LE TABAC Famille : Solanacée Nom latin : Nicotiana tabacum Nom malgache : Paraky 1. BUTS DE LA CULTURE La tabac est une plante aromatique, cultivée essentiellement pour ses feuilles, riches en alcaloïdes dont la nicotine (C10H14N2) est le plus toxique. Les feuilles sont séchées et préparées, prennent le nom de tabac et servent à la fabrication : " de tabac à fumer (cigarettes, cigares) " de tabac à pipe et scaferlati " de tabac à priser " de tabac à mâcher " de tabac à nicotine 2. BOTANIQUE 2.1. Origine C'est une plante qui vient d'Amérique (Fig. 1) 2.2. Description 2.2.1. Racines Le système radiculaire du tabac est très différent quant à son importance et à sa forme suivant les variétés : " système radiculaire fasciculé très important (KENTUCKY et VIRGINIE) " pivot et quelques racines secondaires plus ou moins développées (SAVA) " racines secondaires qui s'étalent beaucoup en surface (MARYLAND). Par ailleurs, la nature du sol, la position du plan d'eau et le degré d'infestation par les nématodes influent sur l'allure et le développement radiculaire. 2.2.2. Tige Elle est unique, droite et de 1,90m de long environ. La tige est formée d'entre-nœuds de longueur variable selon les espèces. 2.2.3. Feuilles Elles sont sessiles, alternes, de forme elliptique plus ou moins rétrécie à la base, à oreilles plus moins prononcées, terminés par une pointe plus ou moins importante. Le limbe est entrer et les nervures apparentes. Les feuilles ont en moyenne de 0,40m à 0,75m de long sur 0,20m à 0,45m de large. Elles sont recouvertes de très fins poils sécréteurs qui rendent leur toucher visqueux. Elles font un angle plus ou moins grand avec la tige. On en compte 20 à 25 par pied. (Fig. 2) les types de feuilles données par les 4 sous genres de Nicotiana tabacum. " Nikotiana Tabacum havanenis : Il donne des feuilles très parfumées à tissus très fins " Nikotiana Tabacum Brasiliensis : Il donne des feuilles bien parfumées mais à tissus plus épais " Nicotiana Tabacum Virginica : Il donne de longues feuilles assez fines à parfum prnoncé (goût anglais) " Nicotiana Tabacum Purpurea : Il donne des feuilles légères peu riches en nicotine, à parfum spécial (tabac d'Orient) 2.2.4. Inflorescence La panicule terminale est plus ou moins ramifiée (Fig. 3) 2.2.5. Fleurs Les fleurs, toutes hermaphrodites de couleurs blanches, jaunâtre ou rougeâtre. L'autofécondation est de règle, mais il peut y avoir fécondation croisée dans certains cas. Une fleur se compose de : " un calice tubuleux de 5 sépales soudés ; " une corolle en tube composée de 5 pétales soudés. " Cinq étamines insérées sur le bord de la corolle et incluses dans les tube ; " Un ovaire à 2 loges, rarement plusieurs soutenant un très grand nombre d'ovules. L'ovaire est surmonté d'un style et d'un stigmate en forme de tête. (Fig. 4) 2.2.6. Fruits Ce sont des capsules à 2 loges, parfois 4, recouvertes de calice persistant. Les graines sont très nombreuses, très petites, oblongues, réniformes, rugueuses ou alvéolées. On compte de 10.000 à 30.000 graines par gramme selon les variétés. (Fig. 5) 2.3. Phase végétative 2.3.1. Phases de germination " Les graines ne sont pas aptes à la germination que quelques mois après leur récolte " La faculté germinative dure de nombreuses années " On utilise pour les semis les graines de l'année, leur conservation ne devant pas excéder 3 ans " La levée a lieu 8 à 10 jours après le semis " La germination est épicée, les cotylédons sortant du sol 2.3.2. Phase de croissance " Les cotylédons verdissent et s'élargissent en forme de petites feuilles " 30 à 40 jours après le semis, les plants ont 10 à 12 cm de haut et 6 à 7 feuilles " la croissance est maximum entre le 60 et le 100ème jour, car durant un mois environ après la transplantation, il y a reprise 2.3.3. Phase de floraison L'inflorescence apparaît généralement entre le 90 et le 110ème jour et manque la fin de la croissance de la plante 2.3.4. Phase de maturation " les feuilles commencent à jaunir, ce qui marque le début de la maturité, 10 jours environ après la floraison " le cycle végétatif complet du tabac dure donc environ 120 jours en culture. Dans la pratique, le cycle du tabac est de 120 à 130 jours. A Morondava, de 160 à 190 plus jours sur la liste Ouest et le Nord-Ouest et de 280 jours à Ambatolampy. 3. ÉCOLOGIE 3.1. Besoins en chaleur La température agit directement sur la durée du cycle végétatif. Sur la côté Ouest, les feuilles sont mûres 80 à 90 jours après le repiquage, tandis que sur les hauts plateaux, elles ne sont mûres que 160 à 180 jours après le repiquage " à 0° le tabac meurt " à 4° la végétation est arrêtée " à 15° elle est ralentit " au dessus de 39° il y a des brûlures. L'Optimum varie de 18 à 27°.. 3.2. Besoins en eau L'inflorescence directement sur la qualité du tabac. En effet, une forte hygrométrie donne des feuilles légères et fines. Une pluviométrie élevée combinée à un climat chaud donne des feuilles épaisses et grossières, aux nervures très marquées. Les zones à forte sécheresse et à forte insolation donnent des tabacs à petites feuilles très riches en gommes et en nicotine. En culture normale, le tabac demande 150 à 200 mm par mois durant sa croissance. Dans des conditions particulières (cultures alluvionnaires), le tabac projète des remontées capillaires et demande moins de pluies. 3.3. Besoins en lumière Une lumière diffuse provoque un plus grand développement et une plus grande finesse des feuilles. Une lumière directe augmente la terroir en nicotine et épanouit les feuilles. 3.4. Besoins en sols En règle générale, le tabac demande des sols profonds, perméables, frais, assez riches en humus et riches en potasse. De bons sols sont ceux qui proviennent des défrichements de forêts ou ceux qui résultent de la décomposition des roches volcanique. Le tabac ne tolère pas les sols qui contiennent du chlorure de sodium. Mais le sol influence directement la qualité du tabac. " un sol le lourd et riches couvrent au tabac corsé " un sol riche convient au BURLEY et au tabac noir de coupe " un sol léger convient au VIRGINIES " un sol très léger convient au MARYLAND. Le PH otimum est compris entre 5 et 6,5. 3.5. Besoins en altitude Le tabac pousse aussi bien au fond de la mer qu'en altitude si les conditions précédentes sont satisfaites. A Madagascar, la limite extrême est à Ambatolampy (1600m), car au-delà, il fait très froid pour la culture du tabac. 3.6. Les différents besoins suivant chaque espèce ou race " LES TABACS CORSES, riches en nicotine, gommeux, à tissus épais et à fortes nervures, demandent des sols très riches, une pluviométrie moyenne, une hygrométrie faible et une forte luminosité " LES TABACS LÉGERS, à tissus fins, à coloration claire, à nervures peu prononcées et peu riches en gomme demandent des sols légers, une ambiance humide, une température moyenne et peu d'insolation. Le MARYLAND se range dans cette catégorie. Le Virginie et le BURLEY demandent en outre, un sol relativement fertile " Le Virginie flue cured est cultivé au mieux sur des sols très légers, même sableux en vue de contrôler étroitement l'alimentation azotée. " LES TABACS LEGERS NOURRIS, à grandes feuilles souples et d'un vert intense, riches en gomme, demandent des sols riches, une ambiance humide et un ensoleillement suffisant. Le spaka, le Misionero et le Burley se rangent dans cette catégorie qui donne des tabacs noirs après sèchage. " LES TABACS TRES FINS demandent une région humide avec peu d'insolation, pas de vents et de sols très légers 4. VARIÉTÉS Tous les tabacs appartiennent au genre Nocotiana. Il existe environ 60 espèces différentes de Nicotiana, classées en 3 sous-genres d'après leur morphologie, leur localisation et leurs particularités cytogénétiques : Sous-genre 1 : Petunoïde qui comprend 45 espèces mais qui n'a pas d'intérêt économique. Sous-genre 2 : Rustica qui fournit les tabacs corsés, riches en nicotine (teneur de 4 à 5% et peut aller jusqu'à 16%) Il comprend 9 espèces toutes originaires d'Amérique du Sud. Sous-genre 3 : Tabacum (6 espèces originaires également de l'Amérique du Sud) est de loin le plus important car il comprend les 9/10è des tabacs cultivés dans le monde. Il renferme un très grand nombre de races que l'on peut rassembler en 4 types idéaux, supposés purs et actuellement disparus : " Nicotiana Tabacum Havanensis (gabarit de la plante ellipsoïdale), qui sert à faire les cigares du genre : " Havane " et qui comprend également certaines races de tabacs d'Orient, de Java et de Sumatra. (Figure 6) " Nicotiana Tabacum Brasiliensis (gabarit de la plante comique) dont les principales races sont : Le Brésil de Bahia, le Burley et le Paraguay (Figure 7) " Nicotiana Tabacum Virginia (gabarit de la plante formée par 2 cônes réunis par leur base, le supérieur étant beaucoup plus haut que l'inférieur) dont les principales races sont le kentucky et le Virginie. (Figure 8). " Nicotiana Tabacum Purpuréa (gabarit de la plante cylinbdrique) qui comprend les tabacs orientaux (Figure 9). " Dans la réalité tous ces types de Nicotiana Tabacum sont mélangés et on ne retrouve pratiquement pas de variétés pures qui présentent tous les caractères de chacun de ces types. Les principales variétés cultivées à Madagascar - MARYLAND - VIRGINIE - BURLEY - KENTUCKY - ST DOMINGUE - PARAGUAY - RIO-GRANDE - CARMEN - SOUMA - SPAKA, etc… - Variétés corsées locales appartenant au sous genre Nicotiana rustica. 5. VARIÉTÉS TECHNIQUES CULTURALES 5.1. Multiplication Il est impossible de faire du semi-direct à cause de la petitesse des graines. Le semis se fait donc sur une couche froide protégé par une ombrière. La réussite de la culture dépend de la réussite du semis. 5.2. Pépinière : Réalisation - Choix d'une zone bien exposée au soleil ; d'un terrain plat possédant un point d'eau proche ; d'un sol léger, perméable et riche en matières organiques ; d'un emplacement non exposé aux grands vents - Si possible, l'endroit choisi n'a pas été cultivé durant les 4 années précédentes - Si le sol a porté d'autres cultures auparavant, le traiter contre les nématodes - Avant la confection des planches, il est recommandé de planter des brise-vents entourant la pépinière (maïs, pennisetum, canne à sucre, etc…) - Confection des planches, au moins un mois avant le semis. Les planches : ¢ 1 m x 5 m (dimension) ¢ séparées par des allées de 0,70 m de large ¢ Surélevées de 10 à 15 cm au-dessus du sol ¢ Orienté Nord-Sud de préférence, pour pouvoir régulariser l'ensoleillement - Stérilisation du sol des planches pour éliminer les graines de mauvaises herbes, les germes de maladies et les larves et œufs d'insectes : ¢ Placer 20 à 30 cm de bozaka sur les planches ¢ Mettre du jeu ¢ Recommencer 3 à 4 fois Le sol est alors stérilisé sur 5 à 7 cm de profondeur ¢ Faire le contrôle : y enfouir une patate douce, et si celle-ci se laisse peler facilement, le sol est bien stérilisé. - Labour des planches à 20 cm de profondeur - Épandre 15 g de superphosphate triple et 15 g de sulfate par m² de pépinière - Aplanir soigneusement au rateau la surface de chaque planche - Épandre sur chaque planche une couche de terreau qui a été stérilisé dans un demi-fût (2 mouettes au m²). 5.3. Semences 5.3.1. Choix des semences - Les bonnes graines ont une couleur uniforme et brillantes et un volume aussi régulier que possible - Les petites graines aplaties légères, peu teintées donnent des plants chétifs - On sèmera les graines lourdes qui seront séparées des petites par triage dans l'eau, celles qui flottent étant éliminées. On réalisera un tamissage des graines pour ne garder que les plus grosses. 5.3.2. Semis - On compte 2,2 g de semences pour semer 1m² de pépinière, ou 1 g pour 5 m² de pépinière - On estime que 150 m² de pépinière suffisent pour repiquer 1 ha - Avant les semis, on arrose bien les planches - Échelonner les semis (4 à 5 jours entre chaque planche) - Pour réaliser un semis aussi régulier que possible, on mélange la quantité de semences prévue avec du sable de rivière tamisé ou de la cendre de bois tamisée (au moins 100 fois le poids de la semence) - Après le semis, épandage d'une fine couche de terreau stérilisé sur les graines et d'une fine couche de sable de rivière. - Ombrage du semis à 1,5 m au-dessus de la plante à l'aide d'une ombrière inclinée par rapport au sol. - La levée a lieu 8 à 10 jours après le semis 5.3.3. Entretiens du semis - 3 à 4 arrosages légers tous les jours ou tous les 2 jours jusqu'à ce que les plants aient 2 à 3 feuilles - Arrosages plus abondants et espacés de 3 à 4 jours lorsque les plants ont 4 feuilles et plus - Diminution de moitié de l'ombrage lorsque les plants ont 3 à 4 feuilles - Dès l'apparition de la 5ème ou 6ème feuille, on recommande d'épandre un peu de terreau à la surface des planches de semis pour fortifier les plants, et arroser ensuite pour laver les feuilles de l'excès de terreau - Éclaircissage du semis le plus tôt possible (vers la 3ème ou la 6ème feuille). On ne laisse que 1.000 pieds au m², soit des écartements de 2 à 3 cm entre chaque plant. - Sarclages si besoin est - Suppression complète de l'ombrage 5.4. Plantation 5.4.1. Préparation du sol - Dans les sols : ¢ Légers : des façons superficielles croisées suffisent avec de temps à autre un sous-solage pour briser la semelle de labour qui se forme ¢ Lourds : on recommande un sous-solage suivi d'un labour à 30 - 35 cm de profondeur - En même temps, enfouissement de 40 t de fumier à l'ha, de 35 u d'acide phosphorique sous forme de phosphate bicalcique et de 120 u de potasse sous forme de sulfate - Laisser le sol se reposer un mois après labour - Labour : ¢ Sur les Hauts-Plateaux, ils doivent être effectués un mois avant la plantation, et un 2ème labour est conseillé juste avant la plantation suivi d'un hersage ¢ Sur les baiboho, ils sont à exécuter 3 à 4 jours avant la plantation, suivi d'un pulvérisage immédiat Après labour, le terrain doit être plané et hersé - Juste avant le repiquage, ameublir superficiellement le sol et épandre 150 u d'azote sous forme de sulfate d'ammoniaque 5.4.2. Arrachage des plants - Arrosage copieux de la pépinière - Les plants bons à être repiqués doivent avoir 10 à 12 cm de haut et être âgés de 30 à 40 jours - Arrachage des plants au fur et à mesure des besoins - Triage des plants : rejeter des plants effilés, à système radiculaire insuffisant, à tige durcie, etc.… Ne conserver que les plants bien verts, à tiges tendres et à chevelu abondant - Transport des plants dans des paniers abrités du soleil jusqu'au lieu de plantation. (Figure 10) 5.4.3. Transplantation - Faire un trou avec un plantoir dans le sol, à l'emplacement choisi - Introduire le plant en plaçant les racines bien verticalement - Mettre le collet au niveau du sol - Tasser la terre autour du plant avec les mains - Arroser abondamment - Protéger provisoirement les plants repiqués contre l'action du soleil - La transplantation se fer à une date qui permettra au tabac d'avoir de l'eau durant sa période de végétation et une période sèche pour la maturité et la récolte (Figure 11) 5.4.4. Écartements - Espacement 0,80 x 0,60 m (20.000 pieds/ha) - Tabacs corsés : 1 x 0,70 m (15.000 pieds/ha) 5.5. Entretiens - Remplacement des manquants ou des plants qui reprennent mal dans les 8 à 15 jours qui suivent la transplantation - Binages et sarclages à la demande - Buttage lorsque les plants ont 25 à 30 cm de haut - Nettoiement : on enlève les petites feuilles de la base des plants (feuilles séminales) - Épamprement : on ne garde que les feuilles situées au-dessus de 15 cm du sol lorsque les plants ont 30 à 35 cm de haut. - Écimage : on coupe la tige sous le bourgeon floral et on enlève les petites feuilles de tête. On ne laisse que 20 feuilles en moyenne pour les tabacs légers et moins pour les tabacs corsés. L'écimage se fait 20 jours avant la récolte. - Ébourgeonnement : l'écimage provoque le départ des bourgeons axillaires et des gourmands que l'on supprimera au fur et à mesure de leur apparition - Recépage : on le pratique pour remplacer un plant cassé. On rabat à 10 - 15 cm au-dessus du sol et on garde le bourgeon le plus vigoureux qui se développe. (Figure 12) 5.6. Fertilisation Une récolte de 2,5 t de feuilles riches exporte 52 kg de N, 14 kg de P2 O5 ; 126 Kg de K2O et 109 kg de CaO 5.6.1. Fumure organique - 40 t/ha de fumier de ferme ou de poudrette de parc (2 kg par trou) - On peut également utiliser du fumier artificiel ou de compost - Les engrais verts sont à déconseiller car ils peuvent amener des parasites au tabac. 5.6.2. Fumure minérale - Azote : 150 u sous forme de sulfate d'ammoniaque, enfoui juste avant le repiquage. Pourtant l'excès d'azote provoque une coloration verte qui déprécie la récolte. Les tabacs bruns sont plus exigeants que les tabacs blonds - Acide phosphorique : 35 u sous forme de phosphate bicalcique, enfoui, lors du labour - Potasse : 120 u sous forme de sulfate de potasse (évitera absolument le chlorure), enfoui lors du labour - Chaux : uniquement lorsque les terres sont trop acides (apport de dolomie à la dose de 1 t/ha). La couleur des feuilles peut être affectée par des carences en magnésium, en calcium ou en bore. Le desherbage chimique est également nécessaire 5.7. Récolte et rendement - Le temps de maturité est lié à plusieurs facteurs : variétés, sols, fumure et climat - Le tabac mûrit peu de temps après la floraison. La récolte débute 3 mois après le repiquage, en moyenne - Les signes de maturité apparaissent d'abord sur les feuilles de base qui deviennent vert jaune ou qui présentent des marbrures jaunâtres. Il ne faut pas attendre l'apparition des premières tâches brunes sur le limbe. Puis les dernières feuilles arrivant à maturité sont celles du sommet - La récolte se fait soit : ¢ Feuille par feuille pour les tabacs légers (Maryland, Virginie). Ces feuilles sont réunies en petits tas et elles sont protégées du soleil à l'aide de toiles avant leur transport au séchoir. ¢ Par tige entière pour les tabacs croisés ou tabac de coupe brun ¢ Indifféremment pour la variété Burley. 6. MALADIES ET ENNEMIS - TRAITEMENT 6.1. Les affections non parasitaires Le gel, l'excès d'eau, la sécheresse, les blessures, la fasciation, l'albinisme, la panachure, les carences, etc… 6.2. Les maladies cryptogamiques NATURE SYMPTÔMES PRÉVENTION ou TRAITEMENT Fonte de semis Pythium Moisissures sur collet et racines. Mort des jeunes plants en pépinières Désinfection des pépinières capitaux. Zinèbe (20mg/l Oïdium ou blanc du tabac (champignon) Taches blanches poudreuses sur feuilles ou pulvé ? sur les tiges et les inflorescences - Produits soufrés - Dinocap (Karathane) Cercosporiose (champignon) Taches en œil de grenouille sur les jeunes semis, les feuilles basses des pieds et celles en cours de sécheresse dans les séchoirs Désinfection des pépinières et des semences & traitements fongicides Benomyl (Benlate) Fusariose Flétrissement, jaunissement et brunissement des feuilles Variétés résistantes 6.3. Les maladies bactériennes NATURE SYMPTÔMES PRÉVENTION ou TRAITEMENT Flétrissement bactérien Arrêt de croissance - dessèchement et mort de la plante. Les feuilles se fanent complètement - Variétés résistantes - Éviter la proximité d'autres solanorcées - Maladie de la tige creuse - Maladie mineure - Décomposition de la moelle des tiges, chûte des feuilles - Pourriture des feuilles au séchoir, flétrissement du bourgeon terminal - Éviter l'excès d'humidité - écimage - ébourgeonnement Feu sauvage rouille brune Tache vert-jaune sur feuilles - noircissement Désinfection des semences - Pulvérisation de streptomycine (200 mg/l, 1 traitement par semaine) 6.4. Les maladies à virus NATURE SYMPTÔMES PRÉVENTION ou TRAITEMENT Mosaïque et rosette Déformation du limbe des feuilles - Marbrures vert foncé et plages claires sur limbe - Variétés résistantes - Lutte contre les viroses Kroepoek Déformation : nervures et limbes en feuilles - Gaufrage des feuilles - Aspect en " rosette " - Variétés résistantes - Lutte contre les viroses 6.5. Ennemis " En pépinières : les courtilières, les nématodes, les teignes qui creusent des galeries dans le limbe des feuilles ou les tiges. " Dans les champs : - Vers gris : rongent les plants au collet - Gonocephalum simple : Coupe plus ou moins le collet des jeunes plants - La teignes des feuilles ou Lazioderme se nourrit des feuilles stockées en balles (Fig. 13) - Heliothis armigera : chenille rongeuse des feuilles et mineuse des fleurs et des capsules - Taupins qui rongent le collet des jeunes plants repiqués - Héteromychus, qui rongent le collet des jeunes plants (Fig. 14) - Coccinelles qui rongent le limbe des feuilles - Pucerons qui piquent la face inférieure des feuilles - Anguillules provoquant des boursouflures sur le système radiculaire Utiliser des insecticides mais non celles contenant du HC.H. provoquant l'altération de l'arôme du tabac. 7. TECHNOLOGIE 7.1. Suite des opérations que subit le tabac Elles consistent à sécher les feuilles pour faire passer leur teneur en eau de 80 - 85% à 12 - 15% 7.1.1. Javelage C'est une opération qui consiste à amorcer la dessiccation en provoquant un début rapide de jaunissement ou de flétrissure durant 24 à 48 heures dans les séchoir sous forme de petits tas. 7.1.2. Enguirlandage Les feuilles javelées sont enfilées sur une ficelle, par le pétiole et espacées de 2 à 3 cm chaque guirlande porte 40 à 50 feuilles (Fig. 15) 7.1.3. Le séchage ou dessiccation " C'est l'opération la plus importante et qui dure 30 à 50 jours environ " Les feuilles subissent certaines modifications chimiques " On distingue les procédés suivants : - le séchage à l'air naturel au soleil pour les tabacs légers et les tabacs noirs - le séchage à l'air naturel en séchoir à température ambiante pour les tabacs légers (Burley) et pour les tabacs noirs. On compte 1m3 pour 350 feuilles et chaque guirlande est espacée de 12 à 20 cm - le séchage à la fumée - le séchage artificiel à l'air chaud pour les tabacs jaunes (virginia). 7.1.4. Dépente et mise en masse d'attente Les feuilles de tabac séchées sont détachées et mises en tas où il se produit un début de fermentation. Les feuilles prennent une tente uniforme brune, c'est le " tabac vert ", le début de fermentation n'est pas obligatoire (Fig. 16) 7.1.5. Triage du tabac vert On trie et on classe les feuilles en lots homogènes selon leur état physique, leur longueur et leur couleur. On distingue 3 catégories : - tabac clair " C) - tabac foncé " F " - tabac limite " L " 7.1.6. Manocage La confection des manoques consiste à lier par leur pétiole les feuilles de tabac vert triées et groupées par touffe de 25 à 30. (Fig. 17) 7.1.7. Confection des ballotins Les ballotins sont des groupes de manoques de même catégorie 7.2. Conditionnement " Il ne fait pas l'objet des règles internationales. Il n'y a que des habitudes et des traditions commerciales " Il consiste à faire fermenter les manoques de tabac " vert ", afin de développer l'arôme des feuilles séchées, de faire disparaître le goût de vert et d'abaisser le taux de nicotine et cela en vue de les stabiliser pour permettre une meilleure conservation tout en développant ses qualités " La fermentation dure un à un mois et demi, à température entre 45 t 50° et en faisant deux à trois retournements de la masse " Le Virginie ne subit pas de fermentation mais seulement une maturation en balles " Les tabacs exportés doivent être stabilisés. Pour ce faire, ils subissent un traitement à la chaleur sèche et humide " On peut stabiliser les tabacs de deux manières : 7.2.1. Par fermentation naturelle Manoques de tabac " vert " - Triage à l'achat diverses catégories de tabac - Groupage des tabacs catégories uniformes - Montage des masses de fermentation - Fermentation tabacs secs - Triage du tabac sec grades de tabacs secs - Emballage Balles de tabac sec 7.2.2. Par proctorisation Il ne s'agit pas d'une méthode de fermentation artificielle, mais plus simplement d'une méthode qui permet un conditionnement rapide des tabacs en vue de leur emballage. Manoques de tabac " vert " - Triage à l'achat diverses catégories de tabac - Groupage des tabacs catégories uniformes - Proctorisation tabacs stables - Emballage Balles de tabac stabilisé " 100 kg de tabac " vert " donnent 90 à 94 kg de tabac sec " 100 kg de feuilles fraîches donnent 14 à 17 kg de feuilles sèches manoquées et 4 à 7 kg de feuilles fermentées. 7.3. Les divers types de tabac en feuilles Si les principes généraux concernant la culture et la préparation du tabac sont universels, la production se caractérise cependant par une très grande diversité qu'il est impossible de décrire. On peut classer les tabacs en feuilles dans les catégories suivantes : " les " FLUE-CURED " ou tabac séchés à air chaud " le " BURLEY " tabac léger séché à l'air " les " LIGHT AIR CURED " ou autres tabacs légers séchés à l'air " les " LIGHT SUN CURED " ou tabacs clairs légers séchés au soleil " les tabacs d'Orient ou semi-orientaux " les " DARK AIR CURED " ou tabacs noirs séchés à l'air " les " DARK SUN CURED " ou tabacs noirs séchés au soleil " les " DARK FIRE CURED " ou tabacs noirs séchés à feu ouvert dégageant une épaisse fumée absorbée par les feuilles de tabac. Mais bien souvent, seuls compte l'homogénéité du tabac contenu dans une balle et le prix s'établit en fonction de l'offre et de la demande. On distingue seulement les tabacs à cigares, les tabacs à scaferlatis et les tabacs à priser et à mâcher qui comprennent tous plusieurs catégories 7.4. La fabrication du tabac Les manufactures de tabac fabriquent des mélanges à partir de variétés de tabac très diverses. Ces mélanges doivent être homogènes et aussi constants que possible. Ils reçoivent le nom d'une marque commerciale. On distingue généralement : " les mélanges de tabacs noirs (France, Espagne, Suisse etc.) " les mélanges de tabacs orientaux (Grèce, Turquie, Bulgarie etc.) " les mélanges à goûts anglais (Angleterre) " les mélanges à goût américain (USA) Tous ces mélanges comportent des tabacs de base qui donnent au mélange ses qualités particulières dont les tabacs de remplissage qui sont intéressants pour leur prix de revient, qui brûlent bien et qui sont de goût neutre. Ces mélanges servent à faire le tabac de pipe et les cigarettes. La fabrication du cigare est plus compliquée car un cigare est constitué de feuilles battues, hachées ou fragmentées : " La "sous-cape " qui est l'entoure la trips pour former la " poupée " " ,La " cape " qui est l'enveloppe extérieure Les cigarillos se différencient des cigares par le fait qu'ils ne possèdent qu'une seule couvertures, la cape Dans tous les tabacs, il existe un alcaloïde , la nicotine qui est un des alcaloIdes les plus toxiques actuellement connus. Les tabacs légers en sont généralement moins de 3 à 4%. Les tabacs corsés en ont de 4 à 5% et ce taux peut atteindre 16%. 8. UTILISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS Des différentes sortes de tabac sont obtenues à partir des feuilles de tabac sèches issues de la dissication de ces feuilles. Les produits spécifiques qui varient suivant leur utilisation proviennent de la modification chimique au sein de la feuille de tabac resumée du " tabac vert " au " tabac sec et stabilisé ", tout en tenant compte les mélanges à partir des variétés de tabac très duverses. Les diverses utilisations des produits de tabac : " Tabac à mâcher " Tabac à priser " Les tabacs issus des manufactures de tabac : - cigarettes - tabac pour scaferlatis et pipe (tabac de remplissage) - cigare ' cigarillos et leur couverture " Les tabacs à nicotine. La nicotine possédant un pouvoir insecticide est utilisée par pulvérisation contre les pucerons. 9. BIBLIOGRAPHIE " Fiches P. Hubert BDPA " Mémento de l'Agronomie - Nouvelle Édition - Techniques culturales en Afrique. Ministère de la Coopération française - 1974 " Larousse Agricole - Direction de l'École Nationale Supérieure des Industries Agricoles et Alimentaires - Octobre 1981. http://www.maep.gov.mg/fr