170 Environnement, Risques & Santé – Vol. 6, n° 3, mai - juin 2007
• L’étude montre une association
entre exposition professionnelle
à la silice cristalline et accrois-
sement du risque de cancer du
poumon.
Après ajustement sur l’âge, le
sexe, le centre, le niveau d’édu-
cation, l’exposition aux pous-
sières de matériaux d’isolation et
de bois, l’OR pour le cancer du
poumon en rapport avec le fait
d’avoir été exposé à la silice cris-
talline était de 1,44 (IC à 95 % :
1,22-1,69). L’ajustement sup-
plémentaire sur le tabagisme a
réduit l’OR à 1,37 (IC à 95 % :
1,14-1,65).
• Le risque attribuable associé à
l’exposition professionnelle à la
silice cristalline était de 4 % pour
les deux sexes, de 5 % pour les
hommes et de 1 % pour les
femmes.
• Les fumeurs exposés à la silice
avaient un risque de cancer du
poumon accru en comparaison
des fumeurs non exposés
(OR = 1,41 ; IC à 95 % : 1,07-
1,87). Des augmentations de
risque semblables ont été obser-
vées chez les anciens fumeurs
(OR = 1,31 ; IC à 95 % : 0,99-
1,73) et les sujets n’ayant jamais
fumé (OR = 1,41 ; IC à 95 % :
0,79-2,49).
• Le risque était plus manifeste
pour le tertile supérieur d’expo-
sition cumulée (OR = 2,08 ; IC à
95 % : 1,49-2,90), la durée d’ex-
position (OR = 1,73 ; IC à 95 % :
1,26-2,39) et la durée pondérée
d’exposition (OR = 1,88 ; IC à
95 % : 1,35-2,61).
CG
* Cassidy A1, Mannetje A, van Tongeren M,
et al
. Occupational exposure to crystal-
line silica and risk of lung cancer. A mul-
ticenter case-control study in Europe.
Epidemiology
2007 ; 18 : 36-43.
1Roy Castle Lung Cancer Research Pro-
gramme, Cancer Research Centre, Uni-
versity of Liverpool, UK.
a prévalence de l’asthme
de l’enfant, aux États-Unis
comme dans de nombreux
pays industrialisés, va croissant.
Nombre d’études incriminent des
facteurs environnementaux et
sociaux dans la genèse de cette
maladie, et l’exposition aux moi-
sissures est au banc des accusés.
Des auteurs américains de l’
Envi-
ronmental Protection Agency
des
États-Unis (US EPA) ont, en 2004,
montré que certaines moisissures
étaient statistiquement plus fré-
quentes dans les habitations à
dégâts des eaux (moisissures du
groupe 1), tandis que d’autres
étaient rencontrées dans toutes les
habitations (groupe 2). En 2006,
se fondant sur cette répartition en
deux groupes, ces auteurs publient
une nouvelle étude visant à éva-
luer les populations de moisissures
au domicile d’asthmatiques, ayant
subi des dégâts des eaux.
Une étude comparative
Cette étude, dont l’objectif était de
déterminer si des moisissures spé-
cifiques se trouvaient à des
concentrations significativement
accrues dans des habitations ayant
subi des dégâts des eaux où
vivaient des asthmatiques, a com-
paré ces concentrations à celles
mesurées dans des habitations sans
dégât des eaux apparent.
Les concentrations de moisissures
ont été mesurées aux domiciles
ayant subi des dégâts des eaux,
dans l’air et dans la poussière de
60 chambres à coucher d’enfants
asthmatiques, à Cleveland, dans
l’Ohio, et dans 22 habitations sans
dégâts des eaux servant de
témoins.
Les mesures, spécifiques, ont été
effectuées par PCR (
Polymerase
Chain Reaction
) quantitative.
Un score de moisissures a été cal-
culé en prenant en compte les
niveaux de moisissures, évalués
dans chaque habitation.
Une association
entre asthme
et deux moisissures
spécifiques ?
L’âge moyen des enfants inclus
dans l’étude, dont 66 % étaient
noirs, était de 6,8 ans. Plus des trois
quarts de ces enfants avaient un
asthme persistant léger à sévère.
Un tiers des familles avait un
revenu annuel inférieur à
20 000 dollars et 83 % d’entre elles
résidaient dans des habitations tra-
ditionnelles à une seule famille.
•Deux types de moisissures,
Sco-
pulariopsis brevicaulis
et
Tricho-
derma viride
, se sont avérés
présents à des concentrations signi-
ficativement plus élevées dans
les habitations des asthmatiques,
en comparaison des habitations
témoins (
P
< 0,05). Pour trois autres
types de moisissures (
Penicillum
crustosum
,
Stachybotrys charta-
rum et Wallemia sebi
),
P
était infé-
rieur à 0,1.
•Les concentrations de sept
autres moisissures, dont
Alter-
naria alternata
,
Cladosporium
cladosporioides
,
Cladosporium
sphaerospermum
, sont apparues
significativement plus basses au
domicile des asthmatiques que
dans les habitations des témoins.
•Les auteurs insistent sur l’utilité
d’un indice prédictif de la pré-
sence de moisissures au domicile
et du risque de survenue de
l’asthme, en présence de dégâts
des eaux, manifestes ou inappa-
rents.
CG
* Vesper SJ1, McKinstry C, Yang C,
et al
. Spe-
cific molds associated with asthma in water-
damaged homes
J Occup Environ Med
2006 ; 48 : 852-8.
1Environmental Protection Agency, Cincin-
nati, USA.
Brèves
L
Moisissures spécifiques associées
à l’asthme dans les habitations
à dégâts des eaux*
Pollution de l’air et santé respiratoire
Les résultats d’une étude américaine, fondée sur des mesures dans l’air et la poussière du domicile,
associent deux types de moisissures spécifiques à l’asthme dans les habitations ayant subi des dégâts
des eaux. L’humidité n’étant pas toujours apparente, les auteurs voient dans cette association l’intérêt
d’un indice de moisissures prédictif de la survenue de l’asthme dans les habitations à dégâts des eaux.
This American study measured two types of molds specific to asthma in the air and dust of water-
damaged homes. Because dampness is not always apparent, the authors see this association as
potentially useful as a mold indicator for predicting asthma in homes with water damage.
Mots clés : asthme ; champignons ; eau ; enfant ; États Unis ;
exposition environnement ; facteurs socioéconomiques ; humidité ; logement.
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