Botanique à Riboux le 27 avril 2017 JC Ory Nous sommes arrivés sous un ciel très chargé, avec des rideaux de pluie pour nous accueillir! Il ne faisait pas plus de 7°C sur le plateau de Riboux. Mais nous étions une douzaine de mordus tout de même, prêts à braver les éléments pour pouvoir botaniser au moment de la floraison! Bien nous en a pris, la pluie s’est calmée et l’endroit s’est révélé très riche en surprises. Nous n’avons pas beaucoup marché, juste exploré les terrains autour du parking près de la citerne enterrée, tellement les découvertes se sont succédées. Après le déjeuner, nous sommes allés voir un terrain en friche sur la droite, en descendant dans le vallon, puis nous avons suivi quelque peu le sentier, vers le Puits d’Arnaud, avant de retourner aux voitures. De nombreuses espèces «classiques » ont été vues et aussi des moins communes, qui sont détaillées ci-après. Riboux, fautil le rappeler, est un site protégé, au pied du versant sud de la Sainte Beaume, à la limite des Bouches du Rhône et du Var. Le sol est très pauvre et calcaire. Erysimum nevadense Brassicaceae Le vélar est une espèce des rocailles de Provence. La tige dressée porte des feuilles étroites. Les pétales sont jaune vif à jaune pâle. Les sépales sont prolongés en sac à la base. Astragalus incanus Fabaceae A. incanus ou A. monspessulanus ? Dans les deux genres, très proches, la fleur est portée par un long pédoncule partant de la rosette (plante acaule). Glabrescent: presque glabre ou qui devient glabre en vieillissant (Flore Med) A. monspessulanus: Les folioles sont glabrescentes sur le dessus et pubescentes dessous, les gousses glabrescentes. Rosettes vertes. 8 à 25 paires de folioles. Les grappes fleuries sont généralement plus fournies: 7 à 30 fleurs. Les dents du calice dépassent souvent les 1/3 du calice. Les gousses sont arquées et font de 2,5 à 4,5 cm. A. incanus: Les folioles sont velues soyeuses sur les deux faces, les gousses pubescentes. 4 à 14 paires de folioles. Rosette argentée. 6 à 20 fleurs. Calice à dents variables mais souvent plus courtes que pour A. monspessulanus. Gousses de 1 à 2,5cm. Voir les photos de la page suivante et faites-vous votre idée! Les gousses faisaient 2,5 cm… Face supérieure. Glabrescente ou pubescente ? Lotus corniculatus Fabaceae Les lotus se caractérisent par leur feuilles imparipennées à 5 folioles, dont deux sont à la base du rachis en position de stipules. Les stipules proprement dits sont très réduits et peu visibles, fréquemment caduques. Pas de stipules visibles sur les photos. Ils sont censé être légèrement séparés de la tige, donc plutôt sur le rachis de la feuille. Les autres critères d’identification de la clef Flore Med portent sur les gousses mures (nous n’en avions pas de mure), la forme des folioles (larges) et le calice. Les dents latérales du calice sont sensiblement égales aux autres. Les dents du calice sont plus courtes ou égalent le tube. Le consensus s’est fait sur L. corniculatus. Pardoglossum cheirifolium Boraginaceae Le nom vernaculaire est cynoglosse à feuilles de chicorée. Nous n’avons pas vu la plante fleurie, seulement le fruit en quatre parties (tétrakène) caractéristique des Boraginacées et Lamiacées. La plante fraîche est un véritable velours argenté. Les photographies de fleurs sont de l’année précédente. Phlomis lychnitis Lamiaceae Les feuilles duveteuses du lychnis et son allure caractéristique en font une plante très facile à reconnaître. Sa base est ligneuse. Il en existe une version très rare dans le Var à fleurs roses, P. herba-venti, à base herbacée. On trouve aussi, notamment au Faron, P. fruticosa, une très jolie plante ligneuse, à grandes fleurs en verticilles jaunes, souvent plantée, encore appelée sauge de Jérusalem. Potentilla recta Rosaceae Nous sommes dans les potentilles ascendantes, dressées. Trois choix possibles dans un ordre qui se trouve aussi alphabétique et donc mnémotechnique! • P. hirta, petite plante de 10 à 30cm. Folioles centrales avec 3 à 7 dents sur la moitié terminale. Stipules entières. • P. pedata, taille intermédiaire de 15 à 60cm. Folioles centrales avec 7 à 15 dents. Stipules entières ou avec 1 ou 2 incisions. • P recta, grande plante 40 à 80cm. Folioles centrales avec 17 à 31 dents. Stipules médianes toujours à plusieurs incisions. La tige rouge est aussi fréquente chez P. recta Anthyllis vulneraria ssp praepropera Fabaceae Feuilles composées, imparipennées, à folioles terminales souvent plus développées et en cupule. Fleurs en grappe très courte. La sous-espèce praepropera est très courante dans le Var calcaire. La sous-espèce vulneraria a des fleurs panachées de jaune et de rouge. On l’a observée dans le Causse Méjean en 2016. La flore Med recense 15 sous espèces d’ Anthyllis vulneraria et expose rapidement les difficultés de ce genre. Elle en retient 6 pour la région méditerranéenne. Trigonella gladiata Fabaceae Une des jolies découvertes de la sortie! Fleurs blanches sessiles par deux. Fruit avec un bec caractéristique. Petite plante de quelques cm! Genre proche de Medicago et Melilotus: observer les folioles latérales sessiles et la foliole terminale, sur un pétiole dans le prolongement de la tige. Vicia parviflora Fabaceae Ou V. tetrasperma ssp gracilis ou V. tenuissima. Pédoncules nettement plus longs que les feuilles. Plante gracile pauciflore à fleurs de 4-8 mm. Gousse avec parfois 5-6 graines. Crupina vulgaris Asteraceae On reconnaît vite C. vulgaris, à ses fleurs roses, aux capitules lie de vin, très allongés et à ses feuilles finement divisées et aux segments finement dentés. Mais à la floraison, les belles feuilles entières basales que l’on voit sur la photo ont disparu! Elles doivent servir à la photosynthèse nécessaire après germination, pour la croissance de la plante, puis ensuite il faut réduire la voilure, pour ne pas trop évaporer d’eau, rare sur les sols secs et bien exposés que la plante affectionne… Sanguisorba officinalis Rosaceae Une sanguisorbe à grandes folioles > 25mm. Il est intéressant de noter sur les photos ci-dessous, le développement précoce des stigmates en plumets roses à gauche, suivi par celui des étamines, à droite, sans doute pour limiter l’autofécondation, car les deux sexes voisinent sur les fleurs. Orchis purpurea Orchidaceae Cet orchis de grande taille était présent à quelques exemplaires, ainsi que de nombreuses Cephalantera longifolia et damasonium, dans un versant à l’ombre. Il a une allure d’Orchis militaris, avec ses poils sur le corps et le zizi entre les jambes, mais celles-ci sont plus larges et le casque est pourpre foncé. Il est plus clair chez O. militaris. Cota tinctoria Asteraceae Identification à prendre avec précaution. Cette plante envahissait tout un champ qui avait été cultivé récemment. Mais on la trouvait aussi sur les bords des chemins alentours… Malheureusement il n’y avait que des inflorescences sèches de l’année dernière. Ce même champ était une mine de curiosités, voir ci-après. Anchusa italica Borraginaceae Beaucoup moins fréquente que la bourrache ou le cynoglosse, cette plante robuste à tous les caractères de la boraginacée: plante robuste et très velue. Ses fleurs, comme celles de la bourrache, ont l’ouverture de la corolle dissimulée, dans ce cas par une excroissance pileuse. Bifora radians Apiaceae Très rare dans le Var, donc une jolie découverte! Feuilles divisées en segments linéaires. Ombelles de 3 à 8 rayons. Involucres et involucelles absents ou peu développés. Dans le fruit, la face de contact des deux moitiés (méricarpes), ou face commissurale, est percée de deux orifices, d’où le nom du genre. Flore Med parle d’odeur fétide. Nous avons senti une forte odeur de coriandre, pas désagréable… Adonis annua Renunculaceae Œil du diable, Goutte de sang… Les noms vernaculaires de cette jolie plante en disent long sur la fascination qu’elle peut exercer. Il n’y avait que quelques fleurs dans le champ… Peu fréquente. Ranunculus arvensis Ranunculaceae Feuilles à divisions lancéolées (basales) à linéaires (supérieures), sépales appliqués aux pétales, akènes à becs > 1,5 mm et pourvus de nombreuses et parfois longues épines. Voir les photos page suivante. Mais comme il existe des variantes à fruits lisses, il faut examiner toute la population… C’est une plante du calcaire, commune en haute Provence et dans les Causses, rare à peu fréquente ailleurs. Ranunculus arvensis Ranunculaceae Vicia amphicarpa Fabaceae Espèce peu fréquente dans le Var Calice à dents presqu’égales. Folioles linéaires, généralement échancrées et se terminant par deux dents encadrant un mucron médian. Grande fleur: 20 à 28mm. Calice à dents < tube. Nous n’avons pas vérifié la présence de pousses souterraines portant des fleurs cléistogames (autofécondation) et des gousses blanches à 1-2 graines… V. peregrina, qui a aussi des feuilles étroites et mucronées, a des fleurs plus petites (10 à 16mm) Vicia panonica ssp purpurascens Fabaceae - Plante annuelle de 30-60 cm, pubescente, grimpante - feuilles à 5-10 paires de folioles oblongues - vrilles rameuses ou simples - stipules entières, tachées (glandes nectarifères=fourmis) - fleurs purpurines pâles veinées de pourpre, assez grandes, pendantes, 2-4 en grappes brièvement pédonculées. - calice velu, à dents presque égales, dressées - étendard velu en dehors - gousses de 20-25 mm sur 7-8, oblongues, comprimées, stipitées, velues-soyeuses, pendantes et jaunâtres à la maturité. Varie à fleurs jaunâtres teintées de rouge 23 Carduus nigrescens Asteraceae Chardon à feuilles assez étroites et grosses têtes! Les bractées du capitules sont nettement arquées à réfractées, surtout les basales. Elles sont souvent pourprées, mais jamais à pointe noirâtre. Epines non pourpres noirâtres à leur base. Picnomon acarna Asteraceae C’est une sorte de cirse, à feuilles vert gris et à longues épines jaunes. La couleur des épines demeure sur les plantes sèches et est très reconnaissable. Très présent sur le sommet du Faron. Plantago sempervirens Plantaginaceae Un petit plantain ligneux et buissonnant, à feuilles filiformes, sur calcaire uniquement. Pleurosticta acetabulum Pour finir, ce supplément gratuit! Un lichen foliacé des écorces, aux reflets verdâtres. Fin de l’épisode