Etude des possibilites de transmission de virus par les

Etude des possibilites de transmission
de virus par les acariens sur jaxatu
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Etude des possibilites de transmission
de virus par les acariens sur jaxatu
Meïssa DIOUF, Master of science, chercheur, sélectionneur, CDH/ISRA,
Dakar, Sénégal
Mouhamadou DIOP, Ingénieur de travaux, technicien supérieur horticole,
CDH/ISRA, Dakar, Sénégal
RESUME
Lorsqu’une plante de jaxatu est attaquée par les acariens (Tarsonemidaea ou
Tetranychidaea), les symptômes observés sont de type viral surtout lorsqu’il s’agit des
Tarso nemidaea. Ceci pourrait dans certains cas porter à confusion dans le diagnostic
et le traitement à appliquer. Dans le souci de tenter de lever cette ambiguïté, une étude
portant sur quatre génotypes de jaxatu a été menée au CDH en serre insect proof.
A partir des feuilles de plantes attaquées par les acariens, un inoculum a été préparé.
Pour chaque génotype, un lot composé de quatre plantes a été inoculé à côté d’un
lot témoin. Les caractéristiques portant sur le nanisme, l’enrou lement des feuilles,
la mosaïque, la chlorose des feuilles, et le taux de floraison ont été déter minées et
comparées aux plantes témoins.
Il ressort de cette étude, que les acariens lors de l’attaque du jaxatu ne semblent pas
transmettre de virus. Cependant, il est à noter qu’un test sérologique sur les feuilles de
plantes attaquées et témoins est nécessaire pour étayer nos résultats.
INTRODUCTION
Le jaxatu (Solanum aethiopicum L. subsp. Kumba) est une espèce largement cultivée
en Afrique notamment dans la sous-région occidentale (de , 1984). Plusieurs
travaux ont été réalisés au CDH (Centre pour le Développement de l’Horticulture)
pour l’amé lioration et l’étalement de la culture (, 1984). Les variétés disponibles
sur le marché, entre autres Soxna et Keur Mbir Ndaw, sont productives et possèdent
de bonnes qualités organoleptiques mais sont très sensibles aux ravageurs dont les plus
redoutables sont les acariens (Tarsonemidaea et Tetranychidaea). Parmi les méthodes
de lutte proposées, seule la lutte génétique a donné des résultats satis faisants avec
l’obtention de lignées tolérantes aux acariens (lignées 10, 16 et 18).
En dépit de l’existence de variétés tolérantes, les producteurs sont parfois obligés de
recourir à la lutte chimique pour pallier à une perte de production qui peut être très
importante, surtout lorsqu’il s’agit de variétés sensibles.
Ces pertes sont évaluées à 70 % (benvenuti, 1983) pour les variétés sensibles. Quant
aux variétés tolérantes, aucune étude n’a montré l’importance des dégâts occasionnés
par l’attaque des acariens. Par contre, les symptômes pour l’une ou l’autre des deux
familles d’acariens sont semblables sur les variétés sensibles ou tolérantes et présentent
une forte ressemblance aux symptômes de type viral. Cette ressemblance peut parfois
mener à des erreurs d’identification et de traitement phytosanitaire. Cette étude a pour
objectif de tenter de lever cette ambiguïté pour un suivi phytosanitaire efficace de la
culture du jaxatu.
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MATERIEL ET METHODES
Le matériel végétal est composé de quatre génotypes : deux tolérants aux acariens
(lignée 18 et Solanum sisymbriifolium) et deux sensibles (Soxna et Keur Mbir Ndaw).
Les plantes ont été élevées en pots sous abri (sous serre insect proof) en se basant sur
les pratiques culturales recommandées par le CDH (B et al., 1987). Un suivi
phytosanitaire particulier a été effectué afin d’assurer le contrôle d’éventuels ravageurs,
surtout les acariens.
L’inoculum est préparé à partir d’un broyat de feuilles de plantes attaquées par les
acariens mélangé à une solution tampon de phosphate salin, PBS (Phosphate Buffered
Saline), de l’eau distillée et quelques gouttes de Tween 20; le pH est ajusté à 7,5.
L’inoculum filtré a été frotté sur la troisième feuille des plantes après saupoudrage
d’un abrasif (Carborundum).
L’expérience a été menée en blocs aléatoires complets avec quatre répétitions.
Chaque répé tition est composée d’une série de plantes inoculées et d’une série de
plantes témoins.
Les observations ont été faites au 30e jour après inoculation. Elles consistaient
à identifier sur les plantes des symptômes caractéristiques des viroses à savoir :
nanisme (réduction des entre-noeuds), enroulement des feuilles, mosaïques et taches
chlorotiques. Enfin une évaluation du taux de floraison a été faite.
Nous avons considéré pour chaque plante, l’état de son développement végétatif
(normal ou rabougri), l’état des feuilles saines ou enroulées, la présence de chloroses,
mosaïques et enfin le taux de floraison. Pour chaque génotype, le nombre de plantes
présentant un de ces symptômes a été déterminé et pour chaque symptôme la moyenne
des quatre répétitions est consignée dans le tableau ci-joint. L’analyse statistique de nos
résultats a été réalisée avec le logiciel STAT-ITCF. Lorsqu’une différence significative
a été observée, le test de newman-keuls (P = 0,05) a été utilisé pour la séparation des
moyennes.
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Nanisme
L’analyse statistique n’a révélé aucune diffé rence significative entre les plantes inoculées
et les plantes témoins des quatre génotypes testés (tableau 1). L’inoculum ne semble pas
provo quer le rabougrissement des plantes.
Enroulement des feuilles
Les plantes inoculées et les plantes témoins ne présentent aucune différence significative
(tableau 1). Vraisemblablement l’inoculation ne provoque pas l’enroulement des
feuilles.
Mosaïque des feuilles
Pour les quatre génotypes testés, seule la variété Keur Mbir Ndaw a montré une
différence significative (P = 5%) entre plantes traitées et plantes témoins, mais avec
une mosaïque plus prononcée pour le témoin (tableau 1). Cette dernière ne pouvait en
aucun cas être attribuée à l’inoculum. Nous concluons que l’inoculation ne semble pas
provoquer l’état mosaïque des feuilles.
Chlorose des feuilles
Aucune différence significative n’a été observée sur la chlorose des feuilles pour les
quatre génotypes testés. Dans ce cas aussi, l’inoculum ne semble pas provoquer une
chlorose des feuilles (tableau 1).
EtudE dEs possibilitEs dE transmission dE virus par lEs acariEns sur jaxatu
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Taux de floraison
Aucune différence significative n’a été observée sur le taux de floraison des plantes des
quatre génotypes testés. Vraisemblablement l’inoculum n’a pas d’effet sur le taux de
floraison. (tableau1)
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les caractéristiques des symptômes de type viral observées sur les différents génotypes
n’ont révélé aucune différence significative entre plantes inoculées et plantes témoins.
Probablement l’inoculum issu des plantes attaquées ne renferme pas de virus. Nous
concluons que les acariens ne transmettent pas de virus au moment de l’attaque des
plantes.
Néanmoins, il serait intéressant de reprendre cette expérience avec un échantillon de
plus grande taille. Au cours de cette expérience, des tests sérologiques permettant de
vérifier la présence de virus pourraient permettre de mieux étayer ces résultats.
BIBLIOGRAPHIE
BENVENUTI G.C., 1983. Rapport semestriel d’activités (juil-nov. 1983). CDH/ISRA, BP
3120, Dakar, Sénégal, pp 2-3.
BENIEST J. ; DEFRANC V. et COLY E.V., 1987 . Guide pratique du maraî chage
au Sénégal. CDH. Collection «Cahier d’information» N°1. CDH/ISRA, BP 3120,
Cambérène, Dakar, Sénégal.
de BON H., 1984. Description et culture d’une Solanacée légumière de l’Ouest Africain: le
jaxatu (Solanum aethio picum L.). Agronomie Tropicale 39-1, pp 67-75.
SECK A. 1984. Contribution à l’amélioration génétique du jaxatu (Solanum aethio picum
L. subsp. Kumba) pour la culture en saison chaude et humide : Etudes et sélection des
descendances F2 et F3 obtenues par hybridation entre Soxna et 3 génotypes des sous-
espèces Gilo et Aculeatum. CDH/ISRA. BP 3120, Dakar, Sénégal.
STAT-ITCF : Institut Technique des Céréales et des Fourrages, service des Etudes
Statistiques et Méthodologiques. 91720 Boignelle, France.
TABLEAU 1
Evaluation des symptômes des quatre génotypes après inoculation
Paramètres Nanisme Enroulement
foliaire Mosaïque 3Chlorose Taux de
floraison
Génotype Traitement
Lignée 18 (L18) I11 3 3 b 2 2
NI21 1 1 b 0 0
Solanum
sisymbriifolim
I 0 0 0 b 4 2
NI 0 0 0 b 3 1
Variété Soxna I 3 0 2 b 4 3
NI 1 0 1 b 3 1
Variété Keur
Mbir Ndaw
I 1 2 3 b 3 2
NI 1 3 6 a 4 2
I1 : Traitement (inoculation à partir du broyat de plante infestée par les acariens)
NI2 : Témoin (plante non inoculée)
3 : Test de newman-keuls (P = 0,05)
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