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Notre projet fut chaleureusement accueilli par nos collègues
roumains à l’instar du professeur Dumitru Preda, ami de longue
date, à ce moment-là (automne 2001) directeur des Archives
diplomatiques de la Roumanie, qui occupe par ses travaux une place
éminente parmi les historiens de son pays et qui est bien connu des
instances scientifiques internationales. Dumitru Preda a pu nous
assurer d’abord le patronage de la Fondation «Général Berthelot».
On ne pouvait mieux souhaiter que cette figure emblématique de
l’alliance franco-roumaine pendant la Grande Guerre.
Puis, en ajoutant à nos efforts le colonel Gheorghe Nicolescu,
longtemps chef des Archives militaires roumaines de Piteşti, et
enfin, obtenant le support généreux, moral et matériel, de la
Fondation «Général Ştefan Guşă», remarquable figure de l’armée
roumaine pendant la Révolution de 1989 et les premiers ans après,
notre volume a réussi paraître peu temps après le Colloque de notre
Commission Internationale d’Histoire Militaire de Bucarest (août
2003). Coïncidence heureuse et à la fois significative pour la
coopération intellectuelle de nos commissions.
Le présent ouvrage contient donc deux volets. Dumitru Preda
a accepté la charge de coordonner le volet roumain, alors que la
charge de celui «ouest-européen» m’était échue dès l’origine. Au
total neuf historiens de Roumanie ont participé par leurs travaux à
la rédaction de l’ouvrage, parmi lesquels plusieurs ont effectué des
investigations dans les archives françaises ou de leur pays, ce qui
rend leurs contributions concernant les relations militaires et
diplomatiques franco-roumaines fortement inédites.
La partie «ouest-européenne» est représentée par les études
de huit historiens: six Français, un Allemand et un Anglais qui se
sont attachés comme certains de leurs collègues roumains à
aborder plutôt les problèmes de perspectives de recherches en
donnant des exemples et les problèmes de méthode, afin de
répondre aux attentes de l’autre. Le lecteur sera peut-être surpris
de constater que la période contemporaine semble avoir été
négligée par les Français. C’est que les rencontres internationales
ont permis de faire connaître dans ce domaine, la production
abondante et de valeur de la Commission Française d’Histoire
Militaire, d’autant que l’histoire ancienne, médiévale et moderne qui
offre encore à l’échelle temporelle et spatiale un vaste champ
d’étude et qui nécessite davantage une certaine érudition et
formation classique rend toujours aux contributions originales une
place importante non seulement au sein de l’historiographie
militaire, mais aussi dans la recherche historique en général.
L’apport «ouest-européen» comporte deux sortes
d’interventions. Cinq études présentent des exemples de champs
divers de recherche et trois exposent l’activité et les caractères de
la recherche en France, Allemagne et l’Angleterre.