d’une part cette valeur n’est pas retrouvée par
tous les auteurs et n’a pas de valeur pronostique
significative en analyse multivariée lorsque le
stade TNM est pris en compte (1).
Traitement
Maladie essentiellement locorégionale dans la
majorité des cas, le traitement poursuit deux
objectifs : guérir les patients et conserver la fonc-
tion sphinctérienne.
Irradiation
C’est le traitement de référence. Elle va stériliser
les lésions et tenter de préserver un sphincter
fonctionnel. Elle est utilisée chez tous les patients
sauf en cas d’irradiation pelvienne antérieure
(cancer du col utérin, par exemple), d’incapacité
à subir les séances quotidiennes d’irradiation et
en cas de refus. Cette irradiation est en règle
isolée pour les tumeurs T1 et T2 et associée à une
chimiothérapie pour les tumeurs T3 et T4 (15).
Les techniques d’irradiation varient peu d’un
centre à l’autre aussi bien quant au protocole lui-
même d’irradiation, qu’en ce qui concerne les
appareillages utilisés. À l’Institut Curie, depuis de
très nombreuses années, le protocole habituel
d’irradiation consiste d’abord en une irradiation
externe pelvienne initialement délivrée au téléco-
balt 60, actuellement fournie par des énergies de 16
ou 25 MeV en photons par accélérateur linéaire
(16). Cette technique irradie d’une part la tumeur
primitive : la dose délivrée est de 40 à 45 Gy à
raison de quatre à cinq jours de traitement par
semaine, comportant donc une dose de 2 à 2,5 Gy
par séance. La limite supérieure du champ est en
règle le plan de L5-S1, mais d’autre part irradie
aussi les territoires ganglionnaires inguinaux
(40 Gy), même en l’absence d’adénopathie pal-
pable. Cette irradiation ganglionnaire systématique
n’est pas réalisée dans d’autres centres qui ne
l’effectuent qu’en cas de métastase ganglionnaire
prouvée (17). Après cette première séquence de
radiothérapie et après une pause de deux à six
semaines selon les réaction périnéales, une irradia-
tion complémentaire de surdosage est délivrée le
plus souvent par faisceau périnéal direct, parfois
par curiethérapie interstitielle en utilisant l’iri-
dium 92 pour obtenir une dose totale de 60 à 65 Gy
sur la tumeur.
Toutes les grandes séries publiées rapportent des
survies analogues de l’ordre de 70 % à cinq ans et
de 60 % à dix ans (2). Cette survie est liée à la taille
initiale de la tumeur, passant de plus de 70 % de
survie à trois ans pour les tumeurs classées T1, à
moins de 20 % pour les tumeurs classées T4 (12,
18).
La radiothérapie peut entraîner des effets
secondaires malgré une dosimétrie de plus en
plus précise (19). Ceux-ci se manifestent soit lors
de l’irradiation elle-même, ces complications pré-
coces surviennent dans plus de 20 % des cas mais
n’imposent que rarement l’arrêt provisoire du
traitement. Elles sont le plus souvent rapidement
régressives à l’arrêt du traitement. D’autres com-
plications peuvent apparaître plus tardivement
dans les semaines, les mois ou années qui suivent
l’arrêt de la radiothérapie constituant les véri-
tables complications de la radiothérapie (20, 21).
La curiethérapie interstitielle utilisée seule serait
responsable d’un taux de nécrose locale plus
important que la radiothérapie externe.
442 Pelvi-périnéologie
Grade I survenant dans Compatible avec une vie
20 à 30 % des cas normale marquée par des
rectorragies occasionnelles, une
fibrose périanale pas ou peu dou-
loureuse, un rétrécissement modéré
du canal anal, un œdème modéré
de la vulve ou prurit
Grade II chez moins Déterminée par l’existence d’une
de 15 % des patients incontinence modérée principale-
ment aux gaz, une nécrose cica-
trisant sous traitement médical, des
modifications du transit intes-
tinal, une fibrose du canal anal, un
œdème marqué de la vulve ou des
membres inférieurs
Grade III chez Lésions sévères et invalidantes pou-
5 à 10 % des patients vant conduire un acte chirurgical qui
sera le plus souvent une stomie de
dérivation du fait d’une nécrose
sévère, d’une sténose ou d’une
incontinence anale, d’une fistule
recto-vaginale
Tableau V – Quantification des lésions radiques induites.
Les complications tardives sont classées en
3 grades de gravité (tableau V).
Chimiothérapie
Cette approche thérapeutique a été initiée par
Nigro qui employait du 5FU et de la mitomycine
avant la radiothérapie (22). De nombreux proto-
coles se sont développés conjointement avec la
radiothérapie, fondés sur l’association de 5FU et