Scanner chez l’enfant et cancers radioinduits ? H. DUCOU LE POINTE Hôpital d’Enfants Armand-Trousseau - Paris • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? In 2006, Americans were exposed to more than seven times as much ionizing radiation from medical procedures as was the case in the early 1980s, National Council on Radiation Protection and Measurements Fred A. Mettler, Radiology: Volume 253: Number 2—November 2009 • 74,6 millions d’actes • dose efficace individuelle moyenne égale à 1,3 mSv. • La dose efficace individuelle moyenne a augmenté entre 2002 et 2007 de 0,83 à 1,3 mSv par an et par individu. 0,6 actes/enfant/an • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? EFFETS DÉTERMINISTES : Apparition au-delà d’un seuil et sa gravité augmente avec la dose. Radiodermite, aplasie, radiomucite… Effets tératogènes : dose-seuil entre 0,2 et 1 Sv • EFFETS STOCHASTIQUES : Probabilité avec dose mais sa gravité est indépendante de la dose Cancer, malformations (congénitales, héréditaires) Friday, October 16, 2009 Radiation Overdoses Point Up Dangers of CT Scans Des effets déterministes en TDM ! Attention à la radiologie interventionnelle Effets stochastiques CIPR 2007 CIPR 1990 risque « naturel » de cancer de 25 % RELATION LINEAIRE SANS SEUIL Probabilité du risque 100 mSv Dose The Linear No-Threshold Relationship Is Inconsistent With Radiation Biologic and Experimental Data M Tubiana, Ludwig E. Feinendegen, Chichuan Yang, Joseph M. Kaminski Radiology 2009; 251:13–22 Brenner en 2001 Estimated Risks of Radiation-Induced Fatal Cancer from Pediatric CT (AJR:176, February 2001) : 600 000 scanners abdominaux et crâniens sont responsables de 500 cancers*. *Attention : il s’agit d’un calcul fondé sur l’hypothèse d’une relation linéaire sans seuil. 72 millions de CT aux USA en 2007 5 millions avant 18 ans 29 000 cancers/an Amy Berrington de Gonzalez, Arch Intern Med. 2009;169(22):2071-2077 Etude rétrospective de cohorte près de 177 000 National Health Service (jan 85-Dec 2008). -74 leucémies et 135 tumeurs cérébrales. - Corrélation positive entre la dose reçue et l’excès de risque de tumeur cérébrale et de leucémies. Pour les leucémies excès de risque de 3,18 entre les patients ayant reçus moins de 5 mGy et plus de 30 mGy et 2,82 pour les tumeurs cérébrales ayant reçus une dose cumulée comprise entre 50 et 74 mGy. - Risque multiplié par 3 pour une dose cumulée de 50 mGy (leucémie) 60 mGy de tumeur cérébrale. • 10.9 million people identified from Australian Medicare records, aged 0-19 years on 1 January 1985 or born between 1 January 1985 and 31 December 2005; • 60 674 cancers were recorded, including 3150 in 680 211 people exposed to a CT scan at least one year before any cancer diagnosis. The mean duration of follow-up after exposure was 9.5 years. • Cancer incidence was 24% greater for exposed than for unexposed people • The absolute excess cancer incidence rate was 9.38 per 100 000 person years at risk • The IRRs differed according to the site of the CT scan (P<0.001 for heterogeneity), with larger increases after CT scans of the chest (1.62) and abdomen or pelvis (1.61), and smaller increases after CT scans of the facial bones (1.14) and spine or neck (1.13). •The IRR was greater after exposure at younger ages (P<0.001 for trend). • Dose-response relation, and the IRR increased by 0.16 (0.13 to 0.19) for each additional CT scan. EPI-CT Etude à grande échelle ayant pour objectif de fournir des recommandations pour l'optimisation des doses délivrées par les examens scannographiques chez l'enfant. Objectifs spécifiques d'Epi-CT - La description, au cours du temps, des modalités d' utilisation de l 'examen TDM dans les différents pays participants, -l' estimation des doses reçues au niveau d' un organe, - l 'évaluation de marqueur biologique des effets radioinduits par les scanners, - la mesure directe du risque de cancer lié à l' irradiation au cours d un examen TDM, - la caractérisation de la qualité des images des scanners en fonction des doses estimées afin de mieux informer sur l 'utilisation de la tomodensitométrie. • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? Certaines populations ayant une radiosensibilité particulière liée • à des troubles de la réparation de l’ADN (ataxie télangiectasie, anémie de Fanconi, syndrome de Bloom et xeroderma pigmentosum) • à certaines maladies héréditaires : polypose familiale, syndrome de Gardner, mélanome malin familial • à certaines maladies associées à un risque augmenté de cancer (neurofibromatose, syndrome de Li-Fraumeni, rétinoblastome héréditaire, Beckwith Wiedemann). • à des pathologies auto-immunes : lupus érythémateux disséminé, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde. Certaines populations subissent des explorations fréquentes. Certaines populations ayant une radiosensibilité particulière liée Certaines populations subissent des explorations fréquentes liées à leur pathologie et notamment les enfants ayant des pathologies chroniques (mucoviscidose, maladie inflammatoire du tube digestif ou pathologie cancéreuse…). Ces populations ont cependant besoin d’explorations utilisant des rayonnements ionisants et le risque lié à leur utilisation doit être mis en balance avec les autres risques de la maladie. • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? ET EN ONCOLOGIE ? Patients de 2001 Dose Efficace Cumulée Patients de 2001 248 clinical PET/CT studies performed on 78 patients 1.3 to 18 years old from 2002 to 2007) -199 chest CT scans were performed to evaluate the metastatic disease in the lungs 2.8 mSv (range: 0.43–7.9). -Fifty-eight percent (45 children) received no radiation therapy and 42% (33 patients) received radiation therapy. - Twenty-seven percent (21 children) of all patients received >100 mSv cumulative dose; this consisted of 9% (7 children) with no radiation therapy, and 18% (14 children) with radiation therapy. Pour avoir des séquelles il faut d’abord guérir ! Risques oui mais … Cohen B Catalog of risks extended and updated Health. Phys. 61: 317-33,1991 Risques liés aux traitements Le registre Rhône Alpes des cancers de l’enfant démontre une incidence de 2,2% de second cancer à 10 ans et 3,9% à 15 ans avec un excès de risque absolu de 2,2 RISQUES LIÉS AUX TRAITEMENTS • Chimiothérapie : les agents alkylants (Cyclophosphamide, Ifosfamide, Melphalan, Busulphan, Procarbazine…) et les inhibiteurs des topoisomérases II (VP 16) sont responsables de LAM. • Radiothérapie risque entre 5% et 12% sur une période de suivi de 25 ans (Xu XG Phys Med Biol. 2008 ; 53:R193241); Risque de second cancer est plus liée au rayonnement diffusé qu’au rayonnement principal (dans la zone des 5cm) RADIOTHÉRAPIE ET DIFFUSÉ Radiothérapie de prostate (adulte) Howell RM et al Med Phys. 2006 ; 33:360-8. - le diffusé : 54,3 à 78,1 mSv par Gy (en fonction de la technique) délivré à l'isocentre du faisceau. - Soit un minimum de 4000 mSv à 5857 mSv cumulés en quelques semaines pour un traitement de 75Gy dans le volume cible. LES AUTRES RISQUES • Cardiomyopathie • Apparition précoce des pathologies cardiaques • Fibrose pulmonaire • Fonctions cognitives • Nécrose de hanche • Pourquoi cette question ? • Les rayonnements ionisants utilisés à des fins diagnostics ont –ils des effets démontrés ? Si oui, quel est le niveau du risque ? • Quelles sont les populations à risques ? • Un exemple : l’oncologie pédiatrique. Comparaison de ce risque par rapport aux risques des patients en oncologie. • Comment prévenir ces risques ? LE CAS GÉNÉRAL Justification → Privilégier les techniques pas ou peu irradiante – Guide du bon usage Optimisation → Guide pratique à l’usage du radiologue, contrôle de qualité, NRD, indication de la dose délivrée Justification Mucoviscidose Standards for the Clinical Care of Children and Adults with Cystic Fibrosis in the UK Cystic Fibrosis Trust December 2011 Chest CT scans should be carried out when appropriate and not routinely. The scan should be undertaken in an appropriate centre to minimise radiation exposure and with a suitable protocol to detect bronchiectasis. AREST-CF Progression of early structural lung disease in young children with cystic fibrosis assessed using CT Early structural lung disease, measured by limited slice chest CT, persists in most children once detected, with progression of disease associated with worsening neutrophilic inflammation, pulmonary infection and severe CFTR genotype. Mott LS, Park J, Murray CP, et al. 2012 Jun;67(6):509-16 Substitution TDM d e r b m o N - T1 M R ’I p dis i n o p i( m s e l b T2 dic in T1 Gd l b i s os e d e er s s a p te u to on i t a !! ! s es l s 11 ans Optimisation Règles habituelles toujours : un passage si possible, paramétres adaptés, reconstruction itératives… Mais… Pediatric CT Radiation Dose: How Low Can You Go? M D. Cohen AJR 2009; 192:1292–1303 Evaluation • Audit clinique (Euratom 97/43) • DPC = FMC + APP (EPP) Messages - Pas d’effet déterministes en tomodensitométrie - Effets stochastiques des faibles doses < 100mSv : les études épidémiologiques récentes attire notre attention malgré des biais méthodologiques - Importance des résultats de l’étude EPI-CT - Attention particulière aux populations ayant une radiosensibilité particulière ou aux patients devant avoir des explorations répétés. - Connaitre les autres risques liées aux maladies ou aux traitements utilisés (chimiothérapie, radiothérapie) Messages - Appliquer les règles de la radioprotections patients - Justification : toujours - Substitution : tant que faire se peut. Manque d’IRM pour substituer pleinement ! - Optimisation : toujours mais selon le principe ALARA -Evaluation des pratiques : le DPC c’est maintenant .