cancer in the Very Young:
Treatment and Survival in the National Cancer Data Base. J Thorac Oncol 2016 ; 11
: 1121‑31.
9.
Thomas A, Chen Y, Yu T, Jakopovic M, Giaccone G. Trends and
Characteristics of Young Non-Small Cell Lung Cancer Patients in the United States.
Front Oncol 2015 ; 5 : 113.
10.
Liu M, Cai X, Yu W, Lv C, Fu X. Clinical significance of age at diagnosis
among young non-small cell lung cancer patients under 40 years old: a populationbased study. Oncotarget 2015 ; 6 : 44963‑70.
11.
Dell’Amore A, Monteverde M, Martucci N, et al. Surgery for non-small cell lung
cancer in younger patients: what are the differences? Heart Lung Circ 2015 ; 24 :
62‑8.
12.
Hsu C-L, Chen KY, Shih JY, et al. Advanced non-small cell lung cancer in
patients aged 45 years or younger: outcomes and prognostic factors. BMC Cancer
2012 ; 12 : 241.
13.
Subramanian J, Morgensztern D, Goodgame B, et al. Distinctive
characteristics of non-small cell lung cancer (NSCLC) in the young: a surveillance,
epidemiology, and end results (SEER) analysis. J Thorac Oncol 2010 ; 5 : 23‑8.
51
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
14.
Gadgeel SM, Ramalingam S, Cummings G, et al. Lung cancer in patients < 50
years of age: the experience of an academic multidisciplinary program. Chest 1999 ;
115 : 1232‑6.
15.
Foucault C, Berna P, Bagan P, Mostapha A, Das Neves-Pereira J-C, Riquet
M. Lung cancer before 40 years and after 80 years: surgical aspects. Rev Pneumol
Clin 2007 ; 63 : 305‑11.
16.
Kuo CW, Chen YM, Chao JY, Tsai CM, Perng RP. Non-small cell lung cancer
in very young and very old patients. Chest 2000 ; 117 : 354‑7.
17.
Maruyama R, Yoshino I, Yohena T, et al.
Lung cancer in patients younger than 40 years of age. J Surg Oncol 2001 ; 77 :
208‑12.
18.
Radzikowska E, Roszkowski K, Głaz P. Lung cancer in patients under 50
years old. Lung Cancer 2001 ; 33 : 203‑11.
19.
Ramalingam S, Pawlish K, Gadgeel S, Demers R, Kalemkerian GP. Lung
cancer in young patients: analysis of a Surveillance, Epidemiology, and End Results
database. J Clin Oncol 1998 ; 16 : 651‑7.
20.
Zhang J, Chen S-F, Zheng Y, et al. Multicenter analysis of lung cancer
patients younger than 45 years in Shanghai. Cancer 2010 ; 116 : 3656‑62.
21.
Skarin AT, Herbst RS, Leong TL, Bailey A, Sugarbaker D. Lung cancer in
patients under age 40. Lung Cancer 2001 ; 32 : 255‑64.
22.
Aldington S, Harwood M, Cox B, et al. Cannabis use and risk of lung cancer: a
case-control study. Eur Respir J 2008 ; 31 : 280‑6.
23.
Han B, Gfroerer JC, Colliver JD. Associations between duration of illicit drug
use and health conditions: results from the 2005-2007 national surveys on drug use
and health. Ann Epidemiol 2010 ; 20 : 289‑97.
24.
Callaghan RC, Allebeck P, Sidorchuk A. Marijuana use and risk of lung
cancer: a 40-year cohort study. Cancer Causes Control 2013 ; 24 : 1811‑20.
25.
Zhang LR, Morgenstern H, Greenland S, et al. Cannabis smoking and lung
cancer risk: Pooled analysis in the International Lung Cancer Consortium. Int J
Cancer 2015 ; 136 : 894‑903.
26.
Oken MM, Creech R-H, Tormey D, et al. Toxicity and response criteria of the
Eastern Cooperative Oncology Group. Am J Clin Oncol 1982 ; 5 : 649‑55.
27.
Fried L, Bernardini J, Piraino B. Charlson comorbidity index as a predictor of
outcomes in incident peritoneal dialysis patients. Am J Kidney Dis 2001 ; 37 :
337‑42.
52
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
28.
Sobin LH, Compton CC. TNM seventh edition: what’s new, what’s changed:
communication from the International Union Against Cancer and the American Joint
Committee on Cancer. Cancer 2010 ; 116 : 5336‑9.
29.
Whang Y, Chen Y, Ding W, Yan B, Gao Q, Zhou J. Clinical Features and
Gene Mutations of Lung Cancer Patients 30 Years of Age or Younger. Plos One
2015 ; 10 : e0136659.
30.
Zhang ZF, Morgenstern H, Spitz MR, et al. Marijuana use and increased risk
of squamous cell carcinoma of the head and neck. Cancer Epidemiol Biomark Prev
1999 ; 8 : 1071‑8.
31.
Sacher AG, Dahlberg SE, Heng J, Mach S, Jänne PA, Oxnard GR. Lung
cancer diagnosed in the young is associated with enrichment for targetable genomic
alterations and poor prognosis. JAMA Oncol 2016 ; 2 : 313‑20.
32.
Barlesi F, Mazieres J, Merlio JP, et al. Routine molecular profiling of patients
with advanced non-small-cell lung cancer: results of a 1-year nationwide programme
of the French Cooperative Thoracic Intergroup (IFCT). Lancet 2016 ; 387 : 1415‑26.
33.
Westra WH, Slebos RJ, Offerhaus GJ, et al. K-ras oncogene activation in lung
adenocarcinomas from former smokers. Evidence that K-ras mutations are an early
and irreversible event in the development of adenocarcinoma of the lung. Cancer
1993 ; 72 : 432‑8.
34.
Mascaux C, Iannino N, Martin B, et al. The role of RAS oncogene in survival of
patients with lung cancer: a systematic review of the literature with meta-analysis. Br
J Cancer 2005 ; 92 : 131‑9.
35.
Martin P, Leighl NB, Tsao MS, Shepherd FA. KRAS mutations as prognostic
and predictive markers in non-small cell lung cancer. J Thorac Oncol 2013 ; 8 :
530‑42.
36.
Kreuzer M, Kreienbrock L, Heinrich J, et al. Risk factors for lung cancer in
young adults. Am J Epidemiol 1998;147(11):1028‑37.
37.
Burns DM, Anderson CM, Gray N. Do changes in cigarette design influence
the rise in adenocarcinoma of the lung? Cancer Causes Control 2011 ; 22 : 13‑22.
38.
Gray N. The consequences of the unregulated cigarette. Tob Control 2006; 15
: 405‑8.
39.
Grivaux M, Duvert B, Ferrer-Lopez P, et al. One-year survival improvement in
lung cancer in France. Results of the prospective real life studies KBP-2000-CPHG
and KBP-2010-CPHG. Rev Pneumol Clin 2016 ; 72 : 163‑70.
40.
Bryant AS, Cerfolio RJ. Differences in outcomes between younger and older
patients with non-small cell lung cancer. Ann Thorac Surg 2008 ; 85 : 1735‑1739.
53
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
41.
Cote ML, Kardia SLR, Wenzlaff AS, Land SJ, Schwartz AG. Combinations of
glutathione S-transferase genotypes and risk of early-onset lung cancer in
Caucasians and African Americans: a population-based study. Carcinogenesis 2005
; 26 : 811‑9.
42.
Miller DP, Liu G, De Vivo I, et al. Combinations of the variant genotypes of
GSTP1, GSTM1, and p53 are associated with an increased lung cancer risk. Cancer
Res 2002 ; 62 : 2819‑23.
43.
Landi S, Gemignani F, Canzian F, et al. DNA repair and cell cycle control
genes and the risk of young-onset lung cancer. Cancer Res 2006 ; 66 : 11062‑9.
44.
Gemignani F, Landi S, Szeszenia-Dabrowska N, et al. Development of lung
cancer before the age of 50: the role of xenobiotic metabolizing genes.
Carcinogenesis 2007 ; 28 : 1287‑93.
45.
Horeweg N, Van der Aalst C, Vliegenthart R, et al. Volumetric computed
tomography screening for lung cancer: three rounds of the NELSON trial. Eur Respir
J 2013 ; 42 : 1659‑67.
46.
National Lung Screening Trial Research Team, Aberle DR, Adams A, Berg
Cal. Reduced lung-cancer mortality with low-dose computed tomographic screening.
N Engl J Med 2011 ; 365 : 395‑409.
47.
Goupil-Vasta A, Greillier L, Brioude G, et al. Cancer bronchique primitif chez
les sujets de 45 ans et moins: résultats d’une étude descriptive monocentrique.
Poster au au congrès de pneumologie de la langue française 2012/ 4789-16-2011 :
PO09-Cancer.
48.
Bigay-Gamé L, Bota S, Greiller L, et al. Characteristics of lung cancer patients
aged up to 40 years : a prospective observational study of the French GFPC. Non
publié.
49.
Guinde J, Secq V, Nanni-Metellus I, et al. Caractéristiques génomiques des
cancers bronchiques non à petites cellules non-épidermoïdes chez des sujets jeunes
(< 45 ans). Poster au congrès de pneumologie de la langue française 2015/ 4789-162011 PO03-Cancer.
54
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
VII. Discussion
Nous rapportons ici une des premières études, à notre connaissance, sur les
particularités démographiques, cliniques, histologiques, de biologies moléculaires et
pronostiques du cancer broncho-pulmonaire primitif dans un contexte d’intoxication
au cannabis. Son impact en tant que facteur de risque a été rapporté dans plusieurs
études épidémiologiques, mais aucune publiée à ce jour ne le prend en compte dans
l’exploration des particularités des maladies engendrées chez les sujets jeunes.
Nous avons analysé les données d’une cohorte de 85 patients âgés de ≤ 50 ans
atteints d’un cancer pulmonaire primitif, fumeurs de cannabis et suivis dans des
centres de compétences en cancérologie thoracique.
Nous décrivons leurs caractéristiques cliniques, néoplasiques, leur survie et leurs
facteurs pronostiques nous permettant de mieux cerner ce phénomène.
 Caractéristiques cliniques
Les études de cohortes de patients jeunes sont constituées d’une proportion de
femmes élevées en relation directe avec une consommation de tabac croissante
dans cette population. En revanche notre cohorte est essentiellement constituée
d’hommes ce qui s’explique par leur prépondérance dans la consommation de
cannabis en France puisque le sex-ratio est de 1,2 pour l’expérimentation, 1,5 pour
l’usage au cours de l’année, de 2,4 pour l’usage régulier et de 2,5 pour l’usage
quotidien de cannabis (78).
Ce sont des sujets présentant plusieurs co-addictions, notamment un taux de
tabagisme et de toxicomanie élevés. Ces patients vivent dans des conditions socioéconomiques précaires. L’observatoire français des drogues et des toxicomanies
(OFDT) montre que les consommateurs réguliers sont majoritairement parmi les
chômeurs, les étudiants et les personnes n’ayant pas de diplôme de l’enseignement
supérieur. Nous n’avons pas pu étudier ce paramètre dans ce travail compte tenu de
l’importance des données manquantes.
Le taux de patients BPCO reste élevé pour des patients jeunes, probablement suite
à leur consommation excessive de tabac et de cannabis.
55
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Comme attendu ils sont en bon état général, avec un IMC normal et peu de
comorbidités.
Ces patients présentent des antécédents familiaux de cancers fréquents comme
dans de nombreuses études sur le cancer du poumon du sujet jeune. Ce dernier
paramètre nous fait évoquer l’hypothèse de l’existence d’un facteur biologique en
cause dans une susceptibilité familiale aux cancérigènes.
Ces patients ont des expositions professionnelles semblables à la population
générale.
 Caractéristiques néoplasiques
Nous observons une nette prédominance de cancers de type adénocarcinome et de
stade avancé. Ces proportions sont plus élevées que la population générale mais
semblable à la littérature sur les sujets jeunes. L’étude de KBP-2010-CPHG, dans
une population d’âge moyen de 65 ans, retrouvait 46,2% d’adénocarcinomes, 26,8%
de carcinomes épidermoïdes, 13,7% de carcinomes à petites cellules et 13,3% de
carcinomes à grandes cellules. Cela pourrait s’expliquer par une teneur plus élevée
en nitrosamine du tabac et par le fait que le cannabis soit fumé sans filtre permettant
ainsi aux petites particules de pénétrer les petites voies respiratoires, comme en
témoigne la forte proportion de cancers périphériques de notre cohorte.
Par ailleurs la proportion de stade IV est plus élevée que la population générale
(58,3% dans l’étude KBP-2010-CPHG) mais similaire aux autres cohortes de
patients jeunes.
Nos patients présentent des sites métastatiques au diagnostic semblables à la
population générale avec en tête les métastases cérébrales (24 à 40% dans la
littérature).
Ces patients présentent un taux de mutation KRAS plus élevé que dans la population
de leur âge (12% ou 20% dans la littérature) et similaire à la population générale de
patients atteints de cancer du poumon (29%) (72,79). Nous savons que le tabagisme
est un facteur causal dans la survenue de cette mutation. Il est possible que ce
soient les cancérigènes dans le cannabis, communs au tabac mais présent à des
taux beaucoup plus élevés, qui soient en cause dans ce phénomène. Comme
attendu il n’y a que très peu de de mutations EGFR et aucun réarrangement de ALK.
Ces 2 altérations génétiques sont habituellement prépondérantes chez les femmes
56
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
pour les mutations de l’EGFR et les non fumeurs (73). Ainsi nos patients n’ont pas de
profil mutationnel leur permettant d’avoir accès à une thérapie ciblée.
Comme dans la littérature, nous remarquons que nos patients bénéficient de
nombreux traitements : chimiothérapie, chirurgie néoplasique, radiothérapie dans un
contexte de tumeurs localisées ou oligométastatiques, radiothérapie palliative et
geste invasif de support. Il existe une volonté des cliniciens de faire face à ces
maladies avec des traitements agressifs. En première ligne de chimiothérapie, ils
bénéficient des molécules standards avec en majorité des sels de platine de type
cisplatine associé au pemetrexed. Le taux de réponses à la chimiothérapie paraît
similaires aux valeurs habituelles. Il n’y a donc pas de chimiorésistance particulière
de ces tumeurs.
 Survie et facteurs pronostiques
La survie médiane, la survie à 1 an et 2 ans de notre population est très médiocre.
Il n’existe pas à ce jour de données de survie sur le cancer du poumon du sujet
jeune et fumeur de cannabis. Les seules études existantes ne sont pas publiées.
Nous les reprenons dans le tableau 8. Leur survie semble moins bonne que celle des
patients « jeunes » de ces études et se rapproche plutôt de celle des sujets « âgés ».
L’étude KBP-2010-CPHG, pour des patients d’âge moyen de 65,5 +/- 11,3 ans (≤ 40
ans : 1%), retrouve une survie à 1 an proche de la nôtre, soit de 43,6%.
Nous retrouvons des paramètres connus associés à un mauvais pronostic : le PS ≥ 2
et le nombre de sites métastatiques ≥ 1 au diagnostic. Il existe une tendance en
défaveur du sexe masculin, de l’IMC ≥ 25 kg/m2 et du stade III-IV. Ces éléments sont
communs aux données sur la population générale.
Nous n’avons pas montré d’association à une survie péjorative avec :
-
L’âge : ce sont tous des patients jeunes. L’étude KBP-2010-CPHG retrouvait
ce facteur pronostique pour un âge supérieur à 75 ans.
-
Le tabagisme : nos patients sont à 99% fumeurs de tabac. L’étude KBP-2010CPHG retrouvait ce facteur pour les fumeurs actifs versus anciens et non
fumeurs.
-
Le score de Charlson : nos patients ont un faible nombre de comorbidités.
C’est un un facteur pronostique très souvent présent.
57
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
-
L’existence d’une mutation Kras : cette mutation a un effet sur le pronostic
controversé dans la littérature.
-
La consommation de cannabis : nos patients sont quasiment tous des
consommateurs réguliers ; il n'a pas été possible de distinguer des sous
catégories en fonction de l'importance de la consommation.
Nous émettons trois hypothèses concernant ce mauvais pronostic ; un retard
diagnostique à l’origine de la découverte à un stade avancé, l’existence d’une
maladie biologiquement différente chez ces jeunes gens, et le constat d’une
maladie agressive suite à une exposition massive à des cancérigènes.
 Limites de l’étude
Ce travail présente des biais. Tout d’abord notre échantillon est de faible taille.
Ensuite il manque beaucoup de données concernant la quantification en joints-année
de leur consommation. Celle-ci étant très peu courante dans la pratique
pneumologique, les données sont donc pauvres et très hétérogènes.
D’autre part, comme dans toute étude concernant le cannabis (substance illicite) il
existe des biais de déclaration et de mémoire. Il y a aussi un facteur confondant
inévitable qui reste le tabac. Par ailleurs nous n’avons aucune précision quant à la
composition de ces joints, en termes de forme (résine, chites) et de quantité de
cannabis, de THC, de CBD. Ces différentes présentations ont des effets
carcinogènes probablement différents.
Pour finir, l’aspect rétrospectif bien que multicentrique apporte également un défaut
de puissance puisqu’il y a une perte de données probable.
58
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
VIII.
Bibliographie
1.
OMS-Principales causes de mortalité dans le monde
[http://www.who.int/mediacentre/]
2.
Siegel RL, Miller KD, Jemal A. Cancer statistics, 2015. Cancer J Clin 2015 ; 65
:5‑29.
3.
Ferlay J, Soerjomataram I, Dikshit R, et al. Cancer incidence and mortality
worldwide: sources, methods and major patterns in GLOBOCAN 2012. Int J Cancer
2015 ; 136 : E359-386.
4.
Epidémiologie des cancers - Les chiffres du cancer en France-Institut National
Du Cancer [http://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-canceren-France/Epidemiologie-des-cancers]
5.
NEW European Cancer Observatory [http://eco.iarc.fr/]
6.
Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France
entre 1980 et 2012 [http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-etsyntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2013/Estimation-nationale-de-lincidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-en-France-entre-1980-et-2012]
7.
Grivaux M, Duvert B, Ferrer-Lopez P, et al. One-year survival improvement in
lung cancer in France. Results of the prospective real life studies KBP-2000-CPHG
and KBP-2010-CPHG. Rev Pneumol Clin 2016 ; 72 : 163‑70.
8.
Tabac - Facteurs de risque - Institut National Du Cancer [http://www.ecancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-poumon/Facteurs-derisque/Tabac]
9.
Selikoff IJ, Churg J, Hammond EC. Landmark 1964 : Asbestos exposure and
neoplasia. By Irving J. Selikoff, Jacob Churg, and E. Cuyler Hammond. JAMA 1984 ;
252 : 91‑5.
10.
Rapports et avis de l’Académie des sciences de l’année 2007
[http://www.academie-sciences.fr/archivage_site/activite/rapport/r2007]
11.
Monographies du CIRC : synthèses - Cancer et environnement
[http://www.cancer-environnement.fr/212-Vue-densemble.ce.aspx]
12.
Hung RJ, McKay JD, Gaborieau V, et al. A susceptibility locus for lung cancer
maps to nicotinic acetylcholine receptor subunit genes on 15q25. Nature 2008 ; 452 :
633‑7.
13.
Timofeeva MN, McKay JD, Smith GD, et al. Genetic polymorphisms in 15q25
and 19q13 loci, cotinine levels, and risk of lung cancer in EPIC. Cancer Epidemiol
Biomark 2011 ; 20 : 2250‑61.
59
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
14.
McKay JD, Hung RJ, Gaborieau V, et al. Lung cancer susceptibility locus at
5p15.33. Nature Genet 2008 ; 40 : 1404-6
15.
Drogues, chiffres clés - OFDT
[http://www.ofdt.fr/publications/collections/periodiques/drogues-chiffres-cles/]
16.
Cannabis - Synthèse des connaissances - OFDT [http://www.ofdt.fr/produitset-addictions/de-z/cannabis/]
17.
Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2014 - OFDT
[http://www.ofdt.fr/publications/collections/notes/les-niveaux-d-usage-des-droguesillicites-en-france-en-2014/]
18.
Perceptions et opinions des Français sur les drogues - OFDT
[http://www.ofdt.fr/publications/collections/periodiques/lettre-tendances/perceptionsopinions-francais-sur-drogues-tendances-88-octobre-2013/]
19.
Novotny M, Lee ML, Bartle KD. A possible chemical basis for the higher
mutagenicity of marijuana smoke as compared to tobacco smoke. Experientia 1976 ;
32 : 280‑2.
20.
Biehl JR, Burnham EL. Cannabis Smoking in 2015: A Concern for Lung
Health? Chest 2015 ; 148 : 596‑606.
21.
Underner M, Urban T, Perriot J, de Chazeron I, Meurice J-C. Cannabis
smoking and lung cancer. Rev Mal Respir 2014 ;31 : 488‑98.
22.
Tetrault JM, Crothers K, Moore BA, Mehra R, Concato J, Fiellin DA. Effects of
marijuana smoking on pulmonary function and respiratory complications: a
systematic review. Arch Intern Med 2007 ; 167 : 221‑8.
23.
Hancox RJ, Poulton R, Ely M, Welch D, Taylor DR, McLachlan CR, et al.
Effects of cannabis on lung function: a population-based cohort study. Eur Respir
2010 ; 35 : 42‑7.
24.
Pletcher MJ, Vittinghoff E, Kalhan R, et al. Association between marijuana
exposure and pulmonary function over 20 years. JAMA 2012 ; 307 : 173‑81.
25.
Kempker JA, Honig EG, Martin GS. The effects of marijuana exposure on
expiratory airflow. A study of adults who participated in the U.S. National Health and
Nutrition Examination Study. Ann Am Thorac Soc 2015 ; 12 : 135‑41.
26.
Aldington S, Williams M, Nowitz M, et al. Effects of cannabis on pulmonary
structure, function and symptoms. Thorax 2007 ; 62 : 1058‑63.
27.
Marijuana use may increase heart complications in young, middle-aged adults
| American Heart Association [http://newsroom.heart.org/news/marijuana-use-mayincrease-heart-complications-in-young-middle-aged-adults]
60
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
28.
Jouanjus E, Lapeyre-Mestre M, Micallef J, French Association of the Regional
Abuse and Dependence Monitoring Centres (CEIP-A) Working Group on Cannabis
Complications. Cannabis use: signal of increasing risk of serious cardiovascular
disorders. J Am Heart Assoc 2014 ; 3 : e000638.
29.
Benyamina A, Blecha L. Les effets du cannabis sur la santé. Ann Méd-Psychol
Rev Psychiatr 2009 ; 167 : 514‑7.
30.
Pattij T, Wiskerke J, Schoffelmeer ANM. Cannabinoid modulation of executive
functions. Eur J Pharmacol 2008 ; 585 : 458‑63.
31.
Meier MH, Caspi A, Ambler A, et al. Persistent cannabis users show
neuropsychological decline from childhood to midlife. Proc Natl Acad Sci U S A 2012
; 109 : E2657-2664.
32.
Yap MBH, Whittle S, Yücel M, et al. Interaction of parenting experiences and
brain structure in the prediction of depressive symptoms in adolescents. Arch Gen
Psychiatry 2008 ; 65 :1377‑85.
33.
Moore THM, Zammit S, Lingford-Hughes A, et al. Cannabis use and risk of
psychotic or affective mental health outcomes: a systematic review. Lancet Lond
Engl 2007 ; 370 : 319‑28.
34.
Behrendt S, Wittchen H-U, Höfler M, Lieb R, Beesdo K. Transitions from first
substance use to substance use disorders in adolescence : is early onset associated
with a rapid escalation ? Drug Alcohol Depend 2009 ; 99 : 68‑78.
35.
Hasin DS, Saha TD, Kerridge BT, et al. Prevalence of Marijuana Use
Disorders in the United States Between 2001-2002 and 2012-2013. JAMA Psychiatry
2015 ; 72 : 1235‑42.
36.
Leuchtenberger C, Leuchtenberger R. The effects of naturally occurring
metabolites (L-cysteine, vitamin C) on cultured human cells exposed to smoke of
tobacco or marijuana cigarettes. Cytometry 1984 ; 5 : 396‑402.
37.
Murison G, Chubb CB, Maeda S, Gemmell MA, Huberman E. Cannabinoids
induce incomplete maturation of cultured human leukemia cells. Proc Natl Acad Sci
U S A 1987 ; 84 : 5414‑8.
38.
Srivastava MD, Srivastava BI, Brouhard B. Delta9 tetrahydrocannabinol and
cannabidiol alter cytokine production by human immune cells. Immunopharmacology
1998 ; 40 : 179‑85.
39.
Sarafian TA, Tashkin DP, Roth MD. Marijuana smoke and Delta(9)tetrahydrocannabinol promote necrotic cell death but inhibit Fas-mediated apoptosis.
Toxicol Appl Pharmacol 2001 ; 174 : 264‑72.
40.
Hart S, Fischer OM, Ullrich A. Cannabinoids induce cancer cell proliferation
via tumor necrosis factor alpha-converting enzyme (TACE/ADAM17)-mediated
61
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
transactivation of the epidermal growth factor receptor. Cancer Res 2004 ; 64 :
1943‑50.
41.
Sarafian TA, Kouyoumjian S, Khoshaghideh F, Tashkin DP, Roth MD. Delta 9tetrahydrocannabinol disrupts mitochondrial function and cell energetics. Am J
Physiol Lung Cell Mol Physiol 2003 ; 284 : L298-306.
42.
Yuan M, Kiertscher SM, Cheng Q, Zoumalan R, Tashkin DP, Roth MD. Delta
9-Tetrahydrocannabinol regulates Th1/Th2 cytokine balance in activated human T
cells. J Neuroimmunol 2002 ; 133 : 124‑31.
43.
Zhu LX, Sharma S, Stolina M, et al. Delta-9-tetrahydrocannabinol inhibits
antitumor immunity by a CB2 receptor-mediated, cytokine-dependent pathway. J
Immunol Baltim Md 1950 2000 ; 165 : 373‑80.
44.
Chiesara E, Cutrufello R, Rizzi R. Chromosome damage in heroin-marijuana
and marijuana addicts. Arch Toxicol Suppl Arch Für Toxikol Suppl. 1983 ; 6 : 128‑30.
45.
Barsky SH, Roth MD, Kleerup EC, Simmons M, Tashkin DP. Histopathologic
and molecular alterations in bronchial epithelium in habitual smokers of marijuana,
cocaine, and/or tobacco. J Natl Cancer Inst 1998 ; 90 : 1198‑205.
46.
Roth MD, Arora A, Barsky SH, Kleerup EC, Simmons M, Tashkin DP. Airway
inflammation in young marijuana and tobacco smokers. Am J Respir Crit Care Med
1998 ; 157 : 928‑37.
47.
Aldington S, Harwood M, Cox B, et al. Cannabis use and risk of lung cancer: a
case-control study. Eur Respir J 2008 ; 31 : 280‑6.
48.
Han B, Gfroerer JC, Colliver JD. Associations between duration of illicit drug
use and health conditions: results from the 2005-2007 national surveys on drug use
and health. Ann Epidemiol 2010 ; 20 : 289‑97.
49.
Callaghan RC, Allebeck P, Sidorchuk A. Marijuana use and risk of lung
cancer: a 40-year cohort study. Cancer Causes Control 2013 ; 24 : 1811‑20.
50.
Zhang LR, Morgenstern H, Greenland S, et al. Cannabis smoking and lung
cancer risk: Pooled analysis in the International Lung Cancer Consortium. Int J
Cancer 2015 ; 136 : 894‑903.
51.
Zhang ZF, Morgenstern H, Spitz MR, et al. Marijuana use and increased risk
of squamous cell carcinoma of the head and neck. Cancer Epidemiol Biomark Prev l
1999 ; 8 : 1071‑8.
52.
Sidney S, Quesenberry CP, Friedman GD, Tekawa IS. Marijuana use and
cancer incidence (California, United States). Cancer Causes Control 1997 ; 8 :
722‑8.
62
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
53.
Gurney J, Shaw C, Stanley J, Signal V, Sarfati D. Cannabis exposure and risk
of testicular cancer : a systematic review and meta-analysis. BMC Cancer 2015 ; 15 :
897.
54.
Munson AE, Harris LS, Friedman MA, Dewey WL, Carchman RA.
Antineoplastic activity of cannabinoids. J Natl Cancer Inst 1975 ; 55 : 597‑602.
55.
Galve-Roperh I, Sánchez C, Cortés ML, Gómez del Pulgar T, Izquierdo M,
Guzmán M. Anti-tumoral action of cannabinoïds : involvement of sustained ceramide
accumulation and extracellular signal-regulated kinase activation. Nat Med 2000 ; 6 :
313‑9.
56.
Sánchez C, de Ceballos ML, Gomez del Pulgar T, et al. Inhibition of glioma
growth in vivo by selective activation of the CB(2) cannabinoid receptor. Cancer Res
2001 ; 61 : 5784‑9.
57.
Les cancers en France en 2014 - L’essentiel des faits et chiffres - Institut
National Du Cancer [http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Cataloguedes-publications/Les-cancers-en-France-en-2014-L-essentiel-des-faits-et-chiffres]
58.
Bulletin épidémiologique hebdomadaire
[http://invs.santepubliquefrance.fr//beh/2015/17-18/2015_17-18_3.html]
59.
Thomas A, Chen Y, Yu T, Jakopovic M, Giaccone G. Trends and
Characteristics of Young Non-Small Cell Lung Cancer Patients in the United States.
Front Oncol 2015 ; 5 : 113.
60.
Subramanian J, Morgensztern D, Goodgame B et al. Distinctive characteristics
of non-small cell lung cancer (NSCLC) in the young: a surveillance, epidemiology,
and end results (SEER) analysis. J Thorac Oncol 2010 ; 5 : 23‑8.
61.
Hsu C-L, Chen K-Y, Shih J-Y, et al. Advanced non-small cell lung cancer in
patients aged 45 years or younger: outcomes and prognostic factors. BMC Cancer
2012 ; 12 : 241.
62.
Dell’Amore A, Monteverde M, Martucci N, et al. Surgery for non-small cell lung
cancer in younger patients: what are the differences? Heart Lung Circ 2015 ; 24 :
62‑8.
63.
Kreuzer M, Kreienbrock L, Gerken M, et al. Risk factors for lung cancer in
young adults. Am J Epidemiol 1998 ; 147 : 1028‑37.
64.
63.
Abbasowa L, Madsen PH. Lung cancer in younger patients. Dan Med J 2016 ;
65.
Radzikowska E, Roszkowski K, Głaz P. Lung cancer in patients under 50
years old. Lung Cancer Amst Neth 2001 ; 33 : 203‑11.
63
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
66.
Gadgeel SM, Ramalingam S, Cummings G, et al. Lung cancer in patients < 50
years of age: the experience of an academic multidisciplinary program. Chest 1999 ;
115 : 1232‑6.
67.
Skarin AT, Herbst RS, Leong TL, Bailey A, Sugarbaker D. Lung cancer in
patients under age 40. Lung Cancer Amst Neth 2001 ; 32 : 255‑64.
68.
Arnold BN, Thomas DC, Rosen JE, et al. Lung Cancer in the Very Young:
Treatment and Survival in the National Cancer Data Base. J Thorac Oncol 2016;11:
1121‑31.
69.
Kuo CW, Chen YM, Chao JY, Tsai CM, Perng RP. Non-small cell lung cancer
in very young and very old patients. Chest 2000 ; 117 : 354‑7.
70.
Sacher AG, Dahlberg SE, Heng J, Mach S, Jänne PA, Oxnard GR. Lung
cancer diagnosed in the young is associated with enrichment for targetable genomic
alterations and poor prognosis. JAMA Oncol 2016 ; 2 : 313‑20.
71.
Scarpino S, Rampioni Vinciguerra GL, Di Napoli A, et al. High prevalence of
ALK+/ROS1+ cases in pulmonary adenocarcinoma of adoloscents and young adults.
Lung Cancer Amst Neth 2016 ; 97 : 95‑8.
72.
Wang Y, Chen J, Ding W, Yan B, Gao Q, Zhou J. Clinical Features and Gene
Mutations of Lung Cancer Patients 30 Years of Age or Younger. PLoS One 2015 2 ;
10 : e0136659.
73.
Barlesi F, Mazieres J, Merlio J-P, et al. Routine molecular profiling of patients
with advanced non-small-cell lung cancer: results of a 1-year nationwide programme
of the French Cooperative Thoracic Intergroup (IFCT). Lancet Lond Engl 2016 ; 387 :
1415‑26.
74.
Foucault C, Berna P, Bagan P, Mostapha A, Das Neves-Pereira J-C, Riquet
M. Lung cancer before 40 years and after 80 years : surgical aspects. Rev Pneumol
Clin 2007 ; 63 : 305‑11.
75.
Liu M, Cai X, Yu W, Lv C, Fu X. Clinical significance of age at diagnosis
among young non-small cell lung cancer patients under 40 years old: a populationbased study. Oncotarget 2015 ; 6 : 44963‑70.
76.
Ramalingam S, Pawlish K, Gadgeel S, Demers R, Kalemkerian GP. Lung
cancer in young patients: analysis of a Surveillance, Epidemiology, and End Results
database. J Clin Oncol 1998 ; 16 : 651‑7.
77.
Zhang J, Chen S, Zhen Y, et al. Multicenter analysis of lung cancer patients
younger than 45 years in Shanghai. Cancer 2010 ; 116 : 3656‑62.
78.
Cannabis, données essentielles - OFDT
[http://www.ofdt.fr/publications/collections/rapports/ouvrages-collectifs/cannabisdonnees-essentielles/cannabis-donnees-essentielles-chapitres/]
64
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
79.
Martin P, Leighl NB, Tsao M-S, Shepherd FA. KRAS mutations as prognostic
and predictive markers in non-small cell lung cancer. J Thorac Oncol 2013 ; 8 :
530‑42.
80.
National Lung Screening Trial Research Team, Aberle DR, Adams AM, et al.
Reduced lung-cancer mortality with low-dose computed tomographic screening. N
Engl J Med 2011 ; 365 : 395‑409.
81.
Horeweg N, van der Aalst CM, Vliegenthart R, et al. Volumetric computed
tomography screening for lung cancer: three rounds of the NELSON trial. Eur Respir
J 2013 ; 42 : 1659‑67.
65
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
IX. Conclusions
Plusieurs études épidémiologiques ainsi que l’INCA suggèrent que le cannabis est
un facteur de risque probable de cancer du poumon. Sa consommation en France et
dans le monde est en constante croissance, en particulier chez les jeunes, dès
l’adolescence. Sa légalisation ainsi que sa consommation à visée thérapeutique se
répand dans de nombreux pays tels que le Canada, les Etats-Unis et l’Australie. En
France, comme en Europe, sa légalisation reste débattue.
Depuis quelques temps, les spécialistes de cancérologie thoracique sont confrontés
à prendre en charge de jeunes patients fumeurs de cannabis. Leur impression est
qu’il s’agit d’une entité particulière avec un pronostic péjoratif.
Nous avons étudié de façon rétrospective une cohorte de 85 patients, âgés de 27 à
50 ans, exposés au cannabis et atteints de cancer broncho-pulmonaire primitif.
L’objectif de notre travail était d’évaluer les caractéristiques et le pronostic de leur
maladie, et de les comparer à la population générale de patients souffrants de
cancer broncho-pulmonaire.
L’âge médian de nos patients était de 43 (27 -50) ans dont 28 avaient moins de 40
ans. 84,7% étaient des hommes. Le performance status (PS) était de 1 pour 64,1%
de la population, l’indice de masse corporelle (IMC) était entre 18,5 et 25 kg/m2 dans
52,6% des cas et le score de Charlson était inférieur ou égal à 1 chez 86,9% de la
population. 98,8% des patients étaient fumeurs de tabac avec une médiane de
consommation de 25 paquets-année (PA) (0-100). 89,4% étaient consommateurs
réguliers de cannabis avec une consommation médiane de 60 joints-année (JA) (30 100). 62,2% avaient une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
majoritairement de grade II. 38,8% avaient une co-addiction (16,9% pour l’alcool,
11,8% pour la toxicomanie). 3,5% avaient un antécédent personnel de cancer sans
prévalence d’un type. 39,7% avaient un antécédent familial de cancer au premier et
second degré, dont 10 cas de cancer du poumon. Les formes histologiques les plus
représentées étaient l’adénocarcinome (75,3%), le carcinome épidermoïde (9,4%) et
le carcinome à grandes cellules (5,9%). Les analyses biologiques moléculaires ont
montré une prédominance de mutations de KRAS (n=15/47, 31,9 %) principalement
de type G12C (n=6 /15) avec seulement 3,7% de mutations de EGFR.
66
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Il n’a pas été retrouvé d’autre mutation, ni réarrangement. Au diagnostic, 71,8% des
patients avaient une maladie au stade IV avec en moyenne 1,4 métastase. Les
localisations prédominaient au niveau cérébral (40,9%) et osseux (39,3%).
Les réponses au traitement de première ligne, pour les stades IV et toutes
histologies confondues, étaient de 1,8% de réponse complète, 28,6% de réponses
partielles, 35,8% de stabilisations tumorales et 28,6% de maladie progressive.
Avec un suivi médian de 28,7 mois (IC95% : 24,7-34,2), la survie médiane des 81
patients, atteints de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stades
avancées (III et IV), était de 10,4 mois (IC95% : 9,1-15,1). Elle n’était pas atteinte
pour les stades localisés (I et II). En analyse uni-variée, les facteurs pronostiques
péjoratifs étaient le PS (HR 4,36 ; IC95% : 1,64-11,65) et le nombre de métastases
au diagnostic (HR 2,07 ; IC95% : 1,02-4,24). Le sexe masculin (HR 2,03 ; IC95% :
0,92-4,5), le stade avancé (HR 2,20 ; IC95% : 0,69-7,05) et l’IMC élevé (HR 1,11 ;
IC95% : 0,53-2,39) étaient également associés à un mauvais pronostic, mais de
façon non significative.
En conclusion, l'analyse de cette cohorte suggère que cette population possède des
caractéristiques cliniques et néoplasiques particulières : prédominance des hommes,
co-addictions nombreuses et prévalence élevée des mutations KRAS. Bien que ces
jeunes patients soient en bon état général au moment du diagnostic, leur pronostic
est très péjoratif. Ils présentent des cancers à un stade avancé avec un profil évolutif
agressif. Ce constat soulève plusieurs hypothèses telles que l’existence d’une
susceptibilité accrue aux carcinogènes et l’exposition massive à ces derniers.
67
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
Notre analyse doit être considérée comme un travail préliminaire à des études castémoins et prospectives afin de mieux établir le rôle du cannabis comme facteur de
risque du cancer broncho-pulmonaire du sujet jeune. Ce travail soulève également
un enjeu majeur de santé publique puisque la consommation de cannabis en France
est en pleine croissance. Il conviendrait alors, de mieux dépister ces patients à
risque, de leur proposer un sevrage au même titre que les autres co-addictions et de
les intégrer dans des programmes de dépistage de manière analogue aux sujets
tabagiques .
68
DEMIR
(CC BY-NC-ND 2.0)
DEMIR Sarah : Cannabis et cancer du poumon : analyse rétrospective
d'une cohorte de 85 patients âgés S de 50 ans.
Résumé:
Introduction : Le cannabis est reconnu comme un facteur de risque du cancer du poumon.
Malgré son interdiction dans de nombreux pays sa consommation est en constante
croissance. L'objectif de l'étude est de décrire les caractéristiques clinico-pathologiques et la
survie d'une population de patients âgés de ::; 50 ans, atteints d'un cancer du poumon et
fumeurs de cannabis.
Matériels et méthodes : Il s'agit d'une étude observationnelle, rétrospective, réalisée
dans 3 services de pneumologie des Hospices Civils de Lyon et du Centre Régional de Lutte
Contre le Cancer de Lyon Léon Bérard. A partir des dossiers informatisés ont été inclus les
patients âgés de 18 à 50 ans, dont le diagnostic de cancer du poumon avait été établi entre le
1er janvier 2010 et le 31 décembre 2015, avec la mention d'une consommation de cannabis.
Résultats : 85 patients ont été inclus avec un âge médian de survenue de 43 (27-50) ans.
Les hommes représentaient 84,7% de la population. L'histologie principale était
l'adénocarcinome (75,3%) avec une prédominance de stade IV (71,8%). 31 ,9% présentaient
une mutation KRAS et seulement 3, 7% de mutation EGFR. Le performance status (PS) était
de 1 pour 64, 1% de la population et le score de Charlson était::; 1 chez 86,9% de la population.
La quasi-totalité des patients étaient fumeurs de tabac avec une médiane de consommation
de 25 paquets-année. 89% étaient consommateurs réguliers de cannabis avec une
consommation médiane de 60 joints-année. 38,8% avaient une autre co-addiction. 39,7%
avaient un antécédent familial de cancer. La survie médiane des patients atteints d'un
carcinome bronchique non à petites cellules de stades IV était ,de 9,6 mois. Les facteurs
pronostiques significatifs étaient le performance status et le nombre de métastases au
diagnostic.
Conclusion : Le cancer broncho-pulmonaire des sujets jeunes fumeurs de cannabis a des
spécificités clinico-pathologiques propres et une survie médiane très péjorative.
L'augmentation et la banalisation de la consommation de cannabis constituent un enjeu
majeur de santé publique. Le risque de cancer pulmonaire chez ces sujets jeunes exposés
pourrait justifier un dépistage spécifique pour une prise en charge précoce afin d'améliorer le
pronostic.
Mots clés : jeunes patients, cancer du poumon, cannabis, survie, addiction, mutation.
Jury:
Président:
Monsieur le Professeur Nicolas GIRARD
Membres
assesseurs :
Monsieur le Professeur Gilles DEVOUASSOUX
Monsieur le Professeur Pierre-Jean SOUQUET
Directeur:
Monsieur le Docteur Maurice PEROL
Madame le Docteur Bénédicte ETIENNE-MASTROIANNI
Date de soutenance : mercredi 26 octobre 2016
Mail : [email protected]
Téléchargement