La Mémoire Patricia Franco Définition • C'est la fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que nous percevons. Elle met en jeu aussi bien les structures physiques que psychiques. • Il faut distinguer - l’apprentissage: acquisition de nouvelles informations ou connaissances - La mémoire: rétention de l’information acquise. Différents types de mémoire • Mémoire déclarative: Mémoire épisodique permet de se souvenir des événements, des noms, des dates et des lieux qui nous sont propres. Elle est très liée au contexte affectif. Mémoire sémantique concerne les concepts, le sens des mots et des symboles (par exemple : "Paris" est la capitale de la France). Il existe également une mémoire qui concerne la forme des mots, sa prononciation... c'est la mémoire lexicale La mémoire sémantique et la mémoire lexicale sont regroupées sous le terme "mémoire verbale". Différents types de mémoire • La mémoire procédurale correspond au savoir-faire. Elle sert à réaliser des opérations complexes souvent motrices (conduire une voiture, faire du vélo ... ) ou mémoire implicite car elle résulte de l’expérience. Répétitions, plus durable, habilité acquise. • La mémoire déclarative est celle du savoir dire. Elle permet d'évoquer de façon consciente des souvenirs sous la forme de mots ou mémoire explicite. Facile, courte durée, « souvenirs » Différents types de mémoire Différents types de mémoire La mémoire sensorielle • Extrêmement brève, elle correspond au temps de perception d'un stimulus par nos organes sensoriels. • La mémoire sensorielle visuelle (on dit aussi iconique) a une persistance comprise entre 300 et 500 ms). • La mémoire sensorielle auditive (ou échoïque) n'est guère plus longue. • A ces stimuli visuels et auditifs, peuvent s'ajouter des perceptions captées par les autres sens mais qui semblent jouer un rôle moins important. Ainsi en est-il de la mémoire sensorielle tactile (mémoire haptique). • C'est la combinaison de ces différentes perceptions qui permet l'identification de l'information. Différents types de mémoire • La mémoire à court terme de quelques secondes à quelques heures, très labile. - ou mémoire de travail (MT), nous la sollicitons en permanence; c'est une mémoire immédiate qui nous offre la capacité de retenir, entre une et quelques dizaines de secondes, jusqu'à 7 éléments d'information en moyenne. MESUREZ VOTRE MÉMOIRE IMMÉDIATE • Voici une liste de chiffres. Lisez-les lentement à haute voix. Après chaque séquence, fermez les yeux et essayez de les répéter dans le même ordre. Vérifiez que la séquence est correcte. Si elle l'est, vous pouvez passer à la séquence suivante. Si elle est incorrecte, essayez la deuxième séquence de même longueur jusqu'à ce que les deux séquences soient correctes. L"'empan" correspond à la dernière liste répétée sans erreur. • Source : "Vivre avec sa mémoire" Christian Derouesné - Editions du Rocher, 1996 Différents types de mémoire • La mémoire à long terme Contrairement aux précédentes qui effacent les données aussitôt après leur traitement, la mémoire à long terme (MLT) stocke les informations pendant une longue période et même pendant toute la vie. D'une capacité considérable, la MLT est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en résumé, de notre histoire Consolidation mnésique • Processus de stockage à court terme puis graduellement transformées en forme plus permanente de mémoire par un processus appelé consolidation mnésique Pathologies de la Mémoire • Amnésie: perte de mémoire et/ou incapacité à apprendre. Certaines sont dues à des lésions cérébrales : les amnésies neurologiques; d'autres ont des causes psychologiques : les amnésies psychiatriques. Pathologies de la Mémoire • On distingue : - l'amnésie antérograde ou amnésie de fixation. Le malade ne peut plus acquérir de nouvelles données, mais les souvenirs anciens sont préservés. Chez les alcooliques chroniques (syndrome de Korsakoff), - l'amnésie rétrograde empêche le patient d'évoquer des souvenirs antérieurs à sa maladie, - l'amnésie lacunaire est une perte de mémoire se rapportant à une période bien déterminée (période d'une perte de conscience, d'une crise d'épilepsie, d'un épisode psychiatrique ... ), - l'amnésie globale qui touche aussi bien les faits récents et anciens et qui se rencontre dans les démences. Amnèsie L’engramme • La représentation physique ou lieu de la mémoire s’appelle l’engramme ou trace mnésique. Les travaux de Lashley: l’apprentissage du rat dans le labyrinthe Les travaux de Lashley: l’apprentissage du rat dans le labyrinthe • Corrélation entre l’étendue des lésions et capacité d’apprentissage et de mémorisation. • Conclusion fausse: « toutes les aires corticales contribuent de la même façon aux processus mnésiques » • Problèmes: Etendue-Différents systèmes sensoriels impliqués Hebb et la thèorie des assemblées cellulaires • 1949: Hebb émet l’hypothèse que les connexions synaptiques peuvent augmenter leur efficacité de transmission électrique. • Dans le cerveau, les aires corticales servent à la fois au traitement de l’information sensorielle et au stockage des souvenirs. Hebb et la thèorie des assemblées cellulaires Localisation de la mémoire déclarative: le néocortex • Le cortex inférotemporal représente aussi bien une aire visuelle que l’aire impliquée dans le stockage des souvenirs. Localisation de la mémoire déclarative: le néocortex • Expérimentation animale Localisation de la mémoire déclarative: les lobes temporaux • Conséquences de la lobectomie temporale chez l’homme Localisation de la mémoire déclarative: les lobes temporaux • Lobes temporaux médians et mémorisation Localisation de la mémoire déclarative: les lobes temporaux Modèle animal de l’amnèsie humaine • Reconnaissance différentiée avec nonappariement à la règle (delayed nonmatched to sample DNMS): mémoire de reconnaissance • 90% de bonnes réponses dans un délai de quelques secondes juqu’à 10 min. Modèle animal de l’amnèsie humaine Modèle animal de l’amnèsie humaine Modèle animal de l’amnèsie humaine • Lésions temporales médianes affecte la *mémoire déclaratrive > procédurale, *antérograde > rétrograde *mémoire à long terme > court terme • Lésions étendues : hippocampe, l’amygdale, cortex rhinal. • Avec l’hippocampe, le cortex autour du sillon rhinal contribue à la transformation critique de l’information provenant des aires associatives du cortex. Les structures temporales médianes consolident la mémoire dans le cortex ou zone de transit? Diencéphale et mémorisation • Noyau antérieur et dorsomédian du thalamus et les corps mamillaires de l’hypothalamus • Fornix->Corps mamillaires ->noyau antérieur du thalamus, cortex cingulaire: circuit de papez. • Noyau dorso-médian afférences du lobe temporal, amygdale, cortex inférotemporale, cortex frontal. Diencéphale et mémorisation • Amnèsie déclarative antérograde et rétrograde: interconnexions de aires temporales médiales et du diencéphale auraient comme fonction de former des souvenirs à long terme de la mémoire déclarative. Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Rôle important dans la mémoire déclarative, la consolidation mnésique, et la mémoire des tâches spatiales. Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Conséquences des lésions de l’hippocampe chez le rat • Expérimentation « le labyrinthe radial » Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Mémoire de travail: réfère à une rétention d’informations nécessaires à la réalisation des comportements nécessaires à l’action. Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Cellules de lieu, mémoire spatiale Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Mémoire contextuelle: les informations sensorielles parviennent à l’hippocampe où a lieu un processus de stockage des souvenirs en les reliant entr’eux. Fonctions mnésiques de l’hippocampe • Références sensorielles de l’environnement, encodage d’informations contextuelles distinctes (localisation spaciale, espace, odeur, cronologie des événements) La mémoire épisodique • Rappel !Encodage Striatum et mémoire procédurale (procédure et habilité motrice) • Striatum: putamen et noyau caudé • Reçoit des informations des aires frontales et pariétales du cortex cérébral et influence indirectement les noyaux thalamiques et les aires motrices corticales impliquées dans l’exécution des mouvements • Striatum intégrerait les informations sensorielles pour obtenir un comportement moteur adapté. • Test de la souris dans un labyrinthe (simple ou avec association stimulus-réponse (lumière). Néocortex et mémoire de travail Plusieurs régions impliquées: • Hippocampe • Cortex préfrontal • Région intrapariétale latérale • .. Néocortex et mémoire de travail • Cortex préfrontal: résoudre les problèmes et organiser les comportements Néocortex et mémoire de travail • Cortex préfrontal Néocortex et mémoire de travail Cortex préfrontal Néocortex et mémoire de travail • Région intrapariétale latérale lié à la vision • Retient temporairement l’information jusqu’à la production de saccades oculaires. Conclusion • L’apprentissage et la mémoire ne dépendent pas d’une seule région • Il existe une interdépendance entre les systèmes sensoriels perceptifs, le système moteur, et les systèmes spécialisés impliqués dans la mémoire. • La mémoire déclarative: hippocampe et les structures associées • La mémoire procédurale: le striatum • La mémoire de travail: nombreuses structures Plasticité synaptique de l’hippocampe et du néocortex • Anatomie de l’hippocampe • Cortex entorhinal -> voie perforante -> gyrus dentatus -> fibres moussues sur les cellules de CA3 -> fornix et faisceaux collatérales de Schaffer sur les cellules CA1 Propiriétés de la potentialisation à long terme (LTP) dans CA1 Associations des informations synaptiques Le rôle des récepteurs NMDA • Ces récepteurs sont à la base de la plasticité neuronale, donc de la modification des structures synaptiques à l’origine de la mémoire. • Ils sont présents dans chaque zone mnésique du cerveau et peuvent donc se relayer la tâche de former et de stocker la mémoire dans chacune de ces zones. Mécanismes du LTP Potentialisation à Long Terme • Dans le premier cas, l’une des entrées du récepteur synaptique est bouchée par un ion Mg. • La dépolarisation du synapse améliore le transfert électrique; le contact est alors modifié. Mécanismes de plasticité • 1. Influx normal • 2. Polarisation à long terme • 3-4-5. Genèse de nouvelles synapses • Acteurs: Mg, Na, Ca, kinases Blocage des récepteurs à NMDA L’importance de l’environnement • Avant 1960, on ne croyait pas à l’influence de l’environnement en tant que facteur de développement neuronal. • Depuis, on remarque que les structures neuronales se développent mieux si le sujet est placé dans un environnement stimulant. • Des rats élevés en groupe présentent une structure neuronale plus développée. La stimulation environnementale comme catalyseur mnésique • Des souris handicapées au niveau des récepteurs NMDA de l’hippocampe ont été placées de façon répétée dans un environnement complexe et ont atteint un niveau de mémorisation comparable à des souris normales. • La PLT se ferait donc dans une autre structure, menant à une restructuration neuronale. L’importance du comportement • Premier graphique: contrôle. • Deuxième graphique: conditionnement avec un son et une réaction associée. • Troisième graphique: contrôle après conditionnement; la transmission est accrue seulement si l’animal est attentif. (flèche rouge) Incidences pédagogiques • • • • • Mémoire visuelle / mémoire auditive Parler en apprenant et boucle verbale Organisation en réseaux sémantiques Répétitions épisodiques Apprendre dans l’action Conclusion • La synapse pourrait être le site des mécanismes de l’apprentissage et de la mémoire. • La première modification électrique est transitoire, elle sera suivie de changements durables (mémoire à long terme) par la modification de la structure même de la synapse (synthèse de nouvelles protéines et organisation de nouveaux microcircuits).