
Sujet de thèse : 
Dépôt de fluide complexe sur des surfaces texturées : Influence du glissement 
La formulation de la plupart des fluides de notre vie quotidienne – comme les émulsions, les pates ou les plastiques 
liquides - est compliquée : outre les molécules du solvant, ils comportent souvent des éléments comme des particules, 
des gouttes ou des polymères, de taille micrométrique - intermédiaire entre la taille des molécules du solvant et celle 
du récipient. A cause de cette structuration mésoscopique, ces fluides ne s’écoulent pas comme des fluides simples : 
certains ne se mettent en écoulement qu’au-delà d’une contrainte dite contrainte seuil, d’autres sont d’autant moins 
(ou plus) visqueux, qu’ils s’écoulent rapidement ou lentement etc. 
Déposer ces  fluides complexes sur des surfaces solides soulève différentes questions : à l’échelle macroscopique, 
quelle est l’épaisseur déposée en fonction de la géométrie de l’expérience ou de la vitesse de l’instrument ? A l’échelle 
mésoscopique, quelle est la composition de la couche déposée et comment le dépôt est-il modifié lorsque l’épaisseur 
de  la  couche et la  dimension  des  éléments mésoscopiques  du  fluide deviennent du même ordre  de  grandeur?  A 
l’échelle microscopique, quel est le profil de vitesse de l’écoulement proche de la paroi et comment ce profil est-il 
modifié en fonction de la rugosité  ou  de  la composition  des  parois.  Des éléments de  réponse,  donnés  à l’échelle 
macroscopique [1] ont notamment mis en évidence un fort couplage entre les différentes échelles du problème. Ainsi, 
des  grandeurs  macroscopiques  comme  l’épaisseur  déposée  ou  la  vitesse  moyenne  de  déplacement  dépendent 
fortement  de  l’écoulement  méso  et  microscopique,  et  notamment  de  la  capacité  du  fluide  à  glisser  le  long  de 
l’interface ou non.   
Dans cette thèse, on cherchera à quantifier expérimentalement ce couplage multi-échelle et l’influence du glissement 
sur le dépôt. Différentes  techniques d’imagerie présentes au  laboratoire Navier comme la  microscopie confocale, 
l’IRM ou la tomographie X seront utilisées. Pour caractériser finement la nature de la couche déposée, on s’intéressera 
notamment au  profil  de  vitesse  et  à  la  concentration des éléments mésoscopiques  dans  la  couche  déposée  pour 
différentes  situations  (régime  transitoire  ou  permanent)  et  géométries  (axisymétriques  ou  planes).  On  sondera 
également  l’influence  de  la  nature  et  la  rugosité  des  parois  qui  seront  structurées  avec  les  technologies  de 
microfabrication développées à l’ESIEE à des échelles nanométriques (black silicone) et micrométrique (lithographie) 
[2]. Les résultats seront modélisés et discutés notamment dans le cadre de travaux récents sur le glissement obtenus 
dans des géométries différentes [3-6].  
Les laboratoires Navier et ESYCOM sont des unités mixtes (respectivement de l’école des Ponts Paris Tech, du CNRS, 
de l’IFSTTAR et de l’ESIEE) situées sur le site de l’Université Paris-Est (Champs sur Marne). Ils font partie des 5 membres 
du Laboratoire d’Excellence « Modélisation et Expérimentation Multi-échelle pour les Matériaux de la Construction 
Durable » soutenu dans le cadre des Investissements d’Avenir. La thèse se déroulera au sein des équipes Physique 
des Milieux Poreux et Rhéophysique du laboratoire Navier en lien étroit avec l’équipe Capteurs, Microsystèmes de 
Mesure de l’ESYCOM.  
 
Cette thèse peut convenir à un physicien ou un mécanicien. Allocation : 2100 euros brut/mois.  
Contact 
 : 
 P. 
 Coussot 
 (philippe.coussot@ifstta
r.fr), 
 E. 
 Lorenceau 
 [email protected]), 
 P.Bass
et 
philippe.basset@esiee.fr 
 
1. M. Maillard, J. Boujlel, P. Coussot, Solid-solid transition in Landau-Levich flows of soft-jammed systems, Phys. Rev. Lett., 
112, 068304 (2014) 
2. D. A. Saab et al., Static and Dynamic aspects of black silicon formation, Phys. Rev. Lett., 113, 265502 (2014) 
3. J.R. Seth, M. Cloitre, R.T. Bonnecaze, Influence of short-range forces on wall-slip in microgel pastes, JOR, 52, 1241 (2008) 
4. J.R. Seth et al., How do soft particle glasses yield and flow near solid surfaces? Soft Matter, 8, 140 (2012) 
5. V. Mansard, L. Bocquet, A. Colin, Boundary conditions for soft glassy flows: slippage and surface fluidization, Soft Matter, 
10, 6984 (2014) 
6. J. Goyon et al., Spatial cooperativity in soft glassy flows, Nature, 454, 84 (2008)